
Par Serge Siksik,
[Tel Aviv 3 octobre 2025]
« Il est des crimes qui sont inexpiables. »
Vladimir Jankélévitch, L’imprescriptible
Yom Kippour 2025. Atmosphère lourde, suffocante. Deux ans après le pogrom du 7 octobre 2023, les plaies ne se referment pas, elles suppurent. 1 200 vies exterminées en une seule journée. Hommes, femmes, enfants. Massacrés, brûlés vifs, torturés. Près de 250 personnes capturées, otages arrachés à leurs familles. Aujourd’hui encore, 48 restent en captivité, et à peine 20 survivent dans les tunnels. Depuis, près de 1 000 jeunes soldats sont tombés au front.
Une guerre qui n’a pas cessé, une guerre qui n’a pas de fin, parce que c’est une guerre pour l’existence même d’Israël.
Et le monde ? Il détourne le regard. Il ose même récompenser les assassins en leur promettant un État. Comme si l’on blanchissait le sang versé par une résolution de chancellerie. Comme si l’on effaçait les cris des victimes par un vote à l’ONU.
La barbarie est célébrée, l’assassin honoré, Israël condamné. Voilà l’ordre moral inversé que l’on voudrait nous imposer.
Le Rav Kook écrivait dans Orot HaTeshouva :
« L’essence de la téchouva est le retour de l’homme à lui-même, à la racine de son âme. »
Cela demeure une vérité éclatante, et nul ne peut remettre en cause que la téchouva est la voie royale de tout Juif. Mais la tension est là :
– Comment revenir à soi quand l’âme du peuple est marquée au fer par le sang de ses enfants ?
– Comment plonger dans la lumière de la téchouva alors que le vacarme des hurlements couvre nos prières, que dans nos synagogues résonne encore l’écho des tueries,
– et qu’au même moment on exige d’Israël qu’il se couche, qu’il se laisse dépouiller et qu’il légitime ses propres bourreaux ?
Non pas que la téchouva perde de sa force, au contraire :
C’est parce qu’elle est le sommet du lien avec D. qu’elle se heurte frontalement à l’obscurité de l’histoire présente.
La Kabbale nous enseigne que chaque âme est une étincelle divine, un éclat de l’Infini logé dans la chair humaine.
Yom Kippour est ce jour où l’homme, en se dépouillant de ses artifices, déchire le voile des illusions, remonte vers sa source et se rapproche de l’Unicité.
Mais il existe des zones de ténèbres qui ne sont pas simplement des fautes à réparer : ce sont des gouffres, des négations de l’humain lui-même.
Amalek incarne cette obscurité radicale. Amalek n’est pas une déviation ni une faiblesse :
C’est le refus absolu de l’image divine, la volonté méthodique d’anéantir le Bien et d’effacer Israël, porteur du Nom.
Le Zohar nous révèle que la lumière divine traverse les mondes pour vivifier toute existence. Mais Amalek, lui, n’est pas seulement séparé de cette lumière, il la combat.
Pardonner Amalek, ce serait faire entrer l’impureté au cœur du sanctuaire. Ce serait confondre le racha – qui peut encore se repentir – avec le destructeur qui se glorifie de la mort.
On ne pardonne pas Amalek. On l’efface, parce que le laisser subsister reviendrait à affirmer que la vie et la mort, la lumière et les ténèbres, se valent.
Vouloir pardonner Amalek, c’est trahir l’Unicité elle-même.
– C’est éteindre la lumière du monde, comme si le feu de la Création pouvait cohabiter avec les ténèbres de l’anéantissement.
– C’est refuser le combat sacré qui incombe à Israël depuis le désert, et jusqu’à nos jours :
- ne jamais laisser la mémoire des morts se transformer en concession politique,
- ne jamais accepter que l’impardonnable soit maquillé en compromis.
