Edwy Plenel droit dans ses schwarze Stiefel*

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Par Liliane Messika

1972 est non seulement un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître, c’est carrément la préhistoire : bien que quatre ans se fussent écoulés depuis la glorieuse révolution de Mai, un concept aussi fondamental que « antisioniste » n’avait pas encore été inventé, aussi les antisémites tuaient-ils les Juifs sans se préoccuper de mettre à jour leur logo.

Jeux Olympiques de 1972 – Épreuve de meurtre par équipe
La tuerie de Juifs fut l’objet d’une compétition discrète à Munich, lors des Jeux Olympiques de 1972, oui, vous savez, cette grande fête où « l’important, c’est de participer ».

Un commando terroriste palestinien fit irruption dans le bâtiment où dormait la délégation israélienne, qu’il prit en otages avant de réussir à en tuer onze membres, huit à bout portant et trois en jetant une grenade dans l’hélicoptère où ses membres les avaient ligotés.

Victimes Munich 72 2

Pseudo révélateur avant l’ère de Twitter
Le commando s’était donné pour nom « Septembre Noir », en référence au massacre de Palestiniens par le souverain de Jordanie, Hussein, qui voulait se débarrasser d’un État terroriste dans son État et qui n’appréciait pas d’avoir échappé seulement de peu à une tentative d’assassinat.

Le nombre de victimes de Septembre Noir (l’opération jordanienne, pas le commando de Munich) varie de 3500 (selon les organisateurs jordaniens) à dix mille morts et cent dix mille blessés (selon les milices palestiniennes).

Arafat & Hussein
Hussein et Arafat

C’est toujours la faute aux Juifs et aux coiffeurs
« Pourquoi les coiffeurs ? » demandent les naïfs. « Pourquoi les Juifs ? » leur répondent les pragmatiques.

Quel rapport, en effet, entre Septembre Noir et les Juifs ? Aucun, et alors ? Depuis quand faut-il une raison pour tuer des Juifs ? Extrême droite et extrême gauche n’ont qu’un point commun : la haine des Juifs et l’envie de les tuer.

D’ailleurs, un rapport du Service Fédéral de Renseignement allemand, déclassifié en 2012, révéla que l’attaque perpétrée par les Palestiniens avait été préparée par deux militants néo-nazis[1].

Drapeaux nazi soviétique 4

Petit fasciste deviendra grand
En ce temps-là, Edwy Plenel n’était qu’un petit totalitaire parmi d’autres. Il était ambitieux, certes, et espérait certainement, quand il serait grand, égaler Staline ou Hitler.

En témoignait le pseudonyme avec lequel il signait des articles dans Rouge Septembre Noir, le Gringoire de l’époque : Joseph (comme Staline) Krasny (« Rouge » en russe). Peut-être le Géorgien original lui semblait-il trop rose ?

Toujours est-il qu’il n’hésita pas à tresser des lauriers aux courageux agresseurs des sportifs juifs et à les assurer de son soutien indéfectible :

« Aucun révolutionnaire ne peut se désolidariser de Septembre Noir. Nous devons défendre inconditionnellement face à la répression les militants de cette organisation. »

Lesdits militants ne risquaient pas de se voir attaquer dans leur sommeil, mais la solidarité inconditionnelle a ses réflexes que la réflexion ne connaît pas.

Commando germano-palestinien – II – Le retour
Quatre ans après l’héroïque assaut de Septembre Noir sur des sportifs endormis, c’est en détournant un avion d’Air France que quatre terroristes palestiniens du FPLP et deux terroristes allemands des Revolutionäre Zellen (Cellules révolutionnaires) espérèrent susciter l’admiration et la solidarité inconditionnelle d’Edwy Plenel.

Ils procèdent à une sélection (habitude acquise lors de la 2ème guerre mondiale à l’entrée des camps de concentration) entre passagers juifs et non juifs.

Ils libérèrent les seconds en plusieurs vagues et ne gardèrent en fin de compte que les autres. L’équipage refusa de quitter l’avion sans la totalité des passagers. C’était le temps où un colonel de gendarmerie héroïque n’était pas encore une rareté séculaire.

