À propos du travail des femmes

Par Michel Bruley,
[30 novembre 2025]

Personne ne peut douter un instant que de tout temps les femmes ont travaillé et si les preuves archéologiques manquent pour ce qui concerne la préhistoire, dès l’invention de l’écriture on a des traces écrites. En Mésopotamie, sous le règne du roi Ur-Nammu de la cité d’Ur vers 2100 – 2050 av. J.-C., des registres administratifs, notamment des tablettes d’argile, montrent que les femmes pouvaient être des agents économiques importants, que ce soit au sein de leur famille ou dans de grandes institutions comme les temples et les palais. Cependant, les différents codes de cette civilisation montrent que les femmes n’avaient pas un statut équivalent à ceux des hommes de leur époque dans différents domaines : autonomie, possession de biens, sanctions (notamment en cas d’adultère)…

Dans l’Égypte ancienne, le statut de la femme était relativement élevé comparé à d’autres civilisations antiques : les femmes pouvaient posséder des biens, hériter, divorcer, et travailler. Certaines femmes accédaient, cela était rare, à des postes prestigieux (médecins, prêtresses, scribes), il y a eu même des femmes pharaons (comme Hatchepsout), mais elles avaient le plus fréquemment des activités dans les domaines suivants : agriculture, tissage, commerce, religions…

À l’Époque romaine, les femmes étaient sous l’autorité d’un homme (père, mari), mais avaient une certaine autonomie, surtout dans les classes aisées, le travail qu’elles pouvaient effectuer dépendait surtout de leur classe sociale :

  • Les femmes pauvres travaillaient comme marchandes, serveuses, nourrices, fileuses, agricultrices, ou prostituées.
  • Les femmes de la classe moyenne pouvaient gérer une boutique, diriger un atelier de tissage, ou aider dans les affaires familiales.
  • Les femmes riches étaient moins impliquées dans le travail manuel, mais pouvaient gérer leurs biens, tenir la comptabilité domestique ou participaient à la vie religieuse et culturelle (mécénat, patronage).
  • Enfin, certaines femmes exerçaient des métiers spécifiques ouverts aux femmes (sages-femmes, médecines, enseignantes dans certains cas).

Au Moyen Âge (Ve – XVᵉ siècle) :

  • Dans les campagnes, les femmes pouvaient assurer la gestion du foyer, la production alimentaire, le tissage, et participent aux travaux agricoles.
  • Dans les villes, elles pouvaient être lingères, couturières, boulangères, tavernières, parfois artistes ou écrivaines (ex. Christine de Pizan).
  • Dans l’aristocratie, elles pouvaient diriger les domaines en l’absence de leur mari, gérer les serviteurs, et parfois les finances.
  • Dans les communautés religieuses, elles ont eu dès le VIᵉ siècle des règles de vie spécifiques (ex. Règle de Césaire d’Arles).

Cependant, le plus souvent elles étaient dépendantes de leur mari ou leur père, même si certaines veuves pouvaient gérer des terres ou des biens. Les écoles et universités leur étaient interdites, sauf exception religieuses ou aristocratiques, dans ce cas certaines étaient lettrées et jouaient un rôle dans la transmission du savoir et les soins.

Au XIXᵉ & XXᵉ siècle, l’industrialisation a vu une forte présence féminine dans les usines, notamment dans le textile, la couture et les manufactures, mais les femmes étaient cantonnées aux emplois les moins qualifiés et les moins rémunérés.

En France le Code civil de 1804 limitait leur autonomie juridique et professionnelle.

Lors de la Première Guerre mondiale, les femmes ont remplacé les hommes partis au front, travaillant dans les usines d’armement et les transports.

Après la guerre, beaucoup furent renvoyées à la maison, mais une brèche était ouverte.

Plus tard, entre 1945 et 1975, les femmes ont conquis des droits fondamentaux, par exemple en France :

  • droit de vote et d’éligibilité,
  • autonomie juridique et professionnelle,
  • travailler sans l’autorisation de leur mari,
  • ouvrir un compte bancaire à leur nom,
  • accès à la contraception,
  • autorité parentale conjointe, IVG…

Au XXIᵉ siècle, les femmes, dans beaucoup de pays, occupent presque tous les secteurs professionnels, y compris ceux historiquement masculins (police, armée… ingénierie, médecine, magistrature…), mais les inégalités salariales, les plafonds de verre et les stéréotypes persistent partout.

Le travail à temps partiel reste majoritairement féminin, souvent subi plutôt que choisi. La maternité continue d’avoir un impact significatif sur le taux d’activité des femmes et les postes occupés.

Le taux d’emploi des femmes en France aujourd’hui selon le modèle de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) est de 51 % contre 73 % pour les hommes ce qui nous place dans la moyenne comme le montre le tableau ci-dessous où le plus bas est le Yémen avec 4,94 % et le plus haut à Madagascar avec 82,56 %.

Taux de participation : % de la population féminine âgée de 15 ans et plus travaillant

De la place du travail des femmes

– La place des femmes dans le travail a depuis toujours été marquée par sa position dans les communautés humaines où les hommes ont été généralement très dominateurs à l’exception de quelques civilisations matrilinéaires ou matrilocales.

La domination des hommes a probablement été due à leur force physique, dans les sociétés préhistoriques, la survie en dépendait souvent. Les hommes, en moyenne plus robustes, ont été associés à la chasse, à la guerre et à un rôle de meneur. Depuis l’Antiquité, les religions et les lois ont systématiquement institutionnalisé la supériorité masculine (cf. les trois religions du livre) et par exemple le Code Napoléon affirmait que « la femme et ses entrailles sont la propriété de l’homme ». Si surtout en occident, les évolutions récentes (droits civiques, contraception) ont amorcé un rééquilibrage, les héritages historiques pèsent encore sur les possibilités professionnelles et la valorisation inégale du travail des femmes.

Dans ce contexte, des mouvements comme le wokisme sont nés et prônent en entre autres la déconstruction simultanée des cadres économiques, religieux et culturels.

Au-delà des légitimes revendications d’égalité, des dénonciations des réelles discriminations, il y a de nombreuses dérives, des ambiguïtés sur les objectifs long terme de certains acteurs avec la recherche d’une déstabilisation politique des institutions.

De plus, ces mouvements ont tendance à rejeter ou censurer les opinions divergentes, même modérément critiques, à se focaliser fortement, voire exclusivement, sur l’identité (race, genre, orientation sexuelle, etc.) et vont jusqu’à remettre en cause la science qui a établi les distinctions entre les hommes (XY) et les femmes (XX).

En insistant sur les différences identitaires, les mouvements exacerbent les tensions dans les sociétés et en s’appuyant sur des théories complexes (comme l’intersectionnalité, le privilège blanc, etc.) ils font des vulgarisations approximatives qui mènent à des discours simplistes ou dogmatiques dans les médias ou les réseaux sociaux.

Si le combat des femmes pour l’égalité est très légitime, la guerre entre les sexes, par exemple, est une aberration et le statut des femmes sera toujours marqué d’une façon ou d’une autre par des réalités incontournables comme la force physique (bien moins importante aujourd’hui qu’hier), la maternité…, mais l’actuelle situation des femmes, qui travaillent et assument souvent seules les tâches à la maison ou vis-à-vis des enfants est une mauvaise solution.

Enfin, un peu d’humour, voici comment les femmes voient les hommesMB♦

Michel Bruley, MABATIM.INFO


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