Israël : la guerre de 18 ans

Écoute Israël : les nazis ne furent vaincus que par la ruine de Dresde

Le sport implique un esprit de loyauté. Le judo ou le tennis, après que chaque joueur s’est efforcé de mettre à rude épreuve son adversaire, s’achève par un salut entre les antagonistes. Un boxeur perdant n’ira pas prendre sa revanche en boxant la femme et les jeunes enfants de celui qui l’a vaincu. Il ira encore moins esquiver le véritable combat contre un autre boxeur en cherchant à attaquer la femme et les bébés de ce dernier, ni profiter de son absence pour mieux massacrer sa famille. Supposons qu’un boxeur lâche se cache derrière sa propre épouse en la faisant monter sur le ring. Le public saisirait immédiatement sa turpitude, s’en offusquerait ou en rirait, et le combat serait d’avance annulé comme par forfait, le couard s’étant débiné. Et il est certain que l’autre boxeur, en supposant qu’il veuille maintenir le match, exigerait dans la plus claire détermination que la famille non protagoniste soit éloignée.

Dans l’allégorie qui précède, le Hamas est ce joueur fourbe. Israël est le joueur honnête.

Seulement, se montrer trop loyal dans un contexte de guerre, comme si c’était un sport, fait perdre de vue aux gens loyaux qu’ils se mettent en danger, que leurs ennemis pourraient bien leur faire subir au centuple et dans l’horreur la plus absolue le peu qu’ils s’empêchent de leur faire, et leurs préoccupations morales pourraient bien se trouver à l’origine des pires atrocités subies par leurs propres protégés, suite à leur pitié inappropriée à l’endroit de la cruauté la plus sanguinaire. La voie « Nétiv HaLamed-Hé » en est une cinglante illustration1.

Israël a voulu se contenter de montrer à plusieurs reprises, sans rancune, aux plus grands antisémites de notre temps, ceux qui sous un autre uniforme prolongent la besogne nazie, que, contrairement à d’autres époques où il n’a pas pu se défendre, il est aujourd’hui le plus fort.

Les nations du monde libre se prêtent elles aussi au jeu, dont il n’est pas si aisé de désigner l’initiateur, avec toujours la même exigence bornée de ne pas répondre selon une intensité disproportionnée. Là encore, on se croirait dans un contexte sportif. Si vous êtes prof de tennis, évitez de smasher vos balles, vous battriez votre élève à plate couture. Si c’est de la boxe, ne frappez pas trop fort. Faites-lui le plaisir de le laisser vous porter quelques coups, vous avez l’habitude. Et si c’est de la course à pied, donnez-lui une longueur d’avance.

Citons au passage la réponse sous un angle légal, de l’avocate Ysca Bina, conseillère juridique du mouvement Gouvernance et démocratie, interrogée sur la chaîne Tov, Jewish Television :

« On nous parle de proportionnalité. Le Hamas veut anéantir Israël ; nous avons le droit d’anéantir le Hamas et la bande de Gaza »2.

En conséquence, les guerres, souvent désignées comme de simples opérations militaires, sont prises à la légère, comme s’il ne s’agissait que de vulgaires parties de baby-foot. Améliorez votre technique, semble dire Israël à ses adversaires, et vous ferez mieux à la prochaine partie. On repart avec le triomphe modeste du bon joueur, sans s’effrayer des implications de l’énormité de cette inconscience ou de ce blocage.

Aperçu des principales articulations de la guerre et des bombardements des civils israéliens de 2005/2023

La reddition volontaire du gouvernement de Sharon remonte à l’été 2005, date hébraïque fatidique du 9 av, celle des destructions du Premier et du Deuxième Temple, bien que l’expulsion fût repoussée d’un jour. Les occupants étrangers de Gaza, enfin tranquilles, ont alors le loisir de préparer leurs immondes agressions sans entraves. Ils bombarderont les civils, leur cible de prédilection, mais peu s’en émouvront à l’étranger. Et il ne leur faudra pas très longtemps pour redoubler de dangerosité.

