Source : News1
2 avril 2020
L’Iran craint que le président Trump ne profite de l’épidémie du corona, pour lancer une attaque généralisée contre les milices pro iraniennes en Irak. Toutefois, les militaires américains ont exprimé leur inquiétude qu’une telle attaque ne provoque une guerre généralisée avec Iran. En revanche, certains responsables arabes estiment que les frappes aériennes américaines actuelles seraient faites uniquement dans un but dissuasif.
Adnan-a-Zarafi, premier ministre irakien, poursuit ses efforts pour former un gouvernement qui reçoive l’agrément du parlement, mais il rencontre des difficultés à cause de l’épidémie et le couvre-feu instaurés à Bagdad. Les consultations en vue de la formation du gouvernement se déroulent en présence de médecins et les participants arborent des masques de protection. Il ne lui reste plus que deux semaines pour présenter le gouvernement au Parlement. Par ailleurs, Adnan-a-Zarafi considère que l’affrontement américano-iranien impacte négativement Irak.
Les tensions américano-iraniennes continuent d’augmenter. Les milices pro iraniennes intensifient leurs attaques contre les bases américaines en Irak. Les analystes du monde arabe considèrent que le président Trump envisage sérieusement de profiter de la pandémie du corona, qui handicape l’Iran, pour frapper la milice chiite « Al Hashad a Shabi » qui s’avère être la plus agressive contre l’armée américaine en Irak. Après la liquidation de Kassem Suleimani, cette milice pro iranienne a attaqué, pour se venger, la base américaine à Tadgi, où deux soldats et un civil britannique sont morts.
Cette évaluation est basée sur une série de changements apportés par l’armée américaine à son dispositif en Irak, au cours des dernières semaines, ainsi que sur un rapport paru dans le « New York Times » du 27 mars. Ce rapport indique que le Pentagone a ordonné au commandement militaire de se préparer à une éventuelle escalade des affrontements en Irak, et, précisément, de se préparer à détruire la milice pro-iranienne qui menace l’armée américaine d’attaques meurtrières.
Toutefois, les officiers supérieurs américains ont averti qu’une telle opération pourrait entraîner une guerre ouverte avec l’Iran. Ceci obligerait les USA à l’envoi de milliers de militaires supplémentaires en Irak. Les militaires américains ont informé le secrétaire d’État Mike Pompéo et le conseiller à la sécurité Robert O’Bryan, que l’objectif principal qui jusqu’à maintenant était le soutien à l’armée irakienne et la défense contre EI, devra être modifié en objectif d’attaque, ce qui suppose une augmentation importante des budgets militaires.
La semaine dernière, la Brigade du Hezbollah basée en Irak a déclaré disposer d’informations (collectées par la sécurité irakienne) sur des activités américaines suspectes. Il s’agirait d’un plan américain de coup d’État en Irak. Il consisterait en la prise de contrôle de bases de l’armée irakienne. Le Hezbollah a menacé qu’en pareil cas, il répondrait en attaquant les infrastructures militaires, sécuritaires et économiques américaines en Irak.
Le 26 mars, le journal Rai Al-Youm a rapporté que dans les bases américaines on a remarqué d’importants mouvements nocturnes. En fait, l’armée américaine a déployé des batteries Patriot pour se protéger des attaques à la roquette effectuées par des « proxis » iraniens. Le journal Al Qutz al-Arabi rapporte le 31 mars, que les milices pro-iraniennes se mobilisent et « battent le rappel des troupes ». L’Iran, de son coté, affiche un total mépris quant aux informations faisant état d’attaque américaine imminente contre les milices chiites irakiennes. Le chef de la direction politique des Gardiens de la révolution Yadallah Jawani, a déclaré à l’agence de presse Tassnim le 30 mars, que les menaces américaines étaient une guerre psychologique. Il a rajouté que les Etats-Unis subiraient une grande défaite et qu’un de leurs buts était d’influencer l’élection du nouveau Premier ministre irakien.
Malgré l’épidémie de Corona, qui frappe sévèrement les États-Unis, le président Trump n’a pas passé sous silence les attaques de l’Iran par le biais de ses « proxis ». Toutefois, l’administration américaine a montré une certaine bonne volonté en vue d’examiner la situation d’Iran. Le ministre des Affaires étrangères Mike Pompeo a déclaré que les États-Unis envisageraient éventuellement d’assouplir les sanctions contre l’Iran en raison du déclenchement de l’épidémie de Corona. Les observateurs se posent la question de savoir si les USA ne joueraient pas le jeu de la carotte et du bâton.
D’un autre côté, du fait de la désastreuse gestion, par les ayatollahs, de la pandémie corona, des mouvements populaires de protestation pourraient être déclenchés, ce qui occuperaient les Iraniens en interne et donneraient aux Américains une opportunité tactique d’attaquer les milices chiites iraqiennes. Il faut souligner que malgré de graves problèmes internes, Iran a fait parvenir à ses proxis en Irak, des équipements et des missiles de précision en vue d’attaquer les américains.
En Irak, stationnent 5000 soldats américains. Vu la situation interne iraqienne, les américains ne pourront pas, comme le demande le président Trump, réduire leur présence militaire dans le pays. EG♦
Édouard Gris, MABATIM.INFO
Traduction et adaptation