La descendance israélienne du compositeur Alexandre Scriabine

En suivant le fil d’Ariane…

par Ada Shlaen 
[25 août 2024]

1. La musique avant toute chose

Le compositeur Alexandre Nikolaïevitch Scriabine (1871-1915) fait partie de la brillante pléiade des artistes russes qui ont laissé une marque indélébile dans la culture mondiale.

Il s’agit aussi bien des écrivains, comme Lev Tolstoï, Anton Tchékhov, Ivan Tourgueniev ou Fiodor Dostoïevski, des poètes tels Alexandre Pouchkine, Ossip Mandelstam ou Anna Akhmatova ou bien des grands peintres à l’exemple de Vassily Kandinski, Marc Chagall, Casimir Malevitch.

Je n’ai pas l’intention de dresser ici une sorte de « tableau d’honneur » pour comparer les mérites d’Alexandre Scriabine avec ceux de ses contemporains comme Serge Rachmaninov, Igor Stravinski ou bien Serge Prokofiev.

Ariane Scriabine

Mais je souhaiterais présenter sa vie et surtout celle de sa fille Ariane, d’autant plus qu’elles reflètent leur époque et des événements cruciaux qui se sont déroulés à la fin du XIXᵉ et surtout dans la première moitié du XXᵉ siècle tant en Europe occidentale qu’en Russie.

Cette tension extrême est sensible dans la musique de Scriabine considérée par lui comme un art total qui devait réunir les sons et la lumière, où des chants, des danses, des impressions olfactives trouveraient aussi leur place.

Scriabine est né dans une famille noble ; la plupart de ces ancêtres faisaient des carrières militaires, mais son père, Nikolaï Aleksandrovitch, choisit la diplomatie et allait occuper au fil des ans différents postes, surtout en Turquie, car diplômé de l’École Supérieure des langues orientales de Saint-Pétersbourg, il parlait couramment non seulement le turc, mais aussi plusieurs langues asiatiques.

En 1870, à l’âge de 21 ans, il épousa Lioubov Petrovna Tchetinina, une excellente pianiste, formée par le Conservatoire de Saint-Pétersbourg, qui envisageait de continuer sa carrière de concertiste après le mariage, car très tôt, ses premières tournées reçurent un accueil extrêmement chaleureux. Mais Lioubov mourra de tuberculose à l’âge de 23 ans, peu de temps après la naissance de son fils, né à Moscou le 6 janvier 1872.

Le jeune veuf dut rejoindre son poste à Constantinople, il confia alors l’enfant à sa mère et à sa sœur qui portait le même prénom que sa femme : Lioubov. Elle était aussi une très bonne pianiste, ainsi la musique et surtout le piano prirent rapidement une place essentielle dans l’éducation du petit Alexandre, choyé par sa grand-mère, Elizavéta Ivanovna (1823-1916), et surtout sa tante Lioubov Alexandrovna (1852-1941), qui s’en occupera avec un amour, une adoration et un dévouement extrêmes. Elle écrivait à l’époque :

« Ma dévotion pour le bambin croissait de jour en jour. En réalité, toute la force de mon amour fut reportée sur lui seul. J’oubliais même que j’étais encore jeune et que je pourrais avoir des enfants moi-même. À chaque demande en mariage, il me suffisait de jeter un regard sur l’enfant et de réaliser que je serais séparée de lui. Cette idée m’était insupportable ».

À cinq ans, il étonnait son entourage par ses capacités ; visiblement il avait hérité de dons maternels. Il commença aussi à composer et fut chaleureusement encouragé par Anton Rubinstein, fondateur et directeur du Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Rubinstein se souvenait bien de sa mère qui faisait partie de ses élèves préférés. Il aurait bien voulu suivre les progrès d’Alexandre, mais comme sa famille paternelle habitait depuis plusieurs générations dans « l’ancienne capitale »1, l’enfant sera formé par les professeurs du Conservatoire de Moscou où il était très apprécié par le directeur Sergueï Taneiev et où il connut Serge Rachmaninov, un autre grand espoir de la musique russe, son cadet de seulement un an.

