Science sexuée, viols oubliés, Palestine accusée

viol.jpgSciences et Avenir est un petit magazine de vulgarisation scientifique, qui n’a pas vocation à devenir un équivalent du grand Nature britannique, mais grâce à lui, les Français savent ce que développe la plus célèbre revue scientifique au monde.

La nouvelle qu’il a diffusée le 13 juin 2019 n’apporte pas grand’ chose à la connaissance de la relativité, mais elle se réfère cependant à Einstein : « Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. En ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. »

Le vizir voudrait-il UNE calife à sa place ?

Sciences et Avenir s’est fait l’écho d’une décision du directeur des Instituts de santé américains : il refusera désormais d’honorer de sa présence les colloques où les femmes et les minorités seront sous-représentées (Sciences et Avenir). Le docteur Francis S. Collins, généticien, dirige, depuis 2007, les National Institutes of Health, qui sont aux États-Unis ce que le CNRS est à la France.

On s’ébaubit de voir un scientifique d’aussi haut niveau (il a été très impliqué dans la définition du génome humain) succomber de façon aussi primaire au politiquement correct.

Peut-être Monsieur Collins est-il si étroitement concentré sur sa spécialité qu’il a fait l’impasse sur l’histoire humaine ? Peut-être pense-t-il que son poste prestigieux lui permet de s’affranchir de l’évolution des hommes (au sens de l’espèce) et de leurs sociétés ?

Il devrait pourtant savoir que les National Insitutes of Health, qu’il préside, descendent en droite ligne du Laboratory of Hygiene créé en 1887 et réorganisé en 1939. De la même façon, ce chrétien évangélique, qui croit en Adam et Ève, ne peut ignorer la théorie évolutionniste de Darwin et il doit connaître le temps qu’il a fallu à la femelle de l’homme de Neandertal pour s’affranchir de la biologie, qui la réduisait au rôle d’avenir de l’Homme, afin de devenir l’égale de son mâle.

Moins de science pour les XX que pour les XY

Pourtant, en 2019, les colloques scientifiques internationaux donnent encore inégalement la parole aux hommes et aux femmes et c’est le résultat de la biologie et de l’Histoire. Les choses ont quand même changé pendant les 3,18 millions d’années qui séparent la naissance de l’australopithèque Lucy de celle de Marie Curie, mais pas assez vite. D’où la nécessité de continuer à faire évoluer les mentalités et les recrutements au sein des institutions scientifiques, afin d’égaliser la distribution des sexes en leur sein, et le plus vite sera le mieux.

Mais on doute que la bonne méthode pour y parvenir soit de bouder les conférences les plus pointues, au motif que n’y participent pas suffisamment de scientifiques de haut niveau porteuses du chromosome X.

Depuis que les Curie, mère et fille, ont collationné trois Nobel à elles deux, nul n’oserait plus prétendre que les cerveaux féminins sont moins performants que ceux de leurs époux/amants/frères/fils. Sauf dans les pays où la sharia est loi et où Marie Curie eût été lapidée à mort pour avoir osé entrer dans un labo autrement que voilée et chargée d’un plateau de thé à la menthe.

Mais laissons là les choses qui embarrassent nos élites et concentrons-nous sur la stratégie boiteuse du scientifique américain. Car si les femmes scientifiques de haut niveau sont peu nombreuses, c’est parce que les étudiantes boudent les sciences.

Le libre arbitre, même pour les filles !

Les filles représentaient 55 % des étudiants français en 2016, mais elles n’étaient que 38,7 % dans les formations scientifiques, où elles ne semblent toujours pas pressées de rattraper leur retard (Ministère de l’Éducation). En revanche elles étaient sur-représentées en Lettres, Sciences humaines et dans les formations paramédicales et sociales. L’Observatoire des inégalités notait, en mars 2017, que « la terminale S est désormais presque à parité, mais les filles forment 80 % des élèves de la filière L et même 90 % en ST2S (santé-social). Les choix des filières de l’enseignement technique et professionnel, plus spécialisées, sont encore plus clivés. (Observatoire des inégalités) »

Exiger la parité pour participer à une conférence ne conduira qu’à faire baisser le niveau des communications, car cela forcera à recruter, sur le seul critère de leur genre, des intervenantes insuffisamment formées. Il serait plus efficace et plus enrichissant, pour l’ensemble de l’humanité, de comprendre pourquoi les filles ne se sentent pas attirées par les disciplines scientifiques et de leur donner l’envie d’y exercer leurs talents. Mais, évidemment, cela ne vaudra pas à l’auteur de ces mesures un Nobel de conformité compassionnelle. Ni la Une de Sciences et Avenir

L’égalité homme-femme à égalité avec les éoliennes

En 2015, l’ONU avait considéré que l’égalité hommes-femmes faisait partie des « 17 objectifs de développement durable » que ses membres s’engageaient à atteindre en 2030. La réalité n’a que faire des engagements pris par des diplomates hors sol et une étude de l’ONG Equal Measures 2030, publiée le 5 juin 2019, montre que cet objectif-là n’a aucune chance d’être atteint.