Le 23 septembre 2005, soit onze jours seulement après l’achèvement du programme de désengagement, le Djihad islamique lance 9 roquettes de type El-Qods en direction de Sdérot, mais elles tombent dans des champs, sans faire de victimes. Tsahal ne riposte pas. Le Hamas s’en flatte, jubile et entame un défilé de la victoire à Djébalya. Mais un « accident du travail » y fait 20 morts et 80 blessés : une roquette kassam tombe d’un véhicule et explose en même temps que toutes les munitions avoisinantes. Le Hamas, mauvais joueur, dit avoir vu passer au même moment des engins de l’armée de l’air d’Israël, alors que même les responsables de l’Autonomie confirment la réalité de l’accident.

Les 23 et 24 septembre 2005, l’envahisseur de Gaza pilonne lourdement la ville de Sdérot, avec des roquettes encore relativement rudimentaires, les kassams. Pendant deux jours, les terroristes sèment la terreur sur la ville, qui déplore sept civils légèrement blessés.

Dans tout le pays, c’est la colère et la consternation. Aux Israéliens sceptiques ou effrayés par le retrait de Tsahal de Gaza, le gouvernement s’était montré rassurant, assurant que les règles seraient désormais modifiées, donnant la totale légitimité à Israël de réagir vivement aux yeux du monde entier.

L’opération Guéchem Richon – Première pluie – est lancée le 23 septembre 05. Entre autres, Tsahal élimine le chef de la branche armée du djihad islamique, qui avait notamment planifié l’assassinat de Tali Hatouel et de ses quatre filles, mitraillées le 2 mai 2004 sur l’axe de Kissoufim. Les enfants avaient de 2 à 11 ans. Mais ce n’est que l’un des innombrables crimes racistes et antijuifs pris pour un acte héroïque de résistance. Le gouvernement de Sharon, avec Saül Mofaz à la Défense, et Dan Haloutz comme chef d’état-major, décide de mettre fin à l’opération le 1ᵉʳ octobre 2005, considérant que les objectifs sécuritaires ont été atteints.

Le 8 juin 2006, propagande diffamatoire oblige, le Hamas accuse Tsahal d’avoir tué des civils sur le bord de mer. Les Israéliens présentent leurs excuses avec précipitation, puisque, peu de temps après, une enquête révèle la fourberie. Mais c’est le 25 juin 2006, alors qu’Olmert a remplacé Sharon à la tête du gouvernement, que se produit un véritable acte de guerre avec l’enlèvement de Guilad Chalit, commandité par le criminel Haled Machal, tandis que deux autres soldats sont tués, près du passage de Kerem Chalom. Un civil israélien, Eliyahou Ochri, est également enlevé à la station d’auto-stop du quartier Guiva Tsarfatit, à Jérusalem, avant d’être assassiné.

L’opération suivante, Guichmé Kaïts – Pluies d’été – va durer du 28 juin 2006 au 26 novembre 2006, soit près de six mois. Les ravisseurs et assassins d’Ochri sont appréhendés le 4 juillet 2006, après que Tsahal a encerclé le poste de police de Ramallah, où les tueurs s’étaient réfugiés. Le round s’achève sur un cessez-le-feu bilatéral, alors que la préparation d’une opération terrestre est sur le point de s’achever, sans que Chalit soit libéré. Néanmoins, 270 terroristes sont éliminés pendant l’opération. Côté israélien, cinq soldats et deux civils sont tués, en comptant les compagnons d’armes de Chalit. On retiendra une avancée de la profondeur des tirs de roquettes, dont 4 frappent Ashkelon le 15 novembre. Une vive réaction de l’armée de l’air aura toutefois réduit momentanément cette avancée.

