La gauche israélienne : « après moi, le déluge »…

« Après moi le déluge » est apparemment la formule actuelle au sein de la gauche politique israélienne.

Prétendre que pour la gauche politique, c’est naturel qu’elle se sente outrée, frustrée, battue sur toutes les coutures, détrônée, et surtout faisant face à l’effondrement de son univers personnel. Elle imagine déjà qu’elle va devoir apprendre à se mesurer à d’autres systèmes, d’autres règles, pouvoirs et tempéraments… Elle qui se sait et s’évalue comme étant la noble élite infaillible et intellectuelle de la société israélienne, c’est en fait, souscrire au « crime de lèse-majesté » infligé par la Droite politique.

C’est impardonnable, d’autant plus qu’il sourd d’un tronçon des gens du cru, de la plèbe – des Chachachim marocains – riffraff (en anglais) – des orthodoxes ashkénazes et/ou des Mizrahim, ou appartenant à n’importe quel autre courant religieux.

La religion, pour la gauche, c’est du vieux jeu, du périmé, du miasmatique qui pue la misère et la pauvreté, la densité étouffante des fourmilières, l’oppression… Comment peut-on survivre dans cette incartade absurde de la pensée ?

La Gauche ne pourra jamais se plier à ces conditions ignominieuses, à ce degré de renonciation, d’effacement, de sobriété, d’adoration d’un Dieu inexistant… Les fous, c’est « eux », ces gens du livre, de prières et d’austérité. Ils ne savent pas combien ils sont esclaves de leurs propres élucubrations et fantasmes.

Moi, se dit la gauche, je veux vivre dans le grand air, dans la liberté dans tous les domaines, pas de frontières, pas de nation, pas de genre ni de lignes rouges. Je vis dans le déni total de toutes les règles de la nature. Je créerai de nouveaux systèmes, de nouvelles lois et de nouveaux défis. Je ne me plierai jamais à la dictature de la foi, de toute foi… et adorerai celle de la démocratie…

Je détruirai tout pays qui refuse mes conditions, ma folie, mon irrationalité, mon extravagance, ma bizarrerie… Je me vautre dans ma démence. Je ne suis pas seule ! Il y a tant de personnes dans toutes les démocraties qui me suivront, ainsi que les médias, blasés, enflammés et déçus par cette meute de civils trop assimilés. Cette horde qui n’a plus de sens ni de droit d’exister face au progressisme !

En Israël, le tapage infernal des médias gauchistes nourri par les architectes de la révolte ou du coup d’État, ne connaît aucune limite. S’étant, depuis la création de l’État d’Israël, attribué des positions clefs dans tous les domaines, ces charmants sieurs ont décidé de ruiner leur patrie, tant que le gouvernement démocratiquement élu, persiste à se cramponner au pouvoir.

Un pouvoir, que nous ne cesserons de contester, se promet-elle. Si la droite abandonne les clefs, c’est nous qui serons à nouveau les maîtres.

Les maîtres de quoi au juste ?

Et puisque le harcèlement des manifestations n’a jusque-là rapporté que quelques misérables bribes de succès et a coûté une fortune, la gauche a recours au chantage, aux menaces, et parfois même à la contrainte. Il ne suffit plus de harasser les députés du gouvernement par de continuelles manifestations assourdissantes, il faut aussi leur bloquer les portes de leurs demeures, pour les empêcher de rejoindre la Knesset et d’accéder aux votes des lois.

En attendant, c’est le peuple entier qui se sent dérouté, manipulé, et vain. C’est un peuple, une nation qui a cessé de croire à son lendemain. C’est une masse compacte qui transmet les signes visibles de détresse, de crainte, de désorientation et qui pleure.

Hier, c’était ma fille qui faisait volte-face, m’accusant d’être « les gagnants. Vous nous avez battus avec votre lamentable droite ».

