Israël : le Parti des Traîtres – 3ème partie : Le Préalable Absolu

Par Jean-Pierre Lledo,
[21 août 2025]

« Il y a quelque chose de pourri dans le royaume… » Hamlet.

Troisième partie : Le Préalable Absolu

(Première partie : le « Mouvement Social »
Deuxième partie : la Guerre et les Otages
)

Comme je l’ai écrit plus avant,

Le Hamas n’a pas fait la guerre pour faire des otages, mais pour faire disparaître Israël.

La nuance n’est-elle pas de taille ?

Connaissant parfaitement la mentalité des Juifs israéliens, les otages devaient lui servir à déstabiliser le gouvernement en essayant de le mettre en porte-à-faux vis-à-vis de son peuple, de ses élites intellectuelles et politiques. Reconnaissons-le, la mission a été en partie accomplie.

Et dans le cas extrême d’une défaite militaire du Hamas, les otages devraient lui permettre d’éviter la reddition totale, et de pouvoir évacuer ses chefs.

Face à cette énième tentative de supprimer Israël, que devait faire un gouvernement israélien, quel qu’il soit, sinon relever le défi ? Et quand l’objet d’une guerre est l’existence, n’est-on pas tenu d’en faire disparaître la cause, ici, en l’occurrence, le Hamas ? Logique ?

Non pour certains, notamment de ce nouveau parti ancien, le PT, appelé aussi État Profond, cet État d’autant plus agissant qu’invisible et n’étant pas tenu au devoir de responsabilité.

« On ne tue pas une idéologie » devint le cliché en vogue dans leurs milieux. Le tsunami anti-israélien qui sévit en ce moment précisément dans les pays du monde dit libre, est certes la preuve que l’idéologie nazie, dans ses versions européenne et musulmane, n’avait pas disparu et dont le ressort profond était l’éternel anti-juivisme. N’empêche, Hitler, son régime et son allié japonais, avaient bien été écrasés par des bombes, y compris atomiques, enterrant en quelques secondes, en même temps que des régimes, des centaines de milliers de civils, parmi eux des innocents dont des enfants.

Avait-on jamais sommé l’Europe et les États-Unis de s’en repentir ?

Le gouvernement d’Israël a donc choisi de s’attaquer à l’armée d’un régime dictatorial, belliciste et extrêmement dangereux, pour en finir avec eux deux, tout en prenant garde, lui, à épargner autant que possible les civils, même si très nombreux d’entre eux sont en fait des encartés du Hamas…

Contre-attaquer, anéantir le Hamas, son appareil militaire et politique, libérer Gaza de son régime, liquider ses dirigeants, sauf s’ils devaient servir de monnaie d’échange contre la totalité des otages, y a-t-il autres options ?

Oui, pour le PT :

« Stoppons la guerre ! » est devenu le nouveau mantra. Que Tsahal se retire entièrement de Gaza !Et que le gouvernement remette les clés de Gaza à « l’Autorité falestinienne » ! Ou à la limite à des pays arabes, comme l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Qatar… ? Voire à l’ONU ?!

Remettre Gaza à une « Autorité » qui n’a plus aucune autorité, y compris en Judée Samarie, où règne en maître le même Hamas ? L’un de ses ex-Premiers ministres, M. Shtayyeh, qui avait qualifié de « courageux » le massacre du 7 octobre, ne venait-il pas d’inviter le Hamas à rejoindre l’OLP, alors que sur le terrain, c’est tout le contraire qui est en train de se passer ?!

À une force arabe alors que pour la grande majorité les Arabes et pour presque tous les musulmans, Israël est voué à être effacée, et alors que dans le monde arabo-musulman Mein Kampf et les Protocoles des Sages de Sion sont des best-sellers ?

-À une Égypte qui depuis 20 ans avait autorisé le trafic d’armes au travers de tunnels du Hamas où pouvaient circuler de gros camions, et qui épisodiquement ose même affirmer qu’elle pourrait attaquer Israël, les bases militaires installées ces dernières années dans le Sinaï, montrant bien qu’il ne s’agit pas seulement d’une guerre de mots ?

– À une Arabie saoudite qui a longtemps financé le grand chef terroriste saoudien Ben Laden responsable de l’attaque des Tours Jumelles en 2001, et qui depuis le 7 octobre, à l’instar du reste du monde arabe n’a jamais condamné le Hamas, ne le considérant pas comme un mouvement terroriste ?

– À un Qatar qui continue de sustenter le « Hamas politique », et qui pour sa chaîne de télévision, Al Jazeera, n’hésite pas à engager des « journalistes » gazaouis qui ne peuvent exercer qu’avec l’accord du Hamas et qu’à la condition de s’en faire le porte-voix, quand ces journalistes ne sont pas eux-mêmes des combattants ?

