Prendre la Gauche pour le Droit est un déni de justice

droit-internationalDepuis 2012, des centaines de jeunes Français ont quitté leur pays pour jurer allégeance à l’État islamique. Il ne s’agit pas là d’un banal exil, mais d’un changement de civilisation sans retour.

Pour la plupart, ils ont brûlé leur carte d’identité : un symbole actant qu’ils choisissaient Allah contre la démocratie, l’Irak contre la France et la loi du plus fort contre la médiation du droit.

Ce choix, ils l’ont fait en toute connaissance de cause, puisqu’il leur a fallu braver tous les obstacles que leur pays, notre pays, mettait sur leur chemin afin de les empêcher de verser dans le terrorisme actif.

En mars 2018, le gouvernement avait calculé que, depuis 2014, environ 1.700 Français étaient partis rejoindre les zones djihadistes irako-syriennes et que 300 d’entre eux, dont 12 femmes, y avaient été tués (Europe 1).

Le djihad, un combat toujours asymétrique.

Ces enrôlés volontaires morts au champ de bataille qu’ils avaient choisi, ont été tués dans un conflit asymétrique qui n’a, curieusement, soulevé aucun opprobre contre la coalition de ses opposants occidentaux et ne leur a valu aucune résolution onusienne pour « usage disproportionné de la force ».

Pourtant, exactement comme l’armée israélienne face aux terroristes du Hamas, les Alliés ont eu affaire à des combattants fanatisés, usant de propagande et s’abritant derrière des boucliers humains.

Les djihadistes français, qui avaient échangé une vie ordinaire contre l’exaltation du meurtre et du viol justifiés par leur religion, se retrouvaient dans une situation similaire à celle des Palestiniens sacralisés par l’Occident.

Face aux populations désarmées, les djihadistes de l’État islamique étaient toujours les plus forts : torturant des prisonniers sans défense, violant des femmes et des enfants kidnappés par leur armée et les vendant ensuite sur les marchés aux esclaves du monde musulman. Face à la coalition des défenseurs de l’humanité et de la civilisation, ce n’était pas la même chanson : là, ils étaient et sont de plus en plus inférieurs en nombre et en armes, mais mentalement supérieurs, habités de la certitude d’être du bon côté de la morale.

En effet, partout dans le monde, dans Dar al-Islam (le territoire de l’islam) comme dans Dar al-Harb (le territoire de la guerre, à islamiser), les islamistes savent que les musulmans sont supérieurs au reste de l’humanité, puisqu’ils sont au service d’Allah. Ils savent aussi que les femmes kouffar (non musulmanes) sont impures et n’existent que pour satisfaire leurs pulsions sexuelles, notamment en constituant une récompense à consommer sans modération, dans l’ici et maintenant du djihad.

Acteurs et cascadeurs non doublés

Jean Marais avait la réputation d’effectuer toutes ses cascades lui-même. C’est bien le seul point sur lequel les islamistes peuvent lui être comparés. Pas de cascades ou d’effets spéciaux pour les combattants d’Allah, en effet : lorsqu’ils tournent des clips de propagande à base de scénarii sadiques, le journaliste américain est vraiment égorgé (DH.be), comme l’est le travailleur humanitaire (le Télégramme), le pilote jordanien est vraiment brûlé vif à l’intérieur d’une cage (le Parisien) et c’est aussi dans une cage que des prisonniers sont vraiment noyés en direct (Ami OIMC).

Quand, « Dans une nouvelle vidéo de propagande diffusée en ligne, l’État islamique autoproclamé filme des enfants chercher des otages dans un labyrinthe de ruines. Et les abattre. Façon jeu vidéo (l’Obs).», les enfants égorgent vraiment les mécréants et leur font vraiment sauter la cervelle.

Le Département d’État américain, modeste pour une fois, avait conclu, en juin 2015 que « le narratif violent de l’État islamique – diffusé par le biais de milliers de messages quotidiens – a littéralement triomphé des efforts de certains des pays les plus riches et les plus avancés du monde sur le plan technologique (New York Times). »

Les images de l’EI valent aux infidèles plus de mille maux

En février 2016, c’était un enfant de quatre ans en tenue en camouflage, qui faisait exploser trois prisonniers grâce à une télécommande. Trois mois plus tard, Sur les traces de mon père montrait deux adolescents français, re-« baptisés » Abou Moousa’ab et Abou Qaqa’a, amenés en Irak par leur père, entretemps tué au combat, qui exécutaient deux soldats de l’armée syrienne à Alep.

