Ils demandent de l’eau ? Qu’on leur donne du vin !

[27 mars 2023]

La vérité sort de la bouche des enfants

La France n’est, paraît-il, plus un royaume depuis 1789. Pourtant, elle a gardé la même division de classes entre le roi (Jupiter 1ᵉʳ, en exercice, qui a succédé à Normal 1ᵉʳ) et sa cour (qui se ridiculise à St-Germain des Près et non plus à Versailles), entre les nobles (qui n’ont plus le sang bleu, mais l’âme rouge), le clergé (médiatique) et le tiers-état, dont tous les autres se moquent comme du quart.

À l’inverse de Macron, Louis XIV pensait qu’il existait une culture française. Pour la faire admirer à tout un chacun, il avait commandé à Le Nôtre des fontaines, qui jaillissent encore aujourd’hui. Comme il n’y avait pas de source à Versailles et que Louis n’allait pas à la mer, c’est l’Eure qui eut dû venir à Louis, par le canal de Maintenon. Les travaux ont été abandonnés en 1692, au bout de sept ans, tout près du but : notre Royale ministresse de l’environnement n’avait rien inventé avec la débâcle de ses portiques à écotaxe en 2017 (FranceTV Info) !

Aujourd’hui, la France manque d’eau, surtout au nord de la Loire.

« Si Louis XIV a été capable de construire un canal alors qu’il n’avait même pas l’électricité, pourquoi on ne fait pas pareil pour amener l’eau qu’on a en trop à Paris jusqu’à Montauroux, qui en manque ? » a demandé Lison, 10 ans, élève de CM2.

La réponse, c’est que les énarques ont plus d’éducation que les CM2, mais ils sont moins instruits qu’eux du réel. Lison se demande pourquoi les énarques n’ont jamais pensé à imiter le Roi Soleil. C’est tout bête, ma Lison : c’est parce qu’ils n’en ont jamais eu besoin. Nécessité fait loi !

« Nécessité fait loi » et « Gouverner c’est prévoir »

On s’étonne que le pays où a été signé l’Accord de Paris en 2015 n’ait rien prévu pour surseoir à la catastrophe qu’il annonçait. Lison ne l’a pas encore appris, mais Adolphe Thiers, président français sous la IIIᵉ république, estimait que « gouverner c’est prévoir ». Son contemporain, le patron de presse Émile de Girardin, a ajouté ce qui allait sans dire, mais qui va tellement mieux sous la Vᵉ :

« Ne rien prévoir, ce n’est pas gouverner, c’est courir à sa perte. »

Prévoir d’économiser l’eau quand on s’attend à une sécheresse dévastatrice, c’est le minimum exigible.

Mais c’est Lison qui a raison, pas les élus ni les médias : les gouvernants d’aujourd’hui ne prévoient rien et attendent que nécessité fasse loi.

Cette dernière formule est illustrée par un exemple international en grandeur nature : celui qui explique la différence entre les Palestiniens, dont l’État aurait dû naître le même jour qu’Israël si la Ligue arabe1 ne l’avait pas refusé, et l’État juif.

Soixante-quinze ans plus tard, les réfugiés Palestiniens, dont le nombre (600 000 – Wikipédia) a été multiplié presque par dix (5,9 millions aujourd’hui – UNRWA), et qui disposent d’une agence de l’ONU chargée de pourvoir à leurs besoins exclusifs, sont toujours à la charge de la communauté internationale. Les Juifs, expulsés des pays arabes à la même époque en nombre supérieur (plus de 900 000) ont trouvé refuge en Israël. Aide de l’ONU : zéro.

Aujourd’hui, ce petit pays dont 97 % du territoire est en zone aride, est leader mondial dans la gestion de l’eau. Il en apporte à ses voisins (Cisjordanie et Gaza, Jordanie…) et exporte ses technologies à de nombreux pays africains affligés du même climat que lui.