En 1897 Alexandre épousa une brillante pianiste, Vera Ivanovna Issakovitch, l’élève comme lui, du Conservatoire de Moscou. On aurait pu penser que la musique formerait un lien indéfectible pour ce jeune et très talentueux couple. Effectivement, pendant les premiers mois de leur vie commune, ils se produisaient ensemble, en jouant surtout les œuvres de Scriabine, mais cette période fut en définitive bien courte. L’année suivante naissait leur fille aînée Rimma, suivie rapidement par trois autres enfants, deux filles et un garçon. Si la vie professionnelle procurait à Scriabine beaucoup de satisfaction, son mariage semblait de plus en plus bancal. Sa femme se sentait insatisfaite de sa propre situation de « femme au foyer » qui ne correspondait pas à ses espoirs.

Tatiana Schloezer

En 1902 le compositeur fit la connaissance de la pianiste Tatiana de Schloezer, âgée alors de dix-neuf ans. Elle était la sœur du jeune musicologue Boris de Schloezer2, qui deviendra au fil des ans son ami très proche et plus tard son biographe. Scriabine souhaitait épouser Tatiana, mais sa femme refusa de lui accorder le divorce3.

Le couple quitta alors la Russie et s’installa en Italie à Boglasco, près de Gênes où le 26 octobre 1906 est née leur fille aînée Ariane, suivis par Julien (1907) et la cadette Marina (1911). Les enfants portaient alors le nom de leur mère.

Pendant quelques années cette tribu se déplaçait dans toute l’Europe au gré des engagements du compositeur, mais dès le début de la guerre, en été 1914, Alexandre Scriabine s’installa avec toute sa famille à Moscou. Malheureusement au printemps 1915, le compositeur âgé alors de 43 ans tomba très gravement malade. Il fut probablement piqué par une mouche charbonneuse ce qui provoqua une gravissime infection sanguine. Souhaitant plus que jamais régulariser le statut de ses trois enfants qu’il eut avec Tatiana, il s’adressa alors non plus à sa femme, mais directement à l’empereur Nicolas II, lui demandant de les autoriser à porter son nom. Cette fois-ci il fut entendu, et déjà après sa mort, intervenue le 14 avril 1915, Ariane, Julien et Marina obtinrent officiellement le droit de s’appeler Scriabine.

2. La fin du vieux monde

Tatiana Schloezer et Marina Scriabina

Le compositeur disparut deux ans avant les révolutions de 19174, qui entraînèrent des réactions plutôt hostiles non seulement de la noblesse, mais aussi d’une partie importante des intellectuels et des artistes russes. Par vagues entières ils quittaient la Russie, en s’installant le plus souvent à Berlin et à Paris, c’était le cas de trois grands compositeurs de l’époque : Rachmaninov, Prokofiev et Stravinski.

Or, les bolcheviques qui avaient pris le pouvoir à l’automne 1917, cherchaient la reconnaissance de grands artistes qui proclameraient leur soutien aux changements politiques, sociaux et culturels dans le pays. Le nom de Scriabine, un descendant d’une riche famille noble, fut récupéré par la propagande étatique et il fut même défini comme un « artiste prolétaire » qui aurait pressenti la révolution !

À l’origine de ce tour de passe-passe se trouvait le commissaire à l’Instruction publique et la Culture du gouvernement bolchevique Anatoli Lounatcharski. Certes il était révolutionnaire, mais en même temps, un homme cultivé et un esthète reconnu ce qui le distinguait de Lénine, aux goûts petits bourgeois. Je préfère passer sous silence les préférences de Staline résumées par le concept du « réalisme socialiste », imposé plus tard, dans les années 1930.

