La jalousie divine ou la qin’ah (קנאה)

קנאה.jpgLe rôle que l’on donne à Dieu, dans nos sociétés occupe la pensée de notre seul bonheur. Que survienne une difficulté, une catastrophe, on se questionne sur la réalité d’un « Bon Dieu ». Dieu est souvent vu docile à nos souhaits et « d’utilité publique ». Mais est-ce là l’image dans L’Écriture ?

La Bible affirme que Dieu est jaloux. Est-ce un « Anthropomorphisme » ? Pourquoi ?

La qin’ah (jalousie), en hébreu, qui est la langue majoritaire du premier testament (je dis premier Testament, car j’ai l’opinion que le second n’annule pas les prérogatives du premier à l’égard des Juifs et qu’il a tout son propos pour les chrétiens).

La qin’ah, en hébreu donc, signifie à l’origine « un embrasement » en image de la couleur produite sur le visage lors d’une forte émotion. On y voit « l’ardeur et le zèle » également. Je travaille malheureusement, avec un texte interligné, des dicos et concordances, car je ne possède pas l’hébreu, ou si peu. Je déchiffre lentement un texte.

Toutefois, je veux comprendre et dégager le terme dans son contexte littéraire et historique pour saisir le sens biblique de cette jalousie de Dieu. Il n’est pas correct de déterminer à l’avance, de façon rigide, le sens d’un mot et de l’imposer à un texte. Je vais ignorer j’en suis conscient, bien des précautions utilisées par les théologiens à l’étude d’un passage biblique. À l’intérieur d’un texte, les termes retentissent les uns sur les autres et un jeu de relations s’établit qui en précise la signification puis, un passage n’est pas à isoler d’un autre, qui le précède ou qui le suit, et notre interprétation doit se rapprocher de l’ensemble du message biblique.

C’est à partir de la notion d’« Alliance » entre Dieu et son peuple, Israël (si, si j’insiste, je suis chrétien, mais le peuple de Dieu c’est d’abord Israël). Karl Barth ne disait-il pas que « La Bible… est un livre juif. On ne peut la lire ou l’expliquer si on n’est pas prêt à devenir juif parmi les Juifs » ? Et Jésus proclame solennellement à la Samaritaine : « Le salut vient des juifs » (Jean 4,22). Puis, Paul l’apôtre : « Dieu aurait-Il rejeté son peuple ? Certainement pas… Israël est comme un olivier, si la racine est sainte, les branches le sont aussi… tandis que toi, olivier sauvage (les païens), tu as été greffé parmi les branches de l’olivier pour avoir part avec elles à la richesse de la racine, ne va pas faire le fier ! Ce n’est pas toi qui portes la racine, mais c’est la racine qui te porte » Romains 11.

Dès sa mise par écrit, la Torah de Moïse est considérée comme document inspiré. Je souhaite rester à l’écoute de ce Livre sans conclusion vers une dogmatique préconçue.

Je cherche donc les références claires qui contiennent la Qin’ah divine et qui traitent de notre sujet.

Il y a d’abord Exode 20,4-5 :

« Tu ne te fera pas d’idole… tu ne te prosterneras pas devant elles et tu ne les adoreras pas car Moi, L’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux… »

Si la Révélation est progressive, il est erroné de prétendre que le Dieu du premier Testament est un Dieu terrible, cruel et menaçant et que le second Testament décrit un Dieu-amour. Mais bon, il y a les aprioris de ceux du deuxième Testament qui se veulent « le nouvel Israël ».

Moïse convoque le peuple, sorti de l’esclavage en Égypte et Dieu donne les dix mots (les dix commandements) qui rendent le peuple libre puis ce Dieu libérateur dit être jaloux.

« Je suis l’Éternel qui vous a libérés ». Il s’agit d’un accord conclu entre deux parties consentantes. Le peuple a dit : « Tout ce que l’Éternel dit, nous le ferons » et Moïse rapporte cet engagement à Dieu ; le peuple a eu son mot à dire dans la conclusion de l’accord. Le Dieu de L’Écriture ne ravit pas à l’homme sa liberté de choix ni sa responsabilité ; liberté et dignité humaines sont caractéristiques de l’Écriture Sainte. Bien sûr, il est possible d’utiliser les propos du serpent en Eden : « Dieu a-t-il réellement dit ? … » et introduire le soupçon en inversant l’intention divine. Et le mensonge s’impose comme une évidence.

Les termes utilisés dans le texte signifient davantage qu’un accord légal entre les deux parties ; ils expriment un lien d’amitié, de bienveillance.

