Les oppositions binaires se suivent…

Il y a eu les nobles et les gueux, le communisme et le capitalisme, la droite et la gauche, le Nord et le Sud, l’occident et l’islam… Aujourd’hui vient le schisme de minorités qui s’agrègent contre la majorité, toutes s’investissant de la possession exclusive d’une vérité et d’une justice indéfinies, que nul recours à des critères objectifs ne vient départager.

Les options définissant les minorités se miniaturisent et chacune accentue les TOCs de ses membres en les élevant au rang de dogmes.

De même que l’obsessionnel de base se lave les mains, puis lave le savon avant ses mains, puis la serviette avant le savon, le défenseur des singularités sexuelles défend les gays et lesbiennes, puis les binaires (qui ne sont ni l’un ni l’autre) puis les transgenres et il finit avec un acronyme que même les défendus ne savent plus déchiffrer : LGBTTQQIAAP : lesbiennes, gay, bisexuels, transgenres, transsexuels (différents des transgenres ?), queer (différents de gays ?), questionnants (qui se questionnent sur leur sexualité), intersexe (???), asexués, alliés (alliés hétérosexuels de la cause), pan-sexuels (qui revendiquent une attirance pour n’importe quel genre. Quelle différence avec bisexuels ?)

Dans la même veine (au soja), les défenseurs des animaux commencent par s’opposer à ce qu’on les maltraite, puis à ce qu’on les mange, puis à ce qu’on établisse une hiérarchie entre eux et nous, puis… LM♦

Liliane Messika

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