
À l’appel du collectif #StopLoiSécuritéGlobale et d’autres collectifs engagés dans le cadre des mobilisations contre les lois « sécurité globale » et “séparatismes”, une manifestation nationale a eu lieu Place de la République le 30 janvier.
La loi sur la Sécurité Globale, comme on pouvait s’y attendre, rassemblait son petit monde place de la République. S’y joignaient les ulcérés par le projet de loi sur le « Séparatisme » (2647 amendements) destiné, en première intention, à lutter contre l’islam radical. Puisque globale il y a, sécurité doit y être tout autant et plus encore. Et qu’enfin épuisé et globalisé, le flic retombé en enfance salue le peuple définitivement maternel en agitant ses menues et charmantes menottes.
Oui-da. Un samedi comme les autres à un détail près : l’arrivée tant attendue de nouvelles doses de vaccin Pfizer, au Centre de vaccination improvisé de l’Hôpital Rothschild jouxtant la Mairie du 19ᵉ. C’est là que j’avais à conduire une amie handicapée pour se faire vacciner, un rendez-vous crucial avant nouvelle pénurie.
De la rue de Turenne à l’hôpital, rien de plus facile : 25 minutes d’après Google Maps. C’était sans compter la manif et les rues interdites ; c’était sans compter les ingénieuses chicanes hidalguiennes (vive le vélo, à bas l’auto) jalonnant le parcours : 2 h acrobatiques pour atteindre le but. Ça, c’est le plus, comme on dit, de la pratique de l’encombrement global parisien qui ne soulève aucune protestation des électeurs, ceux mêmes, qui à l’occasion crachent sur le poulet au bec trop dur.
Une question se pose sérieusement : Emmanuel Macron venait de déclarer :
« Les heures que nous vivons sont cruciales. Faisons tout pour freiner l’épidémie ensemble ».
Alors comment se fait-il que la réunion place de la République n’ait pas fait l’objet d’une interdiction motivée par le risque de contamination virale ? Une foule même petite de gens à touche-touche n’est-elle pas plus exposée au risque de contamination que les clients d’un café aux tables distancées au grand air ? Un théâtre n’est-il pas plus efficace pour protéger les spectateurs, selon les règles, que la police une foule avec ses provocateurs ?
Machiavel au secours. La « guerre » déclarée par Macron au coronavirus ne saurait s’accomplir sans fermeté et discernement dans l’invention. N’est pas Alexandre le Grand qui se contenterait de mettre son genou gauche à terre, face à l’ennemi, pour encaisser le choc. MN♦
Marc Nacht, MABATIM.INFO