La vraie Blanche-Neige en vente sur LeBonCoin

À vendre consentement de Belle au Bois Dormant authentique

Wikhuissier de justice vend exemplaire certifié du consentement de Belle au Bois-Dormant pour un baiser d’éveil du Prince, dans un délai de cent ans. Collection couguar centenaire et gigolo en pourpoint de velours ; Exemplaire numéro 1 sur un total de 4. (N°1/4).

Également disponibles :

— Le consentement éclairé (à la bougie) de Blanche-neige pour un baiser de délivrance de mauvais sort  (N°3/4) ;

— La plainte post-mortem des 7 nains contre les personnes de grande taille coupables de Profophobie, d’Atchoumophobie, de Dormeurophobie, de Joyeusophobie, de Grincheusophobie, de Simplettophobie et/ou de Timidophobie ;

— Le manuscrit original de la pétition lancée sur Change.org par l’Ogre pour interdire la rétroactivité des jugements des siècles à venir ;

— La plainte certifiée du SFPDC (Syndicat français des producteurs et distributeurs de chaussures) pour publicité mensongère par utilisation abusive du terme « pantoufle de verre » au lieu de la marque déposée : « escarpin garni de fourrure en vair véritable® » ;

— Les minutes du procès en cassation tenu à la Cour Suprême du Royaume de Savapala-Thêth entre : la famille Ours (plaignante) et Mademoiselle Boucle D’Or (accusée), pour effraction et occupation illégale de domicile, dégradations et grivèlerie.

Autres documents sur le site Wikhui-Leaks.com.

Censure en démesure délirante

Ms (prononcer ‘Mise’) Julie Tremaine est journaliste à SFGate, le quotidien en ligne du San Francisco Chronicle. Ms Katie Dowd en est la directrice de la rédaction.

Elles ont collaboré pour écrire une édifiante critique artistico-politique (ou le contraire) du parc Disneyland, qui a rouvert ses portes le 1ᵉʳ mai 2021, après 400 jours de fermeture due au coronavirus, et plus particulièrement du nouveau spectacle vivant sur le thème de Blanche-Neige.

Leur critique n’est pas sévère à cause de la scène où la Méchante Reine demande à son miroir magique qui est la plus belle en ce royaume, puis se retourne pour révéler sa vraie nature de vieille sorcière, plus terrifiante que nature. Cette scène a traumatisé des générations de petits Américains, mais les critiqueuses, qui ne sont pas payeuses, n’y voient que son avantage : ce spectacle avait la queue la plus rapide de toutes les attractions, tant les enfants en avaient peur.

Ce qui a déclenché l’ire des observatrices du SFGate, c’est la scène où le Prince Charmant trouve Blanche-Neige endormie et l’embrasse, ou plus précisément, lui administre ce que les Américains appellent « le baiser du véritable amour » afin de lever le sortilège. Jalousie ? Que nenni !

« Un baiser qu’il lui donne sans son consentement, alors qu’elle est endormie, ce qui ne peut être un véritable amour si une seule personne est au courant. N’avons-nous pas déjà convenu que le consentement dans les premiers films de Disney est un problème majeur ? Que le fait d’enseigner aux enfants qu’embrasser, alors qu’il n’a pas été établi si les deux parties sont prêtes à s’engager, n’est pas acceptable ? (SF Gate) »

Un D.U. de droit des contrats pour les Frères Grimm. Viiite !

Personne n’a expliqué aux auteurs de la version originale de Blanche-Neige (Schneewittchen, publiée en 1812) que le conte de fées n’a pas à suivre des règles différentes de celles qui font le quotidien d’un Directeur juridique de multinationale.

Ils auraient donc dû prévoir une scène où, avant de croquer dans la pomme offerte par la méchante sorcière, la jeune héroïne aurait envoyé un messager mander son scribe afin qu’il rédige un contrat en bonne et due forme pour que le Prince (ci-après « le prestataire ») remplisse ses obligations vis-à-vis de Mademoiselle Blanche-Neige (ci-après « la cliente »).

Le premier devoir du Prestataire (Captain Contrat) sera donc de mettre en garde sa Cliente des problèmes, risques, contraintes et limites que peut rencontrer la prestation envisagée. Son deuxième devoir l’obligera à conseiller sa Cliente en lui proposant la meilleure solution possible compte tenu de son budget, avant d’accomplir l’objet du contrat, sa prestation, soit un « baiser d’amour véritable », dont la définition sera annexée au présent contrat.

La cliente, de son côté, s’engagera à s’acquitter du prix convenu pour la prestation (son réveil de l’enchantement) et, avant cela, de mettre à la disposition du prestataire tous les moyens utiles lui permettant de réaliser la meilleure prestation possible, c’est-à-dire ses lèvres découvertes et accessibles, ainsi qu’un certificat de vaccination anti-Covid datant d’au moins dix jours après la deuxième injection.

