Pourquoi combattons-nous ? (III) Définir l’ennemi pour gagner la guerre

[28 novembre 2023]

Comme l’écrivait Jabotinsky il y a tout juste un siècle,

« la paix ne dépend pas de notre attitude envers les Arabes, mais uniquement de l’attitude des Arabes envers le sionisme ».

Ceux qui parlent encore de « la Paix maintenant » et qui n’ont pas renoncé aux illusions mortelles de « l’État palestinien » n’ont pas encore tiré les leçons du 7 octobre 2023.

Troisième volet de notre série d’articles « Pourquoi combattons-nous ? »

Lire les précédents articles
Pourquoi combattons-nous ? (II) : Rétablir la souveraineté juive sur le Mont du Temple – VudeJerusalem.over-blog.com
Pourquoi combattons-nous ? (I) : La deuxième Guerre d’Indépendance d’Israël, par Pierre Lurçat – VudeJerusalem.over-blog.com

Dans une récente émission sur Europe 1, l’historien Georges Bensoussan comparait la guerre actuelle à Gaza entre Israël et le Hamas et « ce qui s’est passé entre Allemands et Français en 1919 ». Si la comparaison peut avoir du sens aux yeux d’un Européen, en a-t-elle aussi pour ceux qui vivent au Proche-Orient ? La guerre d’Israël contre ses ennemis arabes est-elle comparable aux conflits qui ont ensanglanté l’Europe au vingtième siècle ?

Eliaou Yossian, membre du centre Misgav pour la sécurité nationale et spécialiste de l’Iran, apporte un regard très différent sur le conflit actuel et sur la définition de l’ennemi :

« Le lexique occidental qui affirme qu’il faut éviter les pertes civiles n’est pas adapté. Il n’y a pas de “civils innocentsà Gaza… Les Gazaouis ont élu le Hamas. Nous devons modifier notre définition de l’ennemi. Ce n’est pas le Hamas, l’ennemi qui domine Gaza ; Gaza est notre ennemi ».

Eliaou Yossian

La réflexion de Yossian, ancien membre de la fameuse unité 8200, prend tout son sens si l’on revient à la comparaison faite par G. Bensoussan. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, aucun dirigeant allié et aucun Anglais ou Français ne définissait son ennemi comme étant la Waffen-SS, ni même la Wehrmacht. L’ennemi était l’Allemagne, tout simplement. C’est précisément ce qui a permis aux Anglais et aux Américains de triompher de l’ennemi, y compris en menant des bombardements intensifs sur la ville de Dresde, notamment, ou en utilisant la bombe atomique pour forcer le Japon à capituler.

Qui a raison ? L’historien français ou le spécialiste israélien de l’Iran ?

Selon G. Bensoussan, qui cite Georges Clémenceau (parlant des Allemands après la Première Guerre mondiale),

« Il faut nous accommoder de ces soixante-dix millions d’hommes et de femmes qui vivent à côté de nous ».

Et Bensoussan en conclut qu’Israël doit lui aussi « s’accommoder de cette population (arabe de Gaza) et vivre avec eux en bonne intelligence ». La comparaison pèche de toute évidence par un excès d’optimisme. En effet, la leçon principale des événements du 7 octobre, que beaucoup ont tirée en Israël dès le lendemain de l’attaque meurtrière du Hamas, est que le rêve d’une coexistence pacifique est illusoire.

L’ennemi contre lequel se bat aujourd’hui Israël n’est pas seulement le Hamas, car celui-ci se fond dans la population de Gaza comme un « poisson dans l’eau », pour reprendre l’image du président Mao Zedong. Il est chez lui à Gaza, et ses exactions sont acceptées comme conformes à la culture ambiante.

Les civils de Gaza qui ont pris part aux viols, aux tueries et aux actes barbares commis le 7 octobre dans les kibboutz frontaliers de Gaza n’étaient pas entraînés ou appelés en renfort par le Hamas : ils se sont joints spontanément à la « razzia » contre l’ennemi juif.

Comment gagner la guerre de Gaza ?

