
Par Serge Siksik,
[Tel Aviv, 19 novembre 2025]
Contre ses collines millénaires, contre ses pierres bibliques, contre ses maisons où résonne l’Histoire juive. Les ennemis disent « être contre » pour effacer, moi je suis contre pour embrasser. Tout contre, comme on se colle à la chair de sa propre Histoire, tout contre, comme on se tient au corps de sa terre.
On peut nier, on peut mentir, on peut signer des accords pour la brader : la Judée-Samarie n’est pas à partager. Elle est à tenir, à aimer, à vivre. Être contre, c’est être enraciné. Tout contre, c’est être souverain.
ZÉRO PARTAGE : SOUVERAINETÉ INTÉGRALE
Depuis 1948, la même polémique empoisonne le débat international : la Judée-Samarie appartiendrait-elle aux Juifs ou à une prétendue entité palestinienne ?
La réponse est limpide : la Judée-Samarie est l’âme d’Israël. Arrachée en 1948, travestie en 1949, libérée en 1967.
Tout le reste n’est que propagande, lâcheté diplomatique et capitulation d’élites sans mémoire.
Voler la terre c’est voler l’Histoire. Une carte falsifiée est une mémoire effacée.
En 1948, la Transjordanie envahit la Judée-Samarie et Jérusalem-Est.
Elle annexe en 1949, et commet un double crime :
– l’occupation par la force
– et l’effacement symbolique.
Pour maquiller la spoliation, elle débaptise : Judée-Samarie devient Cisjordanie.
Le mot est un camouflage, un mensonge lexical destiné à déraciner le peuple juif de son sol.
Que fait la communauté internationale ? Rien. Silence de l’ONU, silence de l’Europe, silence complice de la France, si prompte à traquer l’ « illégalité » israélienne, si muette devant des synagogues saccagées, des cimetières profanés et l’interdiction de prier au Kotel.
« Le silence, rappelait Camus, est déjà une forme de mensonge »
Dix-neuf années s’écoulent de 1949 à 1967, dans l’indifférence générale, l’occupation jordanienne se banalise, et l’inversion des culpabilités s’installe.
Quand Israël, attaqué par ses voisins, reprend Jérusalem et la Judée-Samarie en 1967, ce n’est pas une conquête mais une libération.
On ne conquiert pas ce qui nous appartient depuis toujours ; on le retrouve.
Dire « annexion » est une insulte à l’Histoire et un abus de langage destiné à criminaliser le retour du peuple juif sur ses lieux fondateurs.
Le voleur devient victime, le propriétaire devient usurpateur et colon, voilà le mensonge organisé de notre temps.
Le dispositif rhétorique est connu :
– l’ennemi fabrique des fables,
– l’Occident les recycle,
– et Israël se voit sommé de prouver l’évidence : son propre enracinement.
C’est à partir de 1967 que le second grand mensonge se met en place : l’invention d’un récit national alternatif pour supplanter l’Histoire juive.
On substitue au continuum historique juif une identité « négative », définie d’abord contre Israël. Cette opération n’est pas que dialectique, c’est un vol conceptuel, une fiction pour effacer l’Histoire et la mémoire ce qui révèle la peur de ceux qui n’en ont pas.
Hannah Arendt le démontre :
« les régimes d’opinion prospèrent sur le mensonge organisé ».
- Ici, il consiste à dérober les noms (Judée, Samarie),
- à neutraliser les pierres (Hébron, Shilo, Béthel),
- à dissoudre la mémoire dans un vocabulaire administratif.
EN 1993, OSLO C’EST L’ILLUSION, LA FAILLITE.
Rabin, héros de 1967, poussé par Pérès et Clinton, serre la main d’Arafat. Sous pression américaine, Israël livre aux terroristes des territoires et une légitimité. Le Nobel tombe : « applaudissements »…
Puis viennent les bus piégés, la seconde Intifada, les roquettes. Gaza s’enflamme après 2005 ; Hamas plébiscité par les Gazaouis !
Oslo fut un marché de dupes : Israël donna des terres, ses ennemis donnèrent des morts. Rabin évoquait pourtant une Jérusalem indivisible et le Jourdain comme frontière. Mais il fallait un mythe pacificateur.
Trente-deux ans plus tard, le verdict est clair : faillite stratégique et morale. On a vendu la paix au prix de la vérité.
La paix ne se décrète pas sous injonction ; arrachée à la réalité, elle se retourne.
La fourberie occidentale sanctifie les morts et accable les vivants : résolutions biaisées, votes à géométrie variable, jusqu’à l’UNESCO qui déracine le Mont du Temple de sa mémoire juive.
C’est le négationnisme moderne : voler l’histoire au présent. Détourner le regard d’Israël pour se donner bonne conscience, c’est trahir l’éthique au moment où elle s’impose.
Opposants et partisans, deux visions irréconciliables.
– Il y a les « ingénieurs » de l’illusion : Peres, Beilin, Barak, Olmert, qui croient que l’Histoire se corrige dans les salons, à coups de clauses et de sourires diplomatiques.
– Et il y a ceux qui soutiennent que l’Histoire s’accomplit par fidélité : Begin, Netanyahu, et des voix religieuses et nationales qui rappellent que Judée-Samarie n’est pas un slogan mais une colonne vertébrale.
