Trump « pacifiste » ! Qui l’eût-cru ?

Par Yves Mamou,
[30 mai 2025]

La bonne image que l’on a de soi-même permet-elle d’appréhender la réalité ?

Le 5 février, Donald Trump a estimé publiquement qu’il « méritait le prix Nobel de la paix, mais qu’il (le Comité Nobel) ne le lui attribuerait jamais ».

Telle semble être la marotte de Donald Trump : il serait un « Peacemaker » méconnu, voire méprisé.

Le 23 septembre 2019 déjà, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le président américain avait émis l’idée que le Nobel aurait dû lui revenir. Que ce prix ait été attribué à Barack Obama sans véritable bilan, ou au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed sans véritable fondement, semble avoir également fait souffrir l’actuel locataire de la Maison-Blanche. En 2018, Donald Trump a vivement remercié le président sud-coréen qui a suggéré qu’il méritait le prix Nobel de la paix.

Les ministres de Trump ont compris le message et ont multiplié les signes d’allégeance.

En février 2025 encore, Scott Bessent, secrétaire au Trésor, a déclaré à Fox News que

« si le prix (Nobel) était décerné équitablement, je pense qu’il (Donald Trump) devrait l’obtenir ».

Elise Stefanik, élue républicaine qui a failli être nommée ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, a réaffirmé devant l’assemblée du CPAC (Conservative Political Action Conference) que Trump méritait le Nobel.

Mike Waltz, ex-conseiller à la sécurité nationale, a déclaré lui aussi qu’« à la fin, le prix Nobel sera placé à côté du nom de Donald J. Trump ».

La question de savoir si Donald Trump mérite le prix Nobel de la paix ou si ce Nobel est « illégitime tant qu’il n’a pas été attribué à Donald Trump » n’a guère d’intérêt.

Il importe en revanche de comprendre si ce « besoin de Nobel » porté par un immense désir de reconnaissance, a un impact sur la diplomatie des États-Unis.

Dès son discours d’investiture, le 20 janvier, Trump a posé en « faiseur de paix » :

« Nous mesurerons notre succès aux batailles que nous gagnerons, mais aussi aux guerres que nous saurons terminer et, plus important encore, aux guerres dans lesquelles nous aurons évité de nous engager. L’héritage dont je serai le plus fier sera celui d’un pacificateur et d’un unificateur, c’est ce que je veux être : un pacificateur et un unificateur. »

Pacificateur ou Pacifiste ?

– Ukraine–Russie : imposer la paix. Le monde entier a encore en mémoire la vidéo calamiteuse de la dispute qui a éclaté le 28 février entre Donald Trump et son vice-président J.D Vance d’un côté, et Volodimyr Zelenski, le président ukrainien, de l’autre. Habitué à une aide militaire inconditionnelle de l’administration américaine précédente, le président ukrainien a traîné visiblement les pieds à l’idée de négocier une paix en forme de reddition avec Vladimir Poutine. Alors Trump l’a lâché :

« le présidentZelenskyn’est pas prêt à la paix si l’Amérique est impliquée, car il estime que notre implication lui donne un avantage considérable dans les négociations. Je ne veux pas d’avantage, je veux la PAIX », a-t-il posté sur son réseau Truth Social.

– Avant même son élection, Trump se disait convaincu que cette guerre était « ridicule ». Le 29 juillet 2023, il a déclaré lors d’une réunion électorale que lui président,

« la Russie et l’Ukraine entameront immédiatement des négociations en vue d’un cessez-le-feu et, surtout, de la fin de la guerre ».

Une fois élu, il s’est fait fort de rapidement boucler le conflit.

Mais en cette fin mai 2025, la guerre continue, plus féroce que jamais. Comme l’écrit le philosophe américain Thomas Sowell :

« les pacifistes n’apportent pas la paix, mais la guerre ».

  • Iran : imposer l’arrêt de l’enrichissement. Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien, venu à Washington le 7 avril pour discuter des modalités d’une opération militaire conjointe contre l’Iran, a été stupéfait d’entendre le président américain déclarer au micro de Fox News que les États-Unis étaient engagés dans des « pourparlers directs » avec l’Iran sur son programme nucléaire. Ces négociations auraient pour but d’inciter les Iraniens à cesser d’enrichir l’uranium à des fins militaires.

    Les négociations devaient être brèves. Elles durent toujours. Là encore, Trump semble convaincu qu’elles vont aboutir.

Gaza : une paix imposée, là aussi ?

The Scroll, lettre d’information du magazine Tablet, postule que « nous pourrions assister à une capitulation (d’Israël) intermédiée par les États-Unis à brève échéance ». C’est-à-dire à un cessez-le-feu qui maintienne le Hamas au pouvoir à Gaza.

Peacemaking et pacifisme

/… YM

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Un commentaire

  1. les paix de Trump ou d un autre n auront de la valeur et donc une efficacité que si elle sont argumentée de maniere credible autour d une puissance militaire menaçante et prete a regler les differends .

    la politique de Trump avec les houtis et surtout l iran n en prend pas le chemin , je sens venir des choix catastrophiques de ce president finalement peu fiable : accepter de se faire rouler par les mollahs c est preparer la prochaine guerre que ces fous vont declencher .

    trump ne semble pas avoir compris les motivations des islamistes , il croit negocier alors qu il faut contraindre , par la force si necessaire .

    tout faux , y compris avec la Chine ou il prend le sujet a l envers : les industriels chinois ne sont pas venus chercher les capitalistes americains pour delocaliser l industrie US , c est l extreme cupiditė des big boss US qui les a poussé vers le travail pas cher pour faire exploser leurs profits .

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