
Lévi-Strauss ne s’est pas penché en premier lieu sur l’étude des mythes grecs, pourtant mis en évidence dans notre culture, mais s’est intéressé au monde sémitique. Le mot « mythe » exprime ici une vérité profonde et mystérieuse, au sujet de notre être. Ces textes peuvent être considérés comme des méditations pour une meilleure compréhension de soi.
Le texte biblique s’ouvre par la Genèse et la création de l’univers jusqu’à l’homme. Texte fondateur, dit-on, mais ce premier récit de la Bible laisse perplexes de nombreux lecteurs et je l’ai souvent négligé avec un petit sourire aux lèvres ; il me paraissait un peu naïf…
Dans la Genèse, donc, le Créateur crée l’humain, disons-le comme cela, et place celui-ci dans un jardin en Éden, lui donne des herbes, les légumes et la production des arbres pour nourriture, mais après ce don, il interdit l’accès à l’arbre à connaître bien et mal. Pourquoi donc mettre des limites ; placer un arbre et en même temps l’interdire, est-ce utile ?
La connaissance en question
Si l’on identifie l’arbre de la connaissance du bien et du mal à l’éveil de la connaissance et de la conscience humaine, une idée est rapidement induite ; celle que Dieu veut maintenir l’humanité dans un état de dépendance, d’état d’enfance, mais laisse-t-on un interdit à portée des enfants ? Ce Dieu créateur laisse l’impression d’être cruel à vouloir imposer la dépendance à sa création.
Dans ce jardin, un animal rusé et malicieux profite de la situation. Un animal – qui-parle, un serpent, irréel mais qui suscite le doute chez nos premiers parents ; une pensée qui rencontre ce néant, le désir de se libérer de cette pression arbitraire, nos aînés ont été séduits par la pensée de désobéir, de transgresser le commandement divin.
Divers auteurs, théologiens, philosophes, ou Marie Balmary psychanalyste, ont souligné que, je cite Marie Balmary :
« Dieu, en créant, n’utilise la première personne que lorsqu’il s’adresse à l’humain. Auparavant, il n’a pas dit : ‘’Je crée la lumière’’ mais ‘’Que soit la lumière’’. Cette parole nouvelle du Créateur arrive au moment où apparaît l’être avec lequel il peut communiquer. Lorsque Dieu parle, c’est qu’il y a des répondants. Le dieu de la Bible ne se comporte pas comme un parlant – tout-seul, un tout-parlant et une parole unique. Il ne se présente comme sujet qu’au moment où il a voulu d’autres avec lui ».
Pas de Tu sans JE et pas de JE sans TU.
Mais le diable, lui, appelé Satan ailleurs, que dit-il ? Il a reçu le nom de « Satan » qui veut dire adversaire. En opposition à la figure du Créateur, le diable est celui qui divise, il travaille à ce que jamais JE et TU ne se rencontrent. Il s’adresse à la femme mais ne se présente jamais lui-même comme sujet. Les sujets de ses phrases sont le Créateur, appelé « Élohim », et « Vous ». Il est l’adversaire du sujet, il intervient dans le but de brouiller l’accès à la première personne. Dès qu’il ouvre sa bouche irréelle, il supprime le TU et n’emploie que le pluriel. À la femme seule il dit VOUS, dans une langue où l’on ignore totalement le « vous » de politesse. En lui disant « Vous » il s’attaque à l’interdit adressé à toute l’humanité. La religion du serpent ne nous est pas inconnue. Il se confirme qu’elle est peut-être la plus répandue : Dieu se réserverait la toute-connaissance, les humains n’y doivent pas y prétendre. D’où la suite donnée par le serpent : introduire l’idée que seule la transgression peut donner à l’homme la gloire et sa puissance.
L’arbre de la connaissance du bien et du mal symboliserait un désir profond de l’humain : celui d’être en mesure de connaître tout et d’utiliser ce pouvoir de façon absolue.