Le premier mot des Dix Paroles est « Je ». Quelqu’un a proposé de traduire la première Parole par : « Je est l’Éternel ton Dieu qui t’a fait sortir d’Égypte, de l’enfermement servile » et ce « Je » fait ensuite place au « Tu ». Deux personnes sont posées l’une face à l’autre.

La Qin’ah ici est liée à la Sainteté de Dieu qui veut protéger le peuple des craintes superstitieuses qui hantaient les arbres, les collines ou les plaines… des dieux qu’il fallait satisfaire, souvent de manière épouvantable… En réalité, tous les dieux malfaisants ont disparu ! Le Dieu qui a arraché ce peuple de l’esclavage veille jalousement à ce que celui-ci reste libre et partage avec le monde ce qu’il a reçu. Et nous verrons qu’Il dressera sa Qin’ah contre tout ce qui menacera son œuvre.

Nous retrouvons l’expression en Exode 34,14, en Nombres 25,10-11, en Deutéronome 4,23-25, puis 5,8-10 et 6,12-15.

Ces passages rappellent l’engagement d’Exode 20 et de l’engagement de la Jalousie de Dieu lors de périodes de désobéissance. Ici, en Dt. 6,12-15, nous avons ce rappel :

« Garde-toi bien d’oublier L’Éternel qui t’a fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude, c’est L’Éternel ton Dieu que tu vénéreras, Lui auquel tu rendras culte et en son Nom que tu prêteras serments. Ne suivez pas d’autres dieux, parmi ceux des peuples vous entourant. Car L’Éternel ton Dieu, en ton sein, est un Dieu jaloux : veille à ce que la colère de L’Éternel ton Dieu n’éclate pas contre toi : Il t’éliminerait de la surface de la terre. »

« L’option de foi qu’a choisie Israël est son secret, son moteur, son passé et son avenir. »
(Léon Rozenbaum).

Si Israël suit les mœurs des autres nations, il n’existe plus. Les juifs restent fidèles à leurs fondamentaux, à leur éthique biblique, au risque de disparaître s’ils se comportent comme les autres nations, et ils s’y obstinent depuis des millénaires car ils y trouvent, consciemment ou non, leur légitimité. Durant des millénaires ce peuple a survécu en affrontant les plus effroyables persécutions et le mépris des autres. À notre époque, encore, les Juifs ont pu survivre à la pire barbarie humaine de tous les temps. Et quoiqu’ils doivent affronter aujourd’hui encore le même masque de haine ils restent eux-mêmes car leur texte leur dit notamment d’aimer leurs ennemis (Israël, ennemi juré de la Syrie, accueille discrètement dans ses hôpitaux des blessés syriens). Et ce pays, avec ses dix mots, scandalise les autres peuples qui veulent lui imputer des pratiques contraires aux agissements réels… jusqu’à être étonné d’entendre un avis positif. Israël, après les juifs, n’est pas très aimé, il est présenté comme un État criminel bien que les Juifs aient servi au développement éthique de l’humanité, particulièrement de nos sociétés occidentales.

Nous sommes la moisson de ses semailles anciennes et quoi qu’on cherche à imputer, à ce peuple, il est le garant de cette moisson. Nous peinons, en réalité, à leur pardonner nos pogroms, camps d’exterminations et autres. Nous peinons à accepter ce qui égratigne notre haute valeur morale et cultivons des ressentiments (le ressenti-ment) négatifs. Par notre mépris des Juifs, nous nous accusons nous-même. On accuse Israël de raciste pour cacher notre propre racisme.

Après de sombres années, nous avons espéré et construit le sens de l’universalité, le sens de la fraternité de chaque être humain. Lorsque l’on rappelle cela, c’est au détriment des Juifs. L’antisémitisme est l’indicateur le plus sûr d’un processus de décomposition de la santé d’une société.

« Une idéologie antisémite n’est pas une erreur intellectuelle, due à l’ignorance, à l’étourderie ou à la bêtise ; c’est une passion qu’on habille intellectuellement comme on peut, c’est à dire que non seulement elle est fausse, mais qu’elle n’est même pas plausible de la part de celui qui l’exprime… »
Francis Kaplan dans ‘La passion antisémite habillée par ses idéologues’ (Le Félin).

Dans le texte qui a fondé Israël, la Torah, personnellement, je trouve une « réelle présence » dans ce document qui est également bien attesté par les manuscrits de la Mer Morte et daté de quelques 200 ans avant l’ère chrétienne. On y trouve de nombreux témoignages du livre d’Esaïe, quelques 200 ans avant l’ère chrétienne et l’exil d’Israël voici ce qu’annonce Esaïe :

« A-t-on jamais entendu dire, a-t-on jamais vu chose pareille ? Un pays naît-il en un seul jour ? Une nation naît-elle d’un seul coup ? C’est pourtant le cas de Sion »
(Esaïe 66:8).

