Comment les enfants de Gaza jouent

Par Hanna

[2 juillet 2024]

Vous avez lu comment l’UNRWA¹ éduquait les enfants palestiniens : livres de classe, colonies de vacances, émissions de TV pour les tout petits… Maintenant découvrez le jeu de société en vogue à Gaza.

Hier, dans un appartement à Rafa’h (dans le sud de la bande Gaza), un bataillon du Na’hal a découvert les habituels objets du quotidien gazaoui : armes, détonateurs, explosifs, exemplaires de Mein Kampf en arabe, mais cette fois, ils ont aussi trouvé une boite du jeu de société Échelles et Serpents.

Échelles et Serpents est un jeu de société qui consiste à déplacer des jetons sur un plateau de jeu en utilisant des dés. Le joueur espère grimper sur des échelles tout en évitant de trébucher sur des serpents. On dit même que dans ce jeu d’origine indienne, les serpents et les échelles sont des symboles de moralité et de spiritualité et que ce jeu symbolise le chemin spirituel de tout être humain voulant atteindre la perfection.

En résumé c’est un jeu éducatif.

Dans sa version gazaouie, les bambins du ‘Hamas ou du Djihad accéderont à la perfection en lançant des missiles, enlevant des Juifs et perpétrant des attentats…

Il est intéressant de noter que les Arabes aient justement choisi ce jeu pour l’adapter à la sauce terroriste. En effet, il en existe une version vintage, la version nazie. Ils l’ont sans doute reçu en héritage, de la part de ceux de ces agriculteurs allemands nazis, les Templiers², qui habitaient la Palestine jusqu’à leur expulsion par le gouvernement britannique au début des années 40, à moins qu’ils ne l’aient reçu en cadeau de la part du Grand Mufti Hadj Amin el Husseini³ lorsqu’il déversait sa rage antisémite sur les ondes arabes dans les années 30 et 40 et préparait une solution finale au petit-pied.

La version nazie de ce jeu s’appelait Juden Raus, les Juifs dehors. Édité en 1936, le jeu se présentait comme divertissant, éducatif et solidement construit. Comme dans la version gazaouie, l’équipement du jeu comprenait une paire de dés, un plateau de jeu et plusieurs figurines représentant des Juifs, mais elles portaient alors des grands chapeaux pointus, ceux des Juifs dans les représentations antisémites du Moyen Âge.

Les joueurs lançaient à tour de rôle les dés et déplaçaient leurs Juifs à travers la carte vers des points de collecte hors des murs de la ville, le but étant de foncer hors des limites du jeu, vers la Palestine, Dans les instructions données aux joueurs, on pouvait lire Si vous parvenez à éliminer six Juifs, vous remportez une nette victoire !

Les jeux de société nazis faisaient partie des campagnes de propagande dans l’Allemagne nazie. Le ministre de la Propagande, Josef Goebbels, avait compris que pour pénétrer et convaincre le public, la propagande doit susciter l’intérêt. Elle doit donc être diffusée par des moyens de communication qui attirent l’attention. C’est ainsi que des jeux de société et des jouets pour enfants ont été utilisés pour avoir un impact auprès de la jeunesse allemande.

J’ai lu cependant que ce jeu avait été désavoué par les Nazis, non pas parce qu’il était immoral, mais parce qu’il ne contenait aucun symbole nazi. Les concepteurs avaient dû juger inutile de s’en embarrasser, puisque l’antisémitisme faisait partie de la culture du pays, comme on peut le voir dans cette caricature célèbre de 1880, parue dans le journal prussien socialiste Zukunft qui précise :