Par Yéochoua Sultan,
[5 novembre 2025]
La bourde sans fond de la tentative officielle de substitution d’Israël

Paradoxe laïc : les dirigeants occidentaux connaissent la Bible ;
– Ils savent que l’Éternel a attribué la Palestine au peuple d’Israël.
– Ils connaissent aussi les pères des trois civilisations dites monothéistes : Israël, Esaü, Ismaël.
– Ils savent qu’il est hors de question qu’Ismaël hérite du patrimoine d’Abraham avec Isaac. C’est écrit dans la Bible.
– Ils suivent aussi le périple d’Esaü, qui est Edom, qui choisit pour terre le Mont de Séir, et qui est traditionnellement le père de l’Occident.
– Ils connaissent aussi les trois fils de Noé ; Chem, Cham, Japhet. Dix générations plus tôt, leurs affiliations respectives donneront naissance aux Sémites – Israël– ; aux Chamites – dont notamment l’Égypte d’où provient Hagar, la mère d’Ismaël -; et les civilisations qui favorisent l’aspect esthétique.
Voici pour le point de départ.
Passons au point d’arrivée. Ils l’ont lu, ou alors il est encore temps de le lire, à supposer que ce livre serait le plus diffusé mais aussi le plus mal lu, pour reprendre Herbert Pagani.
Ils savent qu’à la fin des temps, le peuple d’Israël rentrera avec la Présence divine dans ses anciennes frontières. (Deutéronome XXX, 3 ; Ézéchiel 11, 17, etc.)
- Mais alors, d’où vient cet aveuglement acharné à vouloir que le Juif reste un peuple apatride ?
- Pourquoi vouloir lui substituer un peuple inventé récemment de toutes pièces pour mieux mentir sur le lien indéfectible entre le Juif – Yéhoudi – et la Judée – Yéhouda ?
Eh bien, nous serions tentés de répondre que tout ce qui précède est un vaste texte religieux et que la laïcité fait table rase de tout ce passé dont on ne saurait de manière laïque reconnaître une suite, à savoir un présent ni même un futur. Donc, oubliés, balayés, le retour d’Israël – présent – et la reconstruction du Temple – futur. Car, soyons clairs, la séparation entre la religion et l’État a été consommée depuis longtemps, même si le processus entre la Révolution et la loi de la laïcité a duré 116 ans.
« Mais, nous dirions-nous, si c’est la laïcité qui permet de nier le lien entre Israël le peuple et Israël la terre, la ressemblance avec l’ancienne approche religieuse de l’Europe est frappante. »
Ne serait-ce qu’une coïncidence ?
En effet, chacun sait que le Juif errant était un thème cher à l’Église. Le Juif devait errer indéfiniment, sans terre, preuve par l’absurde que les adorateurs du culte adopté et adoré par celle-ci serait dans le vrai.
Donc, l’antisionisme, le déni du droit du Juif à vivre dans sa Judée est commun au culte chrétien et aux décisions de Macron et de son homologue anglais de reconnaître précisément tout lien d’appartenance entre la Palestine et n’importe quel individu de passage plus ou moins sédentarisé pourvu qu’il ne soit pas juif.
Absolument pas ! Ça n’a rien à voir, nous rétorquera-t-on ! L’antisionisme est tout à fait nouveau, contemporain de la laïcité, c’est l’antisémitisme qui avait des motivations religieuses.
Mais que faire si par extraordinaire les deux systèmes – chrétien et laïc – parviennent à la même conclusion : que le Juif n’a pas de terre ?
En tout cas, ça vaut le détour chez le psychiatre.
L’antisionisme ne serait-il pas pour finir la réminiscence par excellence de l’antisémitisme, celui-là renaissant des cendres encore vives de celui-ci, du fondamentaliste moyenâgeux pourtant métamorphosé en homme moderne et laïc ?
L’antisioniste ne serait-il pas pour finir un antisémite sorti du placard, dans lequel il avait si bien enfoui sa haine du Juif pendant près de quatre-vingts ans ?
La décision des représentants officiels français et anglais est une réaffirmation dogmatique et irrationnelle qui a subsisté en un déplacement vectoriel – une projection – des Croisades au Palestinisme (merci Darmon).
Évidemment, puisqu’il n’y a rien de logique ni de juste dans leur démarche !
Le peuple juif, anciennement hébreu, ou hébreu devenu juif puis redevenu hébreu, naît spirituellement avec Abraham, dès qu’il reçoit l’ordre de partir pour la terre de Canaan.