Je fais une erreur en disant « humain », erreur que le texte biblique évite. Il n’y a qu’en Genèse justement que le Créateur fait l’humain, c’est-à-dire l’être humain, dans le sens de l’homme qu’il est possible d’être. Dans les autres cosmogonies le dieu crée l’homme, accompli. Marie Balmary dans Dieu n’a pas créé l’homme, insiste :
« Le terrien créé par Élohim, le Dieu de la Bible, est dit ‘’mâle et femelle’’. Il n’est pas écrit ‘’Homme et femme il les créa’’. L’humain est ici différencié seulement comme animal : mâle et femelle. Le dieu biblique a créé la possibilité de l’homme et de la femme. »
Le serpent poursuit : « Vous serez comme… Dieu ». Promettre un statut qu’ils ont déjà étant faits « en l’image d’Élohim », c’est nier ce qu’ils sont en leur promettant d’y atteindre. Si vous n’êtes pas tout, tout-connaissant, tout-puissant, vous n’êtes rien, dit le serpent. L’animal parlant, non réel, dit que seul ce qui est totalité existe. C’est le néant qui propose tout, insiste Marie Balmary elle poursuit :
« Le premier JE prononcé par un humain est un JE malheureux, craignant la voix de l’Autre, suite à la désobéissance ; il est un JE nu au sens de « dépouillé ».
JE est dès lors un homme qui se cache dans le jardin, il se cache en entendant le bruit de pas de Dieu et craignant la voix de Dieu. Adam est un JE qui se cache car désobéissant. Mais pourquoi cette conscience craintive se reconnaît nue et non heureuse alors qu’elle se serait libérée, éveillée ?
Le pari de Pascal
Je pense ici au philosophe Pascal et à son pari. Un pari c’est s’engager sans démonstration, et sans évidence. Le grand thème de Pascal est « Le Dieu caché ». Ce Dieu « caché » ne se comporterait-il pas de sorte parce que Adam se cache ? afin de ne pas « dépouiller » l’humain, l’humilier, lui enlever toute possibilité de rencontre, d’être présent l’un à l’autre, de le détruire finalement ? Le Dieu de la Bible, se cache aux yeux de Moïse dans un buisson ardent ; son Nom est un tétragramme, une vraie énigme, ce nom est plus proche du verbe que du substantif :
« Je suis celui qui est »
avec le sens aussi de
« Celui qui sera ».
Tout au long de la révélation le Dieu de la Bible se cache : « Éternel, pourquoi te caches-tu » (Ps10). « Seigneur, te cacheras-tu encore longtemps ? » (Ps89). « Tu es un Dieu qui se cache » constate le prophète Ésaïe (45:15).
Pascal était philosophe et chercheur, il n’a pas fait un discours argumenté, avec des preuves genre miracles, ou que sais-je encore. Pour emmener l’incrédule vers la foi, Pascal invite à parier. Un saut dans ce que l’on ne voit pas. Lorsque les légions romaines ont saccagé Jérusalem et son Temple, le général qui commandait les troupes s’est montré curieux ; quel est donc ce Dieu qui est à l’origine de l’histoire de ce peuple étonnant parmi les nations, peuple détruit, exilé, et toujours revenu pour se reconstruire, fait unique dans l’histoire humaine. De quel secret ce peuple s’est-il nourri ? Quel est ce Dieu qui a trempé un peuple qui résiste à la culture et aux dieux grecs et romains notamment. Le militaire veut savoir enfin ce qu’il y a dans le Saint des saints, lieu où réside ce Dieu fameux des Hébreux. Il écarte les tentures qui séparent le Saint des saints, geste qui terrifiait les grands prêtres lorsqu’ils devaient paraître devant Le Saint d’Israël et… Rien, le général ne découvre rien, sinon une table, un chandelier dans le lieu où Dieu organise le moyen de rencontrer et pardonner les fautes des hommes.