Contrat de prestation pour lever une malédiction jetée par sorcière

Les auteures de l’article de SFGate concluent leur critique du nouveau spectacle de Disneyland par ces mots :

« Il est difficile de comprendre pourquoi le Disneyland de 2021 choisirait d’ajouter une scène avec des idées aussi démodées sur ce qu’un homme est autorisé à faire à une femme, surtout si l’on considère l’accent mis actuellement par la société sur la suppression des scènes problématiques dans des attractions comme Jungle Cruise et Splash Mountain. »

C’est entièrement de la faute des Frères Grimm, qui seront donc condamnés à leur verser des dommages et intérêts, sous la forme d’un baiser de réconciliation appliqué, lèvres sèches, avec un masque aux normes FFP2, dans le respect des distances barrière.

Quant à nous, il nous est trèèès difficile de comprendre pourquoi les auteures de la critique n’ont pas remarqué que le nom même de l’héroïne critiquée était offensant, comme l’est l’intégralité du texte original qui devrait être cancellé de la culture mondiale dans les plus brefs délais : « Il était une fois, en plein hiver, quand les flocons descendaient du ciel comme des plumes et du duvet, une reine qui était assise et cousait devant une fenêtre à l’encadrement de bois d’ébène noir et profond.… La reine se piqua le doigt avec son aiguille et trois petites gouttes de sang tombèrent dans la neige. C’était si beau, ce rouge sur la neige, que la reine songea :

« Oh ! Comme j’aimerais avoir un enfant aussi blanc que la neige, aux lèvres aussi vermeil que le sang et aux cheveux aussi noirs que l’ébène de cette fenêtre ! »

Peu de temps après, elle eut une petite fille à la peau blanche comme la neige, aux lèvres rouges vermeil et aux cheveux noirs comme le bois d’ébène. C’est pourquoi on lui donna le nom de Blanche-Neige. Mais la reine mère mourut en couche (Académie de Poitiers).

Bien fait pour elle !

En effet, on ne dit pas plus « bois d’ébène » que « négro », on dit « personne de couleur ». Cette reine esclavagiste, qui s’appropriait le travail des couturières du palais, condamnant leurs enfants à une mort misérable, fut sanctionnée par la peine de mort de ses pensées obscènes et c’est une punition bien méritée.

Dumbo (sorti en 1941) et Peter Pan (qui date de 1953 d’après une pièce de J. M. Barrie, représentée pour la première fois en 1904), sont désormais précédés, sur la chaîne Disney, d’un avertissement au sujet de

« scènes comprenant des représentations négatives et des mauvais traitements infligés à des personnes ou à des cultures (NY Times). »

C’est indispensable, car les éléphants volants sont habituellement roses, or ce pauvre Dumbo est gris. D’autre part, les petits garçons qui ne vieillissent jamais et qui combattent les crocodiles nantis d’un tic-tac dans l’estomac, n’ont pas à faire réparer leur costume vert par des oies blanches somnambules.

Ah non, en fait l’avertissement pour Peter Pan concerne les « peuples autochtones traités de manière stéréotypée » et des insultes dont ils sont gratifiés par leurs ennemis au cours du film. On espère que le nom de Lili-la-Tigresse n’est pas considéré comme une insulte, mais bien comme un compliment.

Ces avertissements renvoient à un site dédié (Walt Disney Company) qui dégouline tellement d’une bienséance Black-Lives-Matterienne mâtinée de MeToo, que le spectateur ressort tout collant en ne pensant qu’à aller se laver d’abondance, au lieu de consommer du popcorn. On s’interroge sur la pertinence marketing de la démarche…

Notons aussi que sur ledit site, se trouve la mention qu’on ne peut pas changer le passé (ce qui est la base de la science-fiction serait donc interdit dans les dessins animés ?), mais que celui-ci doit nous aider à transformer les mythes enfantins, considérés comme très formateurs par le psychiatre Bruno Bettelheim, en soupe insipide et pourtant indigeste de platitude et de banalité.

La blague de fin est nulle

L’article de SFGate se termine sur une note positive : les spectacles sont politiquement incorrects et les dames pipole de la critique aimeraient bien qu’on en change les dénouements, comme cela s’est produit pour Carmen (l’opéra – le Figaro), mais elles admettent qu’il y a une poésie dans la beauté :

« Pourtant, avec les lumières scintillantes qui l’entourent et les superbes effets spéciaux, cette scène finale est magnifiquement exécutée – tant que vous la regardez comme un conte de fées, et non comme une leçon de vie. »

Ah ! Elles auraient pu commencer par là : il ne s’agit pas de leçons de vie !

Dans la vraie vie, il n’existe pas de sorcières, ni de miroirs magiques, ni de princes charmants (sauf Modeste Monmari).

On pourrait donc faire comme si les contes de fées étaient irréels et ne relevaient pas des lois terrestres, a fortiori de celles issues de la dictature des cancel cul-terreux ! CA

Cécile Attal, MABATIM.INFO

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Un commentaire

  1. Dans le texte original, le Prince n’embrasse pas Blanche Neige pour la réveiller : ainsi, les frères Grimm étaient plus « modernes » que le sympathisant nazi Walt Disney, dont le frère Roy s’est rendu en 1937 en Allemagne pour assurer la distribution de Blanche Neige et les 7 nains auprès de Joseph Goebbels, ministre de la propagande d’Hitler.

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