par Boker Tov Yerushalayim 
[6 octobre 2024]

Vous connaissez certainement le père Patrick Desbois¹ qui a tant fait pour retrouver les charniers de Juifs exécutés par les Einzatsgruppen nazis pendant la Shoah. Il a aussi témoigné il y a quelques mois sur les liens entre le Hamas et Daech.

Nous en avons encore eu la preuve ces derniers jours quand nous avons appris le sauvetage par Tsahal d’une jeune femme yézidie délivrée des mains du Hamas.

En 2014, Fawzia Sido, une petite fille yézidie du Kurdistan irakien, est kidnappée avec plusieurs milliers de femmes et d’enfants par l’État Islamique (Daech) pour être vendue comme esclave. Elle a alors 11 ans.

Elle sera vendue à divers membres de Daech en Syrie, puis en Turquie. Ses tortionnaires la vendront ensuite en Égypte et elle arrivera enfin à Gaza, en passant par les tunnels entre l’Égypte et Gaza, ceux-ci même qui servent à tous les trafics : matériaux de construction pour les tunnels, armes et esclaves. Elle a été esclave d’assassins, de violeurs pédophiles pendant 10 ans.

Daech l’a vendue à un membre du Hamas, mais elle a été retenue en captivité par un groupe de membres du Hamas, c’est une preuve supplémentaire des liens idéologiques entre le Hamas et Daech,

a affirmé le général de brigade Elad Goren, chef du Cogat, organisme du ministère israélien de la Défense, supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens.

Grâce à la coordination entre les forces de Tsahal et du Shin Beth et celles des États-Unis ainsi que la participation des gouvernements jordanien et irakien, la jeune femme a été emmenée hors de la bande de Gaza par le terminal de Kerem Shalom ces derniers jours. Après avoir quitté Israël, elle a traversé la Jordanie via le pont Allenby et de là, est retournée dans sa famille en Irak.

Il faut noter aussi la collaboration de Steve Maman², un homme d’affaires juif canadien, déjà connu pour son implication dans le sauvetage de Yézidis en 2015 :

C’est un événement heureux, mais je ne peux pas le célébrer de tout mon cœur, car j’ai encore plus de 100 frères et sœurs juifs qui se trouvent otages à Gaza et vivent un calvaire, et je continuerai à travailler pour leur retour de toutes les manières possible, a-t-il déclaré.

Selon certaines informations, des jeunes filles yézidies auraient également été vendues à des hommes dans les territoires de l’Autorité palestinienne (sous le contrôle du Fata’h), et des efforts internationaux sont déployés pour les localiser et les sauver.

Après le déclenchement de la guerre en octobre 2023, Fauzia a été fréquemment déplacée d’un endroit à l’autre, jusqu’à mardi dernier.

Selon l’armée israélienne, le terroriste qui la détenait a été tué, probablement lors d’une attaque israélienne, et elle a pu trouver une cachette dans le quartier de Khan Younès à Gaza. De là, elle a pu contacter un journaliste de la chaîne Kan, Ido Keiss (les Gazaouis regardent la télé israélienne et connaissent les noms des journalistes).

Dans la vidéo ci-dessous, où on la voit être réunie avec des membres de sa famille, il est expliqué qu’elle s’est présentée sous le nom de Lucia, un de ses nombreux noms d’emprunts. Elle envoie aussi la photo d’une de ses fausses cartes d’identité ou il est écrit qu’elle se nomme Maryam Mohamed et elle ajoute :

« J’ai été kidnappée par une organisation dont je ne peux pas dire le nom et maintenant je me trouve à Khan Younes… »

En 2014, lorsque l’organisation Daech s’est lancée dans une guerre de conquête au cours de laquelle elle a pris le contrôle d’un tiers du territoire irakien et de grandes parties de la Syrie, elle a concentré ses massacres contre les Yézidis, qui sont monothéistes mais non musulmans.

Selon les estimations, lors de ces massacres, Daech a assassiné environ 5 000 hommes et femmes yézidis âgés, et a en même temps capturé environ 7 000 femmes, filles et garçons.

Plus tard, ces jeunes femmes et filles ont été réduites en esclavage et sont devenues les esclaves sexuelles des terroristes.

Au fil des ans, environ 3 500 femmes yézidies ont été libérées ou secourues. Mais il en manque encore beaucoup d’autres. Selon les Yézidis, la plupart d’entre elles ne sont plus en vie, mais il est possible qu’il y ait encore des survivantes.