Grâce à la politique de Lounatcharski, proche de l’avant-garde artistique russe et européenne, la Russie bolchévique sera vue comme le pays du dynamisme culturel ce qui renforcera l’image positive du nouvel État aux yeux du monde. Pour souligner cette nouvelle importance de Scriabine, ses œuvres, surtout son Prométhée ou bien le Poème de l’extase, étaient exécutés lors des commémorations officielles de la révolution d’octobre 1917. De plus le 10 octobre 1918 l’appartement où Scriabine habitait ses dernières années avec Tatiana de Schloezer et leurs trois enfants, reçut le statut d’un musée national et il ouvrit ses portes au public le 17 juillet 1922. Signalons que ce musée est toujours en activité dans le vieux centre de Moscou, dans le quartier d’Arbat5.

Lorsque le décret de la transformation de l’appartement en musée fut publié, Tatiana de Schloezer fut nommée sa directrice, avec le droit d’y disposer d’un appartement de fonction. Elle s’efforça effectivement de réunir des objets, des partitions, des livres, des tableaux, des instruments qui avaient appartenu à Scriabine. Mais ces années (1917-1922) étaient aussi les années de la guerre civile et de la famine extrême en Russie et surtout à Moscou. Tatiana, avec ses trois enfants, préféra alors s’installer chez ses tantes à Kiev6, bien mieux approvisionné que la capitale. Mais il lui arrivait de se rendre à Moscou pour s’occuper du musée. Lors d’une de ces absences, son fils Julien, âgé alors de 12 ans, un garçon qui d’après les témoignages des contemporains, avait hérité du talent de son père et suivait déjà des cours au conservatoire, se noya dans le Dniepr dans des circonstances jamais complètement élucidées.

Tatiana ne se releva jamais de cette tragédie, elle mourra le 10 mars 1922, quelques jours avant l’inauguration officielle du musée, dédié à la mémoire d’Alexandre Scriabine. Après sa mort, ses deux filles Ariane et Marina furent placées sous l’autorité de leur grand-mère, Maria Alexandrovna de Schloezer, née Boti qui voulait quitter au plus vite la Russie révolutionnaire, devenue pour elle symbole de malheur, d’autant plus qu’elle avait de la famille très proche en Belgique et que son fils Boris avait déjà émigré en France.

3. Ariane à Paris parmi les Russes « blancs »

Les deux sœurs furent alors séparées ; Marina fut accueillie par des parents belges pour finir sa scolarité. En 1927 elle avait rejoint sa sœur et son oncle dont elle était très proche. Quant à Ariane elle vint directement à Paris où elle participa assez activement à la vie de l’émigration russe. Elle entreprit, pour commencer, des études littéraires à la Sorbonne, mais ne finira pas son cursus. Pour gagner sa vie, elle travaillait comme secrétaire ; son salaire était très modeste, mais elle savait qu’elle pouvait toujours compter sur l’aide de son oncle Boris qui s’était bien vite intégré dans le milieu littéraire et artistique de Paris. Après des années de famine, qu’elle avait connue à Moscou, Ariane aimait bien fréquenter des cafés parisiens où se réunissaient des artistes russes, dont certains comme Ossip Zadkine ou Sonia Delaunay allaient bientôt devenir célèbres. Elle publia un recueil de poésie, remarqué par des critiques russes, mais avec des avis assez mitigés. Dans ces années elle fit connaissance du jeune poète juif Dovid Knout7, originaire de Moldavie qui allait jouer un rôle capital dans sa vie des années plus tard, mais à l’époque ils ne se trouvaient pas beaucoup d’affinités.

Ariane et David Knout 1939

Ariane était sûrement une nature douée, mais elle manquait de persévérance. Comme elle n’arrivait pas à s’imposer comme poète, elle chercha une sorte de refuge dans la vie privée. Ainsi en 1924 elle épousa Daniel Lazarus8 qui était à la fois compositeur, pianiste et chef d’orchestre. À l’époque il travaillait au théâtre du Vieux-Colombier. Ce choix aurait probablement plu à ses parents, mais Ariane divorça assez rapidement bien que le couple eût deux filles, Tatiana et Betty. Au début des années 1930, pour une période assez courte, l’écrivain René Méjean devint son second époux, mais elle demanda très rapidement le divorce qui lui sera accordé après une procédure bien longue, car le couple avait un enfant.