« Des membres du groupe djihadiste État islamique vendent des enfants irakiens comme esclaves sexuels et en tuent d’autres en les crucifiant ou en les enterrant vivants », avait déjà dénoncé l’ONU en 4 février 2015 (Reuters). C’est aussi l’ONU, en la personne de Zainab Bangura, envoyée spéciale sur les questions de violences sexuelles en zone de conflit, qui avait découvert, en août 2015, un catalogue de vente d’esclaves incluant les tarifs en dollars (the Independant) (ici convertis en euros) : enfants de 1 à 9 ans = 150€, adolescentes = 110€, femmes 20 à 30 ans = 70€, femmes 30 à 40 ans = 50 euros, femmes plus de 40 ans = 30€.

Quoi d’autre dans cet inventaire ? La drogue, bien sûr !

Avant de devenir son défenseur et son allié dans l’aide à l’Iran, la Russie avait accusé la Turquie d’aider et de financer l’État islamique. C’était en décembre 2016, quand les relations russo-turques étaient au plus bas, suite à l’attentat contre un avion de chasse russe au-dessus de la Syrie.

Cela avait permis à l’Occident d’apprendre que le trafic de drogue était florissant entre les deux puissances islamiques et que les laboratoires turcs fabriquaient l’héroïne vendue en Europe au profit de Daesh. Le trafic de drogues lui rapportait déjà un milliard par an en 2015 et il fournissait à l’Europe la moitié de sa consommation d’héroïne : « La Turquie et d’autres États de la région aident Daesh à s’approvisionner. Mais maintenant que la situation a changé, les lignes d’approvisionnement ont été sérieusement endommagées. C’est pourquoi il n’est pas surprenant que Daesh soit impliqué dans d’autres moyens de générer des liquidités. (…) (RT France) »

Défendre les criminels et se mobiliser pour les djihadistes

Certains jeunes Français ont choisi de partir en Irak, pour lutter contre toutes les valeurs de la France et éventuellement pour revenir y perpétrer des attentats.

Leurs recruteurs avaient dû faire l’impasse sur le chapitre « défaite », ou bien les djihadistes n’ont pas réussi à lire leur cours : une conséquence inattendue de la dégringolade de notre système éducatif attestée par le classement PISA, bon an mal an. En tout cas, ils ont perdu et se sont fait capturer par les Kurdes d’Irak.

Citoyens de l’État islamique, ils ont été déférés devant un tribunal irakien, dans un État souverain, qui juge les individus coupables de crimes sur son territoire en fonction de sa juridiction nationale.

C’est là qu’entrent en scène les Dagobert du droit international, ceux qui ont mis leur culotte sur leur tête à l’envers (la tête comme la culotte) et qui ont le culot d’exiger que la France piétine la souveraineté nationale d’un autre État pour satisfaire leurs aspirations pathologiquement gauchies.

Quand les sphincters de la prétention et de l’arrogance lâchent

45 avocats ont donc publié une tribune titrée : « Ce serait un immense déshonneur pour notre pays (FranceTVInfo) » sur France Info, parangon, avec Le Monde, Médiapart et Libé de la justice et du Bien.

Qu’est-ce qui serait un déshonneur, votre Honneur ? Aux yeux des signataires, ce serait de considérer que les États sont libres d’instaurer leur propre système juridique et de respecter celui de l’Irak.

« De jeunes Français sont menacés d’être pendus. » Ainsi commence le plaidoyer. On entend l’intention subliminale : « Jeunes Français innocents ». Il est clair que s’il y a des coupables désignés dans cette tribune, ce sont l’État français, son ministre des Affaires étrangères et son Président, dont le mandat serait maculé d’une tache indélébile s’il n’obéissait pas aux injonctions des boursouflés de l’ego.

Quant à la France, la pôvre, si elle laissait les Irakiens appliquer leur loi, sur leur sol, à des assassins qui ont commis des atrocités contre leurs citoyens, son image de « pays des Lumières, pays pionnier, de l’universalisation des droits de l’homme », serait irrémédiablement écornée.