Or, les actions de l’État islamique-Daech contre les Yézidis ont été définies par l’ONU comme un génocide.

Les atrocités subies par les femmes yézidies aux mains de l’État islamique ont été reconnues mondialement en 2018, année de l’émergence du mouvement MeToo, lorsque Nadia Mord, une Yézidie kidnappée et forcée de travailler comme esclave sexuelle pour les terroristes de l’organisation de l’État Islamique, a remporté le prix Nobel de la paix.

Oui, vous avez bien lu :

Les exactions de Daech contre les Yézidis ont été définies par l’ONU comme un génocide et le tsunami déclenché par MeToo, UN Women et d’autres organisations dénonçant l’esclavage sexuel ont aussi contribué à une prise de conscience internationale.

Ceci à juste titre ! Mais…

Pour les victimes du 7 octobre, un silence assourdissant s’est fait entendre, les violeurs et assassins de Hamas-Daech sont devenus des résistants luttant pour leur liberté.

Je ne vais pas ici énumérer toutes les accusations de génocide qui nous accompagnent au moment où nous nous battons pour notre survie, elles seraient trop nombreuses.

Nous avons réussi sauver une jeune yézidie et ce fut une explosion de joie ici en Israël, mais ailleurs…

J’ai lu un certain nombre de médias en langue française : tout d’abord, tous n’en parlent pas³, et ceux qui en parlent le font en minimisant l’action de Tsahal :

« Tsahal affirme avoir libéré… », ai-je lu. « Tsahal affirme.. », donc ce n’est peut-être pas vrai, après tout c’est l’affirmation d’une armée génocidaire…

Une coopération internationale : Oui, et heureusement les États-Unis, la Jordanie et l’Irak ont participé, heureusement mais quid de l’action d’Israël ?

C’est vrai que d’en parler un peu plus ferait tache dans le discours habituel des pays européens, il leur faut rester dans le même cadre de propagande et ne pas donner aux populations l’occasion de se poser la question de fond : et si Israël n’était pas ce monstre génocidaire ?

Nous avons appris qu’après deux ou trois pays européens, la France avait annoncé officiellement un embargo sur les armes pouvant être utilisées à Gaza contre le ‘Hamas-Daech ?

Ces bons apôtres ont-ils seulement essayé d’arrêter les trafics d’armes des organisations terroristes comme le ‘Hamas, le ‘Hezbollah ? Ont-ils réellement sanctionné les gouvernements complices des pays de Moyen-Orient ou de l’Iran ? La France a-t-elle exigé de l’Iran de ne plus fournir d’armes au ‘Hezbollah, aux Houthis, aux milices chiites irakiennes ?

En fait, ces Tartuffes savent bien que le ‘Hamas est un repaire de violeurs et d’assassins. Alors comment peuvent-ils décider d’un embargo ? Comment peuvent-ils exiger la fin des combats, une solution politique ?

Tout le monde ici est pour la fin des combats et une solution politique : il suffit que le ‘Hamas relâche les otages et rende ses armes, toutes ses armes, arrête la contrebande d’armes et d’êtres humains et qu’il nous prouve qu’il ne nous attaquera plus avec ses bombardements ou attentats⁴.

Ce qu’il ne fera évidemment pas, car notre destruction est sa raison d’être.

Un embargo ? Nous avons connu ça lors de toutes les guerres et déjà en 1948, lors de la guerre d’Indépendance, nous y survivrons.

Voici notre réponse à la France par la voix du Premier Ministre Netanyahou :

« Honte sur vous, nous vaincrons avec ou sans votre aide mais votre honte vous accompagnera bien après notre victoire… »

À bientôt, HB♦

Hannah, Boker Tov Yerushalayim

---

1 Père Patrick Desbois : https://yiu.ngo/fr

2 Steve Maman : https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2015/08/28/le-rachat-des-captifs/

3 Sauf CNews qui a fait un reportage tout à fait correct

4 Deux attentats en moins d’une semaine. L’un à Tel Aviv mardi soir:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2024/10/02/rosh-hashana-2024-%d7 %a8 %d7 %90 %d7 %a9-%d7 %94 %d7 %a9 %d7 %a0 %d7 %94/
Et aujourd’hui un deuxième à Beer Sheva : une jeune fille tuée et 8 autres personnes blessées
Elle s’appelait Shira Susslik, elle avait 19 ans :