Tremblement de terre en Turquie : L’aide israélienne et le point d’interrogation syrien et iranien

[7 février 2023]

Mardi 7 février, une importante équipe de recherche et de sauvetage de Tsahal, composée de 150 personnes et dirigée par le commandement du front intérieur, est arrivée dans le sud-est de la Turquie, suite à un énorme tremblement de terre qui, selon les premières estimations de l’Organisation mondiale de la santé, a fait quelque 20 000 morts en Turquie et dans le nord de la Syrie.

Selon le porte-parole international des Forces de défense israéliennes (FDI), le lieutenant-colonel Richard Hecht, le plan initial de la délégation est de se rendre dans trois endroits clés touchés par le tremblement de terre : Adana, Gaziantep et Kahramanmaras.

Plus tôt dans la journée du lundi (6 février), à 16 heures, une équipe avancée des FDI est partie pour la Turquie, décollant de la base aérienne de Hatzor à bord d’un avion des FDI. L’objectif de l’équipe avancée était de repérer les zones où la délégation israélienne allait travailler, de communiquer avec les autorités turques pour comprendre leurs besoins et d’accueillir la délégation israélienne plus importante quelques heures plus tard.

L’opération humanitaire israélienne de grande envergure, baptisée « Rameaux d’olivier », bénéficie également de la collaboration des ministères de la Défense et des affaires étrangères.

Selon le général de division Rafi Milo, commandant du commandement du front intérieur, les objectifs ultimes de la mission israélienne sont de fournir une assistance immédiate en cartographiant rapidement les zones touchées par le tremblement de terre pour rechercher les victimes piégées sous les décombres, et de fournir une assistance médicale aux personnes secourues dans les zones touchées par le tremblement de terre.

Lorsqu’il s’agit de cartographier les zones sinistrées, le commandement du front intérieur des FDI a développé des capacités technologiques, de commandement et de contrôle de premier ordre.

Il a mis au point un système appelé « Shual » (Renard), qui repose sur le système d’information géographique (SIG) Esri, et a créé 250 couches de données pour en faire un système de commandement et de contrôle pour les urgences.

En Israël, « Shual » génère une image de la situation dans l’ensemble du pays, reliant les premiers intervenants, le gouvernement, les équipes de sauvetage du Commandement du front intérieur et les autorités locales, mais certains de ses aspects peuvent être et ont été utilisés dans des situations d’urgence à l’étranger, par les équipes du Commandement du front intérieur travaillant avec d’autres missions de sauvetage internationales dans le monde entier, notamment au Japon, au Népal, au Mexique, au Brésil et à Chypre. Le système crée des cartes en 2D et en 3D, indique en temps réel l’emplacement des premiers intervenants et celui des victimes piégées localisées à l’aide de moyens technologiques, et met toutes ces informations à la disposition des forces sur le terrain sur leurs tablettes et leurs téléphones, tout en partageant la même image avec le quartier général – qui, pour la mission en Turquie, se trouvera au quartier général du Commandement du front intérieur à Ramle, dans le centre d’Israël.

En 2019, les sauveteurs du Commandement du front intérieur israélien l’ont utilisé pour partager l’emplacement des personnes piégées sous la boue lors de la catastrophe du barrage éclaté au Brésil, et il a utilisé les transmissions par téléphone cellulaire pour localiser les personnes piégées.

La délégation en Turquie est dirigée par le colonel (de réserve) Golan Vach, commandant de l’unité de sauvetage national au sein du commandement du front intérieur (qui a dirigé la délégation israélienne lors de la catastrophe du tremblement de terre d’Haïti en 2010), qui dirigera désormais 150 membres du service actif et de la réserve.

Pendant ce temps, le corps médical des FDI se prépare à envoyer une délégation pour assembler un hôpital de campagne si nécessaire.

Au cours des 40 dernières années, les FDI ont dirigé 31 délégations de recherche et de sauvetage dans le monde. La délégation sera composée d’un tiers de personnel d’état-major et de renseignement qui analysera les défis à venir, et de deux tiers de personnel de recherche et de sauvetage.

