
par Liliane Messika
[10 mai 2024]
Plutôt tuer l’ennemi que le laisser nous aider
Le 5 mai 2024, les Israéliens se sont plaints d’une attaque de mortiers au point de passage de Kerem Shalom, près de Rafah. On ne leur aurait accordé aucun crédit, si le Hamas n’avait pas revendiqué l’attaque, déclarant que ses Brigades Izzad-Din al-Qassam avaient lancé des roquettes Rajoum de 114 mm à courte portée sur la frontière israélienne, au principal point d’entrée de l’aide humanitaire (Reuters).
Le Hamas peut s’enorgueillir d’un double succès : d’une part, quatre appelés israéliens, qui participaient au transfert, ont été tués et de l’autre, Israël a aussitôt fermé le point de passage, ce qui a donné à ses contempteurs des munitions pour l’accuser de crime de guerre.
De fait, en réponse, l’armée israélienne a intensifié ses frappes aériennes sur les cibles du Hamas. La maison d’où avaient été tirées les roquettes a été atteinte. Un bébé aurait été tué. Le Hamas affirme ne pas utiliser les civils palestiniens comme boucliers humains (the Guardian).

Qui sommes-nous pour mettre sa parole en question ? Si un bébé a réellement été touché, que faisait-il à côté d’un lance-roquettes ? Prenait-il des cours de préparation à son prochain camp de vacances ? (Times of Israel)
« Le Hamas empêche intentionnellement l’aide d’atteindre la population de Gaza », a tweeté le ministère israélien des affaires étrangères, suivi par le Président de l’État juif : « Le Hamas attaque l’aide humanitaire, parce qu’il ne se soucie pas de l’humanité. Le monde doit agir pour libérer les otages et libérer la population de Gaza de sa domination cynique (WorldIsrael) ».
Les statistiques expliquées à ma pharmacienne
Tsahal a publié le nom des quatre soldats tués par le tir des bénéficiaires dont ils protégeaient la livraison d’aide humanitaire. Michael Ruzal avait 18 ans, Ruben Marc Mordechai Assouline et Ido Testa en avaient 19 et Tal Shavit, 21.
Le Hamas, lui, vient d’admettre que sur les 34 000 victimes dont il accuse l’ennemi sioniste, il est bien en peine de fournir le nom, l’âge et/ou le sexe d’un mort sur trois.
« Alors que le ministère de la Santé a admis au début du mois qu’il disposait de “données incomplètes” pour près d’un tiers des personnes décédées, c’est la première fois qu’il avoue qu’il lui manque une donnée essentielle pour établir si ces décès ont réellement eu lieu », a indiqué, le 2 mai 2024, la Fondation pour la Défense des Démocraties, basée à Washington (FDD).
Heureusement, Biden ne fréquente que les démocrates de son parti, pas les gens qui défendent le principe du gouvernement par le peuple. C’est pourquoi il utilise les chiffres du Hamas et non ceux de la FDD (Fondation pour la Défense des Démocraties).
Ce sont ces chiffres qui alimentent le sentiment d’injustice des palestinolâtres, face à la disproportionnalité des victimes dans les deux camps. Peu leur chaut qu’il s’agisse de 13 000 combattants ou de 34 000 civils. Quand on aime, on ne compte pas, et Allah sait qu’ils aiment les Palestiniens morts autant qu’ils haïssent les Juifs vivants.
S’ils étaient réellement mus par la compassion vis-à-vis des Palestiniens, ils seraient encore en train de demander des comptes à Bashar el-Assad, qui en a tué bien plus qu’Israël. Déjà en 2018, Le Monde expliquait que :
dans le camp de Yarmouk, en Syrie, « Environ 150 000 Palestiniens y résidaient en 2011, le tiers de leur nombre total en Syrie. Entre 100 et 200 y subsistent aujourd’hui(le Monde 26/5/2018). »
Ce qui insupporte les adeptes du 50/50, c’est le « peu » de victimes israéliennes. Pensez ! Ce pogrom qu’on s’est dépêché d’oublier n’a tué que 1200 civils âgés de 6 mois à 90 ans en une journée, alors qu’en sept mois de représailles, les Israéliens se vantent d’avoir tué 13 000 terroristes (dont ils fournissent les noms, pseudonymes, âges et grades).
Si on avait laissé faire le Hamas, il aurait atteint ce chiffre en dix jours de pogrom ! On comprend la frustration de ses supporters en constatant que depuis le 8 octobre, l’immense majorité des tués se trouve dans leur propre camp.
Rien ne sert de mourir, il faut revendiquer à point
Les French Guérisseurs1 préfèrent croire sur parole les prévisions de famine brandies par Joe le proxy (du Hamas) plutôt qu’ouvrir les yeux pour constater que les marchés de Gaza sont mieux approvisionnés que ceux de nombre de pays Judenrein alentours (Twitter).

Cela justifie que 240 camions d’aide humanitaire passent chaque jour la Ligne Verte en direction de Gaza et que 400 d’entre eux soient restés en rade, pendant des semaines, sur le tarmac de l’UNRWA, faute de capacité à les faire parvenir à leurs destinataires (JPost).

Que les écolos ne se désolent pas trop de ce gâchis d’empreinte carbone pour de la nourriture et du transport inutiles car, outre le bénéfice de quatre victimes collatérales, il est utile au moral des troupes intersectionnelles : il brosse l’ego des libérateurs « de la Palestine du fleuve à la mer » dans le sens des plumes vertes et rouges.
Une fois terminé leur stage de militantisme appliqué dans la cour de leur fac, ils peaufineront leurs récits d’ancien combattants en tapotant leur keffieh : à la cafétéria, il constitue l’outil de drague par excellence, plus sexy à lui tout seul que les accusations portées contre le bouc émissaire mondial d’affamer les veuves et les orphelins. LM♦

Liliane Messika, MABATIM.INFO
1 Travailleurs humanitaires se dit « French Doctors » en anglais.
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La politiqur « extrémiste » d’Israël jusqu’au 6 octobre 2023 : « Messieurs les terroristes, tirez les premiers. » Les exigences des Etats-Unis, de l’Union européenne, de la Russie, de l’ONU, de l’UNRWA, peut-être de la CPI, etc. : « Messieurs les Israéliens, surtout ne tirez pas. » Belle coalition des enragés de Malmö, des gouvernements belge, espagnol, irlandais, des occupants des campus universitaires américains, de Sciences Po à Paris, de l’ULB à Bruxelles, qui auraient pu se résumer il y a 64 ans par : « Il faut sauver les soldat Eichmann. »
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On s’en fout de tout ça. Qu’on élimine le Hamas, qu’on liquide Gaza et qu’on arrête de faire des dissertations quand l’heure est à l’action. Lénine écrivait « Que faire ? » La réponse était « a révolution ! ». Pour nous la première étape de notre révolution c’est la liquidation du chancre Gaza. Ensuite on règlera nos comptes.
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