La fête de Hanouka s’invite au cœur de l’hiver et l’illumine durant huit jours. Mais revenons aux classiques pour évoquer cette fête qui n’a de trace que dans la littérature rabbinique. Citons ce passage du Michné Torah de Maïmonide : « A l’époque du second Temple, quand régnaient les rois impies (grecs Séleucides), ils avaient promulgué des décrets contre le peuple d’Israël, les empêchant de pratiquer leur religion. Ils ne les laissaient point s’adonner à l’étude de la Torah ni à la pratique de ses commandements, et s’étaient approprié leurs biens et leurs filles. Ils avaient saccagé le Temple et souillé les objets sacrés. Israël se trouvait en grande détresse du fait de cette oppression, jusqu’à ce que l’Eternel, D-ieu de leurs pères, les ait pris en pitié et les ait délivrés des mains de ses ennemis. Les Grands-Prêtres, fils de Hachmonaï, avaient en effet pris le dessus, éliminé l’ennemi et ramené la royauté à Israël durant plus de deux cents an, jusqu’à la destruction du second Temple ».
La suite est connue : une seule petite fiole d’huile pure était retrouvée et a brûlé huit jours au lieu d’un seul. Voilà pour l’aspect historique.
Côté célébration, il est évident que l’allumage de lumières est le rite majeur que nous observons durant les huit jours de cette fête non chômée. A l’office, nous chantons le Hallel et lisons dans la Torah le passage des sacrifices inauguraux dans le livre des Nombres.
Une question peut se poser à la lecture des lois de Hanouka : aucun rappel n’est fait dans sa célébration des victoires militaires des Hasmonéens. On trouve certes de longues descriptions dans les chroniques datant de cette époque sur les prouesses de la petite troupe de courageux défiant la puissante armée grecque, mais rien ne fut institué pour célébrer le souvenir de ces héros.
Il faut bien conclure que pour les Sages qui avaient la charge de transmettre le souvenir des évènements, les victoires militaires étaient accessoires. Le fait de livrer une guerre était dicté par la nécessité, la gagner était un moyen de ramener l’autonomie à un peuple soumis. Mais bénéficier d’un miracle pour permettre l’allumage permanent du chandelier était un signe d’affection de D-ieu envers Son peuple. Il signifiait que leurs efforts étaient orientés vers la bonne direction, à savoir : retrouver la possibilité de pratiquer la Torah. C’est ainsi que Hanouka est devenue la « fête de la fiole », autrement dit la fête qui célèbre la main de D-ieu Qui vient aider ceux qui restent fidèles à la Torah quand ils arrivent au bout de leurs efforts. AT♦