Amalek ne demande pas pardon. Il se nourrit du sang. Le seul langage qu’il comprend, c’est son effacement
Et comme pour enfoncer le clou, un autre réveil brutal nous a saisis au matin de ce Kippour 2025 : devant une synagogue de Manchester, deux Juifs assassinés, quatre grièvement blessés. En plein jour sacré. Alors que des milliers priaient, jeûnaient, imploraient.
La haine ne connaît ni repos ni trêve. Elle frappe même le jour le plus saint. Elle frappe parce qu’elle ne vise pas seulement des corps : elle vise l’âme même d’Israël.
Alors oui, il y a le pardon, mais il faut le dire clairement. Entre Juifs, le pardon est un devoir. Si tu as offensé ton frère, tu dois réparer, demander, implorer son pardon avant même de t’adresser à D.
C’est la grandeur du judaïsme : la responsabilité entre humains prime sur tout.
Mais il y a une frontière infranchissable : le pardon n’existe pas pour ceux qui massacrent et s’en vantent.
– Pas pour ceux qui kidnappent et torturent.
– Pas pour ceux qui rêvent d’achever ce qu’Hitler a commencé et rappelons qu’en Israël, le grand mufti de Jérusalem, Hajj Amin al-Husseini, avait rencontré Hitler à Berlin en 1941, pour lui demander le soutien du Reich pour l’ « élimination » de la présence juive en Palestine et dans le même temps appeler les Arabes à « tuer les Juifs partout où qu’ils les trouvent ».
– Enfin, pas de pardon pour les complices occidentaux qui offrent un État en prime à l’assassinat. Pardonner l’impardonnable, ce serait cracher sur nos morts et préparer le terrain aux prochains massacres.
Yom Kippour 2025 ne fut pas un jour d’expiation paisible. Ce fut un jour de lucidité. Un jour où la prière s’est mêlée à la colère.
– Un jour où notre peuple s’est souvenu que sa survie ne dépend pas de l’absolution des nations, ni du jugement des chancelleries, ni du regard hypocrite des foules.
– Elle dépend de sa fidélité à ses morts, de sa responsabilité envers ses vivants, de sa force à dire non :
- Non à l’oubli.
- Non au marchandage.
- Non à l’illusion qu’on puisse effacer le sang par des signatures.
Le monde peut accumuler résolutions, condamnations et drapeaux.
Qu’il s’étouffe dans son hypocrisie. Israël ne pliera pas.
Car l’essentiel n’est pas d’être pardonné par les tueurs de Juifs, ni absous par leurs complices politiques. L’essentiel est d’être fidèle à ses frères, fidèle à ses enfants, fidèle à ses martyrs, fidèle à Dieu. Être inscrit dans le Livre de Vie ne se gagne pas en blanchissant le mal, mais en le refusant sans appel.
« Le pardon est mort dans les camps de la mort »
Jankélévitch
Am Israël Haï. Et malheur à ceux qui l’oublient…SS♦

Serge Siksik, MABATIM.INFO
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Il ne faut pas se tromper, car Amalek ne se repentira jamais. Exode 17:16 dit: « Parce que la main a été levée sur le trōne de l’Eternel, il y aura guerre de l’Eternel contre Amalek, de génération en génération. » c’est pourquoi la colère de Dieu s’était déchaînée contre le roi Saul parce qu’il n’avait pas éliminé tous les Amalecites qui lui étaient livrés entre ses mains.
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MAGNIFIQUE texte qui marquera le Kippour 2025, Merci Monsieur Siksik !!!!
Amalek doit se repentir, c’est le seul pardon qui pourra être accepté. Am Israël Haï
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Excellent!!
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l occident post chretien paiera cher sa derniere offense au tout puissant : en se rangeant avec les vampires du hamas , les pourris comme macron ,starmer et consort ont acté le declin final des pays qui leur ont ete confiés .
ces mecreants degenerės ont tourné le dos a la part d humanitė qui reside dans le monde chretien pour epouser les monstruosités islamistes .
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On ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac!L’ occident post chretien : l’EUROPE vous voulez dire!L’EUROPE a perdu toute dignité et elle sombre, avec lâcheté: elle en mourra.
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