
par Michel Bruley
[25 juin 2024]
La France dans le tourbillon de l’internationalisation et de l’urbanisation
Un des éléments qui caractérise la France de ces dernières années, c’est l’augmentation de son internationalisation, comme le montre le tableau ci-dessous :

Cette internationalisation s’est en particulier accompagnée d’une désindustrialisation, d’une augmentation de la population habitant dans les villes (82 % aujourd’hui), d’une diminution du temps de travail, de l’adoption de l’euro…, tout un ensemble d’évolutions qui ont marqué les Français de façon différente selon leur place dans la société : région, métier, âge…
Les gouvernements successifs, ainsi que différentes autorités ont cherché à s’adapter à ce nouveau contexte et cela a eu beaucoup de conséquences en métropole au niveau des préfectures et sous-préfectures (nombreuses fermetures : maternité, tribunaux, antennes de la banque de France, bases militaires…), au niveau des chefs-lieux de canton (nombreuses fermetures de bureau de poste, de trésorerie, de lignes SNCF… absence de certains services : épicier, café/restaurant, pharmacie, médecin…).
Dans ce contexte, certains ont été bénéficiaires, d’autres pas. Une France à plusieurs vitesses s’est mise en place. Il y a les villes où de nombreuses entreprises sont en connexion à l’économie mondiale ou qui bénéficient du tourisme, où il y a des services publics, des médecins, un accès aisé à la culture… où les prix de l’immobilier s’envolent.
Des gagnants et des perdants de la transformation de la France
De nombreuses villes ne sont pas dans cette dynamique, elles ont vu leurs activités traditionnelles péricliter ou s’arrêter. Enfin, il y a la campagne qui souffre de différentes formes de désertification, où beaucoup d’agriculteurs n’arrivent plus à vivre de leur métier.
Le fait d’habiter dans une ville à la dynamique positive ne garantit pas d’être dans le camp des bénéficiaires de la transformation de la France.
En effet dans de nombreux quartiers les conditions de vie des habitants sont mauvaises (pauvreté, chômage et décrochage scolaire plus élevés qu’ailleurs, difficultés d’accès aux services publics, notamment aux soins). Cette population représente au moins 5,5 millions de personnes, soit 10 % de la population des villes, si on se rapporte à la cible de la politique de la ville. On notera que c’est généralement dans ces quartiers que l’on a vu se multiplier les zones de non-droit où les dealers font la loi. Il n’y a pas de consensus sur ce sujet :
le gouvernement parle de 751 zones urbaines sensibles (ZUS), les oppositions mettent en avant le chiffre de 500 zones hors de contrôle de l’état.
Face aux réalités, aux statistiques, la novlangue des politiques
Les rois de la propagande et de la désinformation sont les politiques, les grandes entreprises et les médias d’opinion (le plus souvent de gauche), les réseaux sociaux souvent accusés en premier alors qu’ils ne sont qu’une chambre d’écho de leurs propos.
La France souffre de la stratégie du « pas de vague » qui amène les autorités à ne pas dire la vérité, à ne jamais donner ni même produire de chiffres qui dérangent, ou définir qui sont les détenteurs de millions de fausses cartes vitales, donner les noms d’auteurs de faits divers, de quantifier les communautés religieuses, nationalités d’origine des délinquants. On ne cherche pas à gérer rationnellement en connaissance de cause en transparence, mais avec des légendes, des constructions idéologiques de la réalité.
Dans ces conditions, on ne discute plus des faits, analysés, quantifiés, établis, mais d’opinions, de sentiments, et il n’y a plus d’insécurité, mais un sentiment d’insécurité, de paupérisation, mais un sentiment de déclassement… On a perdu de vue la réalité et nous sommes maintenus dans cette zone grise qu’il y a entre la vérité et le mensonge. Dès lors, notre perception du monde qui nous entoure est gangrenée par les éléments de langage qui nous sont fournis par les autorités.
Force est alors de constater que nous vivons dans une démocratie limitée (France, Europe), encadrée par une technocratie qui abuse de la novlangue et de la propagande.
Depuis des décennies, l’éducation est une priorité de nos gouvernements, mais la France est en dessous de la moyenne OCDE pour les dépenses d’éducation. La production électrique de l’UE n’augmente pas ; elle régresse même, l’Europe étant le seul continent à avoir réduit dans le même temps sa production nucléaire, passée de 850 GWe en 2004 à 669 GWe en 2021 et s’être fixé l’objectif de passer au tout électrique.
Nous vivons dans un monde de post-vérité
Il faut noter la justesse de l’aphorisme de Chomsky
« La propagande est à la démocratie ce que la matraque est à l’État totalitaire ».
Les politiques et les médias sont les premiers responsables du monde de post-vérité dans lequel nous vivons aujourd’hui où la multiplication de la désinformation entraîne un doute généralisé, où il n’y a plus de vérité des faits, mais une vérité de raison raisonnante qui nous fait vivre dans un brouillard constant. La propagande n’est pas une chose nouvelle et, sur le même sujet, elle envoie à quelques décennies de distance des messages bien différents Cf. ci-dessous. MB♦

Michel Bruley, MABATIM.INFO

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Oui. L’enseignant-chercheur et anthropologue Francisco Gil-White parle lui de « management of reality » pour qualifier le rôle joué par les médias propagandistes.
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