En France, on ne cherche pas des solutions : on manifeste contre

Si le nord de la Loire endure quelques rares épisodes de sécheresse, le sud souffre de pénuries estivales depuis plusieurs années. Comme il n’a pas demandé son avis à Lison, le maire de Montauroux, dans le Var, a gelé les autorisations de permis de construire pour quatre ans, jusqu’en 2028. La commune n’a déjà pas assez d’eau pour ses habitants. Il gouverne, il prévoit donc de ne pas augmenter la population. L’idéal serait d’améliorer la gestion de l’eau pour éviter les sécheresses récurrentes…

« La France recycle 0,6 % de l’eau du réseau. Contre 91 % en Israël ou 14 % en Italie. Quelques entreprises commencent à se positionner. Les Français consomment 147 litres d’eau par jour en moyenne, dont 6 % seulement pour la boisson et la cuisine(les Échos). »

Quelques timides initiatives ont commencé à donner des résultats, le premier d’entre eux étant la contestation des opposants de principe à toute nouveauté.

Ainsi, les « mégabassines », ces réservoirs à ciel ouvert qui pompent l’eau des nappes phréatiques en hiver, quand elles débordent, et dont on utilise le contenu en été, limitant ainsi le recours des agriculteurs aux ressources disponibles pour la population.

Cela n’empêche évidemment pas les manifs, parce que toutes les occasions sont bonnes à prendre. Le Point cite une manifestante qui estime que sa présence est le « meilleur moyen de démontrer une convergence des luttes qui permettra de faire bouger les choses : C’est comme un 49.3 écologique ! Avec la même violence que la réforme des retraites ! (le Point) »

Pourtant, explique François Momboisse, un polytechnicien qui préside la Fevad, la fédération du e-commerce, et E-commerce Europe,

« Le projet de mégabassines de Sainte-Soline est un projet coopératif, issu de plus de 10 ans de concertation, validé par les hydrologues du BRGM, qui pompe les nappes QUAND ELLES DÉBORDENT et qui s’accompagne d’une évolution des pratiques agricoles(Twitter). ».

Le BGRM, c’est le Bureau de Recherches Géologiques et Minières, le service géologique national français et l’établissement public de référence dans les applications des sciences de la terre.

Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? Je m’oppose !

C’est aussi Momboisse qui cite le président du bureau local de France Nature Environnement :

« En Vendée où 25 megabassines ont été construites de 2007 à 2019, l’effet positif sur les nappes phréatiques est indéniable. »

Greenpeace se fiche de France Nature Environnement comme des nappes phréatiques. Greenpeace est contre, parce que c’est son fonds de commerce :

« Tout d’abord, contrairement à ce que voudraient laisser croire leurs promoteurs,les mégabassines ne sont pas simplement alimentées par les eaux de pluie.Elles nécessitent des opérations de pompage, que ce soit des nappes phréatiques ou des cours d’eau. Ces pompages ont beau avoir lieu en hiver, ils accentuent la pression sur les ressources en eau, alors que les nappes phréatiques peinent à se reconstituer. Les pertes liées à l’évaporation dans ce type d’ouvrages se situeraient entre 20 et 60 % selon Christian Amblard, directeur de recherches honoraire au CNRS et spécialiste de l’eau et des systèmes hydrobiologiques.(Greenpeace)»

Christian Amblard est aussi « militant actif au sein de nombreuses associations (Tikographie) », ce que Greenpeace, elle-même ONG controversée (Contrepoints), trouve inutile de préciser.

La vraie raison, c’est que

« Les mégabassines servent avant tout les intérêts des acteurs agro-industriels. »

C’est cela qui est impardonnable aux yeux de Greenpeace, des militants contretout et des Black Blocks, qui sont de toutes les fiestas anticeci et anticela.

Un macro problème, mais seulement des micro solutions

Pour produire une des plus chères parmi les pommes de terre françaises, celle de Noirmoutier, les îliens réutilisent l’eau des égouts retraitée, une méthode privilégiée par les Israéliens, mais jusqu’à présent bannie en France.

