Pourquoi nous combattons (IV) : Quand la « Start-up nation » fait son « restart »

Un Sefer Torah retrouvé dans les ruines d’une synagogue de Netsarim

[3 décembre 2023]

Le peuple d’Israël a compris le 7 octobre qu’il ne pouvait pas acheter sa tranquillité avec des pétrodollars du Qatar, et que son destin était entièrement entre ses mains. La « start-up » nation est en train de faire son « restart », et les moments historiques que nous traversons, dans le sang et dans les larmes, ne sont pas moins que le début d’une nouvelle phase dans l’Histoire de notre État et de notre peuple.
Quatrième volet de notre série d’articles, « Pourquoi nous combattons ».

Lire les précédents articles :
— Pourquoi combattons-nous ? (III) Définir l’ennemi pour gagner la guerre
— Pourquoi combattons-nous ? (II) : Rétablir la souveraineté juive sur le Mont du Temple
— Pourquoi combattons-nous ? (I) : La deuxième Guerre d’Indépendance d’Israël

Dans son émission Ouvda, réalisée il y a déjà un mois, Ilana Dayan interviewait un jeune officier supérieur (en Israël les officiers arrivent tous entre 35 et 40 ans aux échelons les plus élevés), Barak Hirem, qui était présent au kibboutz Beeri le 7 octobre. Lorsqu’elle lui disait ne pas encore avoir digéré les images vues depuis 15 jours, et avoir cru depuis la Shoah qu’on ne verrait « plus jamais ça », il répondit avec un sourire amer et plein de sagesse, que c’est peut-être le problème du peuple Juif, que nous avons toujours tendance à penser que « plus jamais » cela ne nous arrivera…

Ce jeune officier perspicace explique qu’en sus de l’échec tactique et opérationnel, il y a aussi l’échec de la conception d’un peuple qui a voulu croire à une illusion… « Nous avons tous cru que nous étions devenus une nation de hi-tech et qu’il n’était plus nécessaire de se préparer à une guerre comme autrefois ».

En écoutant le propos de ce jeune officier, il m’est revenu en mémoire les mots échangés entre deux des pères fondateurs du mouvement sioniste, Max Nordau et Jabotinsky.

Comme le relate ce dernier dans son autobiographie, alors qu’il l’interrogeait sur la logique de la politique sioniste pendant la Première Guerre mondiale, Nordau lui répondit : 

« La logique est la sagesse des Grecs, que notre peuple abhorre. Le Juif n’apprend pas par des raisonnements rationnels, il apprend par les catastrophes. Il n’achètera pas un parapluiesimplementparce que des nuages s’amoncellent à l’horizon : il attendra d’être trempé et atteint de pneumonie… »

Les mots désabusés de Max Nordau sont restés, hélas, d’actualité un siècle plus tard, alors que nous avons un État souverain et une armée forte.

Nous avons attendu d’être attaqués par le Hamas et de subir les exactions terribles du 7 octobre pour faire ce que n’importe quel autre peuple libre aurait fait bien avant : anéantir la menace que le Hamas fait peser à notre frontière depuis deux décennies. En réalité, aucun peuple doué de raison et de « logique » n’aurait fait ce que nous avons fait en 2005 : chasser les valeureux habitants juifs du Goush Katif pour installer à Gaza un pouvoir arabe corrompu, qui a très vite laissé la place aux nazis du Hamas.

Oui, nous n’apprenons encore aujourd’hui que par les catastrophes…

Mais cela est en train de changer, car ceux qui pensaient que nous étions devenus une « start-up nation » et que la prospérité était l’objectif commun des Israéliens et de leurs voisins ont compris leur erreur, à l’instar du jeune officier interviewé par Ilana Dayan. Le peuple d’Israël a compris le 7 octobre qu’il ne pouvait pas acheter sa tranquillité avec des pétrodollars du Qatar, et que son destin était entièrement entre ses mains. La « start-up » nation est en train de faire son « restart », et les moments historiques que nous traversons, dans le sang et dans les larmes, ne sont pas moins que le début d’une nouvelle phase dans l’histoire de notre État et de notre peuple.

Am Israël Haï ! PL♦

Pierre Lurçat, Vu de Jérusalem


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4 commentaires

  1. Je ne crois pas que la pneumonie soit cette desageable consequence uniquement pour les Juifs
    C est la regle pour tous les peuples : ils n apprennent que par le sang, pas par l experience.
    La seule chose , c est que pour les Juifs c est plus grave, et encore plus impardonnable….
    JP Lledo

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  2. Israël avait abandonné son principe stratégique fondamental : porter le fer sur le terrain et non sur son territoire et donc.. préventivement. On ne laisse pas s’installer et on ne facilite pas l’armement de l’ennemi.

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  3. On a aussi oublié ce qui avait été la stratégie militaire d’Israël depuis le début. On combat son ennemi sur son terrain et on ne laisse pas attaquer sur son propre territoire.

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  4. Lorsqu un tueur armé se tient derriere ta porte blindėe , ouvre ta porte et met lui une balle dans la tete , car si tu compte sur l efficacitė du blindage , sache qu aucun blindage ne resiste longtemps a un tueur determiné !!
    Ce conseil est valable en particulier pour le dome de fer !!!!
    Jamais aucun gladiateur ne descend dans l arene armé seulement d un bouclier , le glaive est le complement indispensable du bouclier , nous ne devons plus l oublier , jamais

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