
Par Yves Mamou,
[13 mars 2025]
Dans la lutte que mène Donald Trump contre le wokisme, les universités représentent une cible majeure. Objectif n°1 : taper au portefeuille.
Un pays dont le système éducatif produit des citoyens qui votent massivement à gauche, ne se sentent aucun devoir envers le pays où ils sont nés et considèrent que leur nation est intrinsèquement raciste, peut être considérée comme en crise.
Même The Economist (édition du 4 mars 2024), le magazine de la mondialisation heureuse en convient : « Les universités d’élite américaines sont hypertrophiées, complaisantes et illibérales ».
« Illibérales » est le mot gentil pour dire « totalitaires ».
Pour The Economist, la question est de savoir si « gorgées d’argent et minées par la pensée unique, les universités américaines peuvent conserver leur avantage concurrentiel » par rapport à un autre système éducatif (chinois, russe…).
Mais la vraie question est ailleurs.
La vraie question est de savoir si le système universitaire américain remplit encore sa fonction de transmission du savoir. Comme l’écrit Christopher Rufo, chercheur au Manhattan Institute for Policy Research, les universités sont aujourd’hui « des centres idéologiques qui ont abandonné la poursuite du savoir pour un activisme partisan ».
Pour illustrer cette accusation, rappelons que l’Université internationale de Floride n’hésite pas à truquer l’Histoire en expliquant aux étudiants « que la Palestine était un État avant la création d’Israël », et en suggérant que « les sionistes ont inventé le terrorisme ».
Selon le rapport 2024 College Free Speech Rankings, près des deux tiers des étudiants interrogés estiment qu’il est acceptable de « s’en prendre à un orateur pour l’empêcher de s’exprimer sur le campus ». Rappelons que les présidentes de Harvard et Penn, ont expliqué à une commission d’enquête sénatoriale, qu’appeler au génocide des juifs n’était pas forcément une forme de harcèlement antisémite et que cela « dépendait du contexte ».
Et il ne s’agit là que de quelques exemples.
CIBLER LES UNIVERSITÉS
Corriger la dérive d’institutions universitaires devenues anti-occidentales, anti-américaines et antisémites n’est pas chose facile dans un pays ou les établissements d’enseignement ont perdu la boule et ne s’autorisent que d’eux-mêmes.
Les grandes universités américaines – mais les université françaises ou britanniques aussi bien – se situent aujourd’hui à l’épicentre d’un volcan qui éructe librement la haine de l’Occident et la haine d’Israël. Pierre-André Taguieff, politologue et philosophe, dans un entretien à l’Express remarque que des universitaires de renom comme Judith Butler ou Nancy Fraser sont des vecteurs de l’anti occidentalisme et de l’antisionisme.
Dans un article récent de la Revue des Deux Mondes, Pierre-André Taguieff pointe les courants d’idées qui tantôt à droite et tantôt à gauche, présentent la civilisation occidentale comme
« une anti civilisation, une anomalie dans l’histoire des civilisations, comme un phénomène culturel anormal, voire pathologique. Son caractère hégémonique, tant économique que culturel, est perçu comme un scandale.
Bref, pour ses ennemis, l’Occident ne devrait pas exister ».
Cette pathologisation de l’Occident se prolonge dans l’ « antisionisme » et la haine d’Israël poursuit Taguieff.
Occident et Israël sont considérées comme des aberrations au regard des « lois de l’Histoire » et de la morale.
« Il s’agit de remettre l’Occident à sa place, qui ne saurait être centrale ou hégémonique dans l’espace mondial. […] Quant à l’État d’Israël, ce supposé bastion occidental installé au Proche-Orient, il devrait être rayé de la carte ».
Christopher Rufo, affirme que
« sur les campus (- américains, mais aussi bien britanniques ou français -) les militants ont ciblé Israël, parce que ce pays est pour eux, un substitut de la blancheur, de la colonisation et de l’Occident ».
POUVOIR POLITIQUE CONTRE POUVOIR INTELLECTUEL
Comment un pouvoir politique résolument conservateur peut-il contrer un système d’enseignement devenu anti-américain et antisémite ?
Essentiellement en tapant au portefeuille. Chaque fois que les universités seront prises en flagrant délit d’antisémitisme ou de wokisme – notamment à travers l’administration du DEI (Diversité, Égalité, Inclusion), elles perdront contrats avec l’État et subventions.
Quelques exemples :
Lutte contre l’antisémitisme.
Le 30 janvier 2025, un décret a obligé les établissements d’enseignement supérieur à « poursuivre, révoquer ou tenir responsables de toute autre manière les auteurs de harcèlement et de violence antisémites illégaux ». Déjà, les universités avaient commencé d’utiliser des caméras de surveillance et à employer des détectives pour pister les activistes pro palestiniens.
Le 4 mars, le président Trump a menacé de révoquer des millions de dollars de financement fédéral pour tous les établissements d’enseignement qui autorisent des « manifestations illégales ». Il s’agit bien sûr de manifestations en faveur du Hamas à Gaza.
Le 5 mars 2025, l’administration Trump a déclaré qu’elle utiliserait la loi qui sert à enquêter sur les pratiques racistes au sein des services de police pour déterminer si l’Université de Californie était prisonnière d’un modèle discriminatoire et antisémite.
Le 7 mars 2025, l’administration Trump a annoncé que l’Université Columbia devrait renoncer à 400 millions de dollars de subventions et de contrats fédéraux en raison de son échec à protéger les étudiants juifs des violences antisémites. La présidente par intérim de Columbia, Katrina Armstrong, a écrit à l’ensemble de l’université qu’elle s’engageait à « travailler avec le gouvernement fédéral pour répondre à ses préoccupations légitimes ».
Le 10 mars 2025, l’administration Trump a averti 60 universités qu’elles pourraient être sanctionnées par des enquêtes en cours sur l’antisémitisme sur les campus universitaires, une menace aggravée ces derniers jours par l’annulation du financement de l’Université Columbia et l’arrestation d’un leader des manifestations anti-israéliennes.
Lutte contre le DEI (diversité, égalité, inclusion)
Pour Donald Trump, le DEI (diversité, égalité, inclusion) – une pratique qui s’oppose à la méritocratie et favorise les personnes appartenant à des minorités ethniques ou sexuelles – est le second grand ennemi de la révolution conservatrice qu’il incarne.
Après avoir interdit le DEI dans l’administration fédérale, Donald Trump souhaite le combattre à l’université. La Cour Suprême avait déjà statué sur le sujet en déclarant inconstitutionnel l’« équilibrage » racial pratiqué par Harvard et d’autres universités. Mais les universités avaient maintenu leurs bureaucraties DEI afin de compenser les « discriminations » que subiraient les groupes ethniques ou sexuels minoritaires.
Une analyse statistique de l’ Heterodox Academy, une ONG dédiée à la liberté d’expression sur les campus universitaires, a révélé que la taille de la bureaucratie DEI d’une université est […] en proportion directe de l’intolérance qui y règne. Plus cette bureaucratie est forte et plus les étudiants seront intolérants, vindicatifs envers leurs camarades ou les conférenciers extérieurs qui ne pensent pas comme eux.
Le 23 janvier 2025, après la suppression de la DEI au sein du gouvernement fédéral, le ministère de l’Éducation a déclaré dans un communiqué avoir supprimé ou archivé de ses ressources publiques « des centaines de documents d’orientation, de rapports et de supports de formation mentionnant la DEI ».
Le ministère a également indiqué avoir mis en congé administratif ses employés chargés des initiatives en matière de diversité et d’équité.
Le ministère de l’Éducation est également en passe d’être supprimé.
Le 24 janvier 2025, le ministère de l’Éducation a redonné aux parents un rôle dans la composition des bibliothèques scolaires et leurs décisions ne seront plus remises en question par le Bureau des droits civiques du ministère de l’Éducation. Sous Biden, les parents avaient perdu ce droit de regard sur la lecture de leurs enfants.
30 janvier 2025. Des décrets ont été pris pour encourager « l’éducation patriotique » dans les écoles et collèges et à restreindre les discussions sur le racisme et le genre sous peine de perdre le financement fédéral.
31 janvier 2025, le ministère de l’Éducation a informé les écoles et collèges de la maternelle à la terminale que les élèves accusés de harcèlement et d’agression sexuels verraient leurs droits renforcés et que les textes de l’administration Biden qui élargissaient les droits des LGBTQ à aller en justice pour se plaindre de discriminations liées au genre ne seraient pas appliqués.
17 février 2025 le ministère de l’Éducation a averti les écoles qu’elles risquaient de perdre leur financement fédéral si elles continuaient à prendre en considération la couleur de la peau pour une embauche ou l’attribution d’une bourse.
Le 7 mars 2025, le président Trump a signé un décret ordonnant d’exclure des prêts étudiants les fonctionnaires et membres des ONG qui soutiennent les immigrants sans papiers.
Le 11 mars 2025, l’Université du Maine a été informée que les trente millions de dollars qu’elle touchait du ministère de l’Agriculture seraient suspendus en raison de son non-respect de la loi fédérale qui interdit aux athlètes transgenres de concourir dans des compétitions sportives féminines.
Un avant-goût ?

…/… YM♦
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Trump est juste une benediction tombée du ciel.
c est un bonheur de voir les pourris d extreme gôche s agiter comme des puces en detresse ,je souhaite la meme chose a la France et a Israel
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