Gaza : La « guerre des cerveaux » continue

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De Yoni Ben Menahem
19 mai 2019

Le Hamas utilise le mois de Ramadan pour mener la lutte contre les palestiniens informant Israël. Suite aux récents combats dans la bande de Gaza, l’organisation terroriste est préoccupée par le succès des méthodes de renseignement israélien.

Des sources du mouvement Fatah dans la bande de Gaza ont déclaré qu’après le récent round de combats (Mai 2019), le Hamas est très préoccupé par la précision des « tirs au but » de l’armée israélienne qui ont porté également atteinte aux cibles de l’organisation du Jihad islamique. Ils ont affirmé que ces renseignements provenaient d’agents et de collaborateurs palestiniens, qu’Israël a réussi à recruter à Gaza.

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Malgré de sévères punitions de la part du Hamas, Israël réussit à implanter des informateurs. Ces punitions se traduisent, en général, par des procès expéditifs, devant une cour militaire et une exécution publique, pour l’exemple. Le Hamas essaie d’exploiter le mois du ramadan, pour faire jouer la fibre religieuse d’éventuels « candidats à la traîtrise », afin de les faire revenir sur le chemin de la vertu. Le site de l’organisation « Al Madjad » a publié un appel vibrant pour que « les déviants reviennent au sein du peuple palestinien ».

Une méthode sophistiquée de recrutement d’agents

Il semble que le Hamas craint énormément une méthode sophistiquée utilisée par les services de renseignement israéliens pour recruter des agents et des collaborateurs dans la bande de Gaza. C’est une méthode « furtive » donc difficilement détectable. La cible recrutée ne se rend même pas compte qu’elle travaille pour l’État d’Israël. Un autre site du Hamas « Al Risallah » a publié le 19 mai, un article de Rami Abu Zebida, sous le titre « Soyez vigilants face à un ‘’soft recrutement’’ »

L’article détaille les méthodes trompeuses des services de renseignement israéliens. En fait, à travers les réseaux sociaux, des sites commerciaux ou scientifiques, Israël abuse les résidents de la bande de Gaza, en leur faisant croire qu’ils utilisent des sites étrangers. Sans le savoir, les gazaouis deviennent des « HUMINT »[1]

Selon l’auteur, les services de renseignement israéliens vont jusqu’à rémunérer les agents involontaires, qui croient coopérer à des organisations comme, chaînes de télévision, sites d’informations, instituts de recherche, organisations humanitaires, organisations internationales, campagnes en ligne pour causes diverses.

Le recrutement s’effectue à l’aide d’un tiers, qui lance un slogan « socialement porteur ». Cette méthode « d’informateur involontaire » ou « d’agent malgré lui » n’est pas nouvelle, les services de renseignement du monde entier y ont recours. Si sa mise en œuvre est bien planifiée, la découverte d’une telle opération est pratiquement impossible.

Contrairement au recrutement par des méthodes ordinaires, où le recruté est conscient de son lien à un organe de renseignement et dont il perçoit une rémunération, « l’agent malgré lui » se comporte de bonne foi et lorsqu’il est découvert et apprend de ceux qui l’on capturé qu’il renseignait ses ennemis, il entre en état de choc traumatique qui instaure une pleine coopération entre le malheureux « agent malgré lui » et ses enquêteurs.

L’incident de Khan Yunis[2], où le Hamas a découvert une unité de Tsahal et où un officier israélien avait trouvé la mort, était peut-être le résultat des efforts du Hamas à contrecarrer un réseau « d’agents malgré eux » qui, à son insu, renseignait Israël sur les systèmes balistiques du Hamas.

On ne peut pas se satisfaire uniquement des sources ouvertes, des chaînes de télévision ou des réseaux sociaux pour obtenir, autant que possible, une image complète des moyens de l’ennemi. Par conséquent, le renseignement humain, ou comme rappelé plus haut, HUMINT dans le jargon du renseignement, est une méthode de collecte de renseignements indispensable pour appréhender la globalité du dispositif militaire des organisations terroristes de Gaza.

Bien entendu, les israéliens exploitent chaque brèche pour collecter des informations précises sur les organisations terroristes dans la bande de Gaza. La démonstration en a été faite lors de l’assassinat ciblé du terroriste du Hamas Hamed Khudari, le fournisseur de devises, qui a été tué au cours de la dernière série de combats, alors qu’il conduisait sa voiture au centre-ville de Gaza.

Quelques fois, les informations les plus simples transmises par « l’agent malgré lui » de façon inconsciente, déterminent le succès d’une opération de renseignement. L’article d’Al-Risala met en garde les Gazaouis de ne pas transmettre d’informations gratuites à travers des réseaux sociaux servant l’ennemi israélien. Toutefois, selon des sources de sécurité, il est très facile d’induire en erreur des utilisateurs de comptes Facebook ou Twitter. EG♦

Traduit et adapté pour mabatim par
Edouard Gris, MABATIM.INFO

[1] Renseignement d’origine sources ouvertes (en anglais OSINT pour open source intelligence) : méthodes de renseignement analytique, basé sur des informations collectées dans des sources ouvertes : journaux, livres, réseaux sociaux, rapports publics
Edouard Gris[2] L’incident, qu’il y a eu quelques mois, et qui a donné un énième épisode de combats entre le Hamas et l’armée israélienne.

2 commentaires

  1.  » La démonstration en a été faite lors de l’assassinat ciblé du terroriste du Hamas Hamed Khudari… »
    Neutralisation, on dit « neutralisation » : ce sont des nuisibles, la même engeance que des Eichmann
    , Barbie et autres haineux de l’Humanité !

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