Chers Amis,
C’est avec une forte émotion que j’écris ces mots d’adieu, qui seront, je le souhaite, un souvenir dans le cœur des juifs de Versailles.
Tout a commencé il y a 17 ans, avec ma brit-milah, qui fut mon premier lien fort avec ma communauté. 13 ans plus tard, j’eus le privilège de recevoir le célèbre Choulhan Arouh des mains de Monsieur Sandler, et de lire la Sidra Haye Sarah, sous l’œil bienveillant du Rabbin Beldheb.
Toute ma vie, je n’ai cessé de fréquenter le Talmud Torah et la synagogue, qui resteront à jamais les lieux clefs de ma vie .J’ ai appris qui j’étais, d’où je venais, quelles étaient mes origines, et surtout, ils m’ont fait comprendre que mon alyah s’imposerait un jour, que ma vie ne prendrait de véritable sens qu’en Eretz Israel, là où chaque juif peut librement s’épanouir dans les commandements de la Torah. Ce jour est arrivé. Cependant, Je n’oublierai pas les personnes que j’ai croisées, avec qui j’ai partagé, ressenti, prié, et parfois pleuré.
En effet, tout ne fut pas joyeux dans cette synagogue, et la disparition de certains de mes proches resteront des moments difficiles passés au sein d’une communauté réconfortante, compréhensive et incroyablement solidaire. J’ai ressenti dans ces moments où la simha s’efface si brutalement, que chaque juif de cette communauté n’était pas seulement là pour rire et chanter, mais que chacun a su montrer une fraternité, une humanité qui m’a à jamais bouleversé. C’est ça, faire partie d’une communauté, c’est partager avec elle les moments de joie comme de tristesse.
Je remercie le Rabbin Beldheb, le président Sandler et chacun d’entre vous.
C’est pourquoi mon cœur se serre à l’idée de vous dire au revoir, sachant que j’ai construit ma vie ici à Versailles parmi vous. Et quand je porterai l’uniforme de Tsahal, je pourrai dire d’où je viens avec fierté.
Bien à vous,