Europe, Israël, comment sortir de l’effet boomerang civilisationnel ?

Posons cet énoncé : Tout se positionne autour d’Israël et du peuple juif. Je ne me rappelle plus quel enseignant, dans le laïc, m’avait un jour qualifié d’ethnocentriste, quand, sollicité pour prendre position suite à une diatribe lyrico-politique de sa part, je me contentai d’exposer cet axiome. Le maître digresse, se focalise sur tel aspect moyen oriental, et c’est l’étudiant qui devient ethnocentrique.

Cette notion a toujours taraudé l’Occident, obnubilé de près ou de loin par la vision assez floue qu’il s’en est forgée à travers les âges. Il a vaguement conscience encore aujourd’hui de l’empreinte d’une civilisation judéo-chrétienne qui étaye son existence, sans trop savoir de quoi il retourne. C’est ce judéo qui conforte notre première affirmation. Le problème c’est que souvent sa vision lui semble nette. Sa religion est largement admise comme la base de ses valeurs, même en situation laïcisée. Elle agit un peu à la manière de l’école qui forme un modèle humain qui persiste encore longtemps après la fin des apprentissages civiques. Elle inclut notre Livre qu’elle conserve comme une relique tout autant précieuse que désuète, comme un trésor protégé et dénigré, dont les préceptes, non contraignants, sont tout au plus allégoriques. Ses ouailles planent hors des contingences terrestres, la vie spirituelle se réinvente virtuelle, et pourtant, le corps et sa matière sont bien présents.

Nous venons de le voir, la civilisation est suspendue et oscille tel un pendule entre l’obligation religieuse devenue morale, la ferme conviction d’une laïcité rédemptrice, l’aspiration à un monde sans contrainte aucune, mais aussi l’idée d’en avoir trop fait en matière de déni de toute spiritualité transcendante qui pourrait l’interpeler.

Or, qui dit spiritualité dit forcément confusion, ou amalgame. Une forte association d’idées voit une indivisible trinité sans tri. Admettre le principe de la création et de la Providence ne peut se penser sans que n’intervienne cet homme que la civilisation gallo-romaine a appris à vénérer en lui octroyant force de divinité. Donc, revenir à D., c’est revenir aux cultes chrétiens, fréquenter les églises, et ainsi de suite. D’où ce blocage, car la raison ne saurait l’entendre. On tourne en rond, on court en tous sens. Le libre penseur, en se détachant radicalement de toute notion de transcendance spirituelle, se refuse le droit de penser. Maïmonide, dans les articles de foi, rappelle le principe de la puissance humaine dont la réussite ne s’explique que par l’assistance divine. Le verset le dit :

« Et tu te rappelleras que c’est l’Éternel ton D. qui te donne la force d’accéder à la gloire ».

Tout être humain, juif ou non, gagnerait à y réfléchir. La véritable foi n’exclut ni la pensée ni l’action. Pourtant, la pensée occidentale tend à aller d’un extrême à l’autre. Le pendule. On peut être croyant et inactif, dépourvu totalement de tout sens d’initiative réfléchissante ou innovante ; ou actif mais alors incroyant ; d’où l’idée que la foi implique le fatalisme et le désœuvrement.

Quand le culte de l’impossible paix, étymologiquement parlant, déferle et s’étale sur l’Europe, on s’inquiète de la montée d’un obscurantisme importé.

En quoi les Lumières, puis la Révolution auront-elles été utiles, si, après que fut supplanté un Clergé qui rapetissait les hommes et leur refusait le droit de penser, un système analogue et décapitant voit en tout blasphème et offense ?

Une certaine logique politique comprend que la nature humaine a horreur du vide, y compris cultuel, et c’est alors que s’opère, par réaction à l’invasion qui précède, un mouvement de machine arrière, et, alors que tout dogme, sans distinction de race et de religion, avait été systématiquement rejeté jusque-là puisque destiné à assujettir le genre humain, lui interdisant toute liberté de critique ou de pensée, certains ne trouvent rien de plus sensé que de retomber, avec nostalgie, dans le dogme dont ils s’étaient affranchis et qui spoliait leurs ancêtres.

Si le vide laissé par le christianisme et autres catholicismes provoque un phénomène d’aspiration qui fait s’implanter une autre religion venue d’Orient, pour laquelle l’infidèle par définition est susceptible au moindre écart d’être condamné à mort et de se faire exécuter par le premier tribunal terroriste ambulant à l’affût, autant reprendre l’ancien système et se laisser persécuter par lui.

Personne ne vient à se demander si ce ne serait pas par hasard le manque de fermeté, d’intransigeance dans le respect de la loi et de la justice républicaines, la permissivité débonnaire vis-à-vis du crime, qui, en se gardant de remplir ce vide, auraient appelé cette réalité d’anarchie et de chaos.

