Opération conjointe Biden-New York Times : L’un veut éliminer NSO, l’autre Israël

[5 avril 2023]

Biden a deux amours : son ego et Obama. Corollairement, il a trois croquemitaines : Trump, Netanyahou et Israël. Cela tombe bien, il partage exactement les « valeurs » (à la hausse comme à la baisse) de son mentor et du New York Times.

Que se passe-t-il quand le NYT tombe sur une information juteuse contre Israël, mais qui discrédite Biden au passage ?

Étude de cas

Le quotidien de référence new-yorkais a publié, le 2 avril 2023, une longue enquête sur le contrat que les États-Unis auraient signé, le 8 novembre 2021, avec NSO, la société israélienne qui a mis au point Pegasus, le logiciel espion le plus puissant sur le marché à ce jour… que l’administration Biden avait officiellement blacklistée cinq jours auparavant.

Pour éviter d’embarrasser la maison-mère, qui doit rester Blanche aux yeux du public, l’accord a été signé entre une société écran côté américain et la filiale américaine d’une société de hacking côté israélien.

Les citoyens adultes savent que leur sécurité est une fonction régalienne, qui est assurée par tous les gouvernements de la planète au moyen d’une armée (visible) et de services de renseignements (aussi discrets que possible). Les armes de la première sont exhibées lors des parades militaires (une fois par an en France, une fois par mois en Russie, une fois par semaine en Corée du Nord). Les armes de l’armée secrète sont… secrètes, Lustucru !

Combattre des armées ennemies avec des nounours et des prières. Ou bien ?

La CIA, comme la DGSE, utilisent des systèmes d’espionnage qui ne sont efficaces que tant qu’ils sont invisibles.

Pour pouvoir faire leur travail en toute sérénité, les dirigeants des démocraties préfèrent endormir leurs citoyens, d’une part en leur disant « dormez bien bonnes gens, le Guet veille ! » et d’autre part en leur racontant des contes de fées sur leur morale imperméable au réel. Les ennemis sont méchants et dangereux, mais nous ne nous abaisserons pas à leur niveau. Nous, nous sommes les gentils, nous n’utilisons que des armes gentilles.

Ainsi Macron vend des armes, mais raconte à Pimprenelle et à Nicolas que les acheteurs lui donneront la liste de leurs ennemis à valider, avant de les utiliser contre eux.

Biden, lui, ayant tapé tout l’été sur son Netanyahouc émissaire préféré, se trouva fort dépourvu quand le chef de la CIA fut venu lui dire que s’il ne voulait pas que ses espions aillent danser maintenant, il fallait leur fournir de quoi faire leur boulot. Il voulait ce qui se faisait de mieux sur le marché, à savoir le Pegasus de NSO. Nounours, au secours !

Pom popopom popopom pom pom…

Mathusalem avait un problème. La solution était à Jérusalem, du coup il avait un dilemme.

Mais pas son état-major. C’est l’état-major qui a acheté le joujou.

Biden dit souvent n’importe quoi, mais tout valait mieux que Trump, aussi cet octogénaire gâteux lui a-t-il succédé avec le brio que l’on constate quotidiennement. Chaque fois qu’il confond la Maison-Blanche avec le Sénat ou sa femme avec sa sœur, le public sourit avec indulgence et met ses « gaffes » sur le compte d’une charmante étourderie. Toutefois, signer le bon de commande des Pegasus cinq jours après avoir juré craché par terre que jamais son administration ne s’approcherait de cet outil forgé par Belzébuth, c’est pire que de l’inattention.

Heureusement, il y a une formule magique pour les présidents américains

Tout acheteur de douze Pegasus a droit à un bonus : une formule magique intitulée « plausible deniability », le déni plausible. « Ne me dites rien », a certainement dit le président à son général, « je ne veux rien savoir ». Et paf ! dès la formule magique prononcée, l’acte répréhensible a disparu.

Le déni plausible, c’est la capacité, pour un responsable hiérarchique, de nier toute implication dans des activités illégales ou sans éthique commises par des moins gradés, du fait de l’absence de preuve. Et ce y compris, voire surtout, quand le chef a été personnellement impliqué. Si en plus, il a volontairement ignoré ces actions, on parle de « willful blindness », d’aveuglement volontaire, ce qui ajoute la préméditation au délit lui-même (Political Dictionary).

Le public n’y croit pas plus qu’il n’a avalé les dénégations de Bill Clinton affirmant n’avoir « pas eu de relations sexuelles avec cette femme, Ms Lewinsky ». Mais les apparences sont sauves et c’est ce qui compte pour nos dirigeants. Les conséquences dans le monde réel, c’est pour les citoyens.

SOS Amitié : Touche pas au pote du NYT

Dans cette histoire abracadantesque, on hésite entre la culpabilité présumée d’Al Zheimer, un proche conseiller du président, ou celle d’un présumé déni plausible. Ce qui est sûr, c’est que le New York Times est impliqué dans le sauvetage des meubles de la Maison-Blanche.

Voici comment il a rendu compte du cafouillage :

Titre : Une société écran et une fausse identité.

Sous-titre : Comment les États-Unis en sont venus à utiliser des logiciels espions qu’ils essayaient de tuer.

Intertitre : L’administration Biden a tenté d’empêcher l’utilisation d’outils de piratage fabriqués par la société israélienne NSO. Il s’avère que tous les secteurs du gouvernement n’avaient pas compris le message.

Et dans le corps du texte, quand la question a été posée de cette commande amorale, « ‘Nous ne sommes pas au courant de ce contrat, et toute utilisation de ce produit serait très préoccupante’, a déclaré un haut fonctionnaire de l’administration, sous couvert d’anonymat pour des raisons de sécurité nationale (NY Times). »

Le déni plausible, avalé et digéré, a été réutilisé (progressisme écologique oblige) et amplifié. Le pov’ Biden, il a « tenté d’empêcher » l’utilisation de cet outil démoniaque. Mais vous savez comment c’est, dans une grande baraque comme la Maison-Blanche, on ne voit pas tout et surtout pas les poussières que les sous-fifres planquent sous les tapis ! LM

Liliane Messika, MABATIM.INFO

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