« Parmi les 129 pays étudiés, aucun pays (…) n’atteint un score global “excellent”. (…) 1,4 milliard de femmes et de filles vivent dans des pays qui ont obtenu un score “très faible” » (leFigaro), a déclaré la directrice de cette ONG.

Ce qui allait sans dire allant encore mieux en le disant, mais beaucoup plus mal en l’admettant, elle a ajouté que les inégalités hommes-femmes étaient moins marquées dans les « pays riches d’Europe comme la Finlande, la Suède, la Norvège ou les Pays-Bas » que dans les « États instables et pauvres ».

Ce constat risque de lui valoir quelques désagréments, car il fait la part trop belle à une réalité gênante. On serait plus égaux dans les pays riches que pauvres ? L’égalité hommes-femmes serait-elle un luxe ? Si c’était le cas, ce serait donc un péché, car le luxe c’est la richesse, et la richesse, c’est mal, voire mâle. Espérons que cette prise de conscience et les faits qui la sous-tendent seront vite oubliés, car les ONG et l’ONU veulent à tout prix éviter de regarder ce qui pèche vraiment. C’est pourquoi nul ne fait le rapprochement entre ces inégalités (indésirables) et la sharia (irréprochable), qui stipule la femme inférieure à l’homme dans tous les domaines. Avec une volonté d’aveuglement aussi affirmée, le schmilblick risque d’avancer à cloche-pied plutôt qu’à saute-veston…

Justement, sous le tapis : les viols que l’ONU a balayés

Dans les années 1930-40, des dizaines de milliers de Coréennes et de Chinoises ont été violées par des soldats japonais. Deux millions d’Allemandes l’ont été par l’armée rouge à la fin de la Deuxième guerre mondiale. Pour 200.000 Bangladeshies, cela a été, en 1971, par les Pakistanais qui refusaient l’indépendance de l’Est de leur pays. Des soldats serbes ont violé 60.000 Bosniaques entre 1992 et 1995, des Hutus en ont fait autant à 500.000 tutsies, en 1994, au Rwanda et, depuis 2014, on compte 70.000 Yazidies violées et vendues en esclavage par l’État islamique…

Également au Moyen-Orient, 533 Israéliennes avaient été victimes de viol par des Arabes entre 2007 et 2014 (Israel National News). Il s’agissait chaque fois de l’agression d’une femme par un ou plusieurs individus, pas du Taharrush jamai, cette technique du « harcèlement sexuel des femmes dans des foules (le Figaro) » venue des pays arabes et découverte en Europe, en avant-première, par les Allemandes, lors du Réveillon de 2016 à Cologne.

533 Juives violées par des Arabes. Combien de viols de femmes arabes par des Juifs ?

En octobre 1948, dans le village de Safsaf, en Haute Galilée, un cas de viols (au pluriel) a été rapporté, mais les informations sur le suivi de l’affaire sont introuvables. En revanche, en 1949, on sait que deux soldats israéliens ont été jugés et condamnés pour le viol d’une Bédouine près de la frontière israélo-égyptienne. Depuis, zéro plainte.

533 femmes juives violées par des Arabes en Israël en 7 ans. 2 viols de femmes arabes par des Juifs en 70 ans. Deux seulement ?

Oui. Cette donnée est corroborée, à l’insu de son plein gré, par une étudiante israélienne-anti-israélienne[1], Tal Nitzan, qui expliquait dans sa thèse de sociologie, en 2007, que « Dans le conflit israélo-palestinien, on peut voir que l’absence de viol militaire renforce les frontières ethniques et met en lumière les différences inter-ethniques, exactement comme le ferait un viol militaire organisé. (Europe-Israël) » Une « logique » soulignée par un commentateur : « Puisque l’abstention de viol de femmes arabes par des soldats israéliens n’a de parallèle dans aucune autre armée humaine en guerre, à quelque période de l’histoire que ce soit, la seule conclusion possible est que les soldats juifs sont bien plus fascistes et intolérants que les autres.  (Israël Over Blog) »

2 femmes arabes violées par des Juifs en 70 ans. 533 femmes juives violées par des Arabes en Israël en 7 ans. Et qui croyez-vous qu’on accusa ?