Ézéchiel dit de même : « Transmets-leur donc cette promesse que Je leur fais, Moi, Le Seigneur Dieu : Je vous rassemblerai hors des peuples dans lesquels Je vous ai dispersés et Je vous rendrai le pays d’Israël ». (Ézéchiel 11:17). Il ajoute encore : « Je vous conduirai dans le pays d’Israël, que J’avais promis de donner à vos ancêtres » (20:42). Il poursuit : « Après vous avoir retirés du milieu des peuples et des pays où vous vous trouvez, Je vous rassemblerai et vous ramènerai dans votre patrie… Vous pourrez habiter dans le pays que J’ai donné à vos ancêtres ; vous serez mon peuple et Je serai votre Dieu. » (36:24, 28).

Ce ne sont pas les seuls textes prophétiques qui annoncent le rétablissement d’Israël sur sa terre ancestrale, il y en a d’autres. Ce qui retient mon attention c’est qu’après 4000 ans d’existence et 2000 ans d’exil, le peuple Juif est revenu sur sa propre terre ! Jamais dans l’histoire des nations et des civilisations antiques cela ne s’est vu ! On ne verra jamais la civilisation de l’Égypte antique, et d’autres civilisations antiques refaire surface ! On n’a jamais vu et on ne reverra jamais les Hittites, les Assyriens, les Mèdes, les Phéniciens, les Scythes, les Sumériens, les Séleucides, etc., etc., refaire surface, se reconstituer et revenir sur leur propre terre, avec leur langue ancienne. Seul le peuple hébreu, a traversé les siècles et est de retour sur sa terre ancestrale et se reconstitue à partir des Juifs issus de plus de cent nations !

Je vous cite Zacharie cette fois : « … En ce temps-là, Je ferai de Jérusalem un bloc de pierre impossible à soulever par les peuples. Ceux qui essaieront se blesseront… (12:3).

La jalousie du Dieu qui a fait sortir Israël de la maison de servitude veille sur son œuvre.

Les passages suivants confirment, l’engagement du Dieu Sauveur.

Deutéronome 29,19, 32,16 et 21, Josué 24,19.

On peut être tenté d’accabler le peuple juif, ou Israël, mais cet épisode reflète une image pâle de ce que nous sommes chacun dans le monde tant politique que religieux.

Ésaïe 26,11-13.

Voici Esaïe, dont un rouleau, daté de plus de 120 ans avant notre ère a été mis à jour dans les grottes de Qumram. Le texte est très proche de celui de notre Bible.

« Éternel, ta main est levée, Ô Seigneur, ils ne l’ont pas aperçue. Ils verront le zèle (qin’ah) que Tu déploies pour ton peuple et seront couverts de confusion. Le feu dévorera tes ennemis. Fonde la paix parmi nous, Éternel, car tout ce que nous faisons, c’est Toi qui l’accomplis pour nous ! Ô Éternel notre Dieu, d’autres maîtres que Toi ont dominé sur nous : grâce à Toi, c’est Ton Nom seul que nous invoquons ».

Pour parvenir à la paix et à l’abondance, tous les secours cherchés auprès des grandes puissances voisines, auprès des magiciens ou même auprès de ses propres ressources sont vains. Esaïe a lancé des sentences de jugement sur tous les peuples de la terre (13,5). Tous les pays et toutes les classes de leur société seront atteints et Le Seigneur explique : « La terre est polluée sous ses habitants car ils ont transgressé les lois, passé outre à la règle, rompu l’Alliance perpétuelle. Voilà pourquoi la malédiction a dévoré la terre… (version Osty 24,5-6). Alors, rappelant Ex 24,9-11 où l’Alliance était symboliquement acceptée sur la montagne de Dieu par un repas du peuple en la personne de ses anciens, Esaïe 24,23 montre l’Éternel régnant sur le mont Sion et à Jérusalem. Le chapitre 25 s’ouvre sur un cantique (1-13) du peuple qui s’est confié en l’Éternel pour son salut. Le monde, lui, dans son orgueil, se confie en lui-même et est confronté à sa ruine. Honnête Israël reconnaît aussi avoir été loin de la face de l’Éternel et n’avoir enfanté que du vent (v. 17-18) et Israël trouve sa sécurité à l’intérieur même de son salut non par ses œuvres, qui se révèlent être souvent infidèles mais par la confiance en Son Dieu Libérateur et Sauveur. Dans ce contexte de jugement, la jalousie divine traduira l’ardeur de Dieu dans une lutte contre ce qui n’est pas sa propre cause. La jalousie de Dieu est à la fois « un feu qui consume ses ennemis » et le zèle divin à salut pour son peuple.

