Vénérer Greta, la Leonarda verte ?

Greta climat.jpgSouvenirs, souvenirs… Oh Yeah !

Avant 1968, les élèves de 6ème et 5ème étudiaient les religions des civilisations éteintes : Grecs, Romains, Crétois… plus une, celle des Hébreux, qui était encore bien vivante, mais les éditeurs de manuels scolaires n’avaient pas été informés de cette bonne nouvelle. En 4ème, les lycéens[1] apprenaient qu’un progrès substantiel avait amélioré la pensée humaine : l’idolâtrie avait été vaincue par le monothéisme. Ceux qui s’interrogeaient sur le bénéfice de ce changement de degré, mais pas de nature, de la croyance, se voyaient attribuer une note en-dessous de la moyenne, doublée d’une réputation de mauvais esprits.

L’auteur de ces lignes, qui avait posé la question en toute ingénuité, en conçut une méfiance certaine pour la gent professorale et pour la foi, dans des déités plurielles ou singulières. Si tous les monothéismes mènent à Rome, les certitudes autoritaires conduisent souvent à l’athéisme. En l’absence d’un Internet encore à inventer, les complots n’avaient pas remplacé les religions, mais la défiance était dans le fruit : c’est au joli mois de Mai que la parole adulte a amorcé sa dévaluation.

On oublie (évite ?) souvent de le mentionner, mais Mai 68 a d’abord été une grande fête, dont une des conséquences collatérales a été la prise de conscience, par les ados, que le pouvoir était au bout du micro.

Greta-la-Verte est leur héritière. Elle est, comme eux, issue d’une famille bourgeoise (bourgeoise et artistique, un cocktail surreprésenté chez les leaders d’opinion adolescents, comme dans le déficit de la Sécurité Sociale). La gamine souffre, comme eux, d’un trouble obsessionnel compulsif, mais le sien est officiellement diagnostiqué, comme le sont le syndrome d’Asperger et le mutisme sélectif. La nouvelle idole des jeunes fait dans l’amer, quand ses aînés avaient le vin et le verbe abondants et gais. Elle est quasi mutique, alors qu’ils versaient (et versent[2] toujours) dans l’incontinence verbale (révélation du Saint-Micro oblige).

Grande prêtresse climato-terroriste

La météorologie est devenue une religion avec ses idoles, Réchauffement et Changement, ses mauvais esprits (31.000 scientifiques signataires d’une pétition anti-climato-bienpensance, ça compte ! (MABATIM.INFO). Sans oublier son clergé en CDD, Sainte Greta des Mille Douleurs ayant succédé à Médiatik Hulot. Quant aux fidèles, ils se divisent entre les zélotes qui iront tous au Paradis (Oui, on iraaaaa !) et les kouffar, les infidèles, les Croisés de la raison pure, voués à l’enfer du mépris des précédents.

Pourtant, ceux pour qui la récurrence des cycles climatiques est historicité négligeable sont les seuls à mériter l’appellation de « climato-sceptiques », attribuée à tort aux  scientifiques rationnels. Scientifiques rationnels ? Oui : les 31.000 qui tirent de ces cycles (datant d’avant la présence de l’homme sur la terre) la conclusion qu’Homo Sapiens n’est pas le seul, ni même le principal responsable du phénomène.

Évidemment, les mêmes qui croient en la toute-puissance climatique de l’homme sont ceux qui vénèrent la Greta en sabots et se pâment lors de son One-Woman-Show devant les grands de ce monde.

On est quand même surpris. Pas des platitudes qu’elle ânonne, mais du masochisme de ceux qui nous gouvernent : « Je ne veux pas de votre espoir. Je veux que vous paniquiez. Je veux que vous ressentiez la peur que je ressens tous les jours », a-t-elle déclaré aux intervenants du Forum économique mondial de Davos en janvier 2019 (Le Figaro), comme si ce qui manquait était la conscience du changement climatique et non les solutions pour y pallier. Au lieu de lui mettre la fessée, ils ont battu leur coulpe.

Le haut-fait de Greta d’Arc

La pucelle de Stockholm n’a pas fait couronner un roi : elle a initié un mouvement de grève scolaire tous les vendredi après-midi. En le 23 juillet de l’an de grâce 2019, elle n’a bouté hors de France que le bon sens.

Proposition de sondage sur un sondage. La question : « Préférez-vous commencer votre weekend le vendredi à midi ou aller en classe comme d’habitude ? », recueillerait-elle 100% de « oui » ou seulement 99% ?