« Nous sommes les gagnants de quoi au juste, ma fille, lui répondis-je. Nous sommes tous des perdants ! Lorsque tu cesseras de voir ton ennemi en moi, tu comprendras combien tu es dans l’erreur. Nous avons tous perdu notre fraternité, notre union, notre solidarité… Nous sommes tous les victimes de ces manipulateurs qui ne cherchent que leur intérêt et pas celui du peuple entier, qu’il soit de gauche ou de droite. »

« Cette gauche prétendument noble et éduquée, nous dévoile son véritable visage, en mettant en place, à notre insu, une sorte de cartel mafieux, entraînant dans son sillon, les cadres militaires. La descente aux enfers poursuit sa trajectoire en réclamant la contribution de tous les services, médicaux, éducationnels, économiques… avant d’échouer dans le chantage pathétique d’abandonner la patrie et émigrer ailleurs, en Europe, aux États-Unis… C’est en réalité, la menace de la fuite des cerveaux, des savants, de la haute technologie et récemment des responsables du nucléaire…

« La vision apocalyptique que les médias et les journaux nous font entrevoir chaque jour, biaisée à sa source, a beaucoup de mal à convaincre le spectateur/lecteur, puisque l’État, en dépit de ces confrontations, de la violence et de l’inconfort de la population, continue à fonctionner presque normalement et son économie n’a pas l’air de souffrir nonobstant les prévisions catastrophiques augurées.

« Il semble que la Gauche aurait misé sur des capacités qu’elle ne possède que partiellement, ma fille, et que de l’autre côté du spectre politique, la Droite sait réagir en conséquence. »

« Ceux qui envisagent de quitter Israël et de choisir toute autre destination, je leur conseille vivement de bien se renseigner avant de se lancer à l’aventure… J’ai personnellement tâtonné cet aspect, au début des années 1980, lors d’une tournée artistique États-Unis-Canada alors que l’antisémitisme n’était pas aussi virulent qu’il l’est à l’heure actuelle, et crois-moi, c’était loin d’être un paradis, spécialement pour les médecins israéliens qui étaient contraints de faire des stages de quelques années. J’en avais hébergé quelques-uns qui vivaient dans des conditions très restreintes.

« Ce que nous avons gagné ma fille, c’est la scission ouverte d’un peuple que tous croyaient uni. Il ne l’était en fait que face à l’ennemi arabo-palestinien, alors qu’en privé, le libéral exècre le religieux qu’il accuse d’être une sangsue, de vivre aux dépens du libéral, et refuse de faire le service militaire. Le religieux quant à lui, déplore le déni total de la foi au sein de la Gauche.

« Ce que la gauche refuse de comprendre c’est que le juif qui se trouvait sur place, bien avant la création de l’État d’Israël, était orthodoxe. Par la suite, il fut rejoint par les juifs des pays arabes et d’Afrique du nord, qui eux aussi, étaient majoritairement orthodoxes, ou pratiquants, mais jamais laïcs. Leur arrivée en Israël a accentué le quota du nationalisme religieux. Et la balance a continuellement penché vers le judaïsme, tant exécré par la Gauche.

« Qu’avons-nous gagné ma fille ? Nous sommes tous des perdants, car l’ennemi qui guette trouvera un peuple divisé, affaibli et donc une proie propice. Nous sommes tous des perdants parce que nous n’avons pas su comment rallier les cœurs, comment paver une voie où l’on ne dénigre ni rejette aucun d’entre nous. Comment vivre l’un à côté de l’autre sans voir nos dissimilitudes mais apprécier ce qui nous associe, nous unifie, nous fait entrevoir l’image de Dieu en toute autre créature ».

« En dépit de tous mes diplômes, maman, tu as acquis plus de sagesse, toi, qui n’en possède aucun », me répondit-elle en déposant un baiser sur mon front. TZ-D♦

Thérèse Zrihen-Dvir, Blog de Thérèse


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3 commentaires

  1. […] La Gauche ne pourra jamais se plier à ces conditions ignominieuses, à ce degré de renonciation, d’effacement, de sobriété, d’adoration d’un Dieu inexistant… Les fous, c’est « eux », ces gens du livre, de prières et d’austérité. Ils ne savent pas combien ils sont esclaves de leurs propres élucubrations et fantasmes. […]

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