Par Simone Rodan,
[24 octobre 2025]

de Inès Theron
Cinq mois après le rapport Courtade-Gouyette sur les Frères musulmans, remis à Emmanuel Macron et présenté au Conseil de défense, on attend toujours la « deuxième étape ».
Le rapport devait être suivi d’un plan d’action national.
Il n’y a toujours rien de public, rien de structuré, rien de coordonné.
Entre-temps, le problème, lui, s’enracine.
Le diagnostic, pourtant, est limpide.
– Plus de deux cents (200) structures françaises identifiées comme proches du frérisme,
– Cent trente-neuf (139) lieux de culte affiliés,
– Vingt-et-une (21) écoles confessionnelles,
– Un écosystème complet capable d’encadrer la vie du musulman de la naissance à la mort : mosquées, écoles, associations, finance islamique, halal, loisirs.
Une stratégie d’islamisme municipal, patiente et méthodique, qui vise à substituer à la citoyenneté républicaine une appartenance religieuse totale.
Et cette stratégie dépasse largement la France.
En Europe, les associations membres de la Fédération des organisations islamiques en Europe (FOIE) prétendent bâtir un « euro-islam » :
- Musulmans de France (ex-UOIF),
- l’IGD en Allemagne,
- le Muslim Council of Britain,
- la Ligue des musulmans de Belgique,
- l’UCOII en Italie,
- la Nederlandse Moslim Raad aux Pays-Bas
- ou encore le Centre islamique de Genève.
En réalité, elles promeuvent une logique d’autonomisation normative :
Le croyant avant le citoyen,
la communauté avant la République.
Sous l’impulsion de Benjamin Haddad, la France a enfin décidé de bouger à Bruxelles.
Avec l’Autriche et les Pays-Bas, elle a présenté le 21 octobre une initiative commune pour couper les fonds européens aux ONG liées aux Frères musulmans.
Objectif : instaurer une norme unique de contrôle et de transparence pour Erasmus+, CERV ou LIFE.
C’est une excellente nouvelle.
Mais une étape seulement.
Car une impulsion européenne sans coordination nationale restera symbolique.
Il faut un plan d’action commun,
– non seulement sur le financement de l’UE mais bien au-delà ;
– sur les réseaux,
– les interactions,
– des audits réguliers,
– un partage d’informations entre services de renseignement,
– et une task force européenne dédiée à la traçabilité des financements.
– Coopération étroite avec les pays où le problème est au moins aussi aigu : Belgique, Autriche, Danemark, Suède, Allemagne, Pays-Bas, Grande-Bretagne.
Pendant que Paris hésite, Washington, lui, avance.
Les États-Unis envisagent désormais d’une mesure radicale : inscrire les Frères musulmans sur la liste des organisations terroristes étrangères.
Le dossier est sur le bureau de Donald Trump.
On peut débattre du bien-fondé de cette décision, mais elle dit au moins une chose :
L’heure des demi-mesures serait passée.
L’Europe, elle, continue de produire des rapports.
Ce qu’il lui faut maintenant, c’est une politique : cohérente, durable, coordonnée.
Parce qu’à force de confondre tolérance et naïveté, nous risquons de perdre ce que nous prétendons protéger. SR♦

Simone Rodan, Substack
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