La notoriété de la petite Greta est à l’aune de sa prouesse. Sans vouloir diminuer le mérite des jeunes militants, imaginons un syndicaliste qui proposerait aux salariés du monde entier une grève sans perte de salaire, chaque vendredi après-midi, pour protester contre la mort ou la maladie. Obtiendrait-il, lui aussi, un succès planétaire ? Ce n’est pas sûr.

La notoriété vient de l’écho donné par les médias à la gamine. Ils n’auraient pas la même indulgence béate pour un adulte, surtout s’il est instrumenté par un lobby qui déplaît à la gent journalistique.

Car il y a lobby et lobby, lobbies-bonbons et lobbies-KK : les premiers ont pour pseudonymes Associations et Syndicats et œuvrent dans le climat ou les migrants, les deuxièmes ont gardé leur nom d’origine et admettent qu’ils cherchent à « influencer directement ou indirectement l’élaboration, l’application ou l’interprétation de mesures législatives, normes, règlements et plus généralement, toute intervention ou décision des pouvoirs publics[3]. »

Mais, mais… N’est-ce pas très exactement ce à quoi s’occupent les associations et syndicats ? Pas du tout : il y a la même différence entre eux qu’entre « aveugles » et « non-voyants », vous voyez ?

Chacun son fonds de commerce et les vaches seront bien genrées

Si Greta a choisi le climat plutôt que la mort ou la maladie, ou si on l’a choisi pour elle, c’est d’abord parce que les intérêts financiers sont considérables et le domaine de la lutte impénétrable.

L’environnement, c’est comme le conflit israélo-palestinien : tout le monde a un avis dessus, surtout ceux qui n’y connaissent rien et qui sont, plus que les autres, réticents à s’informer des faits, car moins on en sait, plus il est facile de délimiter le noir du blanc et d’éliminer le gris. Quoique, en l’espèce, on constate plutôt une élimination des blancs, mais ce n’est pas le sujet.

L’avantage de cette mobilisation planétaire sur un danger auquel nul ne peut rien, mais qui touche chacun, c’est que l’injonction sert d’action. Greta parcourt les scènes médiatiques en ordonnant « d’agir pour sauver le climat », son âge lui tenant lieu de légitimité, et tous ceux qu’elles tancent font semblant de croire que c’est son injonction elle-même qui obtiendra le résultat magique escompté.

Si la pathétique petite jeune fille avait été manipulée par un lobby d’entreprises de pompes funèbres ou de laboratoires pharmaceutiques, pour exiger des pouvoirs publics qu’ils d’éradiquent la mort et la maladie, il y a de grandes chances qu’on ne leur accorde pas des sommes astronomiques sans leur demander des résultats concrets.

Il semble que se faire gronder par la petite Greta tienne lieu aux politiques de certificat médical pour les dispenser de réfléchir à « comment modifier les cycles du soleil ». Quant à imaginer plutôt des moyens pour adapter la vie humaine à ce changement climatique inévitable, faut pas prendre les élus du bon Jupiter pour des canards sauvages !

Le sexe des anges

À force de négliger les solutions nécessaires et de babiller sans interruption sur des problèmes réels, mais inaccessibles à l’influence humaine, on en oublie le sens des mots. Réchauffement climatique est devenu changement climatique, puis transition écologique, sans que les slogans à leurs sujets évoluent d’un poil.

Il en va de même pour l’origine de l’expression « le sexe des anges ».

Non que le sens des mots eux-mêmes soit abscons, mais l’expression a perdu de son actualité avec l’affaiblissement du christianisme d’une part et, de l’autre, les efforts pédagogiques pour discréditer l’Histoire, afin de faire ingérer des couleuvres par les citoyens de façon indolore.

Pourtant, l’épisode historique est d’une actualité criante.

Cela s’est passé à Constantinople, née Byzance-la-grecque vers 670 avant J-C et ainsi rebaptisée lors de sa conquête par l’empereur Constantin, en 330 de notre ère. La cité prospéra pendant plus d’un millénaire, jusqu’à ce que les Turcs s’en emparent, la débaptisent et la renomment Istanbul, en la rattachant à l’Empire Ottoman. Leur méthode était éprouvée : ils avaient déjà conquis, grâce à elle, une grande partie du Moyen-Orient, jusqu’aux frontières méridionales de l’Europe.