Depuis la Genèse, le Dieu d’Israël est caché pour garder à l’humain sa liberté qui est aussi sa possibilité d’évoluer dans son devenir. La liberté de l’homme est la condition de sa possibilité d’opter pour le bien ou le mal. L’homme, pour être responsable, doit être libre. La désobéissance sans liberté n’a pas de sens. Ah oui, l’arbre… au milieu du jardin.
Berdiaev dans son Esprit de Dostoïevski dit« sans liberté, Dieu seul serait responsable du mal ». Pour Dostoïevski, la liberté peut aboutir au bien et au mal et il ajoute :
« Si l’homme n’est que le reflet passif de son milieu social, s’il n’est pas une créature responsable, alors il n’y a pas d’homme et pas de Dieu, pas de liberté, pas de mal et pas de bien. »
La responsabilité de l’homme participe de sa dignité. L’homme n’est homme qu’étant intégralement responsable de ses actes. Berdiaev affirme : « L’humanitarisme irresponsable nie le mal… ». C’est donner peu de crédit à la nature humaine. Dostoïevski ne pense pas que le mal soit un moment du bien. Il l’a assez montré dans ses romans et notamment dans Les Démons. Le mal a sa propre force ontologique, il consume les âmes et les mène au néant. « Le consentement de soi au sein du mal est le signal de la perte », écrit Berdiaev. La figure de Raskolnikov prouve comme le dit Berdiaev que
« l’idée de Dieu est la seule idée surhumaine qui ne détruise pas l’homme… se lève l’image d’un monstre, l’image de l’homme qui veut être Dieu, du Surhomme en marche… Il n’y a, chez Nietzsche, ni Dieu ni homme, mais seulement ce Surhomme. Dieu et l’homme existent au contraire chez Dostoïevski. Dieu ne dévore pas l’homme, et l’homme ne disparaît pas en Dieu : il reste lui-même jusqu’à la fin et pour la consommation des siècles. »
Pour Dostoïevski, l’homme qui se divinise anéantit Dieu et, dans le même temps, anéantit l’homme.
La liberté de l’être humain est donc le signe de Dieu en l’homme, elle est également un danger et non pas seulement en tant que condition de possibilité du mal, car la liberté inconditionnelle aboutit à l’idée corruptrice de Surhomme. Vouloir la totalité, le tout.
Nous n’arrivons pas à sortir de cette époque ignoble où l’on espérait une nouvelle ère avec la venue du surhomme mais les récits relatant les horreurs des camps et l’extermination volontaire et systématique des juifs, tziganes, homosexuels, handicapés… a laissé l’Europe honteuse. Honte, car nous aurions aimé cacher à nous-mêmes et aux autres notre nudité, nous qui mettons si facilement en évidence « nos valeurs humanistes ».
Le récit d’Élie Wiesel « La Nuit » (1956) décrit une horrible descente aux enfers. D’horribles et de nombreux camps ont pour mission de tuer des nourrissons, les hommes et les femmes, les vieillards. Vision d’horreur, violences, avilissements, que nos cultures orgueilleuses ont laissé commettre, quelquefois avec complaisance. Quand le sujet, le JE et le TU disparaissent, l’histoire engendre Belsen et Auschwitz et l’homme prend un visage inhumain. Il se réjouit à réduire le Juif en savon et de le voir flotter, ou de le voir réduit en fumée après lui avoir détruit son caractère humain. Il n’y a plus de principe d’humanité. De Birkenau à Sobibor, ce qui a figure humaine a été « néantisé ». La Wehrmacht et la Gestapo ont distribué des extraits des écrits de Nietzsche.
Ce n’est pas l’histoire d’un massacre de plus dans l’histoire des hommes, mais une rupture avec ce que l’on pensait connaître des coutumes et traditions des sociétés humaines. On tue les yeux grands ouverts et l’on reproduit des horreurs sans discontinuer et on s’en réjouit !