Toujours sous Olmert, Premier ministre ; Ehoud Barak, ministre de la Défense, et Gaby Ashkénazi, chef d’état-major, les tirs de roquettes reprennent et s’intensifient. Sur l’heure, l’arsenal de guerre des assaillants reste relativement rudimentaire. La portée des tirs se limite encore globalement aux localités du Néguev Occidental. L’opération Oféreth Yétsouka, traduite communément par Plomb durci, durera du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, soit 23 jours. Face aux bombardements qui n’en finissent pas, l’opération est destinée à améliorer la situation sécuritaire sur le (relativement) long terme, gêner le Hamas dans ses capacités de se réarmer, et, comme précédemment, de ramener le soldat otage Chalit.

On notera qu’entre le 26 novembre 2006 et le 27 décembre 2008, le beau et bon joueur aura laissé pendant plus de deux ans les milices terroristes se renforcer, reconstituer leurs stocks de munitions, et surtout améliorer leurs capacités meurtrières. Cette fois, le cessez-le-feu est unilatéral. En fait, unilatéraux ou non, les suspensions répétées de l’effort de guerre contre le terrorisme s’apparentent à cette sorte de grâce qu’un gladiateur pouvait concéder à un autre, à terre, à la merci de son glaive.

Une fois encore, l’otage n’est pas libéré. Pour Israël, l’ardoise s’alourdit : 10 soldats sont tués, 317 blessés. Côté civil, 3 Israéliens sont frappés par les roquettes, 183 sont blessés et 548 en état de choc.

Ce qui n’est pas peu dire, si, à titre comparatif, on pense à cette catégorie d’anciens combattants du Vietnam, auxquels nous a poussés à nous identifier le cinéma américain. On n’oubliera pas le rapport Golstone, biaisé, qui condamne Israël, même si son auteur reconnut rétroactivement s’être laissé berner. C’est une réponse cinglante à tous ceux qui prétendaient qu’une fois qu’Israël aurait quitté Gaza, l’opinion serait de notre côté.

Une fois encore, les ennemis se réorganisent, se renforcent et se perfectionnent. Lors de l’opération suivante, Amoud Anan – Nuée de nuage – du 14 au 21 novembre 2012, les tirs de missiles s’intensifient, leur portée augmente, et, sur les quelque 1500, certains atteignent Béer-Chéva, Richon Letsion, Tel-Aviv et Jérusalem. Le dôme de fer en intercepte 421. Deux soldats et quatre civils israéliens sont tués par les missiles. Cette opération n’inclut pas d’intervention terrestre. Les agriculteurs du Conseil régional Eshkol subissent des dégâts évalués à plusieurs dizaines de millions de shekels. Pendant l’année qui va suivre, les tirs de roquettes sont plus sporadiques.

Certains s’imaginent alors voir un changement d’approche du Hamas, une sorte d’assagissement. Un professeur de l’université de Tel-Aviv, Eyal Zisser, orientaliste, du cercle de l’histoire du Moyen-Orient et de l’Afrique, estime que le mouvement terroriste a accepté de déposer les armes et même de s’engager tacitement à servir de gendarme et de garantir le calme à Israël. En revanche, le parti de l’Union Nationale, dont le professeur Arié Eldad, voit dans le cessez-le-feu une capitulation du gouvernement de Netanyahou. Des généraux voient dans la multiplication des opérations une guerre perpétuelle et sans issue3.

Puis vient Tsouk Eitan, du 8 juillet au 26 août 2014, cinquante jours de guerre contre les organisations terroristes dont le Hamas. Après des bombardements qui, comme toujours, visent les civils d’Israël sans que l’on s’en émeuve ailleurs, et l’horreur de l’enlèvement et l’assassinat de trois adolescents juifs par les bêtes immondes du Hamas, le 12 juillet 2014, Israël doit détruire des tunnels qui menacent l’ensemble des kibboutzim et localités de la région, dont trente sont rebouchés lors de l’opération terrestre qui commence le 17 juillet. Comme nous l’avons vu, l’ennemi se fait plus dangereux, 68 soldats de Tsahal sont tués, six civils, dont l’enfant de quatre ans du kibboutz Nahal Oz, Daniel Tragerman, frappé par une roquette en pleines négociations du Secrétaire d’État américain John Kerry, pour un énième cessez-le-feu. On notera au passage que le 19 août, le Hamas a violé une trêve en tirant des roquettes sur Béer-Cheva et Nétivoth.

