[13 avril 2023]

Nous vivons depuis moins de trois mois à l’ombre de la terreur arabe : missiles tirés du Liban, de Syrie, de Gaza, et attentats qui ont fait un certain nombre de blessés mais surtout 19 morts dont trois fratries : les enfants Paley de Jérusalem, les frères de Har Brakha, et les deux sœurs Maya et Rina Dee d’Efrat.

— Le 27 janvier : Attaque terroriste dans le quartier de Neve Ya’akov à Jérusalem – Eli Mizrahi et son épouse Natalie Ziskin Mizrahi, Raphael Ben Eliyahu, Asher Natan Morli (14 ans), Shaul Shay, Irina Korolova et Ilya Shoshansky sont assassinés.

— Le 10 février : attentat dans le quartier de Ramot à Jérusalem. Yaakov (5 ans) et Asher (7 ans) Paley, décédés, et Alter Shlomo Lederman (20 ans), sont assassinés.

— Le 13 février : le sergent Asil Suad est assassiné au poste de contrôle de Shuafat (au nord de Jérusalem).

— Le 26 février : Hillel Menachem Yaniv, 21 ans et son frère Yoguel-Yaakov Yaniv, 16 ans, sont assassinés au carrefour de Howara, en Samarie.

— Le 27 février : Ilan Ganels est assassiné dans la vallée du Jourdain.

— Le 9 mars : Or Aschker est assassiné à Tel Aviv.

— Le 7 avril : Alessandro Parini, touriste italien de 35 ans, est assassiné sur la promenade de Tel-Aviv.

— Le 7 avril : Maya (16 ans) et Rina Dee (20 ans) sont assassinées dans la vallée du Jourdain, leur mère Léa meurt plus tard de ses blessures.

Le père de Rina et Maya, le rav Léo Dee, a demandé lors de l’enterrement de sa famille, de partager un drapeau d’Israël sur les réseaux sociaux, c’est le moins qu’on puisse faire :

Et pendant ce temps-là, les manifestations continuent comme si de rien n’était.

Ce ne sont pas quelques bougies de plus ou de moins ou une minute de silence vite expédiée qui signifient quelque chose, et les angoissés utiles continuent à craindre plus une hypothétique apocalypse à venir qu’un présent meurtrier. Ils ne voient pas qu’il y a Unification des fronts contre Israël comme l’explique si clairement Édouard Gris dans Mabatim¹. Ils ne se demandent pas non plus d’où vient l’argent qui finance leurs manifestations, ou plutôt ils sont persuadés que des collectes auprès de gens de bien suffisent. J’étais sceptique…

Et donc, d’où vient l’argent ? Affiches, drapeaux, T-Shirts, scènes, matériel audio-visuel, transport des manifestants, publicité… Tout cela coûte très cher.

Le journal Israel Hayom qui a creusé la question est arrivé à la conclusion que jusqu’à présent, plus de 10 millions de shekels (environ 2 700 000 dollars) ont été offerts pour les manifestations. Une petite partie du financement – un peu mois de 2 millions – a été collectée auprès d’environ 10 000 supporters et, selon la sociologue Tamar Herman de l’Israel Democracy Institute,

la plus grande partie vient de la haute technologie et est apportée par des personnalités de la High Tech israélienne mais aussi américaine.

Je ne connaissais aucune d’entre elles, mais voici que j’ai lu le nom du New Israel Fund, association qui transfère des fonds de soutien depuis l’étranger à diverses organisations opérant en Israël, principalement des organisations de gauche².

Dans une interview au Yediyot Aharonot, son nouveau PDG, Miki Gitzin, n’hésite pas à révéler son implication et mentionne qu’il a transféré des fonds pour soutenir la protestation contre la réforme judiciaire. Sur le site du New Israel Fund est indiqué ceci : « En plus de nos subventions annuelles aux organisations de la société civile, vous trouverez ci-dessous une liste des subventions d’urgence récemment accordées à la défense de la démocratie en Israël. » Le New Israel Fund a accordé des subventions d’urgence ou subventions de protection, comme il les appelle, à diverses entités s’opposant la réforme pour un montant de près d’un demi-million de shekels.

« Nous avons décidé de ne pas être un acteur majeur dans la manifestation principale, et nous n’avons aucun lien avec le siège central et les manifestations croissantes », a expliqué Miki Gitzin. » Notre contribution est destinée à des entités plus marginales au sein de la grande manifestation, celles qui ont apporté de nouvelles voix et organisé des manifestations parallèles, comme la Manifestation des femmes ou les manifestations LGBT.