Esaïe 37,30-32 (II Rois 19,31)

Les chapitres 36 et 37 rapportent le rôle d’Ésaïe en des heures critiques du royaume de Juda. Nous retrouvons cet épisode en II Rois 19 et en II Chroniques 32. Le roi précédent, Achaz, apostat, a fait installer un autel assyrien dans le Temple à Jérusalem. Ézéchias lui, s’est attaché à l’Éternel et s’est révolté contre le roi d’Assyrie en s’affranchissant. Ézéchias a réparé le Temple, rétabli le culte et la fête de Pâque (II Chr. 29-30). Ce rétablissement du culte est une révolte contre l’Assyrie qui fait campagne contre lui. En présence de la puissance de l’adversaire, Ézéchias paye une amende. Ceci est confirmé aux anales de Sanchérib. Dans un deuxième temps, Sanchérib envoya son représentant avec un détachement impressionnant pour entreprendre une guerre de dissuasion en allant jusqu’à se moquer du Dieu d’Israël (II Rois 18, 28-37). Mis au courant Esaïe méprise le mobile orgueilleux du roi d’Assyrie. Ici, Ézéchias a engagé la gloire de Dieu sauveur de son peuple suit alors l’extermination du camp assyrien.

Esaïe 42,13 (ardeur = qin’ah).

Israël en tant que peuple élu est le serviteur choisi par Dieu pour le glorifier parmi les nations (44,1-2,21 ; 45,4 ; 48,20 ; 49,3, 49,5-7 ; 52,13 ; 53,12).

Depuis le chapitre 40 le contexte donne essentiellement la grandeur unique de l’Éternel et sa fidélité à sa parole et à ses promesses. Il annonce qu’Il va délivrer son peuple et le ramener dans son pays. L’action jalouse de Dieu accomplit d’abord l’œuvre du salut et s’attaque ensuite à tout ce qui empêche son peuple d’y accéder.

Esaïe 59,15-19

L’image d’Israël est vue comme étant un lieu de corruption, image de notre nature, le lot commun à chacun de nous (56,9-15). Pays dévasté (63,7 à 64,12) que Dieu délivrera pour en faire une « couronne de beauté ». Les chapitres finaux décrivent l’accueil que Dieu fera aux étrangers, qui mettent leur confiance en Lui. Après la mise en évidence de l’état de corruption naturelle, l’homme est sauvé grâce à l’intervention de Dieu car l’homme ne peut changer sa nature. « C’est Moi qui suis l’Éternel, et hors Moi, il n’y a pas de sauveur. C’est Moi qui ai annoncé, sauvé, prédit, ce n’est point parmi vous un dieu étranger » (Es. 43,11-12).

Esaïe 63,15

Le peuple s’est souvenu de l’œuvre de son Dieu qui les conduisit « pour se faire un Nom glorieux ». C’est alors qu’intervient l’argument qui compose notre passage : « Regarde du ciel et vois… où est Ton zèle (qin’ah) et Ta puissance ? » Esaïe présente alors leur triste situation en s’écriant pour conclure : « Oh ! si Tu déchirais les cieux et si Tu descendais ! » (v. 19b). Ce souhait traduit une attente messianique. Esaïe veut éveiller la jalousie de Dieu en évoquant Son œuvre encore inachevée.

Je partage par l’étude cette notion biblique qui a souvent été présente lors de mes méditations sur l’ordre du monde. Non pas dans mes pensées, suite à l’épidémie actuelle, mais à l’écoute de nos médias qui fustigent Israël à l’image des déclarations de nos politiques européens de l’ONU… Des chaînes publiques présentent des « documentaires », jusqu’à l’UNESCO, réécrivent l’histoire juive et celle d’Israël en taisant la réalité et présentant un contexte mensonger en inversant la réalité sans que personne ne sourcille. Il y a une israélisation globale du discours antisémite.

« La mise en accusation quasi-planétaire d’Israël est moins le résultat de la propagande palestino-islamiste, qu’un effet du fonctionnement du système médiatique. La condamnation unanime d’Israël, indépendamment de toute analyse des faits, témoigne d’abord du mode de formation et de diffusion de l’information journalistique… »
Pierre-André Taguieff.