Une photo réalisée à Babi Yar prise complaisamment par un soldat de la wermacht y laisse voir une colonne immense de personnes entourées de militaires armés aux côtés d’une grande fosse, un militaire au début de file, tire vers la nuque d’un vieil homme, une petite fille sera la suivante à tomber dans la fosse déjà fort comblée.
Babi Yar
Les 29 et 30 septembre 1941, à Kiev, 33 000 juifs de tous âges et des deux sexes sont tués au lieu-dit Babi Yar. Peu de batailles dans l’Histoire atteignent une telle intensité de mort en deux jours. La tragédie débute dix jours après l’entrée des troupes allemandes dans la capitale de l’Ukraine soviétique. Croyant à un départ vers un camp quelconque, les Juifs se présentent au lieu de convocation avec leurs valises et leurs papiers d’identité. Ils sont poussés entre deux haies de soldats, entraînés vers le bord du ravin et obligés de se dénuder. Certains sont massacrés à la mitrailleuse et tombent sur ceux qui les ont précédés. D’autres sont obligés de se coucher au fond du ravin sur les cadavres et sont abattus d’une balle. Beaucoup, qui n’ont été que blessés, gémissent pendant de longues heures avant que la nappe de corps ne soit recouverte de chaux.
Au cours des mois suivants, les autres juifs de Kiev vont être tués à leur tour et jetés dans le ravin, à raison de deux jours de tuerie par semaine. Au total, c’est plus de 90 000 personnes qui périront ainsi à Babi Yar. La population a été chargée de creuser un « fossé anti-char » mais la tuerie terminée on fait la fête ! Faire la fête ! Ces gens, qu’on assassine, sont affublés de noms qui n’en sont pas et que je ne prononce pas sans que ma langue n’en soit laissée paralysée. Il n’y a pas de place pour le TU et le JE responsable où est-il ? C’est un retour à l’animal. Le triomphe du serpent.
Lorsqu’on en vient à l’extermination de masse, pour la seule raison de la naissance, à cause de ce que ces personnes sont, et non pas font. On est bien en présence du mal absolu, un mal diabolique où il n’y a rien d’admirable. Ce génocide a ouvert une nouvelle page dans l’histoire humaine. La diabolisation du Juif est la certitude que ce peuple est « de trop sur la terre ».
Il a peut-être été dit que
« le nom de Dieu ne devrait plus jaillir de la bouche de l’homme »
car il est resté absent, caché mais ce sont les hommes qui avaient la main ; que serait-il advenu s’il était intervenu ? Ajouter au mal un totalitarisme divin !
L’antidote de cette horreur sans nom est le Juif dont son humanisme, instruit par ses textes fondamentaux qui dit l’homme en marche vers son humanité. Pour le Juif, l’histoire est un processus d’humanisation progressive, un effort demandé à l’homme pour atteindre sa vraie condition. Justement, on ne pardonne pas aux Juifs d’avoir partagé les dix commandements avec les autres nations. Les Juifs n’ont pour eux que leurs fondamentaux. S’ils s’en écartent ils ne sont plus. C’est ce que leurs ennemis savent et utilisent pour tenter de les détruire. Le Judaïsme a servi au développement éthique de l’humanité, particulièrement de nos sociétés occidentales. Nous sommes la moisson de ces semailles anciennes et quoi qu’on cherche à lui imputer, les accusations sans nombre, des appels aux actes antisémites de toutes natures… les Juifs sont les garants de cette moisson et c’est sur cet apport que l’on s’appuie pour les rejeter.