L’opération ‘Hagora Che’hora (ceinture noire) va durer deux jours, du 12 au 14 novembre 2019, quand des roquettes sont tirées notamment sur Tel-Aviv et font plusieurs blessés. Le prétexte pour les bombardements de la population civile consiste cette fois dans l’élimination d’un chef du djihad, dénommé Baha Abu al-Ata.

Chomer Ha’homot commence avec le bombardement par missiles sol-sol du Hamas le 10 mai 2021, le jour de la réunification de Jérusalem (pendant la guerre des Six jours). Les terroristes bombardent comme à leur habitude des cibles civiles de l’État juif, mais ce qui émeut les Occidentaux, c’est comme d’habitude la population civile islamique, véritable hydre aux têtes toujours renouvelées qui produit et fait perdurer les terroristes. L’agglomération du Gouch Dan, Tel-Aviv et extra-muros, le Néguev et la région du Sharon en sont les cibles. Neuf civils israéliens et un soldat sont tués par les tirs de roquettes, au total 4 360, dont 1 661 interceptées par le dôme de fer, 1 843 tombées dans des zones non construites, et 680 étant retombées chez l’envoyeur. En revanche, 176 bombes ont frappé des zones construites ou habitées. Un nouveau cessez-le-feu entre en vigueur le 21 mai.

Une autre opération, qui dure du 5 au 7 août 2022, Alot Hacha’har (l’aube) permet l’élimination de 25 terroristes. 1 162 roquettes sont lancées sur Israël, dont 216 retombent chez l’envoyeur. À chaque round, l’ennemi se renforce et Israël, qui veut la paix, est rudement endeuillé. Le prétexte des attaques est l’opération Chover Galim (Brise-lames), du 2 août, à Jenine, où la tête du djihad islamique local est appréhendée.

La communauté internationale a donc toujours fermé les yeux sur l’extrême gravité des bombardements dirigés contre la population civile israélienne. Après tout, se disent-ils, les Juifs ont le dôme de fer… Galvanisés, les terroristes viennent de commettre une série de crimes contre l’humanité – ou plus précisément contre le peuple juif – que les Juifs n’avaient plus endurés depuis la Shoah.

Le 7 octobre 2023, jour du Shabbat et de la fête de Simhat Torah, ces nazis contemporains ont fait irruption dans les kibboutzim et la ville de Sdérot, et ont massacré des enfants sous les yeux de leurs parents, dans l’extase que réclame leur culte du mal4. L’horreur n’est pas parue tout de suite dans toute sa dimension. Les secours, à mesure que les forces de sécurité reprenaient du terrain, ont d’abord dénombré 250 victimes, mais le nombre des corps souvent calcinés et/ou mutilés qui sont découverts jour après jour atteint déjà le nombre de 1 400. Des jeunes qui participaient à une fête champêtre ont été massacrés comme des lapins. 199 otages, dont des bébés, enfants et adolescents, sont enfermés dans des conditions inhumaines, avec l’aide de la masse civile de Gaza.

Mais une certaine opinion, en Europe, s’inquiète pour les civils du Hamas, pour leurs mères, leurs sœurs qui les couvrent. Il ne faut pas s’étonner que le continent qui a exterminé ou permis l’extermination de six millions de Juifs puissent rester indifférents au sort de Juifs innocents et leur préférer les pires crapules de notre époque.

Nous l’avons vu, la loyauté ne paie pas. Dissocier la population civile d’ennemis enragés, dressés pour tuer ou se faire tuer, tel que le ferait ce boxeur pétri de noble moralité, est le contre-pied de l’adage célèbre du diviser pour régner.

Ici, on divise pour permettre à l’ennemi de régner.