Or, le New Israel Fund, comme son nom ne l’indique pas, n’est pas une organisation israélienne mais américaine, très à gauche qui a une antenne en Israël. Ce n’est pas une organisation de centre ou de la gauche classique. Ce n’est bien sûr pas la gauche sioniste de Ben Gourion, ni même celle des années 90.

C’est une gauche qui se situe dans la mouvance de Meretz (aucun siège aux dernières élections) et de la Liste Arabe Unie. Il ne s’agit plus de dialoguer avec les opposants, non c’est la gauche radicale de Betselem, Shovrim Shtika, Adalah’, Yesh Din et de nombreuses organisations palestiniennes appartenant surtout au FPLP³.

Et donc, ainsi que le dit lui-même Miki Gitzin, ce fonds américain budgétise les campagnes de promotion et l’organisation des manifestations en Israël, au travers de vidéos, de panneaux d’affichage…

En fait, il avait commencé bien avant la présentation de la réforme juridique. Déjà le jour où le gouvernement avait prêté serment, le New Israel Fund avait fait un don de 6 000 dollars pour financer une manifestation devant la Knesset. En plus, dès ce moment là, près de 40 000 dollars avaient été distribués par ses soins pour promouvoir sa propagande en langue arabe.

Mais il y a plus grave :

Le New Israel Fund finance aussi des organisations directement liées aux organisations palestiniennes :

— L’ACRI (Association for Civils Rights in Israel) a reçu un montant de 20 000 dollars pour produire des vidéos contre la réforme. Or, en septembre 2019, l’ACRI était signataire d’une déclaration condamnant le raid de Tsahal contre le bureau de l’ONG palestinienne Addameer, organisation liée au FPLP et avait pourtant reçu entre 2017 et 2020 près de 3 millions de dollars ;

— L’organisation « Standing Together » a reçu 20 000 dollars d’aide pour la production du premier rassemblement de protestation à Tel-Aviv ;

— L’organisation « Regarder l’occupation avec leurs yeux » a reçu 15 000 dollars pour avoir dénoncé l’occupation⁴ dans le cadre de leurs manifestations de protestation ;

— L’organisation « Rabbis for Human Rights » a reçu 3285 dollars pour l’organisation d’un rassemblement de protestation à Beer Sheva ;

— Le groupe « L’arme est sur la table » qui vise à contrecarrer le plan du ministre de la Sécurité Nationale pour faciliter considérablement le processus d’obtention d’un permis d’armes à feu (pour ceux qui travaillent pour les services de sécurité ou habitent des régions jugées dangereuses) a reçu 17 500 dollars ;

D’autres ne sont pas liées aux organisations palestiniennes mais sont plus ou moins dans la mouvance woke⁵ :

— La Fondation Berl Katznelson a également reçu 20 000 dollars pour lutter contre les contenus religieux, c’est-à-dire l’apprentissage des textes bibliques ou conservateurs (anti-woke) dans le système éducatif ;

— L’association LGBT a également reçu 10 000 dollars pour une de leurs manifestations ;

— Le Lobby des femmes a reçu 10 000 dollars pour une manifestation de réveil des femmes contre la politique gouvernementale*. De plus, pour les panneaux d’affichage antigouvernementaux, le lobby a reçu 17 500 dollars ;

Les associations ci-dessus sont souvent inconnues du grand public mais d’autres sont célèbres pour leurs méfaits :

Betselem (en 2016 2,8 millions de dollars), Adalah (3 millions en 2016), Yesh Din (965 000 dollars en 2016), et bien d’autres bénéficient de la manne du New Israel Fund :

— Le groupe Watch Checkpoint, aussi appelé Womens for Human Rights, qui harcèle les soldats, les injurie et essaye de provoquer des incidents sécuritaires, a reçu ces dernières années près de 600 000 dollars ;

— Le groupe Parents Circle ou Groupe de Parents Endeuillés, qui s’incruste dans les écoles le jour du Yom Hazikaron pour mettre en parallèle des parents israéliens qui ont perdu un enfant, soit à l’armée soit dans un attentat, et des parents palestiniens dont le fils terroriste a été tué par Tsahal. Lisez l’article sur ce groupe écrit par les parents de Malki Roth, 15 ans, tuée par le ‘Hamas en 2001 lors de l’attentat contre la pizzeria Sbarro à Jérusalem⁶.

La fondation a indiqué qu’elle poursuivra son combat : « Le New Israel Fund continuera à construire des coalitions et à connecter des éléments de la société civile afin de maximiser leur influence ».