4. Découverte de la judéité

Après ces deux mariages, rapidement dissous, Ariane formera un couple très uni avec Dovid Knout qui dans ces années connaît aussi une profonde transformation. Bien qu’il fût yiddishophone, il écrivait en russe ; il avait même une passion pour Alexandre Pouchkine. Peut-être qu’il sentait une sorte de reconnaissance et de proximité envers le poète russe qui avait séjourné dans les années 1820 en Moldavie, y avait écrit des vers qui s’inspiraient du folklore local et avait immortalisé la vie des tziganes, bien nombreux dans la région, surtout dans son fameux poème Les Tziganes, traduit en français par Prosper Mérimée.

Avant la guerre Dovid édita au moins cinq recueils, le plus connu était le volume De mes millénaires où d’après le critique Georges Fedotov « résonnait vraiment la voix des millénaires, la voix de l’Israël biblique ».

Nina Berberova

Knout était très apprécié par ses confrères russes comme Nina Berberova, Vladislav Khodassevitch ou Ivan Bounine, prix Nobel de littérature de 1933. Ses origines juives étaient toujours une source pour sa poésie. Or après l’arrivée de Hitler au pouvoir il commence à voir de plus en plus nettement les dangers qui guettent des Juifs européens. Cette réaction me semble tout à fait raisonnable de la part d’un Juif, né dans une famille de douze enfants dont huit avaient péri à Kichinev au cours du pogrom de 1903. Il abandonna pratiquement la poésie au profit d’actions plus concrètes et immédiates comme une conférence sur le livre de Céline Bagatelles pour un massacre ou l’édition de l’hebdomadaire Affirmation, destiné aux Juifs, à qui il conseillait de quitter l’Europe le plus rapidement possible. En quelque sorte le poète se transforma en journaliste. Il s’était rapproché des sionistes et surtout de Zeev Jabotinsky9 et au mois d’août 1939 Dovid et Ariane avaient assisté au XXIᵉ Congrès sioniste qui s’était tenu à Genève.

Car Ariane partageait entièrement ces préoccupations, parfois même avec une sorte de défi. Un jour où elle s’était trouvée dans le même café que Jabotinsky, Ariane s’était dressée et mise « au garde à vous ». Elle s’était rassise seulement après sa sortie. Au printemps 1940, lorsque toutes les formalités liées à son divorce étaient enfin terminées, le couple put se marier et peu de temps après Ariane se convertissait au judaïsme, en choisissant comme nouveau prénom Sarah. Elle prend alors soin de respecter méticuleusement toutes les prescriptions religieuses. Sa conversion provoqua des réactions scandalisées parmi leurs anciens collègues et confrères russes, qui peu de temps auparavant trouvaient Dovid très talentueux et sa femme tout à fait charmante.

Je me permets de citer quelques mots de Zinaïda Guippius10, tirés de son journal qu’elle avait tenu durant toute sa vie :

« J’ai rencontré Dovid Knout et sa nouvelle épouse, anciennement une Scriabine. Elle s’est convertie à la foi youpine (sic !) parce que Knout est devenu un Israélite militant plutôt qu’un poète russe. »

Dovid Knout fut mobilisé pendant la « drôle de guerre ». D’ailleurs l’une des dernières photographies du couple le montre en uniforme. Après la défaite, Ariane-Sarah et Dovid, accompagnés de trois enfants partent très vite pour Toulouse ; ce départ vers le Sud s’explique par l’invitation de l’oncle d’Ariane qui possédait une maison dans la région et qui pouvait les héberger, au moins pour un certain temps. Boris était un être profondément bon et très intelligent ; il se souvenait bien que son père Karl Nestor von Schlözer, était issu de la branche russe d’une famille noble allemande. Il préféra, depuis son arrivée en France, utiliser la particule « de », mais comprenait bien que le nom de son père pourrait servir le cas échéant pour protéger sa nièce et sa famille.

