De l’apport de Jésus à l’humanité

Par Michel Bruley 

12e siècle. Basilique de la Nativité, Bethléem

À propos de Jésus

Jésus est à l’origine du christianisme la religion la plus répandue dans le monde avec 2,2 milliards de fidèles, mais si son historicité est bien établie, les sources le concernant ne sont pas de bonne qualité. Les informations sur Jésus ont d’abord été transmises oralement pour animer la vie des premières communautés, la catéchèse, le culte ou les controverses.

Pour les historiens, Jésus est né entre – 6 et – 4, et est mort entre 26 et 36, les premiers écrits datent de 50/51 (témoignage de Paul, source Q), l’Évangile de Marc (fin des années 60 ou du début des années 70), Évangiles de Matthieu et de Luc (80-90), celui de Jean (90-100).

Au-delà des problèmes de qualité des textes retenus par la tradition, il y a les apocryphes aux récits plus ou moins fantastiques et de nombreux faux ou mythes, par exemple :

– une lettre qui décrit le Christ, soi-disant envoyée à Auguste (mort en 14) ;

– les mythes comme ceux concernant Pilate qui a fait beaucoup phosphorer ;

– la quête du Graal, un mythe du Moyen Âge amorcé par Chrétien de Troyes (12 siècle)…

De plus il faut noter que l’on recense en Europe 36 clous du Christ, un nombre incalculable de ses dents de lait ; que le Saint Suaire apparaît pour la première fois en 1353 à Lirey près de Troyes !

On notera que Jean Calvin a largement ironisé sur toutes ces reliques dans un traité en 1543.

À chacun son Jésus

Du fait de la piètre qualité des sources, les historiens arrivent à la conclusion que toute recherche sur Jésus est en fait impossible et que nous ne pouvons rien savoir de sa vie, de sa personnalité, de son physique… tout relève du roman.

On ne peut que constater que chacun a son Jésus (catholiques, orthodoxes, islamistes, juifs… les penseurs, les historiens…).

De fait Jésus est qualifié par les uns ou les autres de :

sage, révolutionnaire, idéaliste, esprit morbide obsédé par le jugement dernier, marginal à la tête d’un mouvement marginal, charismatique religieux avec des convictions du judaïsme de son temps comme Jean-Baptiste, non conformiste, contempteur de la superstition, prédicateur humble, philosophe incompris, prédicateur révolutionnaire, militant politique, magicien guérisseur, maître de la parole…

On notera qu’il n’a pas appelé à la désobéissance contre l’occupant, il ne s’est pas dit le messie, ses adeptes n’ont pas bien compris si le royaume est terrestre ou céleste, il a proféré des messages subversifs et déstabilisateurs contre les riches, même si sa ligne a souvent été proche de celles des pharisiens.

Ce qui est établi, c’est qu’il est condamné pour profanation du temple, refus de payer l’impôt à Rome,usurpation de messianité et alors que la population mondiale à son époque est d’au moins 200 millions de personnes (dont 60 millions de Chinois et 50 millions dans l’Empire romain).

Il a surtout connu la Galilée (une province marginale) et un peu Jérusalem qui est à cinq jours de marche de Tibériade.

Messages et apports de Jésus

On peut, sans trop craindre de se tromper, penser que Jésus était un charismatique religieux qui a développé un message qui dure, axé sur : l’amour, la compassion, le pardon, l’humilité, le service des autres, la justice sociale et bien sûr la foi, la prière, la rédemption.

On retiendra par exemple : sont déclarés « heureux », les pauvres, les doux, ceux qui pleurent, ont faim et soif de justice, les miséricordieux, les cœurs purs, les persécutés… les différends des riches, des repus… ; l’abandon de la loi du talion au profit de l’autre joue ; les ouvriers de la 11 heure (Matthieu 20, 1-16)…

Les historiens font remarquer que Jésus était dans la ligne d’Hillel (un rabbin né en -70, mort en 8) et de la règle d’or, avec une éthique de réciprocité dont le principe fondamental est énoncé dans presque toutes les grandes religions ou cultures : « traite les autres comme tu voudrais être traité » ou « ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse ».

Cependant, on notera que dans cette ligne son message est le plus développé et qu’il est celui d’une grande éthique, d’un vrai amour de Dieu et du prochain.

