Polanski et les fémin’hystériques

Hystérique.jpgFor the times, they are a changin…

En 1968, les garçons portaient les cheveux longs, ce qui faisait scandale, les féministes françaises réclamaient l’égalité des sexes, qui n’était acquise que dans de rares pays (Israël notamment) et tous en chœur voulaient plus de liberté.

Aujourd’hui les garçons se rasent la tête et certaines féministes réclament la tête de tous les mâles blancs au motif qu’ils sont des violeurs ou des violeurs en puissance. S’ils ne le sont pas c’est qu’ils sont impuissants, mais ça ne les empêche pas de commettre le péché d’intention. Donc sus à l’ennemi de classe, de caste et de race !

D’autres féministes s’allient avec les barbus, qui veulent élargir la supériorité de l’homme sur la femme et celle des musulmans sur tous les autres humains à la totalité de notre espèce.

Ces alliances contre nature ont un nom : Intersectionnalité des luttes. Elles permettent à de plus en plus de gens de se revendiquer comme victimes, le statut le plus enviable dans la société française de 2020.

Le point Godwin détrôné par le point Polanski

L’espace médiatique accordé à un événement est désormais inversement proportionnel à son importance : le coronavirus, responsable de 7 morts en France est mille fois plus médiatisé que les maladies nosocomiales, qui font 4 à 7000 victimes par an dans notre pays. Les éructations d’une porn’auteure (qui a dévalé la plupart des pentes de la nullité) au sujet du prix attribué à Roman Polanski sont reprises in extenso alors que les déclarations de sa victime, en solidarité avec laquelle s’élève ce concert d’indignation, sont passées sous silence. Pourtant, elles sont intéressantes, ces déclarations : « Je ne sais pas pourquoi le grand public est si hostile à la vérité, mais je constate que cela n’a fait qu’empirer ces dernières années. Lorsque vous refusez qu’une victime pardonne et tourne la page pour satisfaire votre besoin égoïste de haine et de punition, vous ne faites que la blesser plus profondément. Une victime a le droit de laisser le passé derrière elle et un agresseur a aussi le droit de se réhabiliter et de se racheter, surtout quand il a admis ses torts et s’est excusé (Slate) ».

Vous ne leur prendrez pas leur haine !

Chez un chocolatier, un panneau faisait beaucoup rire les clients : « le chocolat, c’est l’ennemi. Il faut donc l’éviter. Mais fuir devant l’ennemi est une lâcheté ! »

Choisir un ennemi consensuel et se régaler ensemble de le haïr bruyamment est devenu le sport préféré des Françaises. À ce titre, Roman Polanski mérite qu’on lui érige une statue grandeur nature en chocolat massif !

Les festivals artistiques qui décernent des prix suscitent la fierté des lauréats et la frustration des autres, c’est la règle du jeu. On remarquera que dans notre pays, où l’excellence et la méritocratie ont été abandonnés au profit d’un égalitarisme sourcilleux et d’une exaltation des minorités, ces manifestations sont les dernières qui décernent prix et récompenses.

En effet, l’école s’attache à uniformiser les élèves en rétrogradant les meilleurs au niveau des analphabètes, l’inverse étant non seulement hors d’atteinte, mais considéré comme bourgeois, donc à proscrire par principe.

Les frustrés des Césars sont dans la même logique : si d’autres qu’eux ont été distingués, il faut absolument les déconsidérer. Qu’importe que le flacon sente le fiel, le rance et l’inadéquation, du moment qu’on ait l’ivresse de la haine ! C’est une drogue dure trop jouissive pour qu’on envisage la désintoxication.

De la haine du mérite au symbole de la haine

À l’occasion de la journée internationale de la femme, le 8 mars, l’université de Nanterre se livre, chaque année, à des mesures symboliques en renommant ses amphis au féminin.

Pour mémoire, c’est à Nanterre que démarra le mouvement de Mai 68, (dont le nom de jeune fille était « Mouvement du 22 mars »). Son déclencheur était déjà une frustration, celle de Cohn-Bendit, Geismar, Sauvageot et leurs potes (concept qui se nommait encore « amis » à l’époque). Ils voulaient pouvoir aller rendre visite aux filles sur le campus non mixte. Aujourd’hui, on célèbre les réunions « non mixtes », où seules sont admises les femmes non blanches, mais c’est un autre sujet.

Lors de l’édition 2020, l’UNEF, présidée par une étudiante, Imane Ouelhadj, a choisi des figures emblématiques pour honorer les femmes : « L’année dernière, il y avait des noms de femmes qui reviennent souvent, comme Simone Veil. Là, on a voulu faire en sorte qu’une jeune fille puisse se reconnaître », a-t-elle expliqué (Actu.fr). D’où les choix de Greta Thunberg, Adèle Haenel, Serena Williams et… « Beyoncé est engagée pour les droits des femmes et fait des chants engagés. Assa Traoré est la cible d’insultes racistes ultra-violentes. Ce sont des choix pour correspondre à la société française ». Sic. Sick ?

Greta Thunberg, qui a fait grève de l’école avec tant de succès que les dirigeants du monde entier se sont battus pour se faire engueuler publiquement par elle, est un choix pertinent. Comme l’est celui d’Adèle Haenel, admiratrice inconditionnelle de Louis-Ferdinand Céline (Vidéo Twitter), qui sait distinguer entre l’homme et l’œuvre. Son haut-fait, cette année, a consisté à fuir bruyamment la cérémonie des Césars pour manifester son écœurement de voir Polanski récompensé. Que Ladj Ly l’ait été également ne l’a pas choquée. Après tout, il n’avait violé personne : il avait seulement aidé à séquestrer et tenter d’assassiner un homme coupable d’aimer la sœur d’un sien copain, sans l’autorisation d’icelui.