Pierre Lurçat : « Pourquoi les médias mentent-ils sur Israël?: « Ainsi, au lendemain de l’assassinat à Hébron par un sniper palestinien de la petite Shalhevet Pass, bébé juif âgée d’à peine 1 an, le 26 mars 2001, la journaliste Catherine Dupeyron publiait dans le quotidien français Le Monde un article intitulé “Obsèques de la haine à Hébron pour la petite Shalhevet Pass” ».

La haine, comme on le comprenait en lisant l’article, n’était pas celle, bien avérée, des Palestiniens tueurs d’enfants juifs, mais celle, tout à fait imaginaire et supputée, des habitants juifs de Hébron, la ville des Patriarches, que la correspondante du Monde décrivait ainsi : « ville qui compte dix mille Palestiniens et près de quatre cent cinquante juifs radicaux ».

La Psychologue, linguiste et professeure en sciences cognitives à l’Université technique de Berlin, Monica Schwarz-Friesel est l’une des spécialistes les plus reconnues sur l’antisémitisme à la fois dans les publications universitaires et dans les médias allemands. Dans ses nombreux travaux écrits, elle analyse et expose les nouvelles manifestations qui incarnent dorénavant les vieux sentiments antisémites – déguisés mais bien réels – et qui emploient une grande partie de la même haine anti-juive qui a enveloppé le discours européen à travers les années, même si l’antisémitisme a été officiellement déclaré hors-la-loi. Elle apporte la preuve que les récents tropes anti-israéliens diabolisant l’État juif sont en définitive le nouvel habillage d’anciens sentiments antisémites qui n’ont cessé de nous accompagner depuis deux millénaires… « Dénigrer collectivement les Juifs en tant que peuple coupable, cette déclaration est clairement antisémite. Assimiler les Juifs et les nazis participe également à évoquer l’inversion agressé-agresseur.

Une calomnie injustifiée d’Israël, qui, sans apporter aucune preuve, excepté le récit d’un Palestinien rencontré au hasard sur un bateau, est diffamé en tant que régime qui conduirait une persécution et des meurtres similaires à celle et ceux perpétrés par les Nazis à l’encontre de citoyens et de minorités religieuses. Tout cela sert pour justifier une condamnation de tous les Juifs, qu’ils soient ou non Israéliens. ».

Pour apprécier à sa juste valeur la nation d’Israël, nous ne devons pas nous arrêter aux considérations des politiques actuelles. Seigneur, j’ai tenté à d’autres moments d’avertir :

« Éternel, ta main est levée, ils ne l’on pas aperçue. Ils verront le zèle (qin’ah) que Tu déploies pour ton peuple ! » (Ésaïe 26,11-13).

« Quelle sorte de créature unique est-elle celle que les dirigeants de toutes les nations ont disgraciée et broyée et expulsée et détruite, persécutée, brûlée et noyée, et qui en dépit de leur colère et de leur furie, continue de vivre et de prospérer ? Le Juif est le symbole de l’éternité… Il est celui qui détient depuis si longtemps le message prophétique et l’a transmis à l’humanité. »
Léon Tolstoï, Qu’est-ce qu’un juif ?

CR

Yod (Lalou) raycChristian Rayet, MABATIM.INFO

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2 commentaires

  1. Merci pour cette savante exégèse. Petite remarque d’un novice : Dans la paracha de l’exode que vous citez en premier (Yitro), je lis littéralement : « .. Je suis l ‘Eternel ton Dieu, un Dieu jaloux (qin’ah-קנא׳) qui se souvient du méfait des pères sur les enfants.. ». J’ai consulté mon petit dictionnaire d’hébreu moderne et je trouve : Jaloux s’écrit קנא׳, et Zélateur de même. Le Dieu « jaloux » est le dieu zélateur, attentif, dévoué. Une toute autre figure que celle d’un dieu féroce et narcissique. Isaïe, que vous citez, lui donne bien ce sens de Dieu zélateur.
    Merci encore pour ce travail que je n’oserais qualifier de bénédictin.
    Marc

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  2. Ne vous y trompez pas, tout au long de son texte fondateur Israël se valorise peu, inversement à ce que les autres nations peignent sur leurs murs, sculptent, construisent pour la gloire… et inventent leur histoire. Israël, encore aujourd’hui, ne se glorifie pas, ne se grandi pas, mais reste vrai, honnête. Je retiens, entre-autre de Jean-Claude Milner (PENSER LE CORONAVIRUS): « l’humanité aura besoin (de ses mythes) pour continuer à contempler l’autoportrait que ses actes lui peignent. C’est en quelque sorte le masque qu’elle a besoin de brandir pour s’imaginer différente de ce qu’elle voit d’elle-même »…

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