Idi Amin Dada 5
Idi Amin Dada

Cette fois, les Israéliens prirent l’affaire en mains
Le vol venait de Tel Aviv et les passagers restés prisonniers dans l’avion, immobilisé sur l’aéroport d’Entebbe (Ouganda), une centaine au total, appartenaient au peuple juif.

Tsahal libéra tous les otages, ce qui fâcha beaucoup Idi Amin Dada, le maréchal-président-dictateur-à-vie, qui comptait, lui aussi, sur cette opération pour sa promo personnelle.

On ne sait pas encore en quels termes Edwy Plenel félicita les valeureux combattants adeptes de l’apartheid anti-juif, mais on peut espérer qu’un fouille-merde consciencieux finira par mettre à jour ses dithyrambes en épluchant les anciens numéros du magazine de la jeu-neuh gar-deuh rou-geuh.

Marxiste sur le fond, islamiste dans la forme
Plenel fait partie de ces gens qui se croient investis d’une mission sacrée. Le journaliste n’est pas là pour présenter les faits à ses lecteurs qui en tireront les conclusions que leur dictera leur intellect, non ! Il a pour mission de les convertir au Bien, au Juste, tels qu’il les a définis, tout jeune déjà, quand il signait Joseph-le-Rouge. Pour cela, il faut les soumettre par le verbe, par le glaive des terroristes ou par le ventre… Euh… Pour la conversion par le ventre des femmes, les islamistes ont de l’avance sur le Médiapartouzeur.

Sommé de se dédire ou de se défendre,
Le journaliste qui insulte Israël avec le vocabulaire de la colonisation française en Algérie, dégaine le « contexte ». Ben oui, à l’époque, même Jean-Paul Sartre, celui avec lequel on préférait avoir tort plutôt que raison avec Aron, dans La cause du Peuple

Il a toujours été antisémite, euh, non, il a toujours combattu l’antisémitisme. Bon, pas quand des sportifs juifs étaient assassinés, mais les Juifs exterminés par l’extrême droite, ceux-là, il les aime et les a toujours aimés. Morts, hein, on précise. Vivants, c’est pas pareil. Surtout s’ils sont israéliens.

Car le MédiaTartarin, il « refuse l’intimidation qui consiste à taxer d’antisémite toute critique de la politique de l’État d’Israël », a-t-il répondu à Gilles-William Goldnadel (encore un Juif, c’est de la persécution, Pascal Boniface, au secours !)

Le Tartuffe 6

On se répète pas, on se cite !
Pas plus tard qu’hier, on faisait la leçon à Mélenchon, un autre anti-antisémites-morts en lui expliquant que ce qui différencie la critique légitime de l’antisémitisme, c’est que la critique légitime s’appuie sur des arguments et que les mêmes causes, où qu’elles soient, suscitent les mêmes critiques.

Ce qui signe l’antisémitisme, c’est que rien de ce que fait un Juif, fût-il l’État juif, ne trouve grâce aux yeux de l’antisémite.

Et justement, c’est bizarre, mais Plenel non plus, n’a jamais rien trouvé de positif à dire sur les Juifs ou Israël. Ah si, les Juifs antisémites, il aime bien…LM♦

Logo Liliane Messika

5 avril 2018

* bottes noires
[1] Willi Pohl et Wolfgang Abramowski

3 commentaires

  1. Plenel et son torchon de Médiapart, assaisonné d’un journaleux Arfi!!!! tiens, il en aime un!!!!, mais celui-ci corrobore ses prises de position vomitives, de ce fait,nous devons absorber ses écrits mensongers et nous satisfaire de cette découverte sur son passé d’ordure antisémite. Jusqu’à présent il n’a pas eu à se justifier, alors que va t-il advenir de cette ouverture à la polémique?

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  2. Mélenchon, dans la manifestation de jeudi dernier, à bien précisé qu’ils étaient venus faire leur « devoir ». Il n’a pas eu d’autre mot

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