[16 février 2023]

Source : TikDebak

Il y a de plus en plus de signes qu’Israël est prêt à commencer à discuter de la fourniture d’armes défensives israéliennes à l’Ukraine. Ce sujet serait à l’ordre du jour, lors de la visite du ministre israélien des Affaires étrangères Élie Cohen à Kiev le jeudi 16 février. Ce sera la première visite d’un haut responsable israélien en Ukraine depuis le début de la guerre le 24 février 2022. Les sources de Tikdebka rapportent qu’il est possible qu’à la fin de la visite, une déclaration conjointe soit publiée à Kiev et à Jérusalem sur cette question. Dans le même temps, une annonce sera publiée à Washington en soutien à cette mesure israélienne.

Jusqu’à présent, Israël a refusé de discuter de la fourniture d’armes défensives, de crainte d’annulation d’un accord discret de coordination militaire aérienne, qui permettait à Israël d’opérer librement dans l’espace aérien syrien. Cependant, ces derniers mois, et surtout ces dernières semaines, à cause des accords de collaboration militaire entre Téhéran et Moscou, Israël s’est décidé de réviser sa position, même au prix d’une coordination russo-israélienne en Syrie. Face à l’augmentation de la fourniture de drones suicides iraniens à l’armée russe, Israël ne pouvait pas rester sans une réponse forte, contre la menace de mise en danger de la supériorité de l’armée de l’air israélienne vis-à-vis de l’armée de l’air iranienne.

La décision d’Israël est devenue plus pressante, après que Moscou et Téhéran ont signé un accord, le 5 janvier 2023, de construction d’une usine de production de 6 000 drones suicides iraniens en Russie. Cette usine sera construite dans la ville de Yelabuga à 960 km à l’est de Moscou. Le fait même que l’accord russo-iranien ait été signé en une journée indique qu’une négociation secrète a été menée plusieurs mois en amont. Téhéran a besoin d’un tel accord pour sécuriser ses préparatifs stratégiques en vue d’une éventuelle attaque américano-israélienne contre les installations nucléaires iraniennes. Israël a également remarqué qu’en Russie même, et en Crimée, des techniciens et des membres de l’armée de l’air iranienne participent au guidage de drones suicides. Rien que le jeudi 16 février, les Russes ont envoyé 30 drones suicide de ce type sur l’Ukraine.

Israël ne peut pas se permettre que les Iraniens acquièrent, non seulement une expérience opérationnelle sur le terrain, mais également des compétences d’évitement des systèmes d’armes antiaériennes. De plus, les Américains exercent une discrète pression sur Israël, pour qu’il fournisse à l’Ukraine des systèmes de défense laser. L’administration Biden est prête à donner un appui politique, si Israël décide de fournir le laser à l’Ukraine. Mardi 14 février, le major-général Danny Gold, chef du département du développement et de la recherche au ministère de la Défense a déclaré, que les systèmes de défense laser israéliens peuvent abattre les drones iraniens utilisés par les Russes.

On peut supposer que le général de division Gold n’aurait pas fait ces déclarations s’il n’avait pas reçu l’approbation du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du ministre de la Défense Yoav Galant. Le général de division Gold a ajouté qu’Israël est en train de développer la prochaine génération de systèmes anti-aériens laser. Il a ajouté qu’Israël avait récemment effectué avec succès des tests de destruction de missiles et d’obus, par des systèmes laser avancés. Le général de division Gold a déclaré que la même technique peut être utilisée pour abattre des drones iraniens en Ukraine. C’est la première fois, qu’un haut responsable militaire israélien parle de la possibilité opérationnelle testée, de destruction des drones en l’air. EG♦

Édouard Gris, MABATIM.INFO
Traduction et adaptation