[5 octobre 2023]

MBS et Bibi sont dans un bateau

MBS pour les intimes, c’est Mohammed Ben Salman, le quasi-roi d’Arabie Saoudite, un pays très riche, très musulman et très peu peuplé d’indigènes à qui, depuis des générations, on apprend dès la maternelle à haïr les Juifs. C’est le gardien du premier lieu saint de l’islam : La Mecque.

Oui, on ne vous parle jamais que du troisième lieu saint de l’islam, mais il y en a deux devant lui !

Bibi pour les infimes, c’est Benjamin Netanyahou. Il est premier ministre de l’État des Juifs. Il est là depuis tellement longtemps que ses adversaires le traitent de Roi et qu’ils veulent, comme un petit rabbin local d’il y a vingt siècles, faire des derniers les premiers. Et vice-versa. Comme dans leur Histoire, les Juges ont précédé les Rois, ils veulent repartir en marche arrière, donc les Juges qu’ils ont sous la main à la place du roi. Ils tentent de le dégager par tous les moyens sauf les urnes, mais c’est une autre histoire.

Leur bateau, c’est le Shalom-Salam, qu’un troisième larron, Joe Bidon, fait son possible pour faire chavirer.

Mahmoud et Joe sont dans une relation qui tangue

Mahmoud, lui, c’est le roi de la magouille. Il a été élu pour quatre ans en janvier 2005 et il n’a jamais organisé d’élections depuis, ce qui n’empêche pas ses supporters français de croire que son deuxième prénom est Dirigeant-Légitimement-Élu.

Mahmoud passe son temps à mendier des subsides auprès de l’Union européenne et de Joe Bidon, qui met d’autant plus volontiers la main à la poche que sa politique consiste à faire le contraire de son prédécesseur qui lui, avait coupé les vivres au chouchou des magnats du pétrole. Mahmoud a deux fils et de multiples comptes off-shore.

Nonobstant les regards énamourés de Joe à son égard, le fonds de commerce de Mahmoud tient en deux slogans : « À bas l’Amérique » et « Mort aux juifs ».

On pourrait penser que ça dispose mal Joe à son égard, mais c’est sans compter sur la volonté inébranlable de son marionnettiste, le Beau Bama, dont l’obsession anti-Bibi n’a d’égale que son admiration pour les mollahs.

Rubrique « Courrier du cœur »

La paix dans les ménages, demandez à n’importe quel conseiller conjugal, il vous expliquera que c’est une négociation permanente et des concessions quotidiennes.

Dans ce registre, les deux bateliers d’Abraham (Accords-de de son prénom) sont au taquet et font fuiter régulièrement des informations sur leurs fiançailles.

Joe est jaloux. Mettez-vous à sa place : son prédécesseur, qui était un méchant de chez méchant, a fait signer quatre traités de paix entre les Juifs et des royaumes à l’antisémitisme chevillé au corps. Lui, le pauvre, qui est l’archétype du gentil, il lui en faut au moins un dans son bilan, sinon il risque de finir son CDD en novembre 2024, alors qu’il rêvait d’un CDI pépère.

Mais quand même, aider Bibi à engranger un traité de plus qui sonnerait comme une victoire, c’est dur à avaler. Alors Joe fait sa chochotte et en profite pour courtiser son Mahmoud d’amour :

si Bibi et MBS veulent vraiment se marier, il collera Mahmoud au milieu du lit conjugal et rira bien qui rira le dernier.

La belle-mère se prend pour la mariée

Saoudiens et Israéliens commencent à être frustrés par l’insistance des États-Unis à faire des concessions plus importantes aux Palestiniens, dans le cadre d’un accord de normalisation, comme on dit pompeusement dans les médias mainstream (i24news).

Il semble que tout le monde (à part l’Union européenne et Joe Bidon) en a par-dessus le keffieh des caprices mahmoudiques et des refus systématiques qu’opposent les dirigeants palestiniens à toutes les offres de paix. Parmi « tout le monde », il y a MBS, qui voit bien son intérêt à se rapprocher d’un allié susceptible de le défendre contre les visées impérialistes de l’Iran. Et Joe a donné assez de preuves qu’on ne pouvait compter ni sur lui, ni sur son administration et encore moins sur sa parole. Dirigeant-légitimement-élu-pour-quatre-ans pourrait être le grand perdant (l’Orient le Jour) d’une paix qui se profile.

Mahmoud Lagaffe

Au lieu de faire des salamalecs au leader de l’Hyper-puissance, le calife de Ramallah balance de l’huile sur le feu par bidons entiers.

En août 2023, sous sa triple casquette présidentielle (Autorité palestinienne, OLP et Fatah), il a ressorti quelques perles de la thèse en russe grâce à laquelle il a eu une médaille du KGB en 1983 :

les Juifs ashkénazes ne sont pas des sémites, mais les descendants des Khazars et Hitler les a massacrés non pas parce qu’ils étaient juifs, mais parce que c’était des usuriers (WorldIsrael).

Avant que Joe ait pu lui remonter les bretelles, parce que c’était vraiment pas le moment, il lui a prouvé que la meilleure défense, c’est l’attaque.

Ramallah, c’est le Cannes de Cisjordanie. Des festivals, des forums, des congrès… La dernière manifestation en date était le Digital Life and Creativity, le 3 octobre 2023.

Comme Mahmoud ne connaît rien à l’informatique, il a botté en touche et botté le derrière de son plus ardent supporter :

« Quand Israël déclare qu’il célèbre l’anniversaire de son indépendance, il l’a obtenue de qui, son indépendance ? Qui occupait l’État d’Israël pour qu’il célèbre l’anniversaire de sa libération de cette occupation ? C’est un gros mensonge. C’est l’Amérique qui occupe la Palestine (Elder of Zion). »

Joe, il n’a pas besoin d’ennemis avec des amis pareils.

Il n’a pas non plus besoin d’amis : ses électeurs haïssent tellement son prédécesseur que par peur de le voir revenir aux manettes, ils préféreraient élire une chèvre. Et s’il n’y en a aucune de disponible, Joe a toutes ses chances. LM♦

Liliane Messika, MABATIM.INFO