À une ONU qui au travers de l’UNRWA était devenue la couverture officieuse du Hamas et son plus grand pourvoyeur de salaires, et qui aujourd’hui par la voix de Francesca Albanese « rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits humains dans les territoires palestiniens », ne cache même plus sa complicité légitimante avec le Hamas ? « Je ne crois pas qu’ils aient une idée de ce qu’est réellement le Hamas. C’est une force politique qui a remporté les élections de 2005, que cela nous plaise ou non. ». Mais Hitler n’avait-il pas lui aussi gagné les élections en 1933 ?

Et donc l’Europe, emmenée par Macron, a pris le train en marche, et très vite, même la locomotive. Naturellement, en reprenant la vieille solution, dite à « Deux États ». Déjà expérimentée avec les Accords d’Oslo de 1993 qui devaient y mener, n’avait-elle pas fait faillite ? Le Fatah d’Arafat, devenu OLP depuis 1964, n’en profita-t-il pas pour faire couler le sang de milliers de Juifs, de tout âge et de tout sexe, et souvent de façon atroce ?

Arafat, après la signature des accords d’Oslo, dans un discours préenregistré et diffusé par la télévision jordanienne, n’avait-il pas déclaré :

« Les Falestiniens recevront tout territoire qu’Israël leur remettra, puis l’utiliseront comme tremplin pour procéder à d’autres gains territoriaux jusqu’à ce qu’ils obtiennent la libération totale de la Falestine. ».

Et une fois que, à Dieu ne plaise, cet État serait constitué, c’est-à-dire accepté par Israël, que se passerait-il ? Mahmoud Abbas ne s’est jamais gêné pour le clamer à qui voulait l’entendre :

« Dans une solution finale, nous ne verrions pas la présence d’un seul Israélien – civil ou militaire – sur notre territoire ». Ceci, bien sûr, pour commencer.

Quant à la finition du travail, l’un des lieutenants d’Arafat, alors membre du Comité Central du Fatah s’était déjà chargé d’en déflorer le contenu :

– « Le Hamas dit : “Toute la Palestine est à nous et nous voulons la libérer de la Mer au Fleuve en un seul coup ”.

Mais le Fatah qui est la main armée de l’OLP, pense qu’il est plus efficace de procéder selon un plan par étapes. Les 2 organisations sont d’accord sur le but final. Notre désaccord ne porte que sur la méthode à adopter pour atteindre ce but. » (Rafik Natshe, El Kabs – 26 Déc 1989).

Le président Macron serait-il si mal informé et conseillé qu’il ignorât les véritables intentions des Falestiniens, pour qui Hamas et Fath, c’est blanc bonnet et bonnet blanc ?

– Lui qui vient de déclarer que la conquête de Gaza serait une « catastrophe » (mais pourquoi veut-il à tout prix sauver le soldat Hamas ?),

– pourquoi se refuse-t-il de comprendre que la véritable catastrophe serait justement de vouloir imposer à Israël un État d’emblée hostile qui le prendrait vite en étau sur deux fronts, Gaza et Judée-Samarie ?

Et ce, tandis que le monde (excepté une poignée d’États amis, dont, momentanément, les États-Unis) resterait indifférent à toute nouvelle attaque contre Israël, semblable à celle du 7 octobre 2023, lui accordant certes du bout des lèvres le droit de se défendre, pour aussitôt tourner casaque et la condamner, dès qu’elle commencerait à répliquer et à damer le pion à ses ennemis ?

Si l’Europe voulait sincèrement faire œuvre utile, et vraiment protéger Israël comme elle le proclame, ne devrait-elle pas, avant de parler d’une quelconque « solution », et plus encore d’une quelconque « reconnaissance d’un État falestinien » commencer par exiger des 22 pays de la Ligue arabe et des 57 pays islamiques de l’OCI, qu’ils annoncent solennellement devant le monde reconnaître la légitimité des Juifs en cet endroit de la Terre, démarche que pour ma part je considère comme un Préalable absolu à tout type de négociation ou de discussion.

Ce qui n’a rien à voir, avec la reconnaissance politique de l’État d’Israël. Que cela soit bien entendu.

Dans le monde arabo-musulman, l’État d’Israël est considéré comme le résultat d’un rapport de forces.

Jusqu’ici en sa faveur. Mais qui un jour, ne cesse-t-il de rêver, pourrait être en sa défaveur… Ce qui a été fait par la force des armes pourrait être défait de la même manière.

Qu’Israël-Damoclès se le tienne pour dit, l’épée restera éternellement suspendue.

Et bien que toutes les guerres provoquées par le monde arabe aient été jusque-là perdues, l’on n’y désespère pas d’en venir à bout, un jour…

Ainsi, bien que fondés sur la reconnaissance de l’État d’Israël, les Traités de Paix (Égypte, Jordanie), les Accords politiques (Oslo) ou économiques (Abraham), ne sont pas une garantie de Paix durable, encore moins éternelle.