Cette attitude assure à ce dernier le repos du guerrier qu’il escompte quand il voudra se reposer. Tant que ses arrières sont assurés, qu’il est certain de retrouver son cadre familial, il se dira que les populations qu’il agresse et assassine n’ont aucune raison de lui en vouloir.

Ce souci de loyauté, cette pitié ressentie envers l’environnement générateur de l’ennemi, envers le terreau qui le nourrit, peut se retourner contre celui qui confond le sport et la guerre.

La guerre de l’islam est totale, sans humanité. Les terroristes de l’islam prennent un plaisir sadique à assassiner des enfants juifs devant leurs parents réduits à l’impuissance, avant de leur faire subir le même sort.

Chaque fois qu’il se sent faiblir, qu’il sent le risque d’être définitivement mis hors d’état de nuire, le mouvement islamique implore un cessez-le-feu. Israël, magnanime, pense qu’il a compris que la violence ne le mènera à rien. Mais ce que comprend l’ennemi acharné, c’est qu’il a besoin de ces trêves pour se réarmer avant de retenter sa chance. Même si Israël considère qu’il ne court pas le risque d’être anéanti, qu’il n’y a pas de menace vitale qui pèse sur l’avenir de son pays, il fait en sorte par cette humanité prise pour de la faiblesse, que les jalons de la guerre deviennent de plus en plus fréquents et meurtriers.

Considérons la seconde bataille d’El Alamein, en 1942. Rommel et l’Afrika Korps sont mis hors d’état de nuire par Montgomery. Or, ni les Allemands ni les Anglais ne se trouvent encore aujourd’hui dans cette contrée de l’Afrique du Nord, tout simplement parce qu’il n’y a pas de populations civiles auxquelles ils seraient affiliés. Cet exemple montre bien que la persistance du Hamas consiste dans le maintien de ses arrières à deux pas de nos kibboutzim.

Cette erreur stratégique, cette distinction qui veut que la population civile n’aurait absolument rien à voir avec le chaos perpétuel, et qui permet à l’ennemi de toujours attaquer en faisant chaque fois plus de mal, met des œillères aux dirigeants politiques et leur lie les mains.

Qu’ils tirent des leçons de l’Histoire ! Déjà, à l’ère biblique, dans l’opération contre la cité d’Aï, un petit groupe de guerriers provoque les sentinelles. Il est pris en chasse par l’armée locale, et, quand celle-ci est suffisamment éloignée, le gros de la troupe s’introduit dans la ville et la passe au fil de l’épée. L’armée locale revient, comprend son erreur et son malheur, et est taillée en pièces à son tour. Depuis, plus d’Aï.

Autre exemple. Si on accrédite la thèse des attaques et razzias perpétrées par les pirates barbaresques5, la France, lassée, veut traiter le problème à la racine, et, en 1830, entreprend la conquête de l’Algérie.

Moins loin dans le temps, si les États-Unis n’avaient pas rasé la ville de Dresde, il n’est pas improbable que la seconde guerre mondiale se serait poursuivie dans une valse infernale de cessez-le-feu et de bombardements nazis, qui serait devenue une routine de mort perpétuelle qui jamais n’aurait cessé de faire partie du quotidien des Alliés, contrairement à Israël qui permet chaque fois à un ennemi qui surpasse les nazis dans sa cruauté (les nazis ont « expliqué » au procès de Nuremberg qu’ils recevaient des ordres), de se refaire dans ses villes. Les États-Unis ont fait passer le goût du sport de la guerre aux troupes prussiennes.

L’Américain serait-il donc ce boxeur qui s’en prend à la famille de son adversaire ? Non, l’Américain a compris qu’il n’avait pas en face de lui des sportifs, mais des possédés animés par la rage de tuer. Il appréhende intuitivement que s’il prend en pitié l’épouse de celui qui vient le tuer, ce dernier dans le meilleur des cas fera de son épouse une veuve, ou, pire, sa prochaine victime. Israël a eu pitié des civils du Hamas, qui s’en est pris de la manière la plus innommable possible à ses civils. Bien sûr, Israël n’ira jamais dans les maisons pour assassiner avec cruauté des gens sans défense, mais si le terroriste du Hamas prend ses propres civils comme boucliers humains, il n’est d’autre choix que de le frapper avec son bouclier. À moins que le cadre de vie du Hamas ne se déplace vers d’autres contrées. Mais ça, peu l’entendent en Europe ou en Amérique.

