FSJU/Akadem : demande de droit de réponse restée sans suite

Cher Monsieur Goldmann,

Nous vous informons que notre demande de droit de réponse, ci-jointe, à laquelle vous avez été mis en copie, huit jours après, Akadem non seulement n’y a pas répondu, mais n’a pas daigné ne serait-ce qu’en accuser réception. Comme mépris de la part de l’équipe d’Akadem, on peut difficilement faire mieux.

Ça fait déjà presque un mois que notre lettre à votre attention a été envoyée. Nous étions satisfaits que vous ayez pris le temps de nous répondre. Or beaucoup parmi nous avaient trouvé que votre réponse ne prenait pas acte de ce que nous dénonçons. Nous préférions attendre de voir si les choses allaient s’améliorer. Or cela ne fait qu’empirer. La société israélienne est caricaturée, méprisée, ceci à l’heure où les histoires d’héroïsme inouï d’enfants de l’Alyah de France sont de notoriété en Israël.

Akadem s’engouffre manifestement comme plateforme de désinformation sur Israël et donne fin de non-recevoir à des opinions contradictoires comme cette demande de droit de réponse. C’est un outrage à la notion même de pluralisme et de surcroît à la conscience juive francophone, un scandale dans toute l’acception du terme.

Parmi la liste de signataires éminents de cette lettre, il y avait de quoi faire une multitude d’émissions, confronter des opinions, ouvrir au débat. Malheureusement, rien de tout ça !

Quelle diversité d’opinions quand celles identifiées avec la majorité juive et la majorité israélienne sont écartées systématiquement ? Pourtant les porte-parole ne manquent pas. Regardez sur les réseaux sociaux combien nombreux sont les gens affirmant ne plus vouloir consulter Akadem, et dans des termes on ne peut plus crus.

De quelle pluralité de « ligne éditoriale » telle que vous le mentionnez s’agit-il ? Quels « respect mutuel et intégrité intellectuelle » ?

Dès que votre réponse nous est parvenue, beaucoup ont été déçus et ont suggéré qu’on publie immédiatement notre lettre dans les sites juifs encore ouverts et pluralistes. Nous avons préféré attendre or ce qui est advenu depuis ne nous a pas laissés entrevoir de lueur d’espoir.

Quelles justifications nous fournissez-vous là concernant la sollicitation de Vincent Lemire sur Akadem ? Ses turpitudes antisémites, anti-israéliennes et son charlatanisme étaient flagrants bien avant son article commun avec Arié Alimi, donc bien avant le 20 juin 2024. Déjà avant le 7 octobre 2023, cet individu sévissait sur les plateaux TV pour délégitimer Israël en se proclamant expert sur la région. Vous nous signifiez que personne ne voyait « de soucis à ses prises de paroles » ? Sans faire une enquête à la Sherlock Holmes, juste prendre la peine de lire sa BD sur l’histoire de Jérusalem, pour laquelle une émission lui a été consacrée sur Akadem, aurait révélé que sa démarche était pernicieuse et ramenait à des images carrément antisémites. Si vos équipes n’y ont vu que du feu et ont été « surprises », elles sont d’une incompétence juive patente et il est impératif de les changer. C’est la remarque d’un des signataires de notre lettre avec qui par ailleurs, vous êtes intime si je ne m’abuse.

Akadem a fourni à Lémire (ainsi qu’à Filiu) une caution morale juive officielle pour promouvoir ses diatribes. Et le 21 février 2024, donc plus de quatre mois après le début de la guerre, Akadem le remet en ligne ?! Ceci alors qu’il est passé dans les médias de grande diffusion au rythme de deux fois par semaine depuis le 07/10 pour déblatérer sur Israël, prendre la défense des pauvres palestiniens « génocidés », pour exonérer l’UNRWA, pour affirmer sur un plateau TV que le problème dans la région c’est la Déclaration Balfour à savoir l’établissement de l’État juif, et claironner que ce sont les héritiers d’Igal Amir qui siègent au Gouvernement d’Israël. Et l’équipe d’Akadem n’a rien vu ni rien entendu et lui offre son plateau?!

Et ces équipes continuent de plus belle l’œuvre de Lemire avec des conférences de calomnie sur la société israélienne comme la dernière à laquelle nous avons demandé un droit de réponse ???!!!! C’est tellement ahurissant qu’on se tâte pour vérifier si on ne rêve pas

Comment dans ce contexte, peut-on proclamer « la pluralité des opinions, en France et en Israël, bien représentée sur Akadem »

Et last but not least quand vous faites état dans votre réponse de cette profession de foi que nous aurions souhaité voir concrétiser :

« … en tant que fils de Grand Rabbin, j’accepte sur cette plateforme tous les courants du judaïsme, même les plus éloignés de mes Maîtres ».