Cependant, il faut quand même prendre en compte que si l’amour inconditionnel de son prochain est éthiquement un summum, c’est la plupart du temps une attitude perdante dans la vie en société et la théorie des jeux conseille plutôt de développer une stratégie de donnant donnant.

Jésus, une personne hors du commun

Pour moi, ce qui est certain c’est que Jésus a été une de ces personnes hors du commun qui ont marqué l’humanité, suivant les sujets, nous pouvons par exemple lister à titre d’exemple :

  • Éthique : Confucius, Bouddha, Mahomet…
  • Philosophie : Socrate, Descartes, Kant…
  • Mathématiques : Thales, Pythagore, Newton…
  • Médecine : Hippocrate, Gallien, Ambroise Paré…
  • Guerre : Sun Tzu, Machiavel, Clausewitz…

À noter aussi les cinq juifs ci-dessous qui ont participé à changer le cours de l’histoire :

  • Moïse –> tout est Dieu
  • Jésus –> tout est amour
  • Marx –> tout est argent
  • Freud –> tout est sexe
  • Einstein –> tout est relatif

Pour conclure

Au-delà de l’apport des personnes hors du commun et d’innombrables penseurs, inventeurs ou anonymes en tout genre, le développement de l’humanité est avant tout une œuvre collective. L’humanité s’est construite grâce à la capacité des hommes à collaborer, à combiner leurs expertises, leurs expériences, leurs ressources pour innover, résoudre des problèmes et atteindre des objectifs communs de manière plus efficace et innovante que ce serait possible individuellement.

Enfin, on notera que les personnes qui ont contribué à l’œuvre collective sont pour l’essentiel oubliées, pour voir quelques exemples de comment la société oublie. MB

Michel Bruley, MABATIM.INFO


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3 commentaires

  1. Il faut bien différencier:
    1/ la personne Jesus (Yeoshuah), rabbin juif charismatique, avec sa manière personnelle d’enseigner la Torah (comme tout rabbin), né et mort juif, considéré du fait de son charisme comme un meneur dangereux par l’occupant romain, les juifs étant en révolte constante contre l’occupation romaine, et par conséquent crucifié comme tant de juifs par les romains, et
    2/ ce qu’en a fait l’Eglise, initiée par Paul de Tarse (lire par exemple Hyam Maccobi à ce sujet) par Paul qui n’avait jamais connu Jésus, et par les évangélistes influencés par Paul..
    L’Eglise a instrumentalisé Jésus contre Les Juifs et le Judaïsme, pour créer une nouvelle religion qui s’est imposée dans le monde avec une part de contrainte.
    En France, « fille aînée de l’Église », par exemple, les milieux conservateurs ont été longtemps influencés par l’enseignement antisémite de l’Église, avec ses juifs « perfides » et « déicides », avec des conséquences épouvantables et inhumaines, à travers les siècles, jusqu’à la Rafle du Vel d’Hiv de. Juillet 1942.
    Mais, après le génocide monstrueux de la Shoah, après l’ouvrage majeur de l’historien Jules Isaac, dans son « Jésus et Israël » de 1946 (à lire absolument…), et après son dialogue avec le Vatican, la déclaration Nostra Aetate de Vatican II, en 1965, a consacré une modification radicale de la relation de l’Église avec le Judaïsme et avec les juifs.

    La mention odieuse des juifs « perfides » et « déicides » a été supprimée du culte catholique. « Du fait d’un si grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux Juifs… » l’Église veut désormais « encourager et recommander la connaissance et l’estime mutuelles entre juifs et chrétiens ».

    Cette évolution majeure ouvre un champ nouveau de rencontre et d’amitié judéo-chrétienne, d’autant plus indispensable que juifs et chrétiens (tous des « dhimmis » inférieurs, devant être humiliés, en attendant leur conversion à l’Islam, « de gré ou de force », selon la doctrine islamique….) sont tous directement menacés, au même titre, par le Djihad meurtrier.
    Le Djihad est venu faire couler le sang en France, dans une longue suite ininterrompue d’attaques, d’égorgements, de décapitations, de viols, de tortures, de massacres de masse, contre des femmes, des enfants, des vieillards, des foules, des juifs, des curés célébrant la Messe, des policiers assassinés devant leur enfant…
    Les gouvernements français successifs ont certes pris soin de minimiser l’information sur ces horreurs, d’en dissimuler et d’en masquer l’atrocité, de censurer le nom de leurs auteurs, par crainte d’un réveil de « l’islamophobie » (étymologiquement : crainte légitime d’un fanatisme meurtrier et conquérant….) assimilée abusivement à du racisme, condamnable, lui, et illégal.
    En France, nous n’avons jamais vu de photos ou documents rendant compte des massacres de type génocidaire du Bataclan, de Nice ou autres, mais lorsque les Israéliens ont diffusé les vidéos triomphales filmées par les bourreaux même du Hamas, lors du pogrom d’une sauvagerie et d’une cruauté insoutenables du 7 octobre, les Français se sont souvenus du Bataclan et de Nice et de toutes les abominations perpétrées au nom d’Allah sur le sol français.
    Une prise de conscience :

