A Jérusalem, même les Martiens…

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Par Liliane Messika*

Les BIMIS (bien intentionnés mal informés) nous avaient prévenus : si Trump reconnaissait Jérusalem comme capitale d’Israël, le Moyen-Orient basculerait dans la violence, l’Intifada se généraliserait et les Martiens envahiraient la planète bleue pour sauver des pattes griffues et avides des Méchants majuscules (alias les Israéliens) la capitaledes3monothéismes.

On pourrait faire remarquer au chœur des Gentils (antisionistes, antisémites, palestinolâtres, antifascistes et fascistes, féministes et esclavagistes, zadistes et tous les autres zistes) que Jérusalem est la capitale d’Israël depuis le roi Salomon. Oui, oui, le roi Salomon, celui qui a régné de 970 à 931 avant notre ère.

On pourrait, mais cela ne servirait à rien, ils n’en démordraient pas et, comme l’écrit en titre Le Monde, le quotidien de référence de ceux qui détiennent la vérité, « La presse condamne l’annonce de Trump sur Jérusalem, qui ‘rompt l’équilibre international’ et ‘ébranle le Proche-Orient’. » (source).

Reprenons : Jérusalem est la capitale d’Israël depuis 2987 ans (2017 + 970)
Le Président d’un autre pays le dit à haute voix et ajoute qu’il y transférera son ambassade. C’est cela qui provoquerait un séisme de magnitude 18 sur l’échelle de Ficheparterre qui compte 7 degrés ?

Fichtre…

Imaginons l’inverse : le Président Poutine déclare qu’il reconnaît Paris comme capitale de la France et qu’il y transférera son ambassade, jusqu’alors installée à Marseille.

Le café du commerce bruisserait d’indignation : « Mais de quoi y’s’mêle, le Russkoff ? », « On lui demande pas son avis sur NOTRE capitale ! », « Y veut pas qu’on la mette à Moscou, la capitale de la France, pendant qu’il y est ? », « Tu sais où y peut se la mettre, sa capitale, avec des fusées par-dessus ? »

Le fait est que même Le Monde, qui possède plus d’intelligence dans une seule de ses petites annonces que l’Encyclopaedia Judaica dans ses 20 volumes, n’a pas remarqué que le droit de désigner sa propre capitale n’est contesté par personne dans quelque pays que ce soit, que celui-ci soit peuplé de musulmans, de chrétiens, d’athées ou de bouddhistes.

« Une capitale », nous apprend le Larousse, « est la ville où siège le gouvernement d’un État. Exemple : Paris est la capitale de la France. »

Il existe une exception et une seule, qui confirme la règle : Israël.

Et devinez où siège le gouvernement israélien ? À Jérusalem !

Cette exception juridique discriminante ne peut pas avoir comme origine un simple préjugé anti-israélien, quand même ?

Non, non, bien sûr ! Ceux qui ont tout oublié de l’existence du monde d’avant juin 1967 se rappellent néanmoins que la Résolution 181 des Nations Unies, votée le 29 novembre 1947, stipulait à propos de la partition de la division de la Palestine mandataire en deux États :

  • La création des États arabe et juif devait intervenir le 1er octobre 1948 au plus tard ;
  • La Palestine était divisée en huit parties : trois devaient devenir des divisions juives et trois des divisions arabes. La septième, la ville de Jaffa, devait devenir une enclave arabe à l’intérieur du territoire juif ;
  • Le régime international de Jérusalem, qui était la huitième division, serait administré par le Conseil de tutelle des Nations Unies (source).

Les mêmes, qui sont si prompts à exiger d’Israël qu’il applique les Résolutions de l’ONU et qu’il se conforme au Droit international ne voient rien de choquant à ce que les Juifs aient accepté la totalité de la 181, y compris dans ce qu’elle avait d’insatisfaisant pour eux, notamment Jérusalem, alors que les Arabes l’ont rejetée en bloc et ont choisi d’éradiquer l’État nouveau-né par les armes. Lorsque la guerre lancée par cinq armées arabes contre l’État juif s’est terminée en 1949, Jérusalem était divisée. La légion arabe de Jordanie s’était emparée de la partie est de la ville, les Israéliens avaient conquis la partie ouest.