Israël également dans la mire
Aujourd’hui le Juif est un reproche vivant, il est à nouveau l’objet d’un mépris et d’un rejet scandaleux. Le désir d’exterminer, de biffer cette population est toujours vivant et cela depuis des millénaires. Des siècles que les Juifs font l’objet de mensonges et de persécutions ! Aujourd’hui, les mensonges antisémites qui ont pavé la voie de la Shoah sont ouvertement de retour et bien peu de personnes s’en émeuvent et prennent des distances avec cette haine gratuite. Les slogans méprisants et meurtriers sont répandus sans vergogne. Au détour d’une phrase les propos antisémites s’immiscent dans les discussions de manière tellement courante et banalisée qui n’alarment pas, jusqu’à faire de la personne qui est ainsi attaquée une victime « coupable », coupable parce que juive tout simplement. Bon nombre de films sur des chaînes publiques ou de livres à grande diffusion, des magazines fustigent le monde juif pour sa cruauté et sa violence, et une pléiade d’intellectuels juifs ont disparu des débats publics, des radios, des télévisions, de la presse, comme par enchantement, sauf si de conviction anti-juifs ou antisionistes. Jusqu’à l’UNESCO, avec la participation des votes des représentants de nos États occidentaux, on réécrit l’histoire juive et celle d’Israël sans que personne ne sourcille. Comme pratiquement chaque année, Israël a été le pays « le plus condamné » par l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 2018, et cela malgré la guerre en Syrie ou au Yémen. Les 193 pays de l’Assemblée générale de l’ONU ne se privent pas de voter pour des condamnations systématiques de l’État hébreu. « L’attaque des Nations Unies contre Israël avec un torrent de résolutions unilatérales est surréaliste », a déclaré Hillel Neuer, directeur exécutif de UN Watch, basé à Genève.
« Il est absurde qu’en 2020, sur un total de 23 résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies qui critiquent des pays, 17 d’entre elles – plus de 70 % – étaient centrées sur un seul pays : Israël. Ne vous y trompez pas : le but de ces condamnations disproportionnées vise à diaboliser l’État juif ».
D’autres exemples ; le 23 janvier 2018 Julien Bahloul, journaliste à i24NEWS_FR est introduit au parlement belge pour la cérémonie en mémoire des victimes de la Shoah (la première organisée par le Parlement belge) en présence du président du parlement israélien Yuli Edelstein. Quelle ne fut la stupéfaction de Julien Bahloul de constater que presque tous les députés belges étaient absents et que les deux tiers des personnes présentes étaient des Juifs extérieurs. Les facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles ont choisi de confier la leçon inaugurale de la prestigieuse Chaire Francqui à Shlomo Sand, ce professeur israélien antisioniste actif, qui nie notamment l’existence d’un peuple juif. Pourquoi, sinon parce que le l’antisionisme est le nouvel antisémitisme ? La société européenne, entretient une inimitié ambiante envers Israël, telle qu’elle se répercute dans les médias et les « réseaux sociaux ». Il est à nouveau de bon ton d’accuser le peuple juif des pires méfaits.
Un regain d’antisémitisme sur Internet ne va-t-il pas de pair avec un mouvement similaire dans les médias de qualité ?
Une idéologie qui a pour nom anti-israélisme, antisionisme, antisémitisme, appels aux boycotts, actes de vandalisme contre des institutions juives, manifestations avec appels au meurtre des Juifs, agressions anti-juives… s’exprime souvent librement dans l’espace publique. N’y a-t-il pas quelque part une certaine similitude de situation avec les années 30 ?
Toutes les actions d’un peuple peuvent être sujettes à la critique, mais pas pour ce qu’il est, ni pour ce que l’on veut qu’il soit, avec acharnement. Pourquoi est-il nécessaire de rappeler cela aujourd’hui au sujet d’Israël, ou des Juifs ?
Oscar Mandel écrit au milieu des années 2010, dans Être ou ne pas être juif, que
« un jour ou l’autre, une tornade de violence peut de nouveau s’abattre sur les Juifs […], la vieille haine continuera à engendrer les vieilles persécutions et les vieilles humiliations »…
La barbarie demeure. Elle est au cœur de notre société. Le dépôt de haine, raciste, antisémite, est toujours là, qu’elle soit de gauche ou de droite, religieuse, politique… elle progresse petit à petit, degré par degré et s’approche de la limite ignoble où plus rien ne l’arrêtera.