La conséquence de l’empathie par Israël pour les boucliers humains du Hamas est qu’aujourd’hui, ce sont des Juifs arrachés à leur pays qui servent aux terroristes de boucliers.

Israël ne peut compter dans ce monde que sur lui-même, et doit surtout ne pas oublier que l’idée mère du sionisme, du « plus jamais ça », ne peut pour finir n’être garantie que par l’expression de la souveraineté de l’État juif et de sa capacité à défendre chèrement sa peau sans faire de quartier.

Car déjà, pour de nombreux médias, et dans la bouche de bien des politiciens6, le premier effet de stupeur et d’horreur s’estompe. Et on revient au reflex pavlovien du « pauvre palestinien », de la réaction disproportionnée d’Israël. Car quelle que soit l’horreur des crimes perpétrés contre les Juifs, leur degré restera toujours suffisamment insignifiant pour que l’on s’offusque et s’indigne d’avance de ce que le Juif risque de rendre à ses tueurs. Beaucoup auraient certainement vu d’un mauvais œil que les Juifs se relèvent à l’époque des nazis pour les anéantir. Il ne faut pas exagérer.

À présent, Il faut ouvrir les yeux et reconnaître honnêtement que seul un retour d’Israël à Gaza, vidée de ses tueurs et des populations qui font que ces tueurs sont encore là, et repeuplée par son peuple, garantira la paix. Car en fait, l’identification antisémite et systématique d’une bonne partie de l’Europe et de ses dirigeants avec les pauvres civils de Gaza n’est pas la preuve d’une tendance compassionnelle à leur égard, mais la preuve qu’ils lui servent de grain à moudre pour asseoir la haine antisémite7. Sans quoi, ils auraient non pas fait pression sur Israël pour qu’il accepte cette guerre infernale et cyclique toujours recommencée, mais sur les pays d’origine desdits civils8, qui s’éloigneraient de cette zone qui les expose aux actions de défense d’Israël.

Israël a éloigné tous ses habitants de la région de Gaza et de la zone frontalière Nord pour les protéger. Que les amoureux des civils de Gaza interviennent pareillement pour ces derniers, à la différence près qu’ils ne devront plus revenir, ce qui garantira par la même occasion la disparition du Hamas, privé du terreau qui le nourrit.

Or, le Conseil d’insécurité, avec une résolution proposée par le Brésil, exige peut-être formellement la libération des otages, mais elle n’a aucune inquiétude humanitaire à leur égard. Seul le camp du Hamas les préoccupe : aide et couloir humanitaire, deux États, pourvu qu’il ne parte pas9.

Un autre fait de propagande médiatique effarant en dit long sur le peu de cas que l’on se fait des Juifs. Certains hurlent à la manipulation par les Juifs, à la désinformation. « Est-ce que oui ou non quarante bébés juifs ont été décapités ? »10

Or ces mêmes médias reconnaissent que les bébés ont été assassinés. Alors qu’est-ce qui les met tellement hors d’eux quand en sus de l’assassinat par balles dans la tête de ces bébés juifs, des témoins dignes de confiance précisent qu’ils ont été décapités ?

En quoi sont-ils si énervés quand des témoignages a priori recevables établissent qu’ils ont été non seulement tués par balles mais aussi dépecés ou décapités ? C’est que le message sous-jacent est le suivant :

 Les pires assassins peuvent tuer les bébés juifs, ça ne nous dérange pas, mais seulement s’ils le font proprement. N’essayez pas de nous faire croire que ces braves combattants du Hamas les auraient aussi décapités ».