L’Égypte, par la voix de son président, ne menaça-t-elle pas, il y a quelques mois, Israël de rompre le Traité de Paix, lorsque Tsahal décida de contrôler le « corridor Philadelphie », le long de la frontière Gaza-Égypte ?

Tandis que reconnaître définitivement la légitimité des Juifs en cet endroit de la Terre, dont la présence durant plus de 3 500 ans n’a pas été attestée que par la seule Bible, mais aussi depuis près de deux siècles par l’archéologie… Les archéologues s’aidant justement dans leurs recherches des récits bibliques qui ont trait à l’Histoire d’Israël, notamment dans le Livre des Rois.

L’Europe ne devrait-elle pas plutôt inviter les grands décisionnaires musulmans à populariser les versets du Coran qui confirme la légitimité de la présence juive en ces terres du Moyen-Orient, ce qui y ouvrirait, à n’en pas douter, une nouvelle ère ?

Nous dîmes aux Enfants d’Israël : « Habitez la terre ».
Puis, lorsque viendra la promesse de la (vie) dernière,
Nous vous ferons venir en foule.
(Sourate 17,
Le voyage nocturne, verset 104.)

Mais osons-nous poser honnêtement la question :
« le monde arabo-musulman y est-il prêt ? »

Pour ma part, qui vient d’Algérie, où j’ai suffisamment vécu aussi comme adulte pour avoir une idée de la puissance du préjugé antijuif, j’en doute. Et c’est un euphémisme.

Le 7 octobre, hormis les Émirats, aucun État arabe, aucun État musulman, aucune institution politique ou religieuse (El Azhar), aucun parti politique arabe d’Israël, aucun « mouvement social progressiste », aucun mouvement pro-falestinien dans le monde, la quasi-totalité des grands intellectuels musulmans, personne ne condamna ni le massacre, ni ses auteurs.

Au contraire, on fêta l’événement, publiquement ou en petits comités corporatistes…

La récente déclaration des pays de la Ligue arabe condamnant le massacre du 7 octobre (sans la condamnation du Hamas !) n’infirme en rien ce que je viens d’écrire. Bien au contraire. Si ces pays (dont l’Algérie, l’un des pays parmi les plus anti-israéliens), avaient réellement été heurtés par une telle barbarie, n’auraient-il pas dû le faire savoir dès le 8 octobre ? Pourquoi deux ans après ? Quelle spontanéité !

N’était-ce pas plutôt parce que le Président Macron en avait besoin pour légitimer son initiative qui devrait conduire à la reconnaissance par l’ONU d’un « État de Palestine »qui n’a jamais eu d’existence historique et n’existe toujours pas ?

La takya n’ayant été inventée ni par, ni pour les chiens, pourquoi ne pas faire plaisir au Président de la France et aux autres idiots utiles ?

Mais comme Macron s’est lancé dans un domaine qu’il ne maîtrise absolument pas, qu’il souffre de prendre connaissance de ceci :

« Il n’y a pas de pays tel que la “Palestine”. C’est un terme que les sionistes ont inventé. Il n’y a pas de “Palestine” dans la Bible. Notre pays a fait partie de la Syrie pendant des siècles. ».

Ainsi Awni Bey Abdul Haadi dirigeant arabe, répond-il à la Commission Peel qui proposa en 1937 le premier plan de partition…, Et ce avec l’aval de son chef, le Mufti de Jérusalem, Amin el Husseini qui quatre années plus tard ira s’exiler à Berlin durant toute la durée de la guerre, avec naturellement la bénédiction d’Hitler.

« Il n’y a pas de chose telle que la “Palestine” dans l’histoire. Absolument pas. », confirmera neuf ans plus tard, le fameux historien libanais Philip Khuri Hitti, en 1946…

« Il est de notoriété commune que la Palestine n’est rien d’autre que le Sud de la Syrie ». affirmera en 1964, devant le Conseil de Sécurité, le premier président de l’OLP, Ahmed Choukeiry.

« Il n’y a aucune différence entre les Jordaniens, les Palestiniens, les Syriens et les Libanais. Nous faisons tous partie de la même nation. C’est seulement pour des raisons politiques que nous soulignons soigneusement notre identité “palestinienne”. L’existence d’une identité “palestinienne” distincte sert seulement un objectif tactique. La création d’un État “palestinien” est un nouvel outil dans la bataille continue contre Israël. », déclare, en mars 1977 au journal néerlandais Trouw, Zahir Muhsin, ancien membre du comité exécutif et ancien commandant militaire de l’OLP. J-PL♦

Jean-Pierre Lledo, MABATIM.INFO
Cinéaste, essayiste

À suivre : le Parti des Traîtres – 4ème partie : L’après hamas


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