L’ennemi contre lequel se bat Israël se trouve à Gaza, mais aussi en Judée-Samarie, et il importe de savoir le définir précisément, avant de pouvoir le vaincre. Le juste combat d’Israël ne s’achèvera pas avec l’éradication du Hamas. Il passe par l’éradication de tous les mouvements palestiniens irrédentistes, qui prônent la destruction d’Israël et qui nient les droits du peuple juif sur sa terre, que ces mouvements s’appellent Hamas, Hezbollah, Fatah, etc.

La leçon du 7 octobre 2023 pour Israël – comme celle du 11 septembre 2001 pour les États-Unis – est qu’on ne peut jamais « s’accommoder » de l’existence d’ennemis voués à votre destruction.

Pour gagner la guerre, il faut donc que l’ennemi renonce à son idéologie et à ses objectifs. Si l’on reprend la comparaison faite par G. Bensoussan et par tous ceux qui, en Occident, prétendent appliquer au conflit israélo-arabe des concepts européens, la paix ne viendra pas avant qu’une nouvelle génération apparaisse chez les Arabes d’Eretz-Israël (les « Palestiniens » selon le vocabulaire usité et largement mensonger).

Comme l’écrivait Jabotinsky il y a tout juste un siècle, la paix « ne dépend pas de notre attitude envers les Arabes, mais uniquement de l’attitude des Arabes envers le sionisme ». Ceux qui parlent encore de « la Paix maintenant » et qui n’ont pas renoncé aux illusions mortelles de « l’État palestinien » n’ont pas encore tiré les leçons du 7 octobre 2023. PL♦

Pierre Lurçat, Vu de Jérusalem


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5 commentaires

  1. Excellente analyse qui remet au coeur du problème la question de l’ennemi. Il faut en finir avec l’idéologie (très coûteuse en vies humaines) qui consiste à traiter l’ennemi, à savoir celui qui a désigné le peuple israélien comme son ennemi (cf Julien Freund). C’est bien le Hamas qui a attaqué Israël de la façon la plus barbare qui soit ! Et c’est cet ennemi qu’il faut éradiquer, même si l’on doit aller le chercher au fin fond de Gaza. Quand la gauche finira-t-elle par comprendre que les « droits de l’homme », toujours à sens unique, sont un renoncement à mettre hors d’état de nuire celui qui veut votre mort ?

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  2. « Pour gagner la guerre, il faut donc que l’ennemi renonce à son idéologie… »
    Son idéologie c’est l’islam! … donc je pense qu’il faudra encore de nombreuses générations avant qu’il renonce.
    Je pense qu’une des premiéres choses à faire dans ce sens est de commencer à éduquer tous ceux qui en occident accueillent ces zozos. Tant que les muzzs continuent à engranger des succès dans leurs entreprises ils trouveront que l’islam c’est bien.
    Donc il faudrait les mettre dans une situation où ils devront admettre que l’islam décidemment n’est pas le chemin à suivre.
    Les migrants qui nous envahissent sont en majorité des muzzs, non? Donc si ils arrivent un jour à réaliser que la cause de l’incapacité de leurs pays d’origine à satisfaire leurs aspirations est l’islam, alors on aura gagné la guerre….mais je rêve sans doute.

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  3. l’historien Georges Bensoussan de radio en TV francaises dit l horreur du 7 Octobre et la condamne. Mais qui aujourd’ hui parmi les Juifs oserait ne pas la condamner ?
    Par contre il reste prisonnier de l’idéologie Jcall dont il avait signé le manifeste en 2011, comme par exemple Alain Finkielkraut, et dont tous les deux ne se sont toujours pas démarqué. Or c est cette ideologie qui a rendu possible le 7 Octobre. En projetant sur l ennemi notre desir de paix, elle est criminelle dans son essence . Continuer a utiliser ce carburant c est ne rien avoir compris au 7 Octobre, et c est se faire le complice des assassins.
    Jean-Pierre Lledo

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  4. Un changement de vision politique s impose en Israel , il faut frapper avec violence l ennemi , pas pour le rendre sioniste mais pour etablir la peur qui inspire le respect .

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