Et comme personne ne sacrifie sa vie pour la laïcité, on se confine dans la conception de la lutte des cultes, d’une guerre de religion dont l’un des antagonistes, moribond, n’aurait qu’à reprendre des forces pour être à nouveau d’attaque. Certains polémistes, aspirants politiciens ou amuseurs publics, se mêlent de cette guerre et vont jusqu’à se pavaner dans des églises, s’y faire allumeurs de cierges, ou à se convertir, fiers du contrepoids qu’ils revendiquent pour sauver la civilisation occidentale et lui rendre son ancienne et surannée gloire.

Cette oscillation entre le vieux culte oppresseur et le vide spirituel moderne ne permet pas à l’Europe d’aller de l’avant. Elle se balance entre l’obscurantisme clérical qui allait jusqu’à interdire à la terre de tourner, et une laïcité impossible car mise à mal par l’obscurantisme islamique. Elle se trouve incapable d’effectuer le juste tri qui s’impose entre tant d’éléments disparates conglomérés qui forment un tout trompeur. Parfois, une ébauche de discernement se fait quand certaines personnes sincères se disent croyantes mais non pratiquantes. D’un côté, elles pressentent une Autorité omniprésente et omnipotente, le monde ne s’étant pas fait tout seul, et, de l’autre, elles sentent que le dogme de l’enfant-dieu ne saurait aller de soi. On assiste en fait à l’une des plus anciennes associations d’idées, selon laquelle refuser le supposé héritier du canon biblique juif s’apparenterait à de l’hérésie. Vous ne croyez pas en Jésus, vous refusez D., d’où les deux castes : celle qui ne saurait accepter d’être renégate, et celle qui s’est fait une raison, et qui préfère l’être plutôt que de renoncer à la dignité humaine et à l’intelligence qui ne demande qu’à être exploitée à bon escient et qui est d’ailleurs l’un des principaux éléments qui distingue l’homme du reste du règne animal, en dehors du discernement entre le bien et le mal.

Le rituel de la prière israélite le dit :

« Il n’est nulle différence entre l’homme et l’animal, sinon l’âme pure qui aura des comptes à rendre devant le Saint béni soit-Il ».

Il ne reste plus à l’homme qu’à faire la part des choses : profiter tout à la fois de ce que l’intelligence dont son espèce détient le privilège peut lui apporter, et reconnaître que D. est l’auteur de tout ce qu’il possède, en sachant l’en remercier. Le verset de la création conclut : « Que l’Éternel créa pour faire » (littéralement, sans effets de style). L’homme doit disposer de ce qui a été créé au départ pour le raffiner, ce qui concerne pour commencer les bases matérielles et créatrices. Par exemple, le blé se sème et se moud, puis il se fait pain.

A contrario, le refus de reconnaître non seulement la création divine au départ mais la constante implication providentielle qui assure le maintien de cette création, maintient les lois de la nature, comme la biologie, la physique, le système planétaire, ne conduit qu’à des angoisses existentielles : logiquement, la terre devrait quitter son orbite, la moindre variation de masse devrait modifier sa trajectoire, selon l’équation avérée de l’attraction universelle. Elle devrait être éjectée dans l’espace ou absorbée par le soleil. Ou alors, des météores géants devraient la cribler de profonds cratères. Quant au danger que représente l’homme pour lui-même, la folie dévastatrice ne peut prévoir que l’anéantissement de toute vie sur terre, la course à l’armement devenant un jeu selon lequel le plus fort est celui qui peut faire sauter le globe le plus grand nombre de fois. On peut aussi compter sur la mauvaise gestion des centrales nucléaires, dont Tchernobyl fut un terrifiant avant-goût. Donc, s’ils ne l’ont pas fait exprès, qu’est-ce que ça peut donner si ça devient intentionnel ? On peut aussi craindre une surpopulation mondiale, bien loin de l’approche spirituelle méconnue qui prend sa source dans le Zohar et qui veut que toutes les âmes potentielles soient passées par la vie terrestre avant l’avènement du salut généralisé de l’humanité. Les critères laïcs conduisent à toutes sortes de croyances qui ne restent pas seulement au pur niveau de l’idée. Le pessimisme instillé par la guerre froide a poussé de très forts pans de la population à refuser de procréer, produisant des hommes et des femmes vivant au jour le jour, chaque jour pouvant être le dernier. La société en est sortie vieillie, et c’est un autre vide qui aspire une autre présence. On parle de remplacement. Mais on pourrait peut-être parler d’une place laissée vacante et occupée par d’autres.