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L’Histoire est claire : Jérusalem n’a jamais été gouvernée par l’ONU
Pendant toute la période où Jérusalem a été sous administration jordanienne, comme pendant les six siècles et quelques où elle a appartenu à l’empire ottoman (1299 à 1922) et puis entre les deux, sous le mandat britannique, les Juifs y étaient interdits d’accès. Les Juifs, vous savez, les descendants du type qui en avait fait sa capitale il y a 2987 ans : Salomon ! De là vient cette réplique inoubliable d’un classique du septième art : « Vous êtes juif, Salomon ? »

Il fallut attendre une génération, 19 ans exactement, pour qu’Israël, attaqué une fois de plus par une coalition arabe visant à le détruire, conquière Jérusalem-est, abatte les barbelés et le mur de béton qui coupaient la ville en deux et annexe la partie cédée par la Jordanie.

Une capitale sous administration nationale, c’est la norme
Depuis lors, toute la capitale israélienne est sous administration israélienne, comme dans tous les autres pays. TOUTES les religions y ont pignon sur rue, toutes sont subventionnées par l’État juif et TOUS les croyants de quelque foi que ce soit peuvent aller y prier.

Les Juifs souhaitent que la ville vers laquelle ils se tournent pour prier depuis 1947 ans (depuis la destruction du deuxième temple par les Romains en l’an 70) ne soit plus jamais divisée.

Durant l’été 2000, au cours des discussions de Camp David sous la houlette de Bill Clinton, l’Israélien Ehud Barak avait accepté que le Palestinien Arafat y installe sa propre capitale. Mais cela n’a pas suffi. Déjà, les Israéliens exigeaient des Palestiniens qu’ils reconnaissent leur droit à l’existence en tant qu’État juif, chose qui avait toujours et qui continue à être inimaginable. Et en plus, ils auraient dû faire la paix avec Israël, ce qu’ils n’ont jamais accepté non plus.

Comment dire… ?
Quand, dans un article, un journaliste a déjà écrit « Paris » et « la ville lumière », il lui reste « la capitale française » pour éviter une répétition.

Ce n’est pas le cas pour Jérusalem que les médias préfèrent affubler du titre de « troisième lieu saint » de l’Islam. De la même façon, l’automatisme langagier médiatique fait des ruines du Temple construit par Salomon (Oui, il est juif, Salomon !) « l’Esplanade des mosquées » au lieu du « Mont du Temple », ce qu’il a été pendant presque trois millénaires.

Drapeau Palestine Larousse 1939

Larousse 1939

Jérusalem n’est la Mecque que des Juifs !
Pendant plus de 3 000 ans, Jérusalem a représenté le nœud de ce qui faisait d’un Juif (citoyen de l’État juif) un juif (homme de religion juive). Les juifs et les Juifs prient pour elle depuis les règnes de David et de Salomon, soit 16 siècles avant la naissance de Mahomet.

Dans la Bible, Jérusalem est mentionnée plus de 600 fois. Dans le Coran, zéro fois.

Et alors ? Ce n’est pas une raison pour que l’idéologie médiatique ne décrète pas la « Ville trois fois sainte » !

Les Juifs y ont toujours vécu, sauf quand on les y a massacrés ou quand on les en a chassés. Et même pendant ces périodes, la présence juive y restait marginale et sporadique, mais toujours vivante. Depuis 1600 ans !

Depuis que les recensements existent, la population hiérosolymite (oui, c’est comme ça qu’on dit) a été majoritairement juive.

Les musulmans n’ont conquis Jérusalem que six ans après la mort du prophète et pendant les siècles de leur contrôle sur elle, la ville n’a jamais acquis le statut de capitale, ou même de ville moyenne.

Les Palestiniens d’aujourd’hui veulent en faire leur capitale sinon rien (en fait même avec, c’est « rien ! »). Mais en 1964, quand ils ont rédigé leur Pacte national, la charte fondatrice de l’OLP, Jérusalem n’apparaissait nulle part. Ce n’est que lorsque les Juifs sont revenus après la guerre des Six Jours que les Arabes se sont découvert une passion inextinguible pour la ville deux fois sainte et qu’ils lui en ont mis une troisième couche.

La mariée trinque, le marié casse le verre
Vous êtes-vous déjà demandé pour quelle raison le dernier acte d’un mariage juif consiste à ce que le marié casse un verre ?

