
Par Dan Shiftan*
[21 septembre 2025]
Comme dans les années quarante du siècle dernier, l’Europe de nouveau a trahi les juifs, au premier rang desquels : Israël.
- Lors de la Campagne de Suez en 1956 et à la veille de la Guerre de Six Jours en 1967, la France a décrété un embargo sur les armes sans aucune objection à en vendre à la Libye.
- En 1973, lors de la Guerre de Kippour, l’Europe a interdit aux avions du pont aérien américain, de transiter par son territoire, pour aider Israël dans sa guerre.
- Sans mentionner l’hostilité constante de l’Europe à l’ONU, face à Israël.
VERBATIM
Dernièrement, l’hostilité de l’Europe vis-à-vis d’Israël s’est aggravée, ce qui aura une influence déterminante sur le devenir d’Israël, ainsi que sur le futur du Peuple juif, dans sa globalité.
Les gouvernements occidentaux ont adopté, face à Israël, une position déformée et problématique du point de vue factuel du déroulement du conflit.
De plus, cette hostilité est étayée par l’imputation mensongère à l’État juif d’un comportement, soi-disant, répréhensible dans sa guerre contre Gaza. L’animosité européenne contre Israël, concentre et reflète l’attitude négative caractérisent, de façon générale, les peuples européens à l’égard du Peuple Juif, dans son ensemble.
C’est un tournant significatif dans l’histoire de l’antisémitisme.
En fait, la période sans antisémitisme « apparent » de 1945 jusqu’au début des années 20 de ce siècle, est bel et bien terminée. L’attitude antisémite, en Occident, est redevenue la norme.
En fait, depuis les années 1990, les forces anti israéliennes, allant d’ONG humanitaires, des droits de l’homme, « sud globalistes », immigrationnistes à différentes agences de l’ONU, en passant par nombre de pays occidentaux, considèrent Israël comme un État voyou.
Ainsi, la quasi totalité de l’opinion mondiale a été prise « en otage » par l’extrême gauche mondialiste et la gauche en général, lesquelles considèrent le terrorisme comme un moyen, pour arriver à leurs fins, face à Israël menant une guerre existentielle contre le terrorisme et considéré comme l’ennemi à abattre.
Si on ajoute l’antisémitisme, consubstantiel à toutes ces forces gauchistes, alors Israël devient le seul pays illégitimedevant légitimement être effacé de la surface de la Terre.
Mais lorsque les pays occidentaux adoptent envers Israël l’accusation de génocide sur les populations de Gaza, message morbide porté par les dirigeants du Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique, l’Union Européenne, les démocrates américains, sans parler des pays arabes et islamiques, alors l’antisémitisme se propage dans le monde comme un feu de paille.
Par conséquent, Israël devient « le Juif des nations », un bouc émissaire de tous les malheurs du monde.
Aujourd’hui, lorsque Israël se bat seul, contre la barbarie du Hamas, du Hezbollah, des Houtis, de l’Iran et d’autres, contre qui décrète-t-on les sanctions et le boycott ? Contre le seul État civilisé du Moyen-Orient.
De cette situation Israël doit tirer deux enseignements primordiaux concernant sa sécurité.
– Premièrement, l’action sécuritaire du pays doit s’affranchir complètement d’une quelconque critique occidentale et mondiale.
– Et deuxièmement, Israël doit prévoirles conséquences non seulement pour Israël, mais aussi, pour les juifs du monde entier, qu’entraînerait cet affranchissement de l’opinion mondiale.
Je vais développer ce que j’entends par ces deux enseignements.
Israël a toujours été attentif à ne pas dépasser certaines limites dans sa défense, pour éviter des condamnations injustes, surtout de la part des occidentaux, même lorsqu’il s’agit de dissuader puissamment ses ennemis.
En revanche aujourd’hui, Israël doit prioriser les considérations sécuritaires, sans se préoccuper de la façon dont elles seront reçues par l’Europe ou les États-Unis
L’accent devra être mis sur des actions préventives, telles qu’Israël mène aujourd’hui au Liban, en Syrie et ailleurs. Ces actions devront être déclenchées, en dépit d’un éventuel accord à Gaza, à la moindre alerte, sans se soucier des réactions bruyantes le l’opinion mondiale.
Par ailleurs, Israël doit s’affranchir d’une quelconque dépendance en matière de fourniture d’équipements militaires. Surtout ceux qui viennent d’Europe, car ce continent dans une future confrontation d’Israël avec ses ennemis, n’hésitera pas à trahir Israël de nouveau.
Par ailleurs, Israël doit comprendre et intérioriser le fait, qu’avec l’afflux de plus en plus massif d’immigrés des pays de l’islam et la généralisation de l’idéologie progressiste (à moins d’un réveil des peuples occidentaux), l’antisémitisme en Europe ne fera qu’augmenter.
Par conséquent, vers le milieu de ce siècle, le judaïsme ne pourra prospérer qu’en Israël.
Les États-Unis, non plus, ne sont pas épargnés par cette vague d’antisémitisme. Entendons-nous bien, cet antisémitisme occidental n’entraînera pas (du moins on l’espère) « la chasse aux juifs », mais la vie juive culturelle, cultuelle, intellectuelle, associative, etc. ne pourra plus se dérouler telle qu’elle se déroule actuellement.
Les juifs devront se faire discrets et effacés, pour pouvoir vivre plus ou moins tranquillement. Et d’ailleurs, nous le voyons déjà aujourd’hui :
– pas de kippa,
– pas de mezouza,
– pas d’étoile de David,
– pas d’hébreu ou de yiddish dans la rue
– et peut-être demain, plus d’enseignes de magasins cacher visibles,
– circoncisions, bar/bat mitzva, mariages discrets
– etc.
Et à ceux qui disent que c’est exagéré, on rappellera ceci :
Qui aurait pu, ne serait-ce qu’imaginer, la ressemblance entre cet antisémitisme mondial d’aujourd’hui, et celui des années trente et quarante du siècle dernier.
On pourrait conclure sur un paradoxe intéressant.
– D’un côté, Israël se trouve dans une détresse et isolement sans précédent sur la scène internationale ;
– de l’autre, nous avons reçu le signal du redressement, et même si la situation, après la fin de la guerre à Gaza, s’apaise quelque peu, nous savons très bien, que sous la surface ces forces maléfiques n’attendent qu’une occasion favorable pour s’exprimer dans toute leur laideur, et renouveler leur malfaisance.
Alors, un État juif fort, qui sait se défendre et garder ses composants constructifs tels que le bien-être économique et social, l’excellence scientifique et académique, la liberté d’entreprendre et un sionisme et judaïsme vigoureux, pourra alors, devenir un pays très attractif.
Et, qu’à Dieu ne plaise, si la situation de la diaspora se détériore à un degré insupportable, alors ceux qui préféreront rester juifs, dans tous les sens du terme, pourront venir en Israël et contribuer à la pérennité du Peuple juif. DS♦

Dan Shiftan, LIFE INSIGHTS
*Daniel Shiftan est directeur du Centre d’Études de Sécurité nationale de l’Université de Haïfa et maître de conférences au département de sciences politiques de cette même université. Il a enseigné au Commandement d’état-major de l’armée israélienne.
Traduction et adaptation pour « MABATIM » : Édouard Gris
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Sur ses vieux jours Dan Shiftan commence a comprendre certaines choses.
Dans le passé il fut une catastrophe pour Israel ! TERRIBLE!
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https://en.wikipedia.org/wiki/Daniel_Schueftan
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