Le Qatar doit être expulsé de Gaza

Par Avraham Shalev

Ministre qatari en visite à Gaza

Le Hamas ne doit pas se voir accorder une réussite stratégique sous la forme d’un parrainage politique qatari, et par conséquent, Israël doit exiger l’expulsion du Qatar de la bande de Gaza

[27/03/2024]

Selon des informations arabes (qui n’ont pas encore été vérifiées), les États-Unis ont demandé au Qatar de financer et de gérer la construction du projet de jetée dans la bande de Gaza.

Selon les rapports, le Qatar aurait exigé que la jetée soit construite par Al-Hisi, une société qatarie ayant des liens étroits avec le Hamas, qui agit en tant qu’entrepreneur principal dans de nombreuses régions de la bande de Gaza.

Si c’est le cas, cela indique que les États-Unis et Israël ne sont toujours pas convaincus par l’implication toxique du Qatar dans l’arène palestinienne.

Si Israël ne retire pas le Qatar d’une position d’influence directe ou indirecte dans la bande de Gaza, il ne sera pas en mesure de réaliser les objectifs de la guerre, qui sont le renversement du régime du Hamas et l’obtention d’une carte blanche pour opérer dans la bande de Gaza si nécessaire.

Pendant des décennies, le Qatar a été le mécène politique et financier du Hamas.

Depuis l’attaque meurtrière du Hamas contre Sim’hat Torah, le Qatar utilise tous les moyens à sa disposition pour fournir au Hamas une bouée de sauvetage. La conduite du Qatar sur la question des personnes enlevées montre comment il s’efforce de neutraliser la capacité d’Israël à combattre le Hamas.

Malgré les nombreux leviers du Qatar sur l’organisation terroriste, il n’a pas fait pression sur le Hamas pour qu’il renonce à sa demande d’un cessez-le-feu à long terme comme condition à la libération des otages.

Les personnes enlevées sont la clé de la survie du Hamas, et le Qatar n’est pas intéressé à perdre cet atout précieux.

Le Qatar utilise les personnes enlevées comme moyens de chantage et les exploite pour jouer sur les lignes de fracture de la société israélienne.

Après la fuite des critiques du Premier ministre Netanyahu sur la duplicité du Qatar, l’émirat a fermement condamné la possibilité de parvenir à un accord.

Le pays, qui abrite de hauts responsables du Hamas et des milliards de dollars de financement, a même cyniquement accusé Netanyahu de torpiller l’accord avec une masse politique. Ces derniers jours, le Qatar a commencé à menacer qu’une opération à Rafah, le dernier bastion du Hamas à Gaza, pourrait contrecarrer un accord.

Si le Qatar réussit à tirer parti de la carte des personnes enlevées pour empêcher Israël de vaincre Gaza, ce serait un acte de folie de les récompenser avec plus d’actifs utilisés contre nous.

Même dans la guerre actuelle, l’armée israélienne s’est abstenue pendant deux mois d’opérer dans le quartier de Hamad, construit avec des fonds qataris, par peur de la confrontation. Même lorsque l’armée a attaqué, elle ne l’a pas fait avec toute sa force, ce qui a accru le risque pour la vie des combattants de Tsahal.

Si le Qatar joue un rôle dans la reconstruction de Gaza et de ses infrastructures, l’indécision israélienne augmentera considérablement.

Aujourd’hui, le Qatar jouit d’une proximité particulière avec les États-Unis, sous la forme de l’érosion du statut d’« allié important qui n’est pas membre de l’OTAN ». Les États-Unis s’appuient également sur une base aérienne au Qatar, ce qui leur permet d’accéder facilement au Moyen-Orient et à l’Asie centrale. Dans le même temps, les liens entre le Qatar et le Hamas nuisent à son image aux yeux de l’opinion publique et des politiciens américains et rendent les relations avec les États-Unis quelque peu difficiles.

Si Israël permet au Qatar de devenir le sauveur de Gaza, cette image deviendra une image humanitaire et cimentera son statut de pays clé aux yeux des Américains.

L’État d’Israël pourrait se retrouver les mains liées lorsque les États-Unis l’empêcheront de nuire aux intérêts de son allié, le Qatar.

L’État d’Israël vise à prévenir une menace future de la part de la bande de Gaza.

Si le Qatar resserre son emprise sur la bande de Gaza, toute action future d’Israël sera remise en question face au danger d’un enchevêtrement politique avec lui.

Par conséquent, Israël doit exiger l’expulsion du Qatar de Gaza.

Le Hamas ne doit pas bénéficier d’un succès stratégique sous la forme d’un clientélisme politique qatari.

Le Qatar est un pays hostile qui porte une grande responsabilité dans le massacre du 7 octobre.

Israël doit rester ferme et dire clairement que l’ère qatarie dans la bande de Gaza est terminée. AS

Avraham Shalev, Makor Rishon
Avocat, chercheur au département juridique du Forum Kohelet

Traduction/adaptation de l’hébreu : mabatim.info


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Un commentaire

  1. De tout la malveillance qatarie transpire.

    L’Égypte n’est pas en reste, celle dont les tunnels ont convoyé tout l’armement iranien et coréen du nord, d’où sa terreur qu’Ysraël prenne le contrôle de l’axe qui jouxte la frontière égyptienne, et les menaces de Sissi de rompre les accords de « paix » au cas du contrôle.

    Le double jeu à la barbe d’Ysraël, effrontément, attend un haussement de ton Ysraelien urgent. Quant au Qatar qui vient livrer de la monnaie valise, c’est à vomir, pour se dorer au soleil de l. UE

    non. Le monde n’est pas gentil avec Ysraël. Nos vrais amis se comptent sur les doigts d’une main. Qui pardonneront de suite, par défaut, nos maladresses.

    Sans rien attendre en retour.

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