Cette coutume vieille comme Hérode n’a rien à voir avec le vin, mais tout avec Jérusalem.

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« Si je t’oublie, Jérusalem… »

En effet, le Hérode en question est celui qui a construit l’extension du Temple de Salomon, l’un et l’autre détruits par son lointain successeur Titus. Le bris du verre rappelle, au moment le plus joyeux dans la vie d’un couple, que le bonheur ne doit pas faire oublier le moment le plus noir de l’histoire du peuple qui en est issu, la destruction du Temple, qui a éparpillé les Juifs aux quatre coins du monde, comme les éclats du verre brisé.

Cela fait 1947 ans que ça dure et ce n’est pas près de s’arrêter, surtout avec les velléités négationnistes palestiniennes soutenues par les occidentaux…

Paternalisme et mauvaise éducation
Les occidentaux, à commencer par les Français, souffrent d’un syndrome postcolonial, qui les pousse à avoir vis-à-vis des Algériens d’abord, et de tous les Arabes en général, l’attitude paternaliste et pseudo-bienveillante d’un père de famille débordé par ses garnements mal élevés.

Ah, tu veux le joujou du voisin ? Attends, je vais le lui demander poliment, peut-être qu’il te le donnera.

Ah, tu veux le tas de sable pour toi tout seul ? Mais tu vas t’ennuyer ! Bon, bon, ne crie pas, je vais demander aux autres parents d’emmener leurs enfants jouer ailleurs.

Ah, tu veux que Papa tue tout le monde pour que te faire plaisir ? Mais Papa ne peut pas ! Attends, arrête de pleurer, je vais te donner un fusil : tu pourras les tuer toi-même et je ferai semblant de te gronder. MAIS JE T’EN SUPPLIE NE PLEURE PAS !

On convoite ce qu’on jalouse, pas ce qui est à portée de main
Quand les troupes britanniques atteignirent Jérusalem en 1917, les musulmans lui découvrirent soudain une importance vitale. Idem pour les dirigeants palestiniens, qui en ont fait la pièce maîtresse de leur campagne antisioniste. En 1948, quand les Jordaniens remplacèrent les Anglais dans la vieille ville, Jérusalem perdit de nouveau tout intérêt aux yeux des musulmans. Tous les services administratifs étaient situés dans la capitale jordanienne, Amman, et c’était là que devaient se rendre les hiérosolomytains pour trouver une banque ou une poste. La mosquée d’Al-Aqsa existait déjà, mais le sermon du vendredi était prononcé dans la capitale, la vraie : Amman.

Quand les Juifs ont conquis l’ensemble de la ville en 1967, cela a ravivé l’intérêt musulman pour Jérusalem. L’Iran de Khomeini a institué une journée de Jérusalem à célébrer chaque année et les dirigeants palestiniens d’aujourd’hui consacrent beaucoup de leur temps à prouver que le passé n’a jamais existé et que, de surcroît, les Juifs n’y ont eu aucune part.

Les Martiens rigolent
Les petits hommes verts n’ont finalement pas envahi la Terre pour faire ravaler sa déclaration à Donald Trump.

A la place, ils organisent des excursions éducatives, afin de montrer à leurs enfants ce qui occupe les humains à un moment où les plus excités de la planète polluée s’arment et se surarment.

Logo Liliane Messika

Ils appellent ces voyages : « Survols d’un nid de coucous ».
En vente dans toutes les bonnes agences de voyage interstellaires. LM♦

* Liliane Messika est écrivain (http://www.lili-ecritures.com/)

Un commentaire

  1. Bravo pour cet article
    Jusqu’où iront les français dans leur complaisance vis à vis de l’Islam? des Palestiniens, des journalistes incultes de toute cette gauche et droite bien pensante?
    oui Jerusalem est juive et L’islam s’approprie tous les lieux saints, après avoir détruit sur leur passage tous les lieux saints des autres religions. ils ont 3 lieux saints! plus que toutes les autres religions, Pourquoi? parce que là où l’Islam met le pied, cela devient Dar al Islam,
    écoutez bien, certains musulmans disent ouvertement « qu’ils espèrent qu’un jour la France sera musulmane!!! »
    eh oui, relisez la conquete de l’Espagne par l’islam et vous verrez comment les élites ont collaboré à cette conquête, …..

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