La loi contre l’esclavage qui escamote l’esclavage !

Il faut rectifier une « erreur » dans la Loi sur la reconnaissance de la traite et de l’esclavage

Pourtant, l’article 1 de la loi du 21 mai 2001 commence bien :

« La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XV siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité ».

La loi condamne donc deux grands trafics d’esclaves comme crimes contre l’humanité : les traites transatlantiques, à laquelle la France a collaboré et la traite « dans l’océan indien ». A première vue, cette dernière expression couvre la « traite arabo-musulmane », qui a duré plus longtemps et a fait encore plus de victimes que la traite atlantique menée par l’Europe. Mais on bute sur la suite du texte, cinq petits mots :

« perpétrés à partir du XV siècle ».

Qu’est-ce qui a donc été perpétré à partir du XV siècle dans l’océan Indien ? Justement pas la traite arabo-musulmane qui a commencé, elle, au VII siècle, donc bien plus tôt. Il n’est donc question encire une fois que des traites européennes (française et portugaise) dans l’océan Indien, à partir du XVI siècle1.

L’article 1 concerne les crimes commis par plusieurs nations, dont la France.

Pourquoi la traite arabo-musulmane échappe-t-elle au qualificatif de crime contre l’humanité ?

Cette traite fut la source d’une très grande richesse pour les trafiquants et les nombreuses stations, qui, comme Assouan, Zabid ou même Cordoue ont fait fortune en se spécialisant dans la castration des mâles africains2, ce que Tidiane N’Diaye a dénommé « le génocide voilé », sans descendants. Encore en 2017, on pouvait voir sur nos TV un reportage de CNN montrant un marché aux esclaves près de Tripoli3. En Mauritanie, les Haratines sont réduits à l’esclavage par des maîtres arabes et berbères4.

Quelques années plus tard, Christiane Taubira, la ministre qui avait porté cette loi, déclara sans ambages

« qu’il ne faut pas trop évoquer la traite négrière arabo-musulmane pour que les ‘jeunes Arabes  ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes’ »5.

Comme si on enseignait l’histoire pour culpabiliser des jeunes et non pour les éduquer.

Ainsi, déjà en 2001, une ministre s’autorisait à réécrire l’histoire, anticipant les excès du mouvement décolonial. Ce mouvement, qui prétend lutter contre le colonialisme et traquer ses séquelles, s’autorise à réécrire l’histoire. Comme l’expliquait Edward Saïd, père idéologique de cette mouvance,

« l’histoire est écrite par les hommes et les femmes, mais elle peut également être défaite et réécrite, à coups de silences, d’oublis et de déformations tolérées ».

C’est ainsi que les décoloniaux « oublient » de dénoncer les tentatives djihadistes de reconstituer et d’étendre le plus grand empire colonial des derniers siècles : l’empire arabo-musulman. À force de réécrire l’histoire, on bascule dans le roman « 1984 » de George Orwell, où le pouvoir disait qui haïr, selon qu’il était en guerre contre les pays Estasia ou Eurasia.

Il n’y a pas de traite acceptable. Tous les discours racistes qui ont été inventés pour justifier les traites sont inacceptables. Le racisme envers les « dhimmis » qui ont une foi différente de l’islam conforte un autre racisme, envers les Africains en raison de la couleur de leur peau. La complaisance de certaines personnalités envers les islamistes pour des raisons idéologiques ou politiciennes est tout aussi inacceptable.

En cette période électorale, l’Observatoire International de la dhimmitude, Dhimmi Watch, demande aux candidats à la présidence de la République française si, une fois élus, ils auront à cœur de rectifier « l’erreur » de la loi du 21 mai 2001 et de mettre ainsi un terme aux discriminations envers les victimes africaines de la traite arabo-musulmane.

Il suffira, par exemple, d’enlever cinq petits mots de la loi : … « à partir du XV siècle ». AF

Alexandre Feigenbaum, Dhimmi Watch


1 Jean-Michel Filliot « traite dans l’océan indien », (Portail Esclaves Réunion)

2 Olivier Pétré-Grenouilleau « La traite oubliée des négriers musulmans », L’histoire, collections 46, janvier – mars 2010 (l’Histoire)

3 France TV Info : « Lybie : des marchés aux esclaves », 15/11/2017 (FranceTV Info)

4 « La question des Haratines est la plus brûlante en Mauritanie », interview de Mohamed Yahya ould Ciré ; Le Point, 5/11/2019

5 Éric Conan « encore aujourd’hui », l’Express 5 mai 2006

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