Il y a bien au fond de notre être une trace qui confirme ce qui s’est passé dans le jardin d’Éden et notre tentation de goûter à l’arbre de la connaissance du bien et du mal. J’ai la nausée en tentant de cacher ma honte. Un bruit de pas, je sais qu’il y aura un jugement. CR♦

Christian Rayet, MABATIM.INFO
Il y a deux entités dans la Torah YHWH et Elohim. Elohim fait parti de la création, de la nature, il n’en est pas de même de YHWH qui est le Seigneur ou le Dieu des Elohim. Le Serpent fait bien la distinction entre Elohim et YHWH. Le Serpent est un sage. Dostoïevsk a raison : « Si l’homme n’est que le reflet passif de son milieu social, s’il n’est pas une créature responsable, alors il n’y a pas d’homme et pas de Dieu, pas de liberté, pas de mal et pas de bien. » La responsabilité de l’homme participe de sa dignité.
YHWH n’est pas le créateur de l’Homme, mais Elohim…il le crée à son image et à sa ressemblance (Homme et Femme) en vis à vis. Mauro Biglino l’a compris.
J’aimeJ’aime
Difficile de donner une réponse objective. Nous sommes tous devant le néant et une myriade de questions. Ile ne fait aucun doute que l’homme – par le truchement de son âme – est relié au Créateur. Le Créateur connaît la qualité de l’âme qu’Il nous a insuflée. En quelque sorte, c’est pour créer un certain équilibre. L’âme est en quelque sorte le fil conducteur vers le Créateur, puisqu’Il sait d’avancenos projets nos intentions. Il interférera quand Il le juge nécessaire. Le Créateur ressemble à un cerveau qui distribue les ordres tout en leur indiquant les limites… C’est ainsi que je vois l’image complète du Créateur face à Sa création.
J’aimeJ’aime
Bonjour, j’ai déjà couvert ce thème dans mon oeuvre « Les replis de l’âme ou le paradis perdu » éditée par le Lys Bleu Editions. pourquoi l’Éternel a créé l’arbre de la science du bien et du mal si son fruit est défendu à l’homme ? Est-ce pour le provoquer ? Le tenter, comme certains érudits le prétendent ? Surgit alors une autre question : étaient-ce là les intentions de l’Éternel lorsqu’Il a accordé à l’Homme le libre arbitre ? Que recherchait le Divin en dotant l’Homme du libre arbitre ? L’empêcher de rester muré dans l’ignorance ? Ne pas être un simple jouet – objet sans envergure, sans poids, ni consistance – ou alors, voulait-Il un partenaire, ou même Son double dans Son immense projet du Cosmos ? Certains commentateurs, dont Maïmonide, nous révèlent que l’Éternel a créé l’arbre de la science du bien et du mal pour offrir à l’homme deux alternatives : celle de devenir la perfection même qui le positionnerait à un niveau le plus proche de son Créateur ou alors se laisser emporter par son ambition et sa tentation qui le conduiront à sa perte. Et en effet, jusque-là la voie choisie par l’homme est celle de sa perte. je vous conseille vivement de le lire. Shabbat shalom, Thérèse Zrihen-Dvir
J’aimeJ’aime
Permettez-moi cher Christian de vous offrir mon œuvre : Les replis de l’âme. J’ai été très émue par votre commentaire sur mon article La Shoah ou l’armée du silence – et comment vous avouer que nous partageons beaucoup de pensées philosophiques et autres. Cordialement,
Thérèse
J’aimeJ’aime
[…] 18/02/2021CHRISTIAN RAYET […]
J’aimeJ’aime