D. n’exige pas de l’homme qu’il se convertisse au judaïsme qui, pour sa part, incarne une nation de prêtres. Si, d’une certaine manière, un non-Juif peut se convertir et y accéder, un Juif né Israël ne pourra monter de niveau et accéder au titre de Cohen. Et de même qu’il serait ridicule pour un Israël de jalouser un Cohen, de même le natif des nations ne doit pas jalouser cette nation de prêtres, mais tout faire pour qu’elle accomplisse le plus pleinement possible sa vocation. Ce n’est pas le Juif qui se flatte de ne rien observer qui doit faire plaisir au non-Juif, mais le Juif qui est resté fidèle à sa vocation, où la matérialité s’habille de spirituel.

Le Juif qui se renie, ou le non-Juif qui lui renie le droit de sa présence légitime en ses frontières, tout cela agit contre la civilisation occidentale. Saborder les assises de la nation d’Israël implique a fortiori son propre sabordage. La haine vouée à Israël, qu’il s’agisse de ses personnes physiques ou de la nation souveraine en ses frontières, donne des résultats amplifiés comme par une caisse de résonance chez ses auteurs. Le non-Juif doit encourager le Juif à ne pas dévier de sa vocation.

À quoi cela ressemble-t-il ? Une ou des paraboles sont nécessaires pour en saisir le fonctionnement. Nous avons tous eu entre les mains cette étrange arme australienne, le boomerang. Utile à son utilisateur avisé, elle peut s’avérer dangereuse à qui ignore ce phénomène frappant dans tous les sens du terme de son retour à l’envoyeur.

Ailleurs, des terroristes, lors de la première guerre du Liban, avaient la sinistre particularité d’être unijambistes, à la manière du stoïque soldat de plomb d’Andersen. C’était en calant leur lance-missile RPG fermement sur leur cuisse qu’ils l’avaient arrachée.

Imaginons à présent une hutte de paille et son habitant. Il se met à tirer des flèches enflammées en direction des murs de brique de son voisin, qui habite le même village, et saute de joie quand il parvient à les impacter et les cribler de traces de charbon. Mais le feu qu’il alimente se trouve chez lui, et, alors que le voisin encaisse les coups de son injustice sans broncher, le lanceur de flèches voit que son terrain et sa maison s’enflamment. Mais, aliéné par sa haine, il est incapable de voir le rapprochement. Il continue.

Jusqu’en 64 du siècle dernier de l’ère vulgaire, les nations reconnaissaient la légitime association entre le Juif et sa Palestine. Certains antisémites, d’ailleurs, pour bien insister sur leur aversion envers cette présence étrangère, insistaient sur cette origine géographique. « Que font-ils chez nous, qu’ils retournent chez eux ». S’il est par conséquent possible de considérer le Juif comme étranger partout ailleurs dans le monde, c’est bien qu’en principe, on reconnaît du moins tacitement qu’il est originaire de sa Palestine. (Ce principe ne tient pas compte de ceux qui le considèrent comme apatride). Mais c’est à cet instant, alors que précisément le Juif a de plus en plus tendance à rentrer chez lui, que germe l’idée de lui trouver un peuple de substitution, ce grossier tour de passe-passe inversant les rôles et faisant du Juif chez lui une puissance étrangère d’occupation. Sa terre n’est plus sa terre, et les circonstances les plus invraisemblables sont trouvées à l’actif des peuplades haineuses qui viennent l’assassiner sans distinctions de genre ou d’âge.

Et de se réjouir à la vue de zones entières rendues judenrein en plein cœur de la terre d’Israël. On se fâche des quelques centaines de Juifs qui vivent à Hébron, et on se félicite des dizaines de milliers de musulmans qui non seulement en occupent la majeure partie, mais qui y mettent en danger les enfants d’Israël. Ce que l’on aime ignorer, c’est que cette disproportion démographique est le résultat direct du pogrom de Hébron en 1929, perpétré par les voisins musulmans qui l’occupaient déjà mais en bien moindre proportion. Soixante-deux hommes, femmes, enfants, nourrissons et vieillards juifs sont massacrés à coups de haches et de tout objet tombé dans les mains des agresseurs musulmans. Les Britanniques, traîtres du mandat qui leur fut accordé par la Société Des Nations pour gérer dans les faits le bon déroulement du retour d’Israël, obligent les survivants à partir. Personne aujourd’hui ne reproche aux descendants ni aux représentants de ces peuplades hostiles et dangereuses le pourquoi de leur présence en ce lieu central du peuple hébreu, qui remonte au minimum à l’achat de la Mah’arat Hamakhpella par le patriarche Abraham, à qui le texte biblique promet déjà que ce sera en Isaac que sera reconnue sa descendance.