    Les Français ont donc finalement réalisé que c’était notre civilisation commune, judéo-chrétienne, celle de l’amour du prochain, de la Liberté, de la Justice, et de la Dignité de chaque être humain, « créé à l’image de Dieu », qui était menacée par une violence barbare, au Bataclan le 13 novembre 2015, comme le 7 octobre 2023 en Israël.

    Cette prise de conscience nouvelle d’une menace islamique commune, contre juifs et chrétien, est sincère et tout à fait compréhensible et respectable, particulièrement dans la droite conservatrice française, et elle explique sa condamnation claire de l’antisémitisme, sa participation à la marche contre  l’antisémitisme  (à laquelle Macrton a refusé de participer…) son soutien déclaré aux juifs et à Israël, et à son droit de se défendre.

    C’est donc une véritable solidarité civilisationnelle qui se met en place, avec les conservateurs et patriotes français.
    C’est pourquoi il vaudrait mieux ne pas radoter éternellement les mêmes griefs contre les chrétiens et plutôt encourager une solidarité civilisationnelle judéo-chrétienne contre notre ennemi commun, le Djihad.

    Aimé par 1 personne

    • Merci Monsieur Msika pour votre réponse à cet article que je trouve bien réducteur et de peu d’intérêt.
      Le vôtre apporte une réflexion équilibrée & ouverte à une évolution positive des relations judéo-chrétiennes.
      Actuellement se développe parmi la chrétienté un retour à nos racines juives porteur d’un amour profond pour nos frères aînés juifs dans la foi.
      Puisse la Ruach haKodesh, le Souffle de Vie Saint de notre Créateur, notre Abba, nous animer & nous conduire à découvrir toujours plus les richesses infinies de la Torah & de la Brit Hadasha.
      Shalom ve Shalom.

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  2. « Si son historicité est bien établie », un acte de foi… Jésus est un personnage du théâtre greco-romain, un demi-dieu au même titre qu’Hercule et les autres Achilles, fils de Zeus et d’une humaine, Myriam, cette fois choisie parmi le peuple juif. Il ne fait pas partie du panthéon juif comme le sont les prophètes car l’enseignement qu’il est censé apporter est orthogonal à notre tradition, ça va de l’interprétation irresponsable du pardon (le pardon chrétien n’a rien à voir avec le pardon juif) au rejet des tradition les plus basiques du judaïsme, que ce soit la circoncision ou les règles alimentaires, sans parler de l' »abomination » qu’est la notion de dieu incarné. Et puis, il y a le « rendre à César ce qui appartient à César et à dieu ce qui appartient à dieu » qui ne signifie pas moins que la séparation d’Israel le peuple d’Israel le royaume, puisque l’empereur est à Rome et que le temple perd sa nature de fondation à la fois spirituelle et matérielle du peuple juif. D’ailleurs Rome détruira le temple, il n’y ait pas de retour possible. Le christianisme qui s’épanouit devient le « Verrus Israel », c’est à dire l’effacement du peuple juif au nom la vraie religion au profit d’une Jerusalem céleste censée nous remplacer. Cela a conduit, on le sait, aux massacres de toutes sortes, imputables au seul christianisme. Le dernier en date n’est pas si vieux, six millions de juifs il n’y a même pas 100 ans. Oui, pour hériter de l’ancêtre il faut qu’il soit mort, et s’il ne l’est pas il faut le tuer. Jésus, cheval de Troie du peuple juif, un outil contre lui. D’ailleurs qui trahit Jésus dans la tradition chrétienne ? יהודה… Le judéo-christianisme n’existe pas, c’est un cache-sexe, rien de plus.

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