5. Organisation juive de combat

Mais le couple avait un tout autre projet. Ils restent à Toulouse où ils créent une organisation secrète sous le nom La Main forte qui sera plus tard nommée l’Armée juive (nom de code : Armand Jules). Plus tard elle changera de nom en Organisation Juive de Combat (OJC). Leur but principal était le sauvetage des enfants juifs qui étaient ensuite cachés dans des fermes et des monastères ou alors conduits jusqu’à la frontière suisse pour être mis en sécurité. Mais Ariane (son nom de code était Régine) qui de plus était enceinte, transportait aussi des armes qui servaient lors d’actions de résistance. À la fin de 1942 Dovid et Ariane suspectent une surveillance à proximité de leur appartement. Elle le persuade alors de passer en Suisse avec leurs jeunes enfants, tandis qu’elle veut continuer ses actions clandestines. Le 22 mai 1943 elle donne naissance à un petit garçon qu’elle prénommera Yossi et qu’elle réussit à envoyer chez Dovid qui se trouvait toujours en Suisse.

Le 22 juillet 1944, Ariane et Raoul Léons11 doivent aller au 11 rue de la Pomme, pour remettre des vêtements et des faux papiers à une personne de confiance pour les transmettre à des maquisards du Corps Franc de la Montagne Noire. Malheureusement ils tombent dans un piège, tendu par des miliciens. Une fusillade s’ensuit, Ariane est touchée et meurt sur le coup. Raoul Léons, blessé, réussit à fuir et grâce à son témoignage nous connaissons les circonstances de la mort d’Ariane.

Un mois plus tard, Toulouse était libérée.

Ariane est enterrée au cimetière de Terre-Cabade. Sur sa tombe est gravé le prénom Sarah qu’elle s’était choisi lors de sa conversion et le nom Fiksman qui était le nom de son mari, qu’elle avait officiellement adopté depuis leur mariage le 30 mars 1940.

D’autre part une plaque commémorative se trouve au 11, rue de la Pomme où Ariane avait perdu la vie. Elle reçut à titre posthume la Croix de guerre avec étoile argent et la médaille de la Résistance française.

Après la guerre Dovid Knout revint à Paris, mais le poète en lui était mort. Il devient rédacteur du journal Le Monde juif, puis du Bulletin du Centre de documentation juive contemporaine. En 1947 il publie l’un des premiers témoignages sur la résistance juive en France12. Il évitait les rencontres avec des Russes, même ses anciens collègues écrivains, pensant qu’ils étaient trop nombreux à considérer l’armée allemande comme la force qui devait anéantir des bolchéviques en Union Soviétique et aussi beaucoup trop indifférents au sort des Juifs pendant l’Occupation.

Il émigra en 1949 en Israël avec son fils et les filles d’Ariane de ses précédents mariages. Alors à cinquante ans il se mit à l’apprentissage de l’hébreu, espérant un jour pouvoir écrire dans cette langue. Malheureusement il mourra six ans plus tard, à l’âge de cinquante-cinq ans d’une tumeur au cerveau13.

Curieusement les plus nombreux descendants d’Alexandre Scriabine habitent de nos jours en Israël.

Mais ils se voient surtout comme héritiers d’Ariane-Sarah Fixman-Knout et de Dovid Knout, les considérant comme de vrais héros et il n’est même pas sûr qu’ils se souviennent de leur illustre ancêtre qui avait vécu autrefois en Russie. AS

Ada Shlaen, MABATIM.INFO


1 Par tradition Moscou est nommée en russe « l’ancienne capitale » car elle devint la ville principale de la Russie au XIV siècle. Saint-Pétersbourg est surnommée la « nouvelle capitale » car la ville ne fut fondée par Pierre le Grand qu’en 1703.