Effectivement, tous les courants ont droit au chapitre sur Akadem sauf celui de vos Maîtres, Monsieur Goldmann, sauf le courant de la majorité du judaïsme d’expression française et en particulier de l’Alyah de France à laquelle, selon certaines personnes, vous seriez très attaché.

Comme certains des signataires l’affirment en clair, c’est à se demander si ne s’est pas développée une modalité de l’identité juive de France se détachant d’Israël et de son destin et qui a fait une OPA sur les moyens de communication juifs comme Akadem.

Et ce sont des fonds publics juifs qui financent cette descente inexorable dans l’abîme ? Quand on voit les moyens mis en œuvre pour un résultat aussi sidérant, on ne peut pas ne pas penser au plus grand Maître de l’enseignement du judaïsme en langue française après la Seconde Guerre mondiale, le Rav Léon Yehouda Ashkénazi, Manitou zatsal. Il nous racontait que, jeune enseignant, il s’était adressé au FSJU à ses tout débuts pour obtenir une aide financière. Sortant de la réunion, ses élèves lui demandèrent « Alors Manitou ? Qu’as-tu obtenu ? » Manitou de répondre par un de ses célèbres jeux de mots franco-hébreux dont il avait le secret : « F. S. j’ai eu ». « éfès » en hébreu signifiant « zéro », comme vous le savez.

Par conséquent, avec regret, comprenant qu’il n’y a d’autre moyen d’intervention, notre lettre qui vous était adressée, nous décidons de la porter à la connaissance du public juif et de la diffuser.

Nous tenions à vous en informer

Shabbat shalom, MB-H

DEMANDE DE DROIT DE RÉPONSE À AKADEM

Le 1ᵉʳ Juillet 2024,

Cher Monsieur Goldman,

Akadem étant sous l’égide du Fond Social Juif Unifié, permettez-nous de nous adresser à vous, Président de cette institution indissociable du judaïsme de France.

Nous sommes un groupe de personnes particulièrement soucieuses depuis plusieurs années par la dérive préoccupante d’Akadem, dans le choix de ses invités et la façon de traiter les thèmes, sans mentionner le fait que le pluralisme et les droits de réponse n’y sont plus de mise.

Tout d’abord, en lien avec l’actualité la plus brûlante : l’historien Vincent Lemire s’y est vu promouvoir sa bande dessinée sur l’histoire de Jérusalem dans une interview complaisante par Steve Jourdin. Cette BD vendue à plus de 280 mille exemplaires en France présente des contenus problématiques frisant l’antisémitisme. À tel point que le CNRS lui a demandé de ne plus mentionner avoir été l’un de ses collaborateurs. Une maison d’édition israélienne censée publier la version hébraïque de cette BD a avorté le projet pour la raison susmentionnée. Cette interview diffusée d’abord en 2023, a été remise en ligne le 21 février dernier alors que depuis le 07/10 Vincent Lemire est l’une des personnes les plus sollicitées pour des débats et des interviews dans les médias français où il n’a pas manqué de proférer de la désinformation systématique sur Israël, pays dont il serait censé être un expert de son histoire.

En outre la récente tribune parue dans le Monde par Vincent Lemire et par Arié Alimi, l’avocat de LFI, qui soulève actuellement un tollé, ne laisse point la place au doute.

Un autre historien, pourfendeur d’Israël, Jean-Pierre Filiu, a également bénéficié d’une interview complaisante sur Akadem, toujours par Steve Jourdin.

Il est affligeant que des figures de premier plan du militantisme pour la démonisation d’Israël atteignant des summums sans précédent aujourd’hui aient bénéficié d’un tel traitement de faveur et d’un tel écho sur Akadem. Il y a tout du moins lieu à ce que la contradiction, voire l’objection, leur soient opposés et que l’internaute en soit averti. Les voix souhaitant s’exprimer dans ce sens ont été écartées.