« Le gouvernement français va revoir les règles permettant la réutilisation des eaux usées, la France étant « très en retard »dans ce domaine, a annoncé mardi le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu (Euractiv). »

La France aurait tout à gagner à demander l’aide à Israël, leader mondial de la réutilisation, qui affiche un taux de 86 %, mais cela impliquerait de reconnaître qu’un pays nous est supérieur en quelque chose, ce qui est, en soi, impossible et donc, pas français. A fortiori, quand il s’agit de « ce petit pays de merde, qui est cause de tous les problèmes dans le monde (Wikipédia). »

Certains, qui n’ont pas le luxe de l’opposition, ont fait le choix des propositions

Israël, dont 97 % du territoire est classé en « zones arides », notamment 60 % en « terres désertiques », et dont la seule matière première est la matière grise de ses habitants, EXPORTE de l’eau, ainsi que des technologies pour en économiser et même en produire.

Dans le désert du Néguev, les précipitations ne dépassent pas 80 mm de moyenne par an, contre 1 000 chez nous. Pourtant, c’est là que l’on trouve 80 % de la production nationale de tomates cerise, mais aussi une plantation de truffes, des vignes et un élevage de crevettes.

Comment font-ils ?

Nécessité fait loi : 80 % de l’eau potable consommée en Israël provient de la désalinisation et 86 % des eaux usées sont recyclées pour l’irrigation.

Israël a inventé l’irrigation au goutte-à-goutte et a amélioré ses performances en choisissant des souches de culture qui fournissent de plus grands rendements avec moins d’eau : la consommation d’eau baisse jusqu’à 60 % et les rendements augmentent de 90 %.

Il fore des puits profonds et utilise des méthodes de sécurisation de l’eau à tous les niveaux. Son joker est la désalinisation. Il a mis au point des techniques de dessalement de l’eau de mer optimisées, qui sont déjà 30 % moins chères qu’à la fin du XXᵉ siècle.En 2004, les usines israéliennes de désalinisation fournissaient 4 % de l’eau potable des ménages. En 2017, elles étaient à 75 % et continuent à progresser.

Israel Desalination Engineering Technologies, dite IDE (les Échos), produit, par osmose inverse, 623 millions de m³ d’eau potable par jour, soit 20 % de la consommation d’un million et demi d’Israéliens. À l’échelle mondiale, l’entreprise produit 3 millions de m³ par jour d’eau potable, au prix le plus bas du marché.

Penser en dehors de la boîte, ça permet de partager les bons tuyaux

Israël est aussi le leader mondial en nombre de start-ups au prorata de ses habitants. L’une d’elle, Water Intelligence (WINT), utilise l’intelligence artificielle pour détecter et arrêter les fuites dans les bâtiments, dont le niveau moyen, tous édifices confondus et quels que soient les usages de l’eau dedans, est en moyenne de 25 %.

Une autre start-up, Agrinoze, permet d’économiser jusqu’à 40 à 50 % d’eau en irrigant les cultures « à la demande » de la plante elle-même, grâce à un système de capteurs couplés à un algorithme, qui déclenche une irrigation automatique et autonome des cultures 24 h sur 24 et 7 jours sur 7. De plus, comme les chercheurs israéliens ont réussi à transformer des eaux usées industrielles en engrais, ils ont de moins en moins recours aux engrais chimiques.

La majorité de l’aide publique au développement d’Israël est basée sur l’assistance technique et le partage du savoir-faire, des technologies et de l’expertise israéliennes accumulés grâce à des activités de conseil ou d’accompagnement, de renforcement des capacités et de formation en Israël ou dans les pays partenaires.

Alors, qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?

Qu’est-ce qu’on attend pour faire la fête ?

Qu’est-ce qu’on attend pour dire aux Israéliens de nous donner un coup de main ?

Que Marie-Macronette suggère qu’on serve du vin à ceux qui réclament de l’eau ? LM♦

Liliane Messika, MABATIM.INFO


1 Pourquoi la Ligue arabe ? Parce que le peuple palestinien n’avait pas encore été inventé à l’époque, mais c’est une autre histoire.

2 commentaires

  1. Et les greenpeaceux ils en pensent quoi ?
    C’est pas la peine de leur en parler, il ne sont pas au courant comme dirait Noa mon petit fils élève de CP.

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  2. Encore un texte for intéressant de Liliane.
    Ps: Il y a eu d’autres monarques en France après Louis XVI: Napoléon 1er et le 3 ainsi que Charles X, Louis Philippe et Louis XVIII

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