2 Boris Fiodorovitch Schlœzer, (1881 −1969) est un écrivain, musicologue et traducteur français d’origine russe. Issu de la branche russe d’une famille noble allemande (son père, Karl Nestor von Schlözer [1839-1906], était un haut fonctionnaire de l’Empire russe), il émigra en France après la révolution d’Octobre.
Il participa à La Nouvelle Revue française, et surtout traduisit de nombreux auteurs russes (Nicolas Gogol, Fiodor Dostoïevski, Vassili Rozanov, Anton Tchekhov, Léon Tolstoï et surtout son ami Léon Chestov dont il contribua à faire connaître la philosophie). On lui doit des ouvrages sur Scriabine (1923), Stravinski (1929), J.-S. Bach (1947), ainsi que de nombreux articles sur les notions fondamentales de l’esthétique (Problèmes de la musique moderne, 1959). Il devint un passeur incomparable de la littérature russe en France.

3 Le divorce était alors une procédure longue et pénible, décrite par Léon Tolstoï dans le chapitre V de la quatrième partie de son roman Anna Karénine.

4 En 1917 la Russie connut deux révolutions, la première eut lieu le 23 février 1917, d’après le calendrier julien qui avait 13 jours de retard par rapport au calendrier grégorien, utilisé en Occident. De même la révolution d’octobre avait lieu le 25 octobre 1917 (calendrier julien) ce qui correspond au 7 novembre dans le calendrier grégorien.

5 Musée de Scriabine : www.scriabinmuseum.ru)

6 Cet adage est très ancien. Dès le début du XVIIIᵉ siècle, l’Ukraine acquiert le surnom de grenier à blé de l’Europe en raison de sa production céréalière qui se développe sur les terres noires et très fertiles de sa partie méridionale et des exportations qui en découlent vers la Méditerranée occidentale.

7 Son vrai nom était Fiksman, Knout était le nom de jeune fille de sa mère. Comme la plupart des Juifs de cette époque et de cette région, il connaissait le yiddish, mais il préférait écrire en russe.

8 Daniel Lazarus né le 13 décembre 1898 à Paris et mort le 27 juin 1964 à Créteil.

9 Zeev Jabotinsky habitait à Paris entre 1924 et 1935. Il s’installa ensuite en Grande-Bretagne mais continuait assez souvent de venir à Paris où il éditait la revue Rassvet (L’aube). Évidemment il voyageait beaucoup, mais Paris était son port d’attache. Sa famille y séjournait aussi et son fils Eri était même étudiant à l’École Centrale.

10 Zinaïda Guippius, (1869 −1945) était une poétesse, critique littéraire, dramaturge et écrivaine russe. Elle formait avec son mari Dimitri Merejkovski un couple littéraire original et prolifique qui marqua le Siècle d’argent de l’histoire de la littérature russe. Elle est considérée comme une théoricienne du symbolisme russe.

11 Raoul Leons était responsable des maquis juifs dans le Corps franc de la Montagne Noire.

12 Il s’agit d’une brochure de 182 pages, intitulée La résistance juive en France, 1940-1944, préfacée par Louis Saillant, Président du Conseil National de la Résistance

13 Je dois signaler qu’en Israël en 1997-1998 le professeur Vladimir Khazan publia à Jérusalem ses œuvres complètes en deux volumes.


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2 commentaires

  1. Formidable article, merci. Cela me rappelle les événements subis par ma famille pour éviter les massacres bolchéviques, puis nazis.
    J’en profite pour évoquer Alexandre Tikhonovitch Gretchaninov, compositeur russe injustement méconnu, né en 1864 à Moscou, mort à New-York en 1956. Ses symphonies et sa musique liturgique sont des merveilles.

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  2. Son arrière arrière petit-fils Elisha Abbas doit s’en souvenir. Il est pianiste classique et compositeur, il a étudié avec Pnina Salzman et Arthur Rubinstein. Il a aussi été quelques années un footballeur professionel. Quelle famille!

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