« Nous sommes le peuple ! » hurle un homme en tirant sur son gilet jaune pour montrer que, dans son idiome, le mot « peuple » signifie « un morceau de tissu jaune avec deux trous pour passer les bras ».
« Haineux ! Sioniste ! Va crever ! Nique ta mère ! » éructe un autre, décomposé de haine en bavant des postillons infectés d’agressivité malveillante.
« Il est venu ici exprès pour nous provoquer ! » beugle un troisième, la trogne bouffie suintant de malignité (Infos Israel News).
Le spectacle s’appelle « Un académicien passe boulevard Montparnasse », avec Alain Finkielkraut dans le rôle-titre. Les figurants n’ont reçu qu’une seule consigne : « Incarnez la bêtise, la méchanceté et le racisme afin de discréditer le mouvement des Gilets Jaunes ».
Mission accomplie. Heureusement, ce ne sont que des figurants. Le peuple, le vrai, celui des travailleurs pauvres, qui sont descendus dans la rue, dignement, il y a trois mois, n’a qu’un gilet phosphorescent en commun avec les brutes décérébrées, qui se saoulent de haine contre les juifs, le sionisme et tout ce qui n’est pas leur propre débilité.
Walking Dead, la vraie série, pas l’ersatz surjoué par les figurants du XIVe arrondissement ce samedi 16 février, fait beaucoup moins peur : on sait qu’il suffit d’appuyer sur le bouton de la télécommande pour stopper les vampires.
Ce qu’ont donné à voir les vidéos tournées en direct, c’est la remontée à la surface de primates au QI souterrain, nourris de haine et s’exprimant par onomatopées, inaccessibles à l’humanité la plus élémentaire.
Le « vivre ensemble » dont se gargarise Éluzémédias est une illusion envisageable seulement dans un groupe humain s’étant suffisamment frotté à la civilisation pour en avoir acquis au moins un vernis. Les brutes hystérisées qui ont agressé Alain Finkielkraut montrent que les loups sont entrés dans Paris et que la haine qu’ils s’injectent en intraveineuse a dégénéré en une ivresse qui ne s’arrêtera pas. Ils ont soif de sang. De sang juif. Ils le disent, ils le montrent, ils le hurlent. Ce sont des sauvages, qui n’ont d’humain que leur gilet.
L’Ifop, qui a interrogé, entre le 21 et le 23 décembre 2018, un échantillon représentatif des Gilets jaunes[1], explique la raison pour laquelle on peut assister à des scènes aussi choquantes que le déferlement de haine contre Finkielkraut.
L’Homo Giléjaunus n’a plus grand chose à voir avec l’Homo Sapiens. Sapiens est l’ancêtre méprisé, celui dont les mutants s’éloignent à la vitesses supersonique de l’effritement de leurs derniers neurones : près d’un sur deux (44%) croit réellement qu’il existe un complot sioniste mondial. C’est le double de la moyenne nationale, laquelle révèle déjà un goût inquiétant pour le rejet sur un bouc émissaire de ses échecs individuels.
Ce n’est pas tout : 23 % des Gilets jaunes ont interprété l’attentat sur le marché de Noël à Strasbourg comme « une manipulation du gouvernement pour détourner l’attention des Français et créer de l’inquiétude dans la population en plein mouvement des Gilets jaunes. » 10% des Français partagent ce strabisme, euh, ce point de vue.
Les complotistes de tout poil ont tendance à imaginer que les vaccins sont conçus pour rendre les gens malades. C’est l’opinion majoritaire chez l’Homo Giléjaunus (62%), mais l’homo Francaouetus Moyenus n’est pas très loin derrière : 43%.
On suppose que ces détracteurs de la chimie refusent d’en bénéficier, afin d’une part, de ne pas engraisser l’industrie (gros mot) pharmaceutique (insulte) et d’autre part de ne pas se faire infecter exprès par « le ministère de la Santé (qui) est de mèche avec l’industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins ».
Les chiffres sont formels : les vaccins protègent non seulement contre la grippe, mais aussi contre la bêtise. CQFD. CA♦
Cécile Attal, mabatim.info
[1] Pour le compte de la Fondation Jean Jaurès et de Conspiracy Watch – (La Voix du Nord)
Le manifestant (identifié, apparemment proche des milieux salafistes) qui disait « c’est nous le peuple » n’a pas « tiré sur son gilet jaune », contrairement à ce que dit cet article.
Selon l’Express « C’est ce suspect, barbe rousse et keffieh palestinien autour du cou selon Le Figaro ».
La vidéo montre clairement qu’il tirait ostensiblement et de manière répétée sur ce « keffieh palestinien » en le disant, sachant que Finkie en connait la signification.
Un autre dans les parages se comporte de manière semblable en portant le même accoutrement sur la tête.
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Comme « par hasard », Mélenchon et ses sbires n’ont fait aucun commenaire !!!!!!!
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Je suis 100 % d’accord avec ton diagnostic. Nous assistons aux nouvelles invasions barbares. Tels des zombies, ces gens là sortent de leurs tombes, se regardent et sont tout heureux de s’apercevoir qu’ils partagent ces tous petits dénominateurs communs détestables, enfouis en eux depuis longtemps et dont ils n’ont plus honte parce que partagés.
Ça ne m’empêche pas de penser que des solutions économiques doivent être envisagées pour remédier à la paupérisation de ces masses. Une fois leur situation améliorée, ils n’en seront pas moins antisémites, racistes et homophobes mais l’air sera plus respirable pour celzéceux qui aspirent à la paix et à une démocratie apaisée.
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vous avez résumé ce qui se joue actuellement l’inculture doublée d’une bêtise crasse que Bertold Brecht mettait en garde!!!!! nous y sommes et le plus grave nous ne pouvons nous identifier à cette populace injectée de tous les maux qui ont amenés au fascisme et à la guerre……….Il est temps d’arrêter de se lamenter et passer aux actions tous ensembles. Nos parents ont dû qui dans les maquis, qui dans la résistance se lever contre la peste, montrons notre force et détermination face à ces déglingués.
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Merci de traiter ce sujet avec la hauteur qu’il mérite, même et surtout parce qu’il est grave .
JJ Hadjadj
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