Une autre femme distinguée par un amphi à Nanterre est Rokhaya Diallo, militante indigéniste, qui combat « les blancs et les juifs », comme le résume le titre de l’ouvrage commis par son alter ego Houria Bouteldja[1].

Nommer les amphis, nommer les écoles…

Les territoires palestiniens, où l’on lutte pour remplacer l’État d’Israël par un califat musulman, représentent le parangon de la vertu aux yeux des indigènes de la république, qui poursuivent le même combat dans l’Hexagone.

Les Palestiniens sont plus cohérents que l’UNEF : ils donnent à leurs écoles des noms de « martyres », c’est-à-dire de terroristes qui ont choisi la mort pour y emporter un maximum de Juifs. Et pas qu’aux écoles, d’ailleurs. Comme le remarquait en 2016 le député britannique Andrew Percy, « Pas moins de 25 écoles auraient été nommées d’après des terroristes palestiniens qui ont visé et tués des civils israéliens. … La jeunesse palestinienne grandit dans des rues portant des noms d’assassins palestiniens et vont voir des matchs de foot dans des stades aux noms de terroristes. Les groupes terroristes inculquent la haine en endoctrinant les enfants pour atteindre leurs objectifs politiques, tout en recrutant des jeunes. Les terroristes imposent à ces cerveaux d’enfants influençables leur idéologie meurtrière tordue. (Times of Israel) »

En France, Marwan Barghouti, terroriste palestinien condamné par la justice israélienne, a été nommé citoyen d’honneur dans plusieurs municipalités communistes : Pierrefitte en 2007 (le Parisien), Vandœuvre en 2016 (Est Républicain). Dans la même veine, Salah Hamouri, qui a été emprisonné 7 ans en Israël pour une tentative avouée d’assassinat, l’est à Gennevilliers depuis 2011, à Stains depuis 2018. La même année, il a reçu la médaille des villes d’Aubervilliers et de Saint-Denis, dans le 9-3.

Démolir un réalisateur, mais honorer un groupe terroriste

Certains se demandent à quoi sert un ministre de la culture en 2020.

Le premier du genre fut Malraux, dont le parcours justifiait la nomination, et dont l’action fut à la hauteur. Depuis, c’est la même dégringolade que dans le reste de la société civile. On a eu un président qui se voulait « normal » et qui a été anormalement médiocre, on ne voit pas pourquoi les ministres seraient supérieurs au niveau moyen de la population.

L’actuel, Frank Riester, dont aucun élément biographique n’explique la nomination à ce poste, restera peut-être dans la mémoire des Columériens (les habitants de Coulommiers) pour avoir brigué leurs suffrages à la tête de la municipalité, sans avoir l’intention d’occuper le poste et en annonçant qu’il se ferait remplacer par la 2ème adjointe déléguée à l’Urbanisme, au Cadre de vie et à l’Aménagement du territoire. En tout cas, ce n’est pas dans son rôle de ministre qu’il passera à la postérité, ou alors comme archétype du mauvais casting.

Ce jeune homme a un problème avec les notions d’élection et de démocratie : il avait essayé d’influencer le jury des Césars pour que le prix du meilleur réalisateur ne soit pas décerné à Polanski. Comme le jury a passé outre, le mini-ministre a ensuite partagé l’opinion du café du commerce féministe en twittant que ce prix « ne pouvait être qu’un facteur de discorde. Il est de mon devoir de ministre de la culture de le dire (Twitter) ».

Tiens donc, son devoir de ministre de la culture doublonne les prérogatives du ministère de l’Intérieur ? Il est vrai que dans un gouvernement dont le ministère de la Justice a décerné le Prix des Droits de l’Homme de la République (CNCDH) à une filiale du groupe terroriste palestinien FPLP, classé sur la liste noire de l’UE, il ne faut pas s’étonner de ces confusions de genres (!) et de domaines…

C’est donc le ministre de la culture qui a décidé de la culpabilité d’un homme que les juristes qualifient « d’innocent ». Le Monde soi-même a publié une tribune signée par 114 avocates pénalistes. Des avocates au féminin et féministes, qui rappellent que les principes de base de la justice, à savoir « la prescription et le respect de la présomption d’innocence sont les seuls remparts efficaces contre l’arbitraire. Aucune accusation n’est jamais la preuve de rien: il suffirait sinon d’asséner sa seule vérité pour prouver et condamner. Roman Polanski a fait l’objet de plusieurs accusations publiques, parmi lesquelles une seule plainte judiciaire qui n’a donné lieu à aucune poursuite : il n’est donc pas coupable. (le Monde) »

Hou la la ! On commence par juger les gens en fonction des lois et on finit par appliquer la même loi à tous les citoyens, comme s’ils naissaient libres et égaux devant elle ! Ça va pas la tête ? CA♦

stylo-plume attcCécile Attal, MABATIM.INFO

[1] « Ce que je suis ? Une indigène de la république. Avant tout, je suis une victime. » In Les Blancs, les Juifs et nous, éditions La Fabrique, Paris, 2016.

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