Le point d’interrogation syrien

Alors que l’on apprenait la catastrophe qui se déroulait en Syrie et en Turquie, ainsi que la dévastation des régions syriennes d’Alep, de Hama, d’Idlib, d’Afrin, de Lattaquié et d’autres régions du nord ravagées par la précédente guerre civile syrienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’Israël avait reçu une demande – via la Russie – pour fournir une aide humanitaire aux Syriens blessés dans le tremblement de terre, ajoutant : « J’ai donné des instructions pour que cela soit fait également. »

Les médias israéliens ont rapporté qu’Israël enverrait des médicaments, des tentes, des couvertures et d’autres équipements au régime d’Assad, et accepterait également de soigner les Syriens blessés dans les hôpitaux israéliens, ce qu’Israël a également fait tout au long de la guerre civile syrienne, lors de l’opération « Bon voisinage ».

Plus tard dans la journée, le journal syrien Al-Watan a rapporté que Damas avait démenti les informations israéliennes faisant état d’une demande d’assistance à la suite du tremblement de terre. Selon le rapport, des sources syriennes ont décrit les rapports des médias israéliens comme faisant partie d’une campagne de propagande pour soutenir Netanyahu, et que la Syrie ne demanderait pas d’aide à Israël, accusé par les officiels de tuer des Syriens.

Le Hezbollah, a exprimé sa solidarité avec les peuples syrien et turc suite à la catastrophe du tremblement de terre. Le Hezbollah a appelé tous les États, gouvernements et organisations internationales, ainsi que les organisations humanitaires, à apporter une aide immédiate dans tous les domaines possibles, y compris le sauvetage des personnes piégées sous les décombres, le traitement des blessés, la protection des sans-abri et l’allègement des souffrances et des conditions dans les deux pays.

Selon Iran International, le consul général d’Iran à Alep a promis de soutenir la population locale après le tremblement de terre de magnitude 7,8.

Salman Navvab Nouri, le consul général, a déclaré : « La République islamique d’Iran sera aux côtés du peuple d’Alep comme elle l’a été dans le passé et déploiera toutes ses capacités pour aider les victimes. »

Le gouvernement de Téhéran n’a pas encore fait de déclaration sur des livraisons d’aide particulières, mais il devrait concentrer ses efforts en Syrie, selon le rapport. En tout cas, le premier avion d’aide iranien de la compagnie « Fars Air » a atterri le 6 février de nuit à Damas. D’autres avions iraniens devraient atterrir à Alep et à Lattaquié. Les Iraniens utiliseront-ils le couloir aérien pour transférer du « matériel supplémentaire » en plus de l’aide humanitaire ? Des photos de l’intérieur de l’avion ont été publiées pour montrer qu’il s’agissait uniquement d’aide humanitaire.

Israël devra continuer à surveiller le trafic aérien et terrestre iranien en Syrie et s’assurer que la République islamique ne cherche pas à exploiter la terrible catastrophe naturelle pour faire passer en fraude de nouvelles livraisons d’armes pour les membres de son axe.

L’Iran fait face à une pression internationale importante en raison de ses livraisons de drones à la Russie pour une utilisation contre l’Ukraine, et cherche à réduire la pression sur lui-même, ce qui signifie qu’il pourrait résister à l’idée de faire voler des avions d’aide et d’armes vers la Syrie. Il cherche à réduire la pression sur lui-même, ce qui signifie qu’il pourrait résister à l’idée de faire voler des avions d’aide et d’armes vers la Syrie. Mais il reste attaché à son objectif à long terme, qui est de s’implanter militairement en Syrie et d’utiliser la Syrie comme zone de transit pour les livraisons d’armes au Hezbollah au Liban.

Selon nous, les Iraniens tireront de toute façon profit de la situation en faveur de leurs intérêts, continueront à transférer des armes et s’efforceront même de fournir une assistance civile dans les zones touchées et sous le contrôle du régime Assad, afin de tirer parti de leur implantation civile en Syrie. YL♦