LE 7 OCTOBRE A DISSIPÉ LES BRUMES
La main tendue a reçu un coup de couteau. Les faux-semblants se sont effondrés. Nova, fête de la vie, brisée, maisons éventrées, bébés brûlés. La grammaire du réel s’impose.
Et comme si cette leçon n’avait pas suffi, voici qu’au 17 novembre 2025, l’État frappe… non pas les fauteurs de mort, mais les bâtisseurs de vie :
À Givat Tzur Misgabi, en plein Gush Etzion, ce ne sont pas des terroristes que les forces ont encerclés, mais 25 familles juives, pionniers d’une colline fondée précisément pour empêcher une prise de contrôle palestinienne de la crête voisine.
Des centaines de policiers, des bulldozers, des engins lourds – une armada.
Pourquoi ?
Pour raser des maisons juives. Des maisons qui protègent la terre. Des maisons qui incarnent la continuité.
Une telle opération, on ne l’avait pas vue depuis dix ans : un coup de force interne, dirigé contre ceux qui ancrent le pays. Les habitants parlent d’un « dangereux précédent ». Le mot est faible : c’est un basculement.
Car si l’État détruit les avant-postes, il détruit aussi l’idée même d’un enracinement juif irréversible.
Daniella Weiss, figure de Nachala, l’a dit sans fard :
« Une attaque sauvage ».
Et elle ajoute ce que beaucoup pensent tout bas :
« C’est un travail psychologique visant à préparer l’opinion à d’autres reculs, d’autres renoncements, d’autres amputations territoriales. »
Mais le plus grave n’est pas ce que les bulldozers ont détruit.
Le plus grave est ce qu’ils ont symbolisé : quand un État se retourne contre ses pionniers, c’est sa propre souveraineté qu’il fissure.
Ce jour-là, des centaines d’habitants ont convergé vers Metzad pour tenter de bloquer la destruction. Ils n’ont pas seulement défendu des murs : ils ont défendu l’idée que notre présence sur cette terre ne dépend ni d’un gouvernement, ni d’une coalition, ni d’un climat diplomatique – mais d’un droit historique, moral et biblique.
Le message est clair : Si nous ne réagissons pas, d’autres Givat Tzur Misgabi tomberont.
Et derrière les collines, c’est la souveraineté qui s’effondrera, pierre après pierre.
La réponse doit être immédiate : Souveraineté totale. Non négociée. Non fragmentée. Non soumise.
Parce que chaque maison détruite en Judée-Samarie est un morceau d’Israël qu’on arrache à Israël. Et cela, aucun peuple qui veut vivre ne peut l’accepter.
Nous ne devons plus subir de pression y compris des Américains.
Voler une Histoire, c’est d’abord voler les mots :
- Cisjordanie pour nier la Judée-Samarie,
- annexion pour criminaliser le retour,
- apartheid pour renverser la honte.
- Arendt a décrit cette mécanique ;
- Manitou a montré comment Babel confond les langues pour désagréger les mondes.
La falsification n’est pas un détail : c’est une stratégie ontologique. La sémantique devient arme.
Noms confisqués = âmes dérobées.
Et lorsque l’on demande à Israël de « faire un geste », on transforme la vertu en piège : le geste devient renoncement, et le renoncement, norme.
La souveraineté ne se vote pas, elle s’accomplit. Ce n’est pas un gadget de coalition, mais un fait historique et spirituel. Elle ne tient pas aux humeurs d’une Knesset, mais au fil qui relie les patriarches aux enfants revenus.
Un peuple qui abandonne son cœur perd son âme. La Judée-Samarie est ce cœur et pour qu’il batte pleinement, trois clés :
- Continuité territoriale et sécuritaire de la vallée du Jourdain à Jérusalem
- Repeuplement massif, non des points isolés, mais des villes
- Alyah orientée vers le centre biblique : offrir aux olim des foyers de sens plutôt que des banlieues.
Là où le peuple juif habite en nombre, la sécurité n’est plus un espoir, elle devient une conséquence.
Depuis 1948, les couches de mensonges se sont empilées :
- – annexion jordanienne passée sous silence,
- – fiction d’un contre-récit,
- – illusion d’Oslo,
- – duplicité multilatérale.
Pourtant la vérité demeure :
– L’occupation fut jordanienne, la libération fut israélienne ;
– la Judée-Samarie n’est pas un « litige », c’est l’échine d’Israël.
L’Histoire des Juifs est la seule qu’on tente de voler pour la donner à d’autres. Un patrimoine volé ne fait ni un héritier, ni une nation.
On ne négocie pas son cœur. On ne marchande pas son âme. Israël n’annexe rien : Israël reprend.
- Reprendre, c’est vivre. Le monde peut protester, il a choisi le mensonge.
- La vérité n’a pas besoin d’être majoritaire pour rester éternelle.
ויהודה לעולם תשב וירושלם לדור ודור
« Car la Judée demeurera pour toujours, et Jérusalem de génération en génération »
Tanakh – Joël 4 : 20
ויאסף יהושע את כל שבטי ישראל שכמה
« Josué réunit toutes les tribus d’Israël à Sichem (Shekhem capitale de la Samarie) »
Tanakh – Josué 24 : 1. SS♦

Serge Siksik, MABATIM.INFO
*Inspiré par Sacha Guitry
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Merci pour ce beau texte qui apaise les incohérences et les douleurs sur ce sujet crucial qui ne semble pas encore vouloir prendre son chemin de vie.
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