C’est la hutte de l’envoyeur qui brûle aujourd’hui. Sa haine agit comme un boomerang. La légitimité de la relation entre l’Européen moyen et son sol ancestral est gravement remise en question, et notamment par ses propres dirigeants.

Un monarque moderne, élu démocratiquement par conditionnement des cerveaux électeurs, seul candidat libre des étiquettes traumatisantes qu’il colle sur les autres, a relativisé les notions de peuple et de culture de son pays, la France.

Quand des policiers en faction ou en patrouille sont brûlés vifs dans leur véhicule de fonction, il leur est reproché d’avoir manifesté une présence par trop ostensible et provocatrice, tandis que les pouvoirs prennent en pitié une population dangereuse, assassine, et considèrent qu’elle n’est pas suffisamment inondée de fonds publics.

Soit dit en passant, c’est une méthode américaine : si une action ne marche pas, c’est qu’elle doit être intensifiée.

Là, par contre, le reproche de la conduite des ancêtres intervient. Pauvres individus violents, leurs pères furent martyrisés en Afrique par les pères de ces Européens qui doivent payer pour leurs méfaits, à la manière de l’agneau de La Fontaine, « Si ce n’est toi, c’est donc ton frère », ou tout aussi bien ton ancêtre, puisque tu n’étais pas né.

Et ce même islam conquérant tellement adoré par l’Europe tant qu’il s’attaque à Israël voit sa vocation de califat mondial renforcée, légitimée, encouragée. En 1987, les médias traitaient en héros des lanceurs de pierres et de bouteilles incendiaires qui tenaient tête à la plus forte armée du monde. Les voyous de cités et de banlieues s’en sont trouvés flattés, avant de raisonner par a fortiori. Si de tels va-nu-pieds obtiennent des résultats, il n’y a qu’un pas pour s’identifier à eux (même langue, même religion), pour s’attaquer à de simples policiers loin d’avoir été formés au combat ou à la guerre.

En parallèle, des nuées de migrants déferlent sur l’Europe, la rendent méconnaissable. Clandestins, hors-la-loi, ils forcent le passage, submergent les frontières. Sans passeports et sans visas, ni même une pièce d’identité, ils supplantent les natifs légitimes des pays qu’ils envahissent, hébergés coûte que coûte, voire au prix de réquisitions de biens immobiliers ancestraux, ou quand des villages de vacances sont transformés en refuges quand les autochtones sans logis meurent de faim et de froid sous les ponts.

Un comique antisémite moquait le peuple élu, s’indignant qu’il n’avait pas voté. Le problème de ce comique résume celui de la civilisation qu’il représente : il se prend pour le Créateur. La laïcisation totale de l’espace humain lui permet de balayer d’un revers de la main cette notion transcendante d’élection, biblique en fait, de prendre la place de D. et de changer son programme. Le comique n’a élu personne. Ce comique a affiché d’une manière à peine masquée sa rancœur, sa jalousie du Juif dans le symbole de sa croisade. Avec sa quenelle, il montre son bras vide, son bras discriminé qui n’a pas eu droit au précepte des tefillins. D’ailleurs, quenelle, c’est un jeu de mots, que la correction ne nous permet pas d’expliquer. Nous l’avions signifié à l’époque des grandes polémiques : on ne dit pas quenelle, on dit incirconcis complexé.

Si un peuple qui devient peuple en 2448 de l’ère judaïque ou plus simplement biblique, si le père fondateur de ce peuple naît en 1948 de cette ère, s’il se distingue par son attachement à une seule et unique terre promise dès les prémices et les prémisses de son existence, s’il possède une langue, une écriture et le Livre des Livres, et qu’il n’ait pas droit à ce que sa légitimité soit reconnue, ce ne sera alors pas l’Europe qui pourra se prévaloir de tout ce qu’elle refuse à Israël. Et ce n’est pas en lui volant dans l’idée et les tendances politiques sa terre qu’elle préservera la sienne. Elle allume les flèches incendiaires qui mettent le feu chez elle.

Le Retour à D. doit épurer la relation de l’homme à son Créateur de toutes les scories où s’est embourbée la foi dans sa plus simple acception, celle qui reconnaît le D. Un. Les natifs des soixante-dix nations devront rechercher la justice, adopter les sept préceptes des fils de Noé, que certains cercles rabbiniques israéliens s’efforcent aujourd’hui de rendre accessibles. Il faut parvenir à s’extirper de ce cercle vicieux, de cette révolution prise en étau entre le déni de D. et cet obscurantisme qui brûlait sur le bûcher tout poseur de questions susceptible de remettre en question l’évidence du pouvoir cultuel hégémonique imposée par l’ex Empire romain dont les séquelles tardent à disparaître.

Reconnaître Israël en vue de sa propre reconnaissance. YS

Yéochoua Sultan, Vu sous cet angle

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