C’est au cours de cette conquête de Constantinople par les Arabes, précisément pendant le siège de la ville, le 29 mai 1453, que les dignitaires catholiques constantinopolitains avaient choisi de se réunir en conclave pour discuter d’un sujet presque aussi fondamental que l’écriture inclusive : le sexe des anges.

Querelle byzantine

Ceux qui ont étudié l’Histoire en cachette savent que, pendant cette « querelle byzantine » (eh oui, c’est aussi l’origine de cette expression !), les Turcs eurent beau jeu de s’emparer de Constantinople et de soumettre les chrétiens à leur sharia.

Aujourd’hui, le conclave sur le sexe des anges a mué en d’innombrables commissions de fonctionnaires, chargées de distribuer des subventions somptuaires aux amis des amis. Évidemment, les prébendes ont une condition : il faut réussir à caser « changement climatique » ou « transition écologique » dans le titre de la recherche proposée sur « L’évolution du poker à travers les âges », « L’enrichissement de la langue française grâce aux apports de mots d’une seule syllabe dérivés de l’arabe » ou « La nécessité d’instituer un quota de héros originaires de la diversité dans l’enseignement de l’histoire du quatorzième arrondissement ».

De quoi Greta Thunberg est-elle le nom ? Hypothèses.

  1. Si certains scientifiques ne sont pas aussi obtus que leur consensus officiel le laisse apparaître, alors ils savent l’homme impuissant à influer, autrement qu’à la marge, sur le changement climatique. Comme cette impuissance est inavouable en regard des rodomontades officielles, qui affirment que la création d’un Éco-épluchures et/ou d’un Éco-rognures d’ongles permettront de réguler durablement le changement climatique, ces scientifiques font semblant d’y croire.
    Appelons cette hypothèse Greta Coué de la Méthode.
  2. Si d’autres scientifiques, n’ayant pas enfanté de progéniture, ne se préoccupent pas de l’avenir de la planète, ils peuvent cependant estimer qu’une subvention, des interviews télévisées et des médailles d’honneur sont toujours bonnes à prendre. Ils postulent alors en utilisant les mots magiques et espèrent que cela fera peut-être avancer un autre schmilblick au passage.
    Appelons cette hypothèse Greta de La Bourse et l’Avis Béni-Oui-Oui.
  3. Si, par ailleurs, le pékin moyen[4] lit les avis des spécialistes boycottés par les médias mainstream, il se rendra donc compte que le changement climatique est un danger certain pour la pérennité de l’espèce humaine et qu’il est urgent de trouver des solutions technologiques pour sa survie (habitat, culture, sources d’énergie…)
    Si le pékin est assez astucieux pour avoir découvert le pot aux roses, il l’est aussi suffisamment pour avoir compris que les politiques préfèrent détourner l’attention des populations, plutôt que de se retrousser les manches.
    Appelons cette hypothèse Gret’As de Pique et Pique et Colegram.

Dis-moi qui tes hommes politiques vénèrent et je te dirai combien il reste de temps à ta civilisation.

Hollande a duré ce que durent les Leonarda et les Théo. Pauvre Macron, dont la princesse est une Greta au petit poids ! CA♦

Cécile Attal, MABATIM.INFO

[1] La scissiparité du lycée ne s’étant pas encore produite, on y était élève de la 6ème à la Terminale.
[2] Oui, c’est fait exprès : cela s’appelle un (mauvais) jeu de mots.
[3] Définition de Franck Farnel (Le lobbying)
stylo-plume attc[4] Moyen = ni encarté socialiste ni titulaire d’un doctorat de troisième cycle en climatologie.

3 commentaires

  1. Greta est un prénom Poe certains d’ Origine grecque et pour d’autre Persane
    Qui signifie « Perle » Ça lui va bien , elle qui en enfile tellement

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  2. Superbe. Cécile, vous avez, autant que votre collègue Liliane, le sens de la formule qui tue les khons. Vous aussi devriez collecter vos écrits plein d’alacrité en un livre que nous pourrions offrir à l’occasion.

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  3. Dans quel monde nous vivons ,celui des imposteurs et des incompétents !
    Fort heureusement ,j ai quitte la planète France ,ce qui l en reste ,pour un pays où les interrogations conduisent a la recherche , c est du concret .
    Les intelligents diplômes de mai 68 ,tiennent encore le haut du pavé ,mais les réalistes ,les on n a pas le choix , ont encore le dessus ,et font avancer le shmilblic .
    Ce pays est….( Il n y a pas de pétrole ) ,sans intérêt…

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