C’est l’Autorité Palestinienne qui tente régulièrement de poursuivre Israël et son armée devant la justice internationale et non l’inverse. Elle a reçu l’aide du bras armé de l’ONU, l’OMS, (armé d’un bazooka au lieu d’une seringue), qui a condamné Israël, le 24 mai 2016 (OMS). Pour quels motifs ? Pas parce qu’il fournissait une assistance médicale de premier plan aux Syriens victimes de la guerre civile dans leur pays, ou aux Palestiniens qui veulent sa destruction, pas non plus parce que l’espérance de vie de tous ses citoyens, quelle que soit leur religion, est l’une des plus élevées au monde, mais parce que l’occupation israélienne était censée être la cause des viols commis par les Palestiniens, aussi bien en Cisjordanie qu’à Gaza, dont les Israéliens étaient partis 11 ans auparavant (en 2005).

L’arroseur palestinien arrosé par la Cour pénale internationale

Finalement, c’est l’Autorité Palestinienne qui se retrouve sur le banc des accusés, à la Cour Pénale Internationale, pour tortures et atrocités sur les populations arabes de Cisjordanie.

L’acte d’accusation, rédigé par un juge de Jérusalem, porte sur des assassinats, des enlèvements, des emprisonnements, des viols et des tortures (électrocutions, pendaison par les pieds durant des heures, plastique fondu versé sur le corps, arrachage de dents et d’ongles). Il concerne 52 victimes, Arabes de Cisjordanie et Arabes israéliens : un dossier de 1800 pages, déposé lundi 24 juin 2019, à la Haye (JForum), à charge contre l’Autorité Palestinienne et son leader. Les crimes contre leur propre population y sont qualifiés de « crimes qui sont devenus des pratiques méthodiques et bien huilées ».

Parmi les dossiers, celui d’un Arabe de Cisjordanie qui, en route pour Israël afin d’y commettre un attentat, avait été gravement blessé… dans un accident de voiture. Transporté, sauvé et soigné dans un hôpital israélien, il avait compris à quel point il avait été manipulé par ses officiers traitants et s’était engagé dans la lutte anti-terroriste, pour réparer. En représailles, l’Autorité palestinienne avait expulsé de la maternité son épouse, qui venait d’accoucher, avec la nouveau-née, qu’il avait fallu sortir de la couveuse. Aujourd’hui âgée de 17 ans, cette jeune fille est lourdement handicapée. Elle est soignée dans un institut israélien.

Clin d’œil à ceux qui détournent les yeux

Parallèlement à l’action en justice, l’association Yerushalayim Tsedek, qui représente les victimes, a adressé un courrier à de nombreux dirigeants américains, européens, arabes et onusiens, afin de les sensibiliser à ce qui se passe dans les territoires de l’Autorité Palestinienne et, particulièrement, dans ses geôles. L’objectif est de les pousser à agir en faveur des victimes, en exerçant des pressions sur Mahmoud Abbas, le Président palestinien élu pour quatre ans en 2005, à qui la maire de Paris, Anne Hidalgo, avait remis, en 2015, la médaille Grand Vermeil au titre d’« homme de paix ».

La France est un pays laïque qui n’a que faire des vœux pieux, alors peut-on espérer quelque chose de sa part ? Oui : qu’elle nous nous prouve que nous avons tort ! LM♦

Liliane Messika, MABATIM.INFO

Logo Liliane Messika[1] Oui, ça existe, comme les Juifs antisémites aujourd’hui et les Français collabos, il y a 80 ans.

2 commentaires

  1. « Les soldats de Tsahal ne violent pas les Palestiniennes ( et les autres) pendant les guerres Arabo-israéliennes : Cela prouve qu’ils sont foncièrement racistes parce que normalement… ».

    Cela ne vous viendrait pas à l’idée « spontanément » qu’ils aiment et respectent par dessus tout, leurs mères, leurs sœurs, leurs filles et leurs compagnes et que cela suffit pour les « empêcher » comme dirait Camus.

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  2. Upside down! Quoi qu’ils fassent, bien ou mal, blanc ou noir, les Israéliens se retrouvent toujours au banc des accusés. Belle démonstration de Liliane!
    Il me semble qu’il y a une petite coquille d’étourderie dans le texte: « au motif que n’y participent pas suffisamment de scientifiques de haut niveau porteuses du chromosome Y. » Au lieu de « porteuses de deux chromosomes X ».

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