Je ne veux pas de gauchistes à mon enterrement

Serge Siksik,
[Tel Aviv 24 août 2025]

Aujourd’hui je veux rire. Rire un bon coup, de moi, de vous, et surtout d’eux : les gauchistes.

Parce qu’on n’est jamais mieux servi qu’en anticipant sa propre fin, je préfère clarifier les choses tout de suite : je ne veux pas de gauchistes à mon enterrement. Pas un seul. Ni en douce derrière un cyprès, ni grimé en faux endeuillé avec un keffieh acheté dans une boutique bio.

Parce que je les connais. Ils débarqueraient en troupeau, pancartes sous le bras, transformant ma mise en bière en happening écoresponsable. À la place du Kaddish, ils exigeraient une minute de silence pour « les victimes du capitalisme ». Et plutôt que de jeter de la terre sur mon cercueil, ils répandraient du quinoa bio ou du tofu équitable.

On les imagine :

– Mélenchon occuperait la tribune pour expliquer que « ce défunt est mort, certes, mais à cause de l’injustice sociale ! ».

Hidalgo voudrait transformer ma tombe en piste cyclable inclusive.

Sandrine Rousseau réclamerait que mon corps serve de compost pour sensibiliser des lycéens végans. Pitié.

Et en Israël, c’est peut-être pire…

Là, ce serait carrément l’horreur.

Les gauchistes de Tel-Aviv débarqueraient en vélo électrique, sandales aux pieds, iPhones dernier cri pour streamer l’enterrement en direct sur une chaîne subventionnée par Bruxelles.

– B’Tselem viendrait mesurer la profondeur de ma fosse pour vérifier le respect des « droits humains ».

Breaking the Silence publierait un rapport en anglais affirmant que ma mort est, en réalité, la conséquence directe de « l’occupation ».

– Quant à Shalom Akhshav, fidèle à sa vocation, exigerait que l’on déplace ma tombe « de l’autre côté de la Ligne verte, pour la paix ».

Et je les entends déjà :

« Même dans la mort, il faut mettre fin à l’occupation ! » Très bien. Qu’ils commencent par occuper un autre enterrement, mais pas le mien.

Mon trou, je le veux libre, souverain, et sans ONG européistes au-dessus avec des drones pour surveiller l’arrosage.

Un enterrement avec des gauchistes, c’est comme un couscous sans semoule : ça ne se digère pas. Déjà qu’ils passent leur vie à nous enterrer métaphoriquement sous des tonnes de bons sentiments, si en plus je dois les supporter quand on m’enfouit pour de vrai, c’est la double peine.

Et puis, franchement, qu’est-ce qu’on risque ?

Sans eux, l’enterrement sera triste ;
avec eux, il sera insupportable.

Alors je préfère mourir deux fois que d’entendre un militant expliquer à ma veuve que mon décès est dû au réchauffement climatique causé par les « colonies »…

Pour la musique, pas d’ambiguïté : Bach, les Variations Goldberg par Glenn Gould. Point final. Pas de guitare syndicale, pas de « Bella Ciao » massacré par une chorale inclusive, pas de tam-tam participatif. Juste Gould, ses doigts célestes, son fauteuil grinçant et le silence respectueux derrière.

Si un gauchiste ose dire que Bach est « trop élitiste » et qu’il faudrait du rap engagé pour « parler au peuple », il est immédiatement expédié en fosse commune – sans fleurs ni couronnes.

Alors, qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : ma dernière volonté, c’est un enterrement propre, lumineux, souverain… et sans gauchistes.

La mort est déjà une affaire sérieuse ; inutile d’y rajouter leurs slogans recyclés, leurs grimaces militantes et leur quinoa sur mon cercueil.

Et si malgré tout un gauchiste s’infiltre, ma clause testamentaire est claire : il sera enterré sur place, mais pas à côté de moi.

Plutôt deux fosses qu’une. SS♦

Serge Siksik, MABATIM.INFO


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2 commentaires

  1. bravo , excellent !!; je vous comprend .moi je veux reposer dans mon cimetiere de hadera , dans ma ville pres de mes amis morts et de ceux qui me survivront et surtout loin des decadents de gôôche d ici ou d ailleurs .🇮🇱🤠

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