Un autre exemple parmi tant d’autres. Lors de la polémique sur la réforme judiciaire en Israël qui défraye la chronique, et consécutivement, les attaques en ordre sur la majorité israélienne, aucun porte-parole francophone susceptible de défendre ce dossier n’a été interviewé, ni n’a pu intervenir. Les débats sur ce thème ont été menés de surcroît en anglais par la journaliste Léa Berdugo interviewant un chercheur anglophone Jesse Weinberg ou un juriste, le professeur Barak Médina de l’Université hébraïque de Jérusalem, un vif opposant à la réforme du Gouvernement Netanyahou. Il est tout à fait louable que de tels avis soient entendus. Or, pour l’équilibre, il ne manque pourtant pas de commentateurs ou de juristes francophones en Israël (plusieurs centaines) en mesure d’émettre une argumentation pertinente et ainsi d’offrir à l’internaute la possibilité d’être exposé à la thèse et à l’antithèse pour se faire une opinion par lui-même.

Suite aux évènements du 7 octobre, Akadem a été comme pétrifié et a réagi sans conviction et de façon très mitigée, pour le moins qu’on puisse dire, à l’offensive médiatique alors que cette dernière portait en elle l’embrasement antisémite actuel. D’ailleurs, une personnalité liée à la création d’Akadem nous l’a fait remarquer tout en le déplorant, notamment sur le débat portant sur les accusations contre Israël sur la scène juridique internationale : « un juriste qui au lieu de montrer le caractère politique des plaintes devant les juridictions internationales noyait le poisson avec des arguties juridiques sans intérêt »

Un entre-soi fermé d’un milieu très restreint et déconnecté semblerait être à la source de cette dérive.

Le manque patent de conviction sur Akadem, de pluralisme, d’ouverture à des tendances culturelles et à des sensibilités auxquelles s’identifie parfois la majorité juive d’expression française, sont pour le moins sidérantes alors que le peuple juif est réputé pour son inclinaison atavique au débat et à l’échange, mêmes rudes.

Les tentatives d’appels au dialogue, les suggestions, les demandes de droits de réponse, ont été rejetées par les responsables d’Akadem avec dédain, dans le meilleur des cas. Tout ceci est documenté.

Monsieur Goldman, nous sommes certains que vous serez sensible à notre préoccupation pour cet organe culturel si important de la communauté juive, Akadem, dont la création en l’an 2000 était censée, entre autres, corriger la désinformation sur Israël.

Cordial shalom

Thierry AMOUYAL, directeur commercial, Hadera, Israël

Roland ASSARAF, physicien, France

Bat YEOR, spécialiste de la Dhimmitude et romancière, Suisse

David BANON, professeur émérite Université de Strasbourg

Georges BENSOUSSAN, historien

Galith BENZIMRA, journaliste, Israël

Shraga BLUM, journaliste, Israël

Meïr BEN HAYOUN, journaliste, Jérusalem

Yossef CHARVIT, professeur à l’Université Bar Ilan, Israël

Sarah CRAMAUSSEL, peintre et poète, Haïfa

André DARMON, journaliste, écrivain, Israël

Gérard DARMON, artiste peintre, Israël

Gilles FALAVIGNA, éditeur et essayiste

Alexandre FEIGENBAUM, directeur de recherche, Israël

Haviva Maguy FENTON, France

Paul FENTON, Professeur des Universités, Sorbonne Paris 4

Gilles William GOLDNADEL, avocat, essayiste

Jean-Charles GOLDBERG, Ingénieur textile, France

Yana GRINSHPUN, Analyste du discours, France

Roger GUEDJ, professeur émérite, Université de Nice Côte d’Azur

Michel GURFINKIEL, journaliste, écrivain

Rachel ISRAEL, psychanalyste, Israël

Philippe KARSENTY, homme d’affaires, porte-parole du Parti Républicain américain en France

Jean-Claude KELLY, décorateur, France-Israël de Normandie

Jean-Pierre LLEDO, cinéaste, essayiste, Israël

Pierre LURÇAT, écrivain, traducteur

Yves MAMOU, journaliste, essayiste, France

Francine MAYRAN, psychiatre et artiste peintre de la mémoire

Liliane MESSIKA, écrivain, essayiste

Jean-Loup Mordekhaï MSIKA, plasticien, architecte

Georges MICO, psychiatre, psychanalyste

Didier NEBOT, médecin, écrivain

Lucien Samir OULAHBIB, docteur en sociologie historique, HDR en science politique, enseignant, auteur, directeur de la revue Dogma.lu et de resiliencetv.fr, France

David PASDER, Directeur de sociétés, Israël

Ziva POSTEC, cinéaste, Israël

Caroline Elisheva REBOUH, auteur, Israël

Richard ROSSIN, écrivain, ancien secrétaire général de MSF, co-fondateur Médecins du Monde, ancien vice-président de l’Académie européenne de Géopolitique, Israël