À moins qu’il ne soit question d’un blocage mental des dirigeants, d’une tendance suicidaire ou autodestructrice inhibée par un inconscient formaté par l’exil, qui refusent de gagner la guerre, ce qui pourrait expliquer le refus du gouvernement en 1967 de laisser fuir la population arabo-musulmane vaincue, ainsi que l’injonction donnée au Rav Goren de quitter le Mont du Temple, auquel cas cette génération du désert qui nous gouverne non sans se retourner sans cesse pour s’assurer masochistement de la présence de ses maîtres, doit être remplacée. On peut supputer que la délivrance de cette présence hostile et meurtrière en terre d’Israël, ne sera pas le fait d’un sionisme religieux qui réussira à convaincre un maximum de gens, mais de l’Israélien moyen, si l’on peut dire, quand ses yeux et son cerveau enfin seront dessillés, et qu’il acceptera enfin de voir la réalité en face.

La Shoah d’Europe n’est pas un crime contre l’humanité, mais plus vraisemblablement de l’humanité contre le peuple juif.

Le maintien et le renforcement de populations haineuses en terre d’Israël l’est aussi. L’autonomie islamique n’est pas étrangère aux pressions et chantages de puissances étrangères, à commencer par les États-Unis, les Européens n’étant souvent que des suiveurs.

« Que toutes les nations qui m’encerclent, puissé-je les tailler en pièce » (Psaumes CXVIII, 10) ; « De grâce, Hachem, secours-nous, de grâce, Hachem, accorde-nous la victoire » (idem, 25). YS

Yéochoua Sultan, MABATIM.INFO


1 Le 16 janvier 48, 35 combattants (Lamed-Hé = 35 selon la valeur numérique de ces deux lettres hébraïques) notamment du Palmah sont en chemin, à pied, pour apporter du renfort au kibboutz Kfar Etzion, assiégé. Ils cheminent de nuit en dehors de la route et en évitant les villages arabes hostiles. Au petit matin, ils tombent sur un berger qu’ils laissent gracieusement partir alors qu’il aurait mieux fait de tomber sous leurs armes. Alors que le détachement commence à s’éloigner du village arabe de Surif, le passage est barré et ils sont entourés de toutes parts par des centaines d’Arabes en furie. Ils parviennent à s’extirper en contournant par la vallée une hauteur sur laquelle ils prennent position. Mais, inférieurs en nombre et leurs munitions s’épuisant, ils tombent au combat. Les Arabes s’acharnent sur leurs cadavres, mais suite à une enquête menée par les Britanniques, les corps mutilés sont retrouvés et déplacés pour être enterrés. Cet incident est à l’origine de la chute de Kfar Etzion, dont la population, exceptés les enfants qui avaient été mis en lieu sûr ailleurs, est massacrée. (Voir Etzion Bloc)

2 Publié sur YouTube le 18 octobre 23.

3 Tamir Edei et Eran Ortal, généraux ayant publié un article suite à cette opération.

4 La liste des victimes civiles (voyez l’âge et le sexe), et des soldats tombés pour défendre Israël, remise continuellement à jour sur le site d’Israel Hayom.

5 Voir Histoire de l’Algérie coloniale (1830-1954 de B. Stora).

6 Voir l’ignoble intervention de Jospin relevée par Bat-Yeor.

7 Les Juifs sont sémites, affiliés à Sem, les autres Chamites (prononcer K-mit), affiliés à Cham fils de Noé.

8 Comme l’Égypte, un des patronymes les plus répandus à Gaza étant Masri, ou Al-masri, littéralement : l’Égyptien.

9 La France remercie le Brésil pour son initiative et son rôle de coordination.
« La France restera mobilisée avec ses partenaires pour répondre à l’urgence humanitaire et éviter un embrasement régional. Elle a d’ores-et-déjà mobilisé 10 millions d’euros d’aide humanitaire supplémentaire pour la population de Gaza » (sic, pas un mot pour les otages israéliens) (Ministère des Affaires Étrangères).

10 France-désinfos 


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