Par Pierre Lurçat
[14 mai 2025]

La situation télévisuelle favorise l’attitude de croire plutôt que d’analyser et de chercher à comprendre. L’image porte en elle sa propre crédibilité, sans que la référence à une quelconque réalité extérieure soit nécessaire. La distinction entre le réel et l’imaginaire, entre le vrai et le faux s’estompe ». Liliane Lurçat1
1. Il faut réécouter les propos du président français hier soir (mardi 13/5) s’emportant en direct contre Israël et son Premier ministre avec une violence inouïe…
« Ce que fait le gouvernement israélien à Gaza est inacceptable ! »
On comprend en écoutant Macron que l’excès qui caractérise notre époque n’est plus confiné depuis longtemps aux seuls internautes et aux commentaires en ligne.
Les propos du président de la République française ne sont en définitive pas très différents de ceux de l’animateur de télé Thierry Ardisson, dans sa manière de transformer Israël en bouc émissaire coupable de tous les maux de la région.
Que fait en effet Emmanuel Macron – en réagissant à chaud et sous le coup de l’émotion au témoignage d’un urgentiste de Gaza – sinon exposer au grand jour ses émotions intimes qui auraient dû rester dans le secret de son cœur ?
(« C’est terrible. Il n’y a pas d’eau, il n’y a pas de médicaments. On ne peut plus sortir les blessés », s’est ému le chef de l’État).
D’un dirigeant politique, on peut en effet attendre qu’il contrôle ses affects et qu’il parle de manière réfléchie et contrôlée. Seulement voilà : l’époque est entièrement sous la domination des images, des émotions et des élans du cœur qu’elles suscitent…
2. « ולא תתורו אחרי עינכם ואחרי לבבכם אשר אתם זונים אחרהם »
Le verset du « Chema Israël » que tout Juif dit au moins une fois dans sa vie n’a jamais été aussi actuel qu’aujourd’hui. Il décrit parfaitement le monde de l’image où nous vivons, comme me l’avait jadis enseigné le regretté Haïm Aszes dans un séminaire de hasbara (contre-propagande), au moment de la « Première Intifada ».
Or, c’est précisément le reproche principal qu’on peut faire à Delphine Horvilleur.
Dans ses propos très critiques envers Israël, son gouvernement et son armée, elle a cédé elle aussi, tout comme Emmanuel Macron ou Thierry Ardisson, au langage de l’émotion, au lieu de parler celui de la raison.
On peut s’opposer à la politique du gouvernement israélien sans tomber dans la calomnie et sans donner d’armes aux ennemis d’Israël. Or dans la guerre terrible déclenchée par le Hamas et l’Iran contre l’État juif, les mots sont des armes…
Même si elle pense que les civils de Gaza sont innocents, ce que démentent les témoignages unanimes de tous les otages libérés de Gaza, Delphine Horvilleur ne peut pas sérieusement accuser Israël d’affamer des innocents et des enfants (accusation terrible sur laquelle elle n’est pas revenue dans sa réponse aux critiques que ses propos ont suscitées, intitulée de manière démagogique « Répondre à la haine »).
3. Le monde de l’image dans lequel nous vivons est celui de l’asservissement de la raison aux émotions, et de l’annihilation qui en découle de la réflexion critique. Ce problème essentiel, qui avait été analysé il y a plusieurs décennies par la psychologue Liliane Lurçat citée en exergue, est crucial dans la guerre d’Israël pour sa survie.
Face à des ennemis qui utilisent des images trompeuses, des « hoax » et des mensonges médiatiques immédiatement répercutés par les médias du monde entier, le juste combat d’Israël passe par une réfutation permanente de la propagande du Hamas.
Dans ce contexte, on ne peut pas prétendre défendre Israël, tout en prenant pour argent comptant les accusations mensongères d’affamer la population de Gaza.