Léon ROZENBAUM, avocat, Jérusalem

Monique SANDER, kinésithérapeute, France

Georges Elia SARFATI, philosophe, psychanalyste

Philippe SOLA, écrivain

Frédéric SROUSSI, journaliste, essayiste, Israël

Jean SZLAMOWICZ, linguiste

Pierre-André TAGUIEFF, philosophe, politiste et historien des idées, directeur de recherche au CNRS

Myriam TANGI, Plasticienne, Photographe, Auteure, France

Évelyne TSCHIRHART, écrivain, France

Monette VACQUIN, psychanalyste

Asher ZELMATI, coach, Israël

Ophrah ZELMATI, édition,

Frédéric ZERBIB, avocat, New-York


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5 commentaires

  1. Il en est de même d’autres intervenants ( Nicole Bacharan sur les États-Unis par exemple) sont d’une partialité criante et ne reflète que l’entre-soi d’une Gauche autoproclamée omnisciente et détentrice de la vérité.
    Cher Ariel, n’invoquez pas le souvenir de votre regretté père ; c’est indigne. Heureusement que vous n’avez pas cité votre vénéré grand-père le grand-rabbin Henri Schilli zal, dont la modération et l’ouverture à TOUS étaient si appréciées.

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  2. Je viens de visionner l’interview de Julien Darmon: Le sionisme à l’heure de Ben-Gvir. Deux « oublis  » majeurs : le terrorisme palestinien et le fait que de nombreux partis ont boycotté Netanyahu avant la formation du dernier gouvernement. Je suis Juif laïc, non croyant et pour la création éventuelle d’un 3ème Etat palestinien après la Jordanie et Gaza mais contre de telles émissions qui alimentent l’antisémitisme.

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    • Vous écrivez:

      « …Je suis Juif laïc, non croyant… ».

      Cette déclaration est révélatrice d’un malentendu très répandu et qui cause une division inutile et nuisible au peuple juif!

      Car le judaïsme même, qui abhorre la contrainte, est intrinsèquement laïque.

      Si le christianisme et l’Islam ont imposé des conversions, des cultes et des pratiques forcées dans l’histoire, cet abus est absolument étranger au judaïsme qui respecte la liberté de culte de chacun.

      Les juifs sont les inventeurs de la laïcité et en ont apporté le concept au monde, le pays même d’Israël étant le modèle d’un état qui respecte la liberté de culte de chacun, ce qui est rare dans le monde.

      Tous les juifs sont donc « laïcs ». Vous n’êtes pas différent des autres.

      Ensuite, on ne demande pas aux juifs de « croire » à tel ou tel dogme (..par exemple l’immaculée conception, etc…), mais de se réunir librement, pour étudier, méditer et commenter les enseignements des prophètes contenus dans la Torah, le judaïsme étant une école de vie et de salut du monde. Les juifs sont des étudiants et non des « croyants » comme les chrétiens ou les musulmans.

      Le prétendu clivage entre « Juifs laïcs, non croyants » et juifs non laïcs et croyants n’existe pas vraiment: il y a seulement des degrés dans l’assiduité à l’école de vie et de salut du monde.

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      • Il y a déjà un clivage dans la définition de qui est Juif. Définition différente suivant le judaïsme orthodoxe, libéral, laïc ou la définition de la Loi du Retour.
        Sans parler de la mienne. 😉

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  3. et le FSJU contrôle aussi le diplôme universitaire d’etudes juives où l’on trouvait jusqu’à il y a 3 ans des enseignants comme Dominique Trimbur et une certaine Paris de la bollardiere qui dispensaient un enseignement très problématique de l’aveu des étudiants qui y assistaient(et pourtant pas vraiment marqués à droite) .sur la dhimitude des auteurs comme bat yeor ne sont même pas cités au motif qu’ils seraient extrémistes ,l’histoire des juifs des pays arabes repose sur des historiens américains provenant d’universités corrompues par l’argent du Qatar et de l’Arabie saoudite et sur Stora .grosso modo en terre d’islam la situation des juifs n’etait pas si mal surtout comparée à ce qu’elle était en pays chretien .Georges Bensoussan est cité de manière marginale.

    Paul fenton et David littman(epoux décédé de bat yeor) n’apparaissent pas.

    des membres de Jcall utilisent le groupe whats ap pour diffuser le calendrier de ses réunions .

    quand aux mouvements juifs sionistes non classés à gauche ils sont ignorés ou ostracisés voire carrément traités de fascistes .

    et n’oublions pas la présence de jean Christophe Atias (monsieur Esther ben Bassa à la ville ) dans la liste des conférenciers de Akadem.

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