Bien que son histoire soit entrée dans la légende, ce n’en est pas une.
– S’il a soixante-quinze ans au départ de Haran, puisqu’il est né en 1948 de l’ère juive, on peut en arrondissant dire que la saga du peuple d’Abraham, via Isaac et Jacob, commence vers l’an 2000 de l’ère israélite.
- Puis en 2448, affranchi du joug égyptien, il reçoit la Torah.
- En 2488, il entre en terre promise, sous la direction de Yéochoua, fils de Noun.
- En 2928, le premier Temple est inauguré,
- en 3338 détruit, puis vient l’ère du deuxième Temple, après 70 ans d’exil.
La suite est moins méconnue : sa destruction par les Romains, en 68 de l’ère vulgaire selon la solide tradition d’Israël.
- Le peuple se maintient tant bien que mal pendant les cinq siècles des périodes de la Michna et du Talmud.
- Le désert ne s’imposera qu’avec l’avènement du sinistre Royaume Latin.
- Mais il ne faut pas perdre espoir, le peuple revient, proclame son indépendance, en 5708-1948. Une longue histoire, donc, entre 1948 et 1948 !
À propos, c’est quoi, au juste, ce qu’on veut opposer, en 5786, à 4 000 ans d’histoire, à un Royaume en redevenir qui possède la Torah, la langue et les caractères hébraïques depuis son origine ?
Un ramassis d’arabo-musulmans, originaires d’Égypte ou du Koweït ou de Navarre, qui devraient être agglomérés en un produit nouveau, sans langue particulière, sans religion spécifique, sans attache aucune, donc, rien que pour trouver quelque chose à redire contre le peuple d’Israël ???
Alors d’accord, mettons,
– si arabo renvoie à Ismaël malgré son renvoi par Sarah et Abraham (Genèse XXI, 10),
– à quoi renvoie musulman, sachant que ce culte est le dernier arrivé et qu’il ne roule sa bosse que depuis à peine 1500 malheureuses années ?
Mais ce qui précède est peine perdue.
On voit bien qu’ils n’en démordent pas, les Macron et consœurs ou frères, tous cultes confondus…
Pour eux, il n’y a rien de religieux, puisqu’ils sont eux-mêmes natifs d’une civilisation de république laïque.
Mais alors, dans ce cas, qu’ils fassent bien attention, quand ils prennent parti pour le camp arabo-musulman.
Parce que les Juifs d’une part et les Arabes d’autre part revendiquent séparément leur lien légitime avec la Palestine. Donc, nous avons une version juive et une version arabe.
Et ce que ces têtes pensantes oublient, c’est que le point de vue arabe n’est pas si laïc que ça. Il répond exactement aux exigences du culte de l’islam, culte de conquête totale et totalitaire, comme chacun sait.
Donc les Européens ont tout intérêt à privilégier le point de vue juif.
Pourquoi : parce que le point de vue arabe qui refuse le lien légitime entre les Juifs et leur terre refuse également de reconnaître le lien légitime entre les peuples européens et leurs pays.
Car même en supposant que Macron et ses acolytes pensent obéir à une stratégie infaillible du genre : « Regardez là-bas, chez les Juifs, si j’y suis », pour faire diversion et détourner l’attention, ce n’est pas seulement partie remise, car, comme le dit si bien le président français : c’est « en même temps ».
Tout est simultané, et empoissonner l’existence des Juifs sur leur Palestine juive n’empêche en aucun cas d’empoissonner celle des Français et autres Européens en leurs contrées respectives.
Au contraire, puisque sur le principe, le proclamateur de la fausse indépendance de Palestine approuve et cautionne le principe de l’hégémonie escomptée par le culte musulman.
Donc, qu’ils remettent leur cerveau dans le sens de la marche de la juste pensée.
Toutes ces inversions – bourreaux/victimes, bon sens/schizophrénie) n’apporteront rien de bon, et l’Europe risque de perdre dans ce mauvais pari, en misant sur le mauvais candidat,
… tandis qu’Israël sera assuré de sa pérennité, car : elle ne sera ni infirmée ni démentie, la pérennité d’Israël, car ce n’est pas un mortel pour changer d’avis (I Samuel XV, 29).
Et il ne dort ni ne sommeille, le Gardien d’Israël (Psaumes CXXI, 4).YS♦

Yéochoua Sultan, Vu sous cet Angle
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