Or, il convient de noter que le New Israel Fund n’est pas enregistré en tant qu’organisation à but non lucratif en Israël mais en tant qu’organisation externe dont les fonds proviennent de l’étranger.

Voici quelques exemples choisis en rapport avec Betselem qui comme vous le voyez est une des organisations particulièrement soutenue :

Il y a un an, le PDG de Betselem, Hagai Elad, s’est rendu au Conseil de sécurité de l’ONU et a exhorté les membres du comité d’agir contre Israël. Le même Hagai Elad, a refusé, dans une interview avec le journaliste Sharon Gal, de définir le Hamas comme une organisation terroriste.

Les rapports de Betselem sont une longue énumération de distorsions et de mensonges : les terroristes sont présentés comme des civils innocents tués par les tirs de Tsahal.

Le fondateur du Hamas lui-même, Ahmed Yassin, n’était pas réellement considéré comme terroriste par cette association. Lorsqu’il a été éliminé en 2011, Betselem a publié ce communiqué : Ahmed Ismail Yassin, 68 ans, habitant de Gaza, a été assassiné le 22 mars 2004 à Gaza par un missile tiré d’un hélicoptère.

Selon un document ayant fuité de Washington et révélé par WikiLeaks, en janvier 2010, l’ancienne PDG de Betselem,

Jessica Montal, a déclaré que l’objectif de Betselem est d’amener Israël à une situation où, à l’avenir, ses dirigeants réfléchiront à deux fois avant qu’ils ne décident de lancer une autre opération militaire.

Le soutien apporté par le New Israel Fund à Betselem, Breaking the Silence (Shoverim Shtika ou Brisons le silence), Adalah ou Yesh Din n’est que la pointe du soutien massif apporté par ce fonds aux organisations de gauche radicale engagées dans la diffamation de l’État d’Israël.

À côté d’eux, on peut citer des dons d’une ampleur similaire à une longue liste d’autres organisations de la gauche radicale telles que : The center for the Protection of the Individual, Doctors for Human Rights, Mada El Carmel, Rabbins for Human Rights Social Television ainsi qu’une contribution à de nombreuses organisations qui, bien qu’elles ne soient pas engagées dans la diffamation d’Israël, travaillent à changer son caractère et son identité, contrairement aux attendus de la grande majorité des citoyens israéliens. Par exemple, la fondation a versé 223 000 dollars à l’association ASF (association d’aide aux réfugiés et demandeurs d’asile) et un million de dollars supplémentaires au Centre d’aide aux travailleurs migrants.

Pour ceux qui sont étrangers à ce qui se passe ici, les noms de toutes ces associations pourraient faire rêver à une société plus juste. En effet, qui voudrait s’opposer à un groupe qui déjà dans son intitulé prétend défendre les droits de l’homme, l’égalité sociale, lutter contre le racisme, etc.

Un exemple : L’ACRi ou Association for Civils Rights in Israel (quel bel intitulé !) a reçu pas moins de 11 millions de dollars entre 2015 et 2016 s’emploie entre autres à empêcher Israël de refuser le statut de résident aux terroristes Sobhai Abu Khalifa et Shurok Deviat qui ont tenté de poignarder des citoyens israéliens. Elle s’évertue également à rendre à certains terroristes, qui ont assassiné des citoyens israéliens et qui ont été condamnés, leur droit aux études universitaires après que cela leur a été refusé par un tribunal (bien que la majorité des terroristes prisonniers aient cette possibilité).

Encore un exemple ? Le Centre pour la Protection de l’Individu a reçu entre 2005 et 2016 pas moins de 1,1 millions de dollars du New Israel Fund. Selon le rapport du mouvement Im Tirstu⁷ au cours des deux dernières années seulement, cette association a représenté 48 terroristes et les membres de leurs familles qui sont conjointement responsables du meurtre de pas moins de 51 Israéliens.

Le New Israel Fund est très proche des démocrates radicaux américains qui ont pignon sur rue en ce moment à Washington. Mais n’oublions pas que s’il finance les organisations terroristes, il n’est pas le seul. Il en est de même de l’Union européenne et les différents États d’Europe occidentale qui sont depuis plusieurs décennies les principaux bailleurs de fonds des ONG palestiniennes, sous couvert de développement économique, de paix et des droits de l’homme.

J’ai déjà parlé des angoissés utiles qui soutiennent les manifestations sans s’intéresser plus profondément aux actions de ces mouvements radicaux étrangers et à leur portée. D’autres, moins angoissés, le font parce qu’ils poursuivent un intérêt politique, d’autres enfin espèrent une retombée positive sur leur carrière.