La justice irakienne a condamné 9 Français appartenant au groupe État islamique à la peine capitale et des avocats français veulent empêcher la loi irakienne d’être appliquée au nom de leurs principes personnels. Car pour eux, « l’article 66-1 de la Constitution interdisant la peine de mort ne souffre d’aucune dérogation, pas même en matière de terrorisme. » Et quand on se prend pour le nombril du monde, on n’a aucune difficulté à vouloir faire appliquer la loi française en Irak !

Belote, rebelote et dix de der

Comme si leurs titres et leurs menaces ne suffisaient pas, les signataires de la tribune invoquent Victor Hugo : « Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne ». Alors dégainons Barbara Lefebvre : « Nos critères contemporains servent de boussole morale pour juger notre histoire et expliquent les anachronismes des boutiquiers de l’indignation ». Et toc !

Le jugement de Victor Hugo s’appliquait à son époque. La peine de mort a été abolie en France en 1981, en un temps où l’on croyait la barbarie révolue. Aujourd’hui la sauvagerie croît et le nombre de ses croyants se multiplie, particulièrement dans les pays où sévit l’État islamique.

Ce n’est pas la peine de mort, qui signe la décadence ou l’inhumanité d’un pays, c’est la façon dont le droit est appliqué : est-il le même pour tous ou bien certains sont-ils mieux traités que d’autres ? Les tribunaleux exigent qu’une indulgence exceptionnelle soit appliquée à des criminels qui ont violé, torturé, tué, pour satisfaire leurs pulsions. Les victimes de ces monstres n’ont pas mérité leur compassion. Cela en dit long sur leur hiérarchie des prioritaires.

S’ils se réfèrent à la Commission nationale consultative des droits de l’homme et au Défenseur des droits qui se sont « récemment alarmés des traitements inhumains », c‘est au sujet de traitements appliqués aux assassins à qui eux, les signataires, veulent épargner de subir ce qu’ils ont infligé à d’innombrables innocents. Les marchés aux esclaves, les vidéos de recrutement de djihadistes, qui étalent des tortures sadiques, ne sont manifestement pas assez inhumains pour qu’ils s’en alarment.

Comparaison boiteuse = raison foireuse

« Il y a eu une mobilisation au plus haut niveau de l’État pour sauver une de nos ressortissantes, de ce qui a été présenté comme une grave erreur judiciaire au Mexique » rappellent les justiciers de l’apocalypse. Déjà, si cela était considéré (par qui ?) comme une erreur judiciaire, la comparaison avec des djihadistes, pris la main dans le sac d’atrocités, est pour le moins malvenue.

Notre Président actuel sera certainement ému qu’on lui cite le bel exemple d’humanité de son prédécesseur, qui s’est précipité comme un seul gnome à la défense de Leonarda, cancre agressive transformée brièvement, par la magie idéologico-médiatique, en Marie Curie mâtinée de Mozart qu’on assassine : Illegal is beautiful. Cela ne lui a pas servi de leçon, à ce Président, passé à la postérité en scooter sur Closer, puisqu’il a récidivé avec Théo, soi-disant violé par la police, laquelle a été innocentée par les expertises, alors que l’enquête sur l’innocente victime révélait un escroc de bas étage. S’est-il excusé auprès des policiers dont il a sali l’honneur et brisé la carrière ? Question rhétorique dont la réponse est évidemment négative.

Les bien-traités des médias bien-pensants

Puisqu’on parle d’égalité des droits, on s’étonne de l’importance accordée, en Une, aux ratiocinations de quelques impérialistes qui veulent imposer leur volonté à la loi d’un pays étranger.

Il y a en France 66.958 avocats (Ministère de la Justice). Les 45 signataires en représentent moins d’un millième : 0,067%. Des chiffres encore loin de la réalité, car lorsqu’on y regarde de plus près, parmi les 45, au moins 11 appartiennent soit au cabinet de l’initiateur, William Bourdon, soit à l’ONG Sherpa qu’il a créée (Vincent Brengarth, Apolline Cagnat, Amélie Lefebvre, Léa Forestier, Olivia Lévy, Céline Mokrane, Eric Moutet, Olivia Ronen, Bertrand Repolt, Sandrine Richer) et au moins cinq appartiennent collectivement à un autre cabinet (Matteo Bonaglia, Anis Harabi, Raphaël Kempf, Aïnoha Pascual, Chloé Chalot).

