De l’ordre du monde et de la place de l’Europe

par Michel Bruley,
[23 novembre 2025]

Le proverbe chinois dit « la seule chose qui ne changera jamais est que tout change toujours tout le temps », c’est bien entendu le cas pour l’ordre du monde. En 1900, la population mondiale était de 1,6 milliard de personnes dont un quart était sous la gouvernance de l’Empire britannique et une bonne partie du reste était colonisée par d’autres Européens.

DEUX GUERRES MONDIALES PLUS TARD, LA MAIN ÉTAIT PASSÉE AUX ÉTATS-UNIS ET À L’EMPIRE COMMUNISTE SOVIÉTIQUE :

La Grande-Bretagne et la France ont pu alors constater en 1956 qu’elles étaient devenues des nations de deuxième rang.

DE 1945 À AUJOURD’HUI

L’après-Deuxième Guerre mondiale a été une période de décolonisation, de guerre froide entre l’occident et l’URSS, d’insécurité mondiale avec de nombreux conflits entre les deux puissances dominantes par l’intermédiaire de pays affiliés et par-dessus tout avec la crainte des armes nucléaires.

– La Suisse par exemple à l’époque a multiplié les abris antiatomiques.

– Le modèle communiste brutal et contraignant, qui par le monde a fait 80 millions de morts, a fini par s’écrouler en URSS, mais a perduré en Chine en s’ouvrant à l’économie de marché.

Après la chute de l’URSS s’est ouvert la période dite de globalisation qui a vu se développer une grande liberté mondiale pour la circulation des biens, des personnes, des idées, qui a permis

– un développement sans précédent de l’économie mondiale permettant l’émergence industrielle de nombreux pays,

– la sortie de la pauvreté de deux milliards de personnes,

– mais aussi la désindustrialisation de l’occident

– et un grand accroissement des migrations.

Dans ce contexte, l’Europe a été naïve, elle a cru, à une mondialisation heureuse que ses valeurs, ses idées avaient gagné, qu’il n’y aurait plus de guerres, au moins en occident…

La réalité a été tout autre :

  • le modèle universaliste est contesté,
  • a démocratie est en débat,
  • les institutions internationales préfèrent des priorités concrètes (nourriture, formation…) à celles de l’occident (droits de l’homme, minorités LGBTQ+…).

LE FUTUR ORDRE MONDIAL

L’Europe a décroché économiquement ces vingt dernières années par rapport aux États-Unis et n’a plus vraiment de poids à l’international.

Comme dans la pièce de « la Cerisaie », les Européens font un déni de la réalité et s’accrochent aux souvenirs de leur puissance passée, mais ne sont plus beaucoup écoutés.

Aujourd’hui, le monde fait face aux débuts des dérèglements climatiques et à de nombreux nouveaux développements scientifiques, notamment celui de l’intelligence artificielle qui en est à ses débuts et qui va générer une nouvelle grande révolution (économique, sociale, géopolitique…).

Des éléments clés du nouvel équilibre post-globalisation sont déjà là :

  • Problématique majeure de la démographie mondiale galopante, nous sommes 8,2 milliards, éventuellement tempérée par une baisse de la natalité dans certains pays, accompagnés d’un vieillissement de l’humanité, mais avec une Afrique jeune et démographiquement très dynamique,
  • Dettes inquiétantes de nombreux pays, désengagement américain, politique et financier, réduction des aides occidentales au développement des pays émergents,
  • Fin de la domination occidentale (idéologique, industrielle, financière…), la Chine en course pour le leadership mondial, impérialistes ou nationalistes recourant à la force, modèle démocratique ne faisant plus rêver, retour à des valeurs traditionnelles
  • … /…
  • Impact de l’IA et de la robotique ?
  • …/…

POUR CONCLURE PROVISOIREMENT

Finalement, le nouvel ordre semble se traduire par

  • la fin du primat de l’économie globalisée au profit des rapports de force géopolitiques,
  • la fin de l’omnipotence des marchés au profit des États,
  • la fin de l’ouverture des pays à diverses populations au profit de la défense de leur souveraineté notamment culturelle,
  • mais pas la fin du dérèglement climatique dont l’une des causes est la démographie mondiale incontrôlée (scénarios d’une population mondiale entre 10 et 15 milliards en 2100).

Dans ce nouveau contexte, la place de l’Europe est à reconstruire, mais il va falloir négocier de nombreux virages.

Ce n’est pas gagné ! MB♦

Michel Bruley, MABATIM.INFO


Pour finir sur une note d’humour (ci-contre)


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