Avant la Shoah, le Bund qui était la gauche juive radicale de l’époque, continuait à croire en la fraternité entre les travailleurs du monde entier et les travailleurs juifs. D’une certaine manière, cette tendance continue d’exister dans l’Israël d’aujourd’hui. Le style et le contenu sont différents mais l’esprit est le même. La tendance Bund est plus ou moins présente dans la gauche radicale, dont certains représentants contemporains embrassent encore le marxisme.

De même que le Bund croyait en un idéal qui n’existe encore nulle part, comme une fraternité ouvrière, de même la faction radicale de la gauche vit dans un monde utopique qui a la prétention de tout expliquer et de réduire tout phénomène historique complexe à une donnée unique : ce fut le prolétariat dans le marxisme classique, c’est aujourd’hui les discours des droits de l’homme.

Dans tout l’Occident, la gauche actuelle est devenue globalement universaliste et, ouvertement ou pas, antisioniste. À ses yeux, il n’y a pas d’autre valeur que celle des droits de l’homme.

Mais ce qui m’intéresse surtout est de comprendre pourquoi des Juifs israéliens jouent contre leur camp ? Pourquoi sauver la démocratie (qui serait selon eux en danger) est-il plus important pour eux que la survie d’Israël (effectivement menacée) ?

C’est qu’aux yeux de cette gauche radicale juive, il n’y a que l’Homme et les Valeurs.

Et c’est ce que confirment les propos ahurissants tenus en 2010 de ‘Hedva Radanovitz, alors directrice des bourses au New Israel Fund :

« dans 100 ans, Israël sera majoritairement arabe et que ce changement ne sera pas la tragédie que craignent les Israéliens, car il deviendra ainsi plus démocratique. »

Il est sûr que ce processus de réforme judiciaire, peut-être maladroitement présenté, a permis de cristalliser les angoisses sous-jacentes de la société israélienne. Une partie de celle-ci a adopté en réaction les thèmes de prédilection actuels du monde occidental en les plaquant sans discernement sur notre société.

En fait, ce qui se passe ici n’a rien d’original. Nous ne sommes que l’écume d’un tsunami déferlant sur toutes les sociétés occidentales. HB

À bientôt,

Hannah, Boker tov Yerushalayim

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1 Unification des fronts : La dernière escalade militaire contre Israël depuis la bande de Gaza et le Sud-Liban est une initiative de « l’axe de la résistance », dirigé par l’Iran. C’est la première étape de son plan de destruction d’Israël. La stratégie d’« unification des fronts » a été conçue par le général Qassem Soleimani, (éliminé par l’armée américaine en Irak le 3 janvier 2020) : https://mabatim.info/2023/04/09/unification-des-fronts-le-plan-iranien-dencerclement-disrael-est-en-cours-de-realisation/

2 Le New Israel Fund finance aussi une petite organisation qui n’a rien de politique « Les ailes de Krembo » : https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2021/04/15/bon-anniversaire-israel-73-ans-et-vive-le-krembo/
Les organisations financées par le New Israel Fund : https://www.ngo-monitor.org/ngos/association_for_civil_rights_in_israel_acri_

3 Les ONG palestiniennes : https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2021/11/03/ces-o-n-g-que-nous-persecutons/

4 Betselem : Le nom de l’organisation vient du mot betsalmo – בצלמו : à son image, que l’on trouve dans le livre de la Genèse-Bereshit : Dieu nous a crée a son image. De ce fait pour les membres de Betselem aucune différence n’est possible entre les terroristes et nous https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2023/01/11/de-gauche-a-droite-3-5/

5 Les manifestations féministes : https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2023/03/19/robe-ecarlate-et-bonnet-blanc/, https://www.ngo-monitor.org/funder/european_union/et https://strategicassessment.inss.org.il/wp-content/uploads/2021/12/Adkan24.4Eng_39-60.pdf

6 Malki Roth : http://thisongoingwar.blogspot.com/2013/07/12-jul-13-behind-facade-at-parents.html

7 Im Tirstu : אם תרצו, se prononce Im Tirtsou, littéralement Si vous le voulez est une association étudiante israélienne dont le but est de défendre et promouvoir les valeurs du sionisme. Son nom se réfère à la célèbre phrase de Théodore Herzl – « אם תרצו, אין זו אגדה » (Im tirtsu ein zo Aggadah), si vous le voulez, ce n’est pas un rêve. Herzl faisait allusion à la création d’un État juif .