D’où viennent cette fierté dans la perte de l’Image de D. chez le Hamas et son admiration par l’Occident ?

Par Yéochoua Sultan,
[17 août 2025]

Nous remarquerons en tout état de cause que le Hamas se vante de sa cruauté mais aussi et surtout de sa lâcheté. En quoi peut-on être fier de sa force quand elle est exercée sur des personnes traitées comme des prisonniers dans des camps de concentration ? Sur des civils sans armes, des personnes brutalement réveillées de leur sommeil, chez elles, torturées avant d’être massacrées ? Sur des vieillards et des bébés ?

On peut se faire une idée là-dessus, pour ne pas dire des idées, puisque ce pluriel exige un autre sens. Voici succinctement quelques points de réflexion.

1. L’Occident, l’humanité moderne, raffinée, et ainsi de suite, ne se remet pas de son crime contre le peuple juif alors qu’il était en position de faiblesse, dispersé sur ses vastes territoires, toujours loyal et fidèle vis-à-vis de ses hôtes.

Donc il soulage sa conscience de cette façon, et ne s’embarrasse d’aucune gêne face au mensonge et à l’inversion des rôles. L’Occident refaçonne l’image du Juif cruel indigne de toute compassion, en réutilisant ce que lui fabrique le Hamas par ses mises en scène : groupe – de femmes et d’enfants, cliché oblige – qui brandit des marmites non pas pour se faire distribuer de la nourriture mais juste pour se faire prendre en photo (d’ailleurs, a priori, sans trucages, des personnes vraiment affamées auraient tendu une gamelle et non pas une marmite) ; enfant squelettique en fait atteint d’une maladie rare mais dont la contextualisation du mal est révisée pour accuser Israël, etc.

En arrière-plan de leur conscience, les Occidentaux passent de coupables de l’histoire à justiciers qui finalement n’auraient que partiellement châtié les Juifs coupables de tous les maux.

2. Confusion des valeurs au sein de notre propre société mais surtout chez nos dirigeants. Considérer que la vie de l’ennemi (désolé, mais dans une guerre, l’ennemi n’est pas isolément le soldat armé qui n’est pas né de la génération spontanée mais toute la nation qui le produit et dont il n’est que la partie visible) serait plus importante que celle de nos fils qui combattent pour notre liberté, que dis-je, notre possibilité de vivre tout court. Ce qui est moral pour un général d’Israël, c’est de dire : « Mme, votre fils qui combat pour nous tous, nous ferons tout pour qu’il rentre vivant et entier » ; et non pas : « Désolé, Mme, mais vous comprenez bien que si un non-impliqué fait se trouve dans les parages, et même s’il fait barrage, nous donnerons l’ordre à votre fils de ne pas tirer et de se laisser tuer. »

Les Nations ne se sentent pas contraintes par de telles considérations.

Je vais vous dire à quoi la chose ressemble (למה הדבר דומה). Très brièvement : chez les Juifs, une approche très répandue veut que seul le religieux est obligé d’observer par exemple la cacherout :

« Désolé si je ne t’invite pas à mon barbecue, mais tu n’as pas le droit d’en manger, c’est taref », me suis-je entendu dire parfois à l’armée.

C’est comme si les nations faussement moralisatrices nous disaient :

« Ah mais vous, vous n’avez pas le droit de tuer des éléments innocents ou non-impliqués, donc vous n’avez pas le droit de vous défendre en exterminant vos ennemis ».

Or cette argumentation paralysante est non seulement est reprise en Israël, mais il semblerait plutôt qu’elle puise chez nous son origine.

La dénomination de חפים מפשע(innocents – dénués de crime mot à mot) devenant irritante en Israël a été révisée en בלתי מעורבים(non impliqués), et sauf erreur,

ça a été traduit de l’hébreu à l’Occidental et non de l’Occidental à l’hébreu. On donne le fouet pour se faire frapper.

Donc pour priver de cet avantage argumentatif l’ennemi proche (Hamas) et plus éloigné (les gueulards du « Free Palestine », dehors les Juifs, le fameux héros transcrit en français populaire : raouste) nous devons revendiquer ce que notre morale et notre religion exigent, et dont nous avons un aperçu dans la paracha de la semaine (section hebdomadaire Ekev, lue cette année le 22 av, 16 août) : « לא תחוס עינך עליהם » (« Que ton œil ne les prenne pas en pitié », Deutéronome VII, 16).

C’est un peu comme si vous répondiez à ce camarade de milouïm (période militaire effective des réservistes) regrettant de ne pas pouvoir vous inviter, qu’au contraire, en l’occurrence la nourriture qu’il s’apprête à préparer est cachère1.

D’ailleurs, la métaphore n’est pas trop éloignée :

« Tu anéantiras donc tous les peuples que te livre l’Éternel, ton D., sans laisser ton œil s’attendrir sur eux ».

C’est la version du grand rabbinat français sous la direction du grand rabbin Zadoc Kahn (Paris, 1899 pour le Pentateuque, 1906 pour les derniers Prophètes). Le terme rendu par « anéantiras » dans le texte biblique original est : « ואכלת ». Tu mangeras, dévoreras, même si c’est au sens figuré.

C’est cette posture de vierges effarouchées qui donne tellement de courage aux arabo-musulmans du Hamas (et des autres) et si peu d’identification de l’Occident à notre cause, celui-ci n’ayant aucune compassion pour les « poules mouillées » (il ne manque au : « Ah mais non, on risque de toucher des innocents » que la mimique du pli du poignet) Notre direction politique et militaire pèche exactement en appliquant le dicton :

« Quiconque prend pitié pour les cruels finit par être cruel envers ceux qui méritent la compassion ».

Si on chasse l’occupant musulman de Gaza, alors les habitants des kibboutzim pourront enfin retrouver (trouver) la paix et la sécurité, mais pas eux seulement.

3. On sent comme une ambiance de fin des temps, quand les éléments fautifs de l’humanité seront enfin éliminés. D. ne réglera pas leur compte à des nations repenties, qui ont fait pénitence après la Shoah, mais bien à des éléments en pleine force cruelle dont la jouissance produite par l’iniquité ne laisse plus planer le moindre doute. YS♦

Yéochoua Sultan, Vu sous cet angle


1 Supposons une situation plausible : vous êtes chargé d’effectuer un circuit d’authentification des adresses des réservistes dans une opération de mise à jour. Vous trouvez l’un de vos camarades dans son jardin en train de cueillir et de consommer une mangue de son arbre. Il vous dit : « Je t’aurais bien invité à en manger une, mais je sais que chez les religieux il faut d’abord procéder à des prélèvements sans lesquels on ne peut autoriser la consommation ». « C’est exact, lui répondriez-vous alors, mais si on cueille un fruit et qu’on le consomme directement sur place, ce n’est pas exigé ».


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