Autrement dit, sur les 45 signataires, 17 sont liés à deux têtes de listes, ce qui diminue singulièrement le pourcentage et la représentativité du groupe…

Mais surtout, le défenseur tous azimuts de la tolérance pour les intolérants et du droit au service exclusif des hors-la-loi, la tête de pont des insurgés contre la justice irakienne, semble affligé d’un tropisme anti-démocratique et d’une indignation géographiquement sélective : « L’homme de gauche tape plus volontiers sur des dictatures en bout de course que sur celles pouvant lui répliquer violemment : celles qui financent le djihadisme et l’islamisation jusque dans les banlieues françaises. (…) Tandis que les attentats islamiques s’accumulent sur le sol français depuis 2014, faisant près de 250 morts et un millier de blessés, William Bourdon, lui, met son Cabinet Bourdon & Associés au service des mosquées salafistes et des islamistes poursuivis par l’État. Avec son protégé, Vincent Brengarth, ils (…) en appellent aux ‘’valeurs de la République’’ pour protéger un imam dont les prêches invoquent ‘’l’aide d’Allah afin de détruire les ennemis de l’islam, les ennemis de l’intérieur ici en France.’’ (Damoclès) »

Vocabulaire

Un croyant qui prend la forme pour le fond et le rituel pour son dieu s’appelle un extrémiste.

Une figure de style qui prend une partie pour le tout s’appelle une synecdoque.

Comment appelle-t-on un humain qui se prend pour la loi universelle et qui l’instrumentalise pour faire bruyamment sa publicité dans les médias complaisants ? Un bourdon. William de son prénom. LM♦

Logo Liliane MessikaLiliane Messika, MABATIM.INFO

2 commentaires

  1. Comme à l’habitude, un article pertinent, percutant et qui ne représente qu’un raisonnement entièrement sain.

    Que la réelle Justice règne, ne nous ferait en rien devenir comme les assassins, qu’un intervenant ici, semble ne pas se lasser à vouloir chouchouter.

    Cela satisfait certainement son égo de « bisounours », mais c’est contraire à toute logique et même totalement à l’humanisme dont il se pense empli.

    Car moi je ne comprends pas… Comment l’on peut faire du bien, lorsque pour ménager des barbares, nous mettons dans un danger souvent mortel, que nous savons pertinemment pas du tout fantasmé, des citoyens innocents, qui de jour en jour, voit leur monde changer et devenir une jungle, où il faut faire attention où mettre les pieds.

    Car à défaut de morsures de cobra, se sont souvent des attentats que le peuple subit. Individuellement et même quelquefois que l’on va chercher jusque chez eux… Dans le lieu où ils vivent. C’est-à-dire, ce qui devrait être un doux nid… Mais un doux nid cela n’existe plus. Sauf pour quelques privilégiés, dont l’intervenant doit faire partie, pour se montrer aussi aveugle et inconséquent.

    Et quant aux attentats de masse… Que dire ?

    Faudrait-il que je fasse une comptabilité morbide pour montrer à cet intervenant démagogique tout plein ?

    Que son raisonnement non seulement, ne limite pas le nombre de victimes, mais les inverse seulement.

    C’est-à-dire, qu’il choisit le meilleur pour les « méchants »,

    Et le pire pour des citoyens innocents pour qui la vie devient tellement impossible, qu’une grande partie d’entre eux, se demande, sous quels cieux, aller se réfugier pour avoir une vie qui redevienne seulement normale ….

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  2. Un article qui pour moi a l immense mérite de faire défiler les atrocités de cette guerre que mènent les combattants de l Islam au nom de leur idéologie intolérante et mortifère. Cette guerre fait partie de notre quotidien, comme une fatalité. Nos médias nous submergent d’informations, une chassant l autre, Nos responsables politiques semblent désarmés, pleutres ou incapables d endiguer le phénomène.
    Là où je ne vous suis pas, c est sur la manière de mener ce combat. Autant je pense qu’il faut être implacable et déterminé dans le combat, par les armes, les armés, les polices, le renseignement, la prévention, l education, l’application de la loi dans tout le territoire, « même ceux qui ont été perdus » dans notre République ou notre nation, autant je pense que l’ on ne doit pas se laisser entrainer dans leur monde, leurs atrocités.
    Les valeurs que nous défendons doivent rester les nôtres, c est a dire : Ne devenons pas comme eux dans ce combat.
    La torture et le traitement inhumain…. La peine de mort, va a l’ encontre de nos valeurs.

    Ravi d avoir pu faire votre connaissance lors de la conférence près de Versailles…

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