
[16 avril 2023]
Source : Institut de Jérusalem pour la Stratégie et la Sécurité
Éditorial
La crise de la réforme juridique a causé d’énormes dommages à l’État d’Israël. Sur le plan politique, l’image du pays s’est dégradée à tel point, que le soutien américain a été mis à mal (même si dans la pratique la coopération sécuritaire est menée comme d’habitude). Sur le plan économique, il y a eu une érosion de la cote, auprès des investisseurs. Il semble que le secteur de la haute technologie, le principal moteur de croissance, qui a hissé Israël parmi les vingt pays les plus riches du monde, rencontre des difficultés pour lever des capitaux. Les positions irréconciliables dans le public israélien ont atteint des sommets d’extrémisme et d’intolérance. L’instrumentation politique de Tsahal, a fracturée la cohésion nationale.
La société d’Israël se déchire et perd progressivement sa capacité à fonctionner. Les pays amis, y compris ceux qui ont signé les Accords d’Abraham, qui croient ou plutôt qui croyaient à la supériorité stratégique d’Israël dans la région, regardent avec effarement un conflit interne qui pourrait provoquer le déclin de la capacité militaire du pays. Les ennemis d’Israël gagnent en confiance, « se frottent les mains » et attendent patiemment, que l’État juif devienne faible « telle une toile d’araignée », expression chère au chef du Hezbollah Nasrallah, pour l’attaquer et « l’effacer de la face de la Terre ».
Tout cela se produit alors que l’environnement stratégique d’Israël devient, en raison de changements géostratégiques régionaux et mondiaux, plus dangereux que jamais. L’Iran, qui malheureusement est en passe de mater les protestations populaires, ce que lui donne les coudées plus franches sur la scène internationale. Résultat, des alliances stratégiques avec la Russie et la Chine, ainsi que son rapprochement avec les pays arabes et en particulier avec l’Arabie saoudite. La Syrie, l’alliée de l’Iran, qui depuis des années avait été bannie de la Ligue arabe, pourrait de nouveau redevenir membre de cette organisation. Alors que les États-Unis réduisent leur implication au Moyen-Orient (pour cause de guerre russo-ukrainienne et politique agressive de la Chine), Téhéran accumule des matières fissiles pour la fabrication d’armes nucléaires. Cela sanctuarisera le territoire de l’Iran et accroîtra la liberté d’action de ce pays et de ses mandataires dans un éventuel conflit avec Israël.
Au début du mois d’avril, Israël a connu des attaques de missiles sur plusieurs fronts. Heureusement cette fois, le pays n’a pas été entraîné dans un conflit de plus grande envergure. Toutefois, la menace de dégénérer en un conflit plus large est beaucoup plus grande aujourd’hui que par le passé. Par conséquent, Israël doit absolument se préparer à une réelle probabilité d’une guerre. Il est évident que l’Iran, par ses progrès vers l’arme nucléaire, s’approche de la « ligne rouge », où il n’y aura pas d’autre choix que de l’attaquer, même sans l’aide américaine. Un tel événement se transformera, à coup sûr, en une guerre meurtrière sur plusieurs fronts, où les civils seront en « première ligne ».
Il incombe aux politiciens de tous bords de mettre de côté leurs divergences et de parvenir rapidement à des compromis qui permettront au pays de se concentrer sur les défis mortels en matière de sécurité menaçant l’existence de l’État d’Israël. Le pays doit changer son « logiciel » de gouvernance et donner la priorité aux impératifs de sécurité par rapport aux autres besoins légitimes. L’armée, tout le secteur de militaro-industriel, toutes les branches du Renseignement doivent être affranchis de toute instrumentation politique. Toutes les velléités d’insubordination doivent être condamnées et dans les cas extrêmes punies. Il est également nécessaire de veiller à ce que Tsahal dispose des ressources matérielles et humaines indispensables pour ramener l’armée à un niveau opérationnel, afin de donner une réponse décisive à une guerre « multi fronts » qui s’annonce inévitable.
L’adage latin « si tu veux la paix, prépare la guerre », n’a jamais été aussi actuel qu’aujourd’hui. EG♦

Édouard Gris, MABATIM.INFO
Traduction et adaptation
Merci pour cet excellent article … que toutes les forces vives d’Israël puissent se regrouper pour faire face à un conflit qui se précise de plus en plus…
Laissons nos divergences de côté, il y a urgence …
Car pendant que nous manifestons les uns contre les autres, nos ennemis se frottent les mains et se réjouissent…
Qu’Hachem est pitié de nous !
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