La moindre des choses qu’on peut attendre d’un dirigeant juif, a fortiori d’un rabbin, est qu’il prenne au sérieux les mots de la Bible, qui nous enjoint de ne pas nous laisser séduire par les images, employant le même verbe (זנה) qu’elle utilise à propos de l’idolâtrie.
(J’observe au passage que Delphine Horvilleur détourne de son sens obvie le fameux verset d’Isaïe « Pour Sion je ne me tairai pas », qu’elle interprète abusivement pour justifier sa critique contre Israël, alors que le prophète parle au contraire de justifier Israël contre ses ennemis2).
La défense d’Israël fait aussi partie de ce combat plus vaste contre l’idolâtrie des images et des émotions.
Vaste et exigeant programme ! PL♦

Pierre Lurçat, Vu de Jérusalem
1 La manipulation des enfants par la télévision et l’ordinateur, F.X de Guibert 2008, p. 93.
2 Sens obvie qui est notamment celui donné par Rashi, le Malbim, Metsoudat David, etc. Je remercie le rabbin Moshé Cahn de la synagogue Hildesheimer à Jérusalem pour ses remarques éclairantes et Judith A. pour ses intuitions fulgurantes.
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[…] Son attitude participe ainsi de cette « politique de l’émotion »que j’ai analysée au sujet d’Emmanuel Macron et de Delphine Horvilleur. […]
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cher Pierre , comme nous l a enseignė notre ami Haïm dans un autre siecle , c est toute l approche technique de la manipulation que de remplacer le fait par l emotion.
comme j ai souvent tentė de l expliquer , les medias aux ordres ne montrent surtout jamais un milicien en action avec son lance missile , ils opposent les images de tanks ou de soldats de Tsahal a des images ou des temoignages de pleurnicheries centrés sur les femmes et les enfants .
c est le coeur du mecanisme , et il fonctionne toujours parfaitement .
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Monsieur Le Président MACRON
Il nous a saoulé pendant 3 heures , Vous êtes égal à vous même et ces heures d’antenne pour rien , circulez il n’y a rien à voir , ah vous savez parler mais , en tournant en rond et ça fait 8 ans que ça dure , il est temps de rendre le clefs de votre Palais présidentiel . Vous avez ciblé Benjamin Netanyahou et par conséquent Israël , mais vous avez oublié une chose essentielle , les otages , le Hamas , vous auriez put dire par exemple que si les Hamas libère les otages la guerre s’arrête de suite , mais cela vous a échappé , il n’est pas donné à tout le monde d’avoir de la réflexion sur le sujet , l’important pour vous étant de frapper fort en un seul coup contre le Premier Ministre . Il est clair que vous vous êtes invité sur TF1 pour acter votre impuissance sur la scène internationale , on attend et 1h30 et toujours aucune proposition. La moitié de l’émission est dépassée et rien ne pointe le bout de son nez. 22h30 et l’on se demande où il veut en venir. Toujours rien
je me pose la question de savoir si il sait qu’il finalement NUL , Melenchon a raison , il est temps qu’il dégage , alors dégage mais dégage vite .
Il s’est invité à la télé pour acter son impuissance sur la scène nationale.
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Cette chose que l’on nomme l’Etat français n’est qu’une vitrine 1) de l’UE pro-islamiste 2) du Qatar 3) des mouvements indigénistes et islamonazis ayant mené avec succès une stratégie d’entrisme à tous les échelons du pouvoir (y compris médiatique, universitaire et judiciaire). La principale différence entre Macron et ses prédécesseurs, c’est qu’il ne fait même plus semblant d’être républicain. Ses discours et ses actes (ce qui inclut le fait de recevoir un terroriste à l’Élysée) sont en parfaite adéquation avec la nazification ou islamonazification de la société. Le slogan « La République en marche » était incomplet : il fallait en réalité lire « Les indigènes de la République en marche ». Quant aux personnalités médiatiques qui gravitent autour de la Macronie, celles qui sont « politiquement correctes », elles finissent presque toujours par se ranger du côté de